Addy était la plus heureuse ce matin. Après une nuit mouvementée, des choses qu'elle ne comprenait ni ne captait, elle était arrivée au jour J. Celui d'un bal. Un bal organisé par la mairie. Et elle y était invitée. C'était pour elle quelque chose d'exceptionnel. Elle voulait crier partout. Sa matinée serait entièrement consacrée à sa préparation. Bah oui, quand on est comme elle, on a une réputation à se faire. Et cela passe aussi par l'apparence. Après tout, elle n'était jamais allé à une fête, alors connaître le dress code..
Il fallait savoir que les seules dont elle avait entendu parler était les soirées des gosses de riches dont elle était entourée à l'internat. C'était guindée au possible, et Addy imaginait toujours ça une tasse de thé à la main, l'auriculaire relevé, des pimbêches riant aux éclats. Du champagne, des macarons, des serveurs qu'on ne peut regarder faute à notre position sociale. Alors non, elle n'y avait jamais mis les pieds. Mais c'était surement un peu le même genre ce soir, et elle était tentée de vérifier.
Adelae attrapa un manteau sur la patère dans l'entrée, enfila des bottines et partie sur la grande rue commerciale. Beaucoup de gens y était, et tout le monde se préparait pour ce bal exceptionnel. Des femmes de toutes sortes sortaient les bras chargés de fringues tout aussi kitch les unes que les autres. Addy ne voulait pas de ça. Elle voulait être magnifique. Elle rentra dans une petite boutique abandonnée. Certes, la vitrine n'était pas très attirante, mais elle avait un flair. Elle s'attarda sur une petite robe noire, avant de déclarer qu'elle était plus "soirée" que "bal". Le rose flashy, c'est mort, le noir, c'est trop morne, les petites fleurs, elle se sentait pas... Elle failli abandonner. Mais une heure plus tard. La robe de ses rêves. Cachée dans les cabines. Une robe bustier noire, avant un jupon de tulle rose. Longue, légère, ample. Avec des petits escarpins, elle serait superbe. Elle le voulait, elle le savait.
Elle essaya cette robe...
Qu'en penserait-il ? Elle ne savait si elle pensait à son amour de toujours, ou à son cavalier de ce soir. Mais c'était important.
Elle rentra vite chez elle. Addy se boucla les cheveux et les remonta en un chignon. Elle se maquilla très légèrement. Juste assez pour être parfaite ! Elle enfila la robe, qui lui allait comme un gant. Un boléro sur ses bras, une pochette sur son épaule et hop, prête. Elle regarda dehors. La nuit commençait à tomber. Il était temps de partir. Adelae ferma doucement sa porte, et partit vers le Louvre. Elle se rappela du temps de ses "soirées". Toujours dans la rue, sur un skate, autour d'un feu de bois. Jamais rien de sophistiqué. Ça allait lui changer tiens. Elle revenait au niveau de sa position sociale.
Arrivée sur place, un joyeux choc l'attendait. Les pyramides du Louvre étaient illuminés, et la place était pleine. Tous les invités devaient être là. Un système de tirage au sort avait été mis en place. Chaque "couple" serait fait à partir d'un nombre tiré dans une belle urne dorée. Addy y plongea sa main et ouvrit le petit papier.
1200 Fuck, y'avait autant de gens ? Elle remercia la personne qui tenait l'urne et partit à la recherche de cette personne. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin, qu'on se le dise. Aucune idée de qui chercher, aucune idée, vraiment.
Elle s'approchait de toutes les personnes seules en leur demandant si par hasard ils avaient le même numéro. Bordel, elle voulait son prince. Pas à minuit quoi...
Puis soudain, bingo, elle vit un papier où les chiffres étaient similaires aux siens. Yahooooo, elle allait pouvoir s'amuser. Elle courra vers l'individu et lui tapa sur l'épaule !
Excuse moi, je crois que tu es mon cavalier ! Adelae Vincent, echantée.
Puis d'un coup, Addy devint toute rouge. Comme une tomate. Alors ça, elle ne s'y attendait genre, vraiment pas. VRAIMENT PAS. C'était pas sympa de la part de l'organisation. Fufu...
Excusez moi Mademoiselle, Mea Culpa. Enfin on a bien le même numéro..
Cadeau. Pas un Cavalier. Une Cavalière.