[DAY 4] Le bleu est une couleur chaude | Anémone, Aiguille, Acide.

Lost in blue

La jeune fille à la chevelure écarlate ouvrit péniblement ses yeux fatigués. La première chose qu'elle vit fut... Un océan de bleu. Partout. Comme si le ciel et la terre n'avait fait qu'un. C'est sur cette pensée poétique qu'elle se releva telle une ivrogne après une énième nuit trop arrosée. D'ailleurs, elle avait un mal de crâne prononcé. Pourquoi, pourquoi devait-elle toujours se retrouver dans ce genre de situations, esseulée et déshabillée devant une foule monstre, n'ayant aucun souvenir de la veille? Cela devenait agaçant, à la longue. Attends... Déshabillée? Oh oui. Cette fois-ci, elle n'avait même pas l'ombre d'un vêtement de nuit sur elle. Et en regardant les airs étonnés des passants, cette peur ne pouvait que se confirmer. Mais qu'avait-elle fait la nuit précédente? Des images diverses se dessinèrent dans son esprit. Dans tous les cas, ce ne devait pas être beau à voir. Enfin, elle ne préférait ne rien imaginer du tout.

Anémone essaya de rire. L'angoisse, l'incompréhension, l'étonnement, toutes ces émotion tentaient de se faire ressentir, mais elles n'y arrivaient pas. Tout dans sa vie était tellement absurde... Son amusement artificiel l'ennuya rapidement et elle ôta ce sourire horrible de son visage.

La meilleure chose à faire à présent était d'explorer les alentours. Dans la tenue d'Ève, cela risquait d'être... Compliqué. Elle risquerait sûrement de se faire arrêter. Il paraîtrait que ceci ne se faisait pas en communauté. Et Maman serait sûrement fâchée de son comportement. Pour faire meilleure impression, elle attrapa un bout de tissu qui traînait sur les pavés, provenant peut-être d'un étal, d'une tente ou quelque chose dans ce genre-là. Bleu, évidemment. Elle l'enroula grossièrement autour de son corps froid et erra au milieu de la population entièrement habillée de bleu. Elle n'avait jamais entendu parler d'un tel endroit dans ses livres de géographie. Le bleu était une alternative agréable au rouge. Moins violent, plus aérien. Tandis qu'elle se faufilait entre la foule azur, désemparée, son pied s'engagea dans une aspérité de la rue, sûrement un pavé manquant, et la princesse chuta de tout son long sur le sol dur. Ne pas craquer, ne pas craquer, ne pas craquer...

La princesse rouge n'arrivait pas à se lever, et ne voulait pas se lever. Elle se contentait de rester à genoux, les mains et les jambes écorchées, à frapper des poings contre le pavage, à maugréer et maudire tous les dieux existants. Elle avait sans aucun doute l'air d'une folle, à délirer presque nue au milieu de gens apeurés. Comme tout, cela lui importait peu. Elle voulait juste être autre part. Et quelqu'un d'autre.

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La vision d'Aiguille était brouillée. Ses paupières étaient encore lourdes et tout ce qu'elle voyait était du bleu. Du bleu partout. Utilisant comme appui son coude et son épaule pour relever sa tête et son torse, elle distingua un village. Puis elle se mit sur ses genoux. La dame rose tranchait dans ce paysage bleu, vêtue uniquement d'une chemise de nuit tricotée par elle-même. Dieu soit loué, elle ne dormait pas nue, et elle avait changé de nuisette. Elle avait moins l'air d'une exhibitionniste. Mais elle ne pouvait se défaire d'une sensation de déjà-vu. La veille, elle s'était éveillée de la même façon dans le centre de recherche. Argh, souvenirs mouvementés. Aiguille préférait oublier les blouses blanches et les scientifiques qui allaient avec.

Aiguille se leva. Avec sa chemise de nuit, elle avait juste l'air d'avoir une robe courte. Ses longs cheveux roses étaient attachés en une natte grossière. Et coincées dans une maille de sa "robe" se trouvaient les aiguilles favorites de la jeune femme. Elle dormait avec ou quoi ?! C'était un miracle qu'elles ne l'aient pas blessée durant son sommeil. Aiguille soupira et alla se promener dans le village, détonant complètement avec le reste des personnes. Sa robe était rose et ses cheveux de la même couleur. Elle sentait qu'elle attirait les regards, et quelque chose lui disait que ce n'était pas positif. La fan de tricot chercha donc une boutique où elle pourrait acheter des pelotes de laine. Elle trouva une toute petite boutique aux murs blancs et au toit bleu.

Dans le magasin, on ne trouvait que des vêtements bleus ou blanc, des pelotes bleues ou blanches. Il y avait d'autres couleurs, mais la femme aux cheveux roses remarqua que le noir et le rouge étaient totalement absents. Bon, Aiguille n'avait pas d'argent, mais elle proposa de tricoter un vêtement pour la boutique en échange de deux pelotes gratuites. Ses mains rapides et habiles finirent le travail en très peu de temps. Ses doigts agissaient sans problèmes et on sentait qu'elle avait le tricot dans la peau. Aiguille en profita aussi pour faire de ses pelotes de laine un pull et une petite robe. Elle les garda au bras.

Aussitôt changée, sa tenue bleue s'accordait mieux avec le reste du village. Avec tout le monde... Ou à peu près. Une jeune fille semblait à genoux et complètement désespérée, en plus d'être en tenue affreusement légère. En fait, elle martelait le sol de ses poings et il semblait à Aiguille que sous le fin drap qui la recouvrait elle était nue. Encore une fille perdue. Aiguille en avait croisées plusieurs, dont les deux jeunes filles, Noa et Algue, de la veille. Mais celle-ci semblait différente. Dans l'apparence en tout cas. Ses cheveux rouges lui rappelait la couleur fétiche de la reine, couleur qui semblait être soigneusement évitée dans toute la ville. Aiguille s'approcha de la fille et tout en souriant lui tendit le pull bleu qu'elle avait tricoté il y avait seulement quelques minutes.

« Tiens. C'est indécent d'être habillée avec uniquement un pauvre tissu, non ? »

∞ Le bleu est une couleur chaude

Anémone & Aiguille & Semmi & Acide

ncore une fois, il y avait trop de lumières dans cet endroit pour que ce soit sa chambre. Elle n'avait même pas encore ouvert les yeux qu'elle se doutait qu'il se passerait quelque chose comme la veille. Mais où est-ce qu'elle était cette fois ? Elle ouvrit un œil puis l'autre avant de se rendre compte que tout ce qu'il y avait autour d'elle était bleu. Elle fronça légèrement les sourcils avant de se lever, encore une fois habillée de son pyjama, comme la veille. Cela faisait deux jours de suite qu'elle se réveillait dans un endroit autre que sa chambre et elle commençait à vraiment se poser des questions sur ce qu'il se passait.

Elle se leva et épousseta sa chemise de nuit avant de regarder à 360° autour d'elle. Tout était vraiment bleu, ça contrastait avec le rouge habituel de la reine. Et elle n'aimait pas du tout cet endroit, d'où osait-il mettre en avant une autre couleur que celle de la reine ? Enfin, cet endroit contrairement à la forêt aux couleurs inversées lui permettait d'acheter des vêtements. Bien-sûr elle s'ne débarrasserait dès qu'elle aurait quitté cet endroit, mais pour l'instant avec sa tenue noire elle faisait tache dans le décor et risquait de se faire repérer trop facilement. En bonne espionne qu'elle était, ce serait une offense incroyable que le fait qu'elle se fasse repérer.

Elle se mit alors à marcher dans les rues et entra dans le premier magasin de vêtements qu'elle trouvait. Tout se bleu la dégoutait et le fait de devoir porter des vêtements que tous les roturiers portaient la dégoutait encore plus, mais elle n'avait pas le choix. Elle prit la première robe bleue qu'elle trouva et la paya avant de se changer. Elle allait devoir abandonner sa chemise de nuit, elle ne pouvait pas se promener en la tenant dans la main, encore une fois ce serait trop voyant. Elle ressortit ensuite de ce magasin qui selon elle était miteux et se mit à archer en ville à la recherche d'un moyen de rentrer en ville quand quelque chose lui vint en tête. Si elle s'était réveillée ici, c'était peut-être parce qu'elle avait quelque chose à réaliser dans cette ville. Une mission de la reine ? Peu de chance, elle n'avait trouvé aucun papier lui donnant une quelconque mission.

Il fallait qu'elle trouve la raison pour laquelle elle était présente ici. Alors qu'elle marchait, elle repéra deux personnes dont une pour qui elle était sûre qu'elle n'était pas de cette ville. Cette personne avait les cheveux rouges, couleur favorite de sa reine et ici personne ne semblait aimer cette couleur donc si quelqu'un était né avec cette couleur de cheveux, elle aurait voulu le cacher, ce qui ne semblait pas être le cas de cette jeune femme. Puis, elle était vêtu uniquement d'un morceau de tissus bleu, donc elle aussi avait dû se réveiller ici et de toute évidence, nue. L'autre personne qui était au côté de cette jeune femme était habillée en bleu et lui tendait un pull de cette même couleur. Pour elle, la noble n'aurait su dire si elle était originaire de cette ville ou non. Elle n'avait envie d'adresser la parole à ces deux jeunes femmes qui pour elle ne le méritait pas, mais si il se passait la même chose que la veille, elle n'allait pas avoir le choix, il fallait qu'elle trouve pourquoi elle était ici et qu'elle retourne chez elle ensuite.

« Vous n'êtes pas d'ici n'est-ce pas ? »

Elle s'était approché des deux en demandant ceci de manière froide et resta debout à côté d'elles, les regardant ainsi de haut. En réalité elle ne les regardait pas de haut, elle leur été supérieur, elle les regardait donc comme elle était censée le faire. C'est ce qu'elle pensait ne connaissant pas l'identité de la jeune femme aux cheveux rouge.

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Trop absorbée par sa "crise de désespoir", Anémone ne remarqua pas immédiatement la personne qui s'était adressée à elle avec une voix doucereuse.

▬ Tiens. C'est indécent d'être habillée avec uniquement un pauvre tissu, non ?

Anémone releva la tête pour croiser le regard bienveillant d'une femme aux jolis cheveux roses. Plutôt mignonne. Mais ce n'était pas dans ses priorités, pour le moment. Elle ne savait même pas si elle devait lui faire confiance et accepter son aide. Elle était la princesse, elle pouvait avoir des intentions plus ou moins bonnes. Enfin. Pour une fois, elle décida d'accorder sa totale confiance à cette femme. Elle allait prendre le pull bleu ciel pour l'enfiler, quand une autre personne fit irruption.

▬ Vous n'êtes pas d'ici n'est-ce pas ?

La jeune femme qui avait parlé semblait elle aussi être une étrangère, tout comme l'autre. Ce qu'elle n'aima pas du tout, c'était son air méprisant. Et personne n'était au-dessus d'Anémone (hiérarchiquement, bien sûr), à part sa chère mère. Ce n'était donc pas la bonne manière de se comporter avec un être de sans royal.

▬ Je suis une princesse. Je vais où il me plaît, quand bon me semble.

Elle la regarda d'un air glacial et effrayant, suffisant pour dissuader n'importe qui de s'opposer à elle. Elle prit possession du vêtement offert par la femme rose, quitta rapidement ce stupide drap et l'enfila. Il était doux et chaud, et rien que le fait de le porter la rassura quelque peu et réchauffait son sang gelé. Elle laissa échapper un petit sourire de contentement et se tourna vers sa mystérieuse bienfaitrice.

▬ Je n'oublierai pas cela, Madame. Vous avez mon éternelle gratitude pour... M'avoir sauvée d'une situation assez gênante.

Ouf. C'était sûrement la bonne chose à dire. D'ailleurs, pourquoi ne pas profiter de la présence des deux femmes pour se faire aider? Personne ne refusait d'aider une princesse.

▬ Il se trouve que je suis perdue ici. Je vous demande donc à toutes les deux de m'accompagner jusqu'à ce que je retrouve des lieux que je connais. Et bien sûr, vous aurez peut-être droit à une récompense. Ou quelque chose dans ce genre. Enfin, vous voyez. Non?

Petit trou de mémoire de sa part. Parce que oui, normalement, elles ne refuseraient pas, comme ça. Et puis zut, personne n'était sensée rien lui refuser, à elle.

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HRP:

Aiguille regarda la jeune fille aux cheveux rouges se lever. Celle-ci avait accepté le pull et allait le mettre, quand une autre jeune femme fit son apparition. Aiguille la détailla : elle avait les cheveux violets, une robe bleue comme la ville. Ce pouvait être une habitante. La phrase remplie de mépris qu'elle prononça gêna Aiguille, qui n'aimait déjà pas vraiment cette personne bien trop condescendante à son goût.

« Vous n'êtes pas d'ici n'est-ce pas ? »

Cette interrogation pouvait être posée pour les piéger, c'était peut-être une garde en jour de repos mais qui était un peu trop zélée et qui continuait son travail. La trentenaire nota que les étrangers, surtout ceux aux cheveux de couleur rose ou rouge et à moitié dénudés, n'étaient pas les bienvenus. Aiguille se leva et alla riposter la première réplique qui lui passait par la tête mais la fille rouge fut plus rapide.

« Je suis une princesse. Je vais où il me plaît, quand bon me semble. »

Aiguille failli en lâcher ses pulls et robes. C'était une princesse ? Ou alors elle blaguait. Mais elle avait les cheveux rouges et ne semblait pas être amusée du tout. Ah, quelle chance elle avait d'être tombée sur une princesse. Ou pas ?

« Je n'oublierai pas cela, Madame. Vous avez mon éternelle gratitude pour... M'avoir sauvée d'une situation assez gênante. »

Très gênante, même. C'était une lubie propre au sang royal que de se promener nue ? Enfin avec un maigre tissu enroulé, mais c'était du pareil au même. Aiguille ne dit rien, elle non plus n'était pas très habillée au début. Mais elle ne savait que penser : la princesse avait-elle les mêmes problèmes qu'elle ?

Au moins, elle avait fait bonne impression sur cette jeune princesse, sans même le savoir elle avait réussi à gagner la gratitude d'une personne de la famille royale, et ce n'était pas rien. Mais Aiguille ne connaissait pas son nom. De ses maigres souvenirs, elle se rappelait que la reine avait eu pas mal d'enfants, et malheureusement les noms lui étaient tous partis de sa mémoire. Si elles les avait déjà appris un jour, bien entendu. La jeune femme ne savait pas si demander son nom à une princesse était poli, et ne préférait pas tenter l'expérience. Elle se contenta de sourire chaleureusement et du même coup ignorer la fille aux cheveux violets. Celle-ci allait tomber de haut, en s'apercevant à qui elle parlait.

La princesse prit encore la parole. Elle était perdue. Aiguille songea que les îles volantes n'étaient peut-être pas du ressort de la famille royale. Tiens... Comment avait-elle su qu'elle se trouvait sur les îles ? C'était un réflexe sûrement. Ou alors c'était le drapeau bleu qui représentait un nuage. Presque le même que celui qu'elle avait vu sur les drapeau du bateau volant, dans le centre de recherche. Il avait été aperçu sur les îles volantes, et Aiguille avait fait le lien. Est-ce que tout cela avait un rapport ? De toute façon, ce n'était pas ses oignons, vouloir rechercher à tout prix des informations était dangereux, elle en avait fait les frais plusieurs fois. Sauf que... Sa curiosité la poussait à ne pas s'arrêter là. Mais comment convaincre la princesse de venir avec elle ? Être seule risquait d'être risqué. Et si les étrangers étaient mal vus, elles risquaient d'être soupçonnées de choses louches.

La maison, plus grande que les autres, qui pouvait être aperçue au loin et où au dessus trônait fièrement le drapeau bleu, intriguait Aiguille. Elle ne savait pas pourquoi, mais cette ville toute entière était intrigante. Même quand les animaux Elle se tourna vert la fille violette, et tenta de poser une question en toute innocence, comme ça elle se renseignerait en même temps qu'elle renseignerait la royale rousse :

« C'est vrai, moi non plus je ne suis pas habituée à cette ville. J'ai un peu besoin d'aide aussi... Cette grande maison là-bas est sympathique, qu'y a-t-il dedans ? La mairie ? »

Elle essaya d'avoir son sourire le plus chaleureux possible pour convaincre la jeune fille. Ça n'allait pas être facile si celle-ci gardait son air hautain et supérieur. Ça allait être encore plus difficile si celle-ci n'était même pas une habitante et ne savait pas plus qu'Aiguille ce que cette maison contenait.

∞ Le bleu est une couleur chaude

Anémone & Aiguille & Semmi & Acide

Encore une fois, pour la deuxième journée de suite, la jeune espionne de la reine venait de se réveiller dans un endroit qu'elle ne connaissait pas. Et ce qu'elle n'aima pas dans cet endroit, ce fut l'absence totale des couleurs de la reine. Ne voulant pas se faire remarquer, se disant qu'il devait y avoir une raison à sa présence dans cette ville, elle alla acheter une tenue bleue qu'elle se promit de brûler dès qu'elle serait rentrée. Hors de question de se promener avec ça à la cours. Parce que c'était bleu et parce que cela venait d'une boutique de roturier. Elle se mit ensuite à se promener dans les rues de la ville afin de trouver ce que pourrait être la raison de sa présence ici.

Alors qu'elle se promenait, elle aperçut deux jeunes femmes, une aux cheveux rouges, vêtue uniquement d'un morceau de tissu et une autre aux cheveux rose qui portait une tenue bleue aussi. La violette se doutait que la rouge n'était pas d'ici, mais elle ne savait pas pour la rose, elle s'approcha donc d'elles, se disant qu'elle n'avait pas le choix, comme la veille elle s'était retrouvée avec des inconnus. Elle se plaça à côté d'elles et leur fit remarquer de manière interrogative, qu'elles n'étaient pas d'ici. Ceci en les regardant de haut, en effet, elle n'avait pas pris la peine de se baisser ou de sembler compatissante envers celles, qui pour elles, n'étaient que des personnes de basses naissances. La rouge fut la première à répondre, lui disant qu'elle était une princesse et qu'elle allait où elle voulait.

Un seau d'eau glacé sur la tête, c'est la sensation que venait de ressentir la violette en apprenant ceci. Elle n'avait pas fait attention aux remerciements que disait la rouge à la rosée, elle avait complètement buggée. Elle venait de se comporter de manière incorrecte avec une fille de la reine. C'était un véritable déshonore pour la jeune femme qui instinctivement s'inclina devant la princesse. Elle allait se faire disputer par la reine en rentrant si elle l'apprenait. Elle se redressa ensuite et fut de nouveau prise de cours lorsque la princesse leur demanda leurs aides pour retrouver un endroit qui lui était familier, expliquant qu'elle s'était perdue. Elle proposait même une récompense pour leurs aides. Elle n'avait pas encore répondu que la roturière rose osa lui adresser la parole en lui demandant ce qu'était la plus grande maison. La violette décida dans un premier temps d'ignorer la question préférant déjà répondre à la princesse, il y avait des choses qui passaient en priorité.

« Princesse une récompense ne sera pas nécessaire. Je vous raccompagnerais au palais. »

Après tout, si elle voulait rentrer chez elle, elle devait retourner à la cours avec ces femmes collées aux basques de la reine et de la famille royale en permanence. De tels moutons faisaient pitié à la violette, mais ces personnes étaient u même niveau social qu'elle, elle ne pouvait donc pas les juger sévèrement. Juste après la question de la rosée lui revint en tête, elle tourna donc son regard vers elle, regard devenant instantanément plus froid et hautain.

« Je ne suis pas d'ici. »

Elle n'eut pas le temps de terminer qu'un navire se posa à côté du fameux bâtiment dont elles venaient de parler. Elle vit alors plusieurs soldats, habillés de bleu, en sortir. Étrangement, un mauvais pressentiment prit possession de la jeune femme qui se tourna vers la princesse.

« Mademoiselle, est-ce que votre mère avait décidé d'envoyer plus de troupes soumettre cet endroit ? »

Cela semblait très peu probable à la violette puisque ces soldats n'étaient pas habillés aux couleurs de la reine. Elle se mit donc à réfléchir et pensa un instant qu'il pouvait s'agir d'une tentative de rébellion contre la reine. Cela ne plaisait pas à la jeune femme qui avait une dévotion sans faille à sa reine. Il fallait qu'elle aille jeter un œil à cet endroit, mais elle ne pouvait pas laisser la princesse seule et encore moins avec quelqu'un qui méritait encore moins qu'elle de passer autant de temps en compagnie d'une membre de la famille royale. Il allait donc falloir qu'elle prenne le risque d'emmener la princesse avec elle.

« Je propose que l'on aille voir ce qu'il se passe là-bas. »

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Le soudain changement de ton de la fille aux cheveux violets ainsi que sa soumission soudaine provoquèrent une once de satisfaction chez la princesse. Les gens devenaient tellement obéissants une fois qu'ils avaient devant eux une personne soi-disant supérieure. Mais elle continua de toiser la jeune arrogante d'un air indifférent pendant que celle-ci lui proposait de la ramener au palais. Plutôt sympathique, comme perspective, mais ni elle ni l'autre femme ne semblaient savoir où elles allaient. Mais comme ces deux-là avaient l'air particulièrement enchantées par un peu d'exploration, elle ferait sûrement mieux de les suivre à la trace. Qui sait si elle pouvait découvrir quoi que ce soit d'utile. Avant qu'elle ne puisse réagir, la foule se scinda brutalement et un étrange navire céleste se posa à côté de la grande maison attisant la curiosité de la femme rose. Elle n'avait jamais vu pareil moyen de transport. Des personnes habillées de bleu en sortirent, plutôt louches, finalement.

▬ Mademoiselle, est-ce que votre mère avait décidé d'envoyer plus de troupes soumettre cet endroit ?

Quelle question. Jamais sa mère ne lui aurait confié une telle chose. Justement, cela l'intriguait. Le regard fixé sur les manœuvres du groupe de soldat, elle répondit d'un air absent.

▬ Je doute que cela vous concerne, jeune inconnue. De toute manière, je suis très peu au courant de la merveilleuse politique de ma mère.

Elle ignorait elle-même si sa phrase était ironique ou très sérieuse. Un peu des deux, peut-être. Son cerveau fulminait, et en plus elle avait un très mauvais pressentiment. Quelque chose dans cet endroit ne tournait définitivement pas rond. Et l'apparition de ces soldats bleus ne la rassuraient pas.

▬ Suivez-moi. Sans discuter.

Fascinée par ce que pouvait contenir la mystérieuse construction azur, elle commença à marcher maladroitement vers celle-ci, en bousculant quelques personnes au passage et en trébuchant un peu. Une fois parvenue devant la bâtisse, toujours engloutie par la foule fourmillante, sans vraiment regarder derrière elle pour voir si ses camarades la suivaient, elle analysa la situation. Si elle voulait entrer à l'intérieur -parce que c'était ce qu'elle avait décidé-, plusieurs possibilités se présentaient à elle. Ou elle essayait de s'y introduire légalement, en demandant à un garde de la laisser entrer, ou elle s'y introduisait comme une vulgaire espionne. Le premier moyen semblait facile, mais l'entrée était peut-être interdite à quiconque, même à elle. Elle soupira. Il ne lui restait plus qu'à risquer sa royale peau pour pouvoir entrer là-dedans. Discrètement, elle contourna les murs bleus et se faufila derrière, là où il y avait moins de foule. En constatant que ses "amies" avaient réussi à ne pas la perdre de vue, elle leur fit signe de se montrer discrètes et montra du doigt le mur.

▬ Fais-moi la courte échelle. S'il te plaît.

Elle s'était adressée à la femme aux cheveux roses, qui lui semblait plus solide. Un léger sourire plutôt réussi avec un air charmeur, cela suffirait sûrement pour la convaincre de lui obéir. Depuis quand savait-elle aussi bien séduire? Il lui semblait vaguement imiter une autre personne, mais elle ne saurait dire laquelle. Qu'importe. Elle avait aussi besoin de l'autre, qui se laisserait sûrement faire.

▬ Et toi, monte la garde. Si un garde vient, préviens-nous.

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Aiguille se retint de soupirer ou de faire une remarque à la fille violette qui avait sciemment évité de lui répondre. Cela se voyait que cette femme ne se souciait pas des personnes de rangs inférieurs. Bon, bien sûr que la question de la princesse était plus importante, mais... La femme aux cheveux bonbon se tut quand même, commencer une scène devant un individu royal n'était pas une bonne idée. Et surtout... La fille hautaine semblait être relativement dangereuse.

Celle-ci répondit enfin à Aiguille, qui, après avoir appris qu'elle ne venait pas d'ici, la rangea dans les personnes de la cour, au vu de ses manières fortes déplaisantes envers les gens moins gradés qu'elle. Encore que, Aiguille n'ayant aucun souvenir, enfin à part de son enfance et de sa rencontre avec Soarta, je pourrais très bien avoir un grade assez haut sans le savoir. Même si cette pensée ne l'enchantait pas particulièrement, elle se demanda comment la violette réagirait si elle était effectivement du même rang qu'elle. Cela apaisa Aiguille qui se rappelait encore la tête de la violette quand elle avait découvert l'identité de la princesse. Elle dut même se retenir de pouffer.

Puis, à côté de la grande maison bleue si intrigante, accosta un bateau volant. Aiguille pensa un instant que c'était celui du plan dans le centre, mais les voiles bleues lui firent changer d'avis. Elles étaient rouges dans le plan. Encore que, elles auraient pu changer de couleurs. Les personnes vêtues de bleu qui en sortirent se dirigèrent dans la grande maison, rendant celle-ci encore plus mystérieuse. Que se passait-il là-dedans, c'était une question intéressante. Et ce ne devait sûrement pas être un goûter costumé ou une fête d'anniversaire. Quoique...

« Mademoiselle, est-ce que votre mère avait décidé d'envoyer plus de troupes soumettre cet endroit ? »

Je ne suis pas sûre que la reine parle de sa tactique militaire à ses enfants... Aiguille le pensa fort, mais elle attendit la réponse de la princesse, qui lui confirma ses pensées. Aiguille ne savait pas si elle devait prendre le "merveilleux" comme une ironie de la part de la fille aux cheveux écarlates, ou si elle était véritablement sérieuse. Bah, les relations mère-fille Heart n'intéressait pas vraiment Aiguille. Cela pouvait être un bon sujet de ragot, mais ce sujet était assez risqué, la famille Heart étant très étrange.

« Suivez-moi. Sans discuter. »

Un caprice royal ? La princesse se dirigea vers la maison, sans autres mots. Elle bouscula quelques personnes et sa démarche était assez maladroite. Aiguille se demanda si on leur apprenait les bonnes manières et la bonne démarche à adopter, à ces enfants Heart. En tout cas, cela ne se ressentait pas sur cette jeune fille. Jeune princesse dont Aiguille ignorait toujours le nom. Mais le demander comme ça n'était pas poli, enfin elle le supposait. Aiguille soupira, puis suivit des yeux la rouge tête royale avant de la rejoindre.

Quand cette tête royale lui demanda de lui faire la courte échelle, le tout avec un sourire charmeur, Aiguille dut se retenir d'hausser les sourcils et d'écarquiller les yeux. Cela devait sûrement être une blague de princesse. Ou alors, si elle ne rêvait pas, elle la draguait. Aiguille espéra que non. C'était peut-être une manière pour la princesse de la manipuler. En tout cas, ça ne causa pas grand-chose à Aiguille, à part de la surprise. De toute façon la tricoteuse ne se sentait pas du tout attirée par cette fille, ni par les filles en général. Elle sourit tout de même et accepta avec une joie de servir la princesse apparente, même si au fond d'elle elle était plutôt curieuse de voir comment les choses allaient continuer. Et froisser la royauté n'était pas la bonne idée.

« Sans aucun problème, princesse ! Mes épaules sont à votre disposition. »

Mais pas ma vie... Cette pensée traversa l'espace d'une seconde l'esprit d'Aiguille. Celle-ci n'était pas préparée à risquer sa peau pour cette princesse, mais par contre elle était suffisamment intriguée pour participer à cette aventure risquée. La fille violette allait en devenir verte, de voir que la fille de la Reine demandait une faveur à Aiguille, lui disant même "s'il te plait".

La princesse voulait entrer à l'intérieur de la maison, mais elle n'avait montré que le mur. Aiguille ne savait pas savait pas si elle voulait monter sur le toit, ou à travers une fenêtre. En tout cas, l'opération n'allait pas être très légale.

∞ Le bleu est une couleur chaude

Anémone & Aiguille & Semmi & Acide

La surprise en apprenant que la rouge était la fille de la reine était vraiment grande pour la violette. Comment avait-elle pu oublier qui elle était ? Son amnésie semblait plus grave que ce qu'elle pensait et elle ne pouvait pas en parler. Elle se contenta donc de s'incliner devant la rouge. La princesse demandant à ce qu'on la ramène en proposant même une récompense, la violette lui dit que la récompense ne serait pas nécessaire qu'elle la ramènerait au palais. Peu de temps un navire volant, énorme se posa près de la grande maison sur laquelle la rose avait posé une question à la violette quelques instants plus tôt. Des soldats habillés de bleu en sortirent alors et rentrèrent dans la maison. La tueuse demanda alors à la princesse si elle savait si sa mère avait décidé d'envoyer des troupes ici.

Bien-sûr la rouge lui fit savoir que ça ne la concernait pas et que de toute façon elle connaissait peu de choses de la politique de sa mère. Il était vrai qu'elle ne savait pas que la jeune femme était l'une des espionnes et tueuses personnelle de la reine. Elle ne pouvait donc pas lui tenir rigueur d'avoir refusé de lui dire si elle avait été au courant, ce qui n'était apparemment pas le cas. Un silence s'installa ensuite entre les trois jeunes femmes, jusqu'à ce que la personne ne plus haute naissance leur ordonne de la suivre sans discuter. Elle se mit alors à marcher de manière maladroite vers cette impressionnante maison et ce navire tout aussi impressionnant. La violette se mit donc à la suivre, marchant d'un pas calme alors que la princesse bousculait plusieurs personnes sur son chemin. Est-ce que la roturière suivait ? Elle n'avait pas fait attention. Elle s'en moquait.

Quand elles arrivèrent au niveau de la maison, la jeune princesse contourna l'un des murs, la violette la suivit donc une nouvelle fois, en se déplaçant toujours aussi calmement, comme si tout ce qu'il y avait autour était normal. La princesse aux cheveux rouge leur fit signe de se montrer discrète, mais pour le moment celle qui était la moins discrète, c'était sûrement elle à se déplacer ainsi en bousculant les passants. Mais bon, encore une fois, elle ne pouvait pas lui en tenir rigueur. Quand elles furent derrière la maison, elle demanda à la rosée, qui apparemment avait suivi, de lui faire la courte échelle. Elle lui demanda en souriant de manière charmeuse... La violette ne comprenait pas vraiment pourquoi elle faisait ça, c'était même plutôt étrange, mais elle préféra ne faire aucun commentaire, elle n'avait rien à dire sur les préférences de la princesse, même si l'éventualité qu'elle puisse vouloir plaire à une roturière était vraiment dégoutante pour la violette.

C'était d'ailleurs ce sourire qui choquait plus la violette que la demande en elle-même. Elle fut sortie de ses pensées lorsqu'elle reçut l'ordre de monter la garde et de prévenir si un garde approchait. Elle hocha la tête et s'inclina poliment.

« À vos ordres »

Elle tourna donc le dos aux deux jeunes femmes et se mit à marcher vers l'endroit d'où elles venaient, se mettant à l'angle du mur pour surveiller les gardes qui pouvaient patrouiller dans les environs. Les minutes s'écoulèrent sans qu'aucun garde ne vienne vers elles. Ils semblaient tous être occupés par l'attroupement auprès du bateau. Elles étaient donc sûrement tranquilles pour quelques minutes encore. Mais la violette restait tout de même sur ses gardes.

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HRP:

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Lost in blue

▬ Je te remercie.

Avant de monter sur les épaules frêles de la jeune femme, une idée de plan lui vint à l'esprit. Ça n'allait pas plaire à la tête rose, mais tant pis. Elle aurait tout le temps de lui conter fleurette à un autre moment. Là, maintenant, elle devait essayer d'escalader. Elle suivit des yeux le mur bleu et remarqua une petite fenêtre, assez haute mais qu'elle pourrait atteindre aisément grâce à quelques prises faciles d'accès. Elle inspira un grand coup, et se dirigea vers la jeune femme rose. Elle-même était un tout petit peu plus grande, cela ne devrait pas être trop compliqué. Anémone monta sur son dos en serrant ses jambes autour de sa taille, et après quelques efforts éreintants, réussit à poser ses deux pieds en équilibre sur ses épaules. La fille semblait trembler un peu, moyennement étonnant vu son poids. Non qu'il fût important, mais pas inexistant non plus.

Sur la pointe des pieds, elle s'étira de tout son long pour atteindre un renflement du mur propice pour s'y accrocher. Elle resta quelques secondes suspendue là, en essayant de garder l'esprit clair malgré la douleur, et dans un effort qui lui sembla inhumain, lâcha un bras et empoigna le rebord de ladite fenêtre. La princesse rouge se hissa péniblement sur la bordure, moyennement large, et put enfin respirer. Elle risqua un regard en contrebas, et le détourna rapidement. Ce n'était pas le moment de paniquer. Elle devait se concentrer sur son plan, le meilleur plan du monde. Qu’elle devait appliquer immédiatement, d’ailleurs. Elle heurta le verre de la fenêtre plusieurs fois violemment, mais celui-ci refusait de céder. Ce qui était plus qu’agaçant. Elle retint un cri de rage, ce n’était pas très discret. Jamais l’émotion ne s’était faite aussi présente qu’à ce moment. Elle se sentait tellement impuissante. En plus, elle devait avoir l’ai idiote, bloquée en l'air comme elle l’était. Bon. Surtout, ne pas laisser tomber.

▬ Vous deux, en bas! Enlevez vos vêtements et lancez-les moi! Et pas d’opposition, je suis déjà assez indisposée comme cela!

Après avoir lancé son ordre, la princesse rouge leva la tête. Le toit était encore plus haut, mais ça ne devrait pas être trop compliqué. Il fallait juste qu’elle évite de tomber, sinon c’était la mort assurée. Et que ses camarades la croient. Ce qui n’allait pas être tâche aisée.

HRP:

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Le vent se lève, souffle gentiment dans les cheveux de la petite princesse. Qu'il est doux. Qu'il est charmant. Ah non, il ne veut pas être doux. Il ne veut pas être charmant. Il devient plus puissant, s'énerve. Il tourmente la petite princesse, la menaçant de tomber. Puis soudain, la fenêtre explose, comme si les matériaux, pries de panique, avaient cédé devant ce vent terrifiant. La fenêtre donne sur une étrange pièce. Une pièce où se trouve un lit, mais où tout le reste est recouvert de métal. Ce même métal est lui, abimé par des traces de griffures comme si une étrange bête y résidait.

Aiguille, positionnée près du mur, sentit ses épaules devenir lourdes. La princesse était montée, et la femme aux cascades de cheveux roses ramenait celles-ci sur sa poitrine pour ne pas gêner la jeune fille qui se tenait sur ses épaules, puis elle enveloppa de ses mains les chevilles de la fille de la reine. Elle l'aida à hisser ses pieds. Cette position d'équilibriste n'était pas très agréable et Aiguille tanguait un peu. Elles devaient bien avoir l'air malignes, toutes les deux. La fille aux cheveux violets semblait monter la garde avec vigilance, il n'y avait donc aucune raison de s'inquiéter, mais Aiguille avait tout de même un mauvais pressentiment... Ou tout du moins l'étrange conviction que si on les prenait, elles allaient avoir de sérieux ennuis... Enfin la trentenaire plus que la princesse.

Aiguille n'avait aucune idée de ce que tramait la royale jeune fille, mais ses épaules s'allégèrent. Elle ne voulait même pas imaginer comment elle et la fille violette allaient ensuite monter la rejoindre... Si jamais la princesse leur demandait de la rejoindre. D'ailleurs, celle-ci semblait étouffer un cri de rage, près de sa fenêtre. Aiguille leva les yeux, avant de se décaler, elle n'avait pas forcément envie d'une vue plongeante sur le royal postérieur de la demoiselle.

La demoiselle en question leur formula une requête des plus étranges, à l'écoute de celle-ci Aiguille ne put s'empêcher de hausser un sourcil de stupéfaction. La jeune femme avait laissé sa chemise de nuit, et donc les seuls vêtements qu'elle portait était sa robe tricotée. Et même si c'était une demande d'une Heart, Aiguille ne voulait pas vraiment se mettre nue en plein centre-ville. Pas que ça l'aurait genre, mais ça lui aurait attiré beaucoup d'ennuis... Comme si sa vie n'était pas déjà assez trépidante.

Le plus amusant, c'était que la princesse leur ordonnait de se déshabiller, sans se plaindre. Aiguille ne pouvait pas rester là sans rien dire et enlever ses habits allègrement ! Tant pis si cela indisposait la princesse, ou que la fille violette se jette ensuite sur elle pour la molester. Un vent souffla, et tandis que les cheveux rouges sang de la princesse se balançait gracieusement, Aiguille répliqua, de la façon la plus polie possible.

« Princesse, je ne suis pas sûre que monter sur le toit est une bonne idée, encore moins que nous nous déshab... »

La phrase fut coupée par le vent qui était devenu bourrasque. La princesse semblait vraiment manquer d'équilibre, et paniquée à l'idée que sa tête royale puisse s'écraser et recouvrir le sol de sang aussi rouge que ses cheveux, Aiguille tendit ses bras au cas où l'acrobate improvisée tomberait. Puis le verre de la fenêtre éclata, semant des morceaux un peu partout. Aiguille, carrément inquiète, cria, mais heureusement sa voix ne portait pas très loin.

« Princesse ! Allez-vous bien ? Que s'est-il passé là-haut ? »

∞ Le bleu est une couleur chaude

Anémone & Aiguille & Semmi & Acide

Alors que la princesse montait sur les épaules de la rose pour atteindre un moyen d'entrer dans le bâtiment, la violette surveillait les alentours en marchant calmement, prête à prévenir la princesse si quelqu'un venait vers eux ou si elles étaient remarquées par un des gardes qui descendait du navire ou qui patrouillait en ville. Pour le moment, il n'y avait aucuns soucis à se faire à ce niveau-là. Et alors qu'elle retournait vers ses deux partenaires de la journée pour voir où en était la princesse, elle entendit cette dernière leur ordonner de retirer leurs vêtements et de lui envoyer. Deux choses vinrent alors à l'esprit de la tueuse professionnelle. Un, elles allaient facilement se faire repérer si elles n'avaient plus leurs vêtements et elle n'était pas sûre de pouvoir continuer à patrouiller à moitié nue. Deux, comment allaient-elles pouvoir envoyer les vêtements à la princesse ? Se serait trop léger pour être envoyé assez haut pour que la princesse puisse les rattraper, dans le meilleur des cas, ils retomberaient, dans le pire des cas, ils s'envoleraient.

Surtout que le vent commençait à se lever. D'ailleurs la violette pensait à la princesse rouge qui devait en avoir encore plus étant donné qu'elle était en hauteur. La rose prit alors la parole pour prévenir la princesse que ce n'était pas une bonne idée de tenter de monter sur le toit et commençait à parler d fait de se déshabiller quand le vent se mit à souffler encore plus fort et que la fenêtre se brisa. La violette eut le réflexe de s'éloigner de l'endroit où théoriquement des morceaux de la fenêtre devraient tomber. Elle leva son regard vers la fenêtre et cria en même temps que la rose.

« Vous allez bien ? » Elle marqua une pause avant de reprendre « Est-ce que vous pouvez entrer ? »

Pensant que quelqu'un pourrait les entendre, elle avait jugé préférable de ne pas préciser qu'elle s'adressait à la princesse, celle-ci le devinerait sûrement. La violette examina ce qu'il se passait en haut, si la fenêtre était brisée, la rouge ne devrait avoir aucun mal à entrer, avait-elle encore besoin des vêtements des deux jeunes femmes qui attendaient en bas ? À ce qu'elle voyait d'en bas, sûrement pas. Mais il fallait tout de même qu'elle soit sûre. Si elle lui disait qu'elle en avait toujours besoin, elle ferait en sorte de lui donner le sien, même si le problème de "comment lui donner ?" était toujours là.

« Est-ce que vous avez toujours besoin de nos vêtements ? »

La question devait certainement sembler idiote pour la roturière qui était en bas avec elle, mais on ne savait jamais. Il pouvait y avoir quelque chose là-haut qu'elles ne pouvaient pas voir et qui nécessitait que la princesse se protège avec leurs vêtements. Si c'était le cas, la violette n'hésiterait pas à obéir à l'ordre de la fille de la reine quitte à se retrouver la poitrine à l'air. Elle pourrait toujours la cacher avec un de ses bras, ce n'était pas un problème si c'était pour respecter un ordre venant d'un membre de la famille royale.

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Lost in blue

Les deux femmes osèrent désobéir à ses ordres. Ou au moins les contester. Elles étaient donc moins décérébrées que prévu. Cela allait poser un problème. Anémone réfléchit à quelques arguments susceptibles de les faire changer d'avis. Elle ne pouvait pas crier, cela attirerait les gardes, et c'était la pire chose qui pourrait leur arriver. Pire encore que de se retrouver en pleine rue nue. Mais elles n'avaient pas l'air de le comprendre. De toute façon, elle-même ne risquait pas grand-chose. C'était ce qui comptait.

Mais le maître du destin changea soudainement d'avis. Un léger souffle de vent traversa la longue chevelure écarlate de la princesse. C'était plutôt agréable, en fait. Mais pas assez drôle. Il augmenta brusquement d'intensité, jusqu'à devenir une vraie tornade. Anémone poussa un petit cri aigu, et s'accrocha de toutes ses forces au cadre de la fenêtre. Elle ferma les yeux. C'était trop horrible. Elle allait tomber. Et mourir dans cet endroit inconnu. Au milieu d'inconnues. La jeune femme entendit deux cris féminins, mais ils semblaient si lointains. Et puis la fenêtre se brisa soudainement. Elle n'eut pas le temps de crier qu'elle sentit des fragments coupants érafler sa peau à plusieurs endroits. Heureusement qu'elle avait eu l'excellent réflexe de se protéger la tête, sinon, elle n'aurait peut-être plus d'yeux à l'heure qu'il était. Quand le vent cessa, elle releva la tête en tremblant. Derrière la fenêtre maintenant en morceaux, une pièce étrange se dessinait. Ignorant le liquide chaud qui coulait de plusieurs petites plaies un peu partout sur son corps, elle l'examina rapidement en fronçant les sourcils.

▬ Je... Je vais bien. Je crois. Il faut que vous veniez, tout de suite.

Elle ne prit pas le temps de réfléchir par quel moyen. Qu'elles se débrouillent seules, puisqu'elles ne voulaient pas adhérer à son plan. Anémone allait partir devant en les laissant en plan, mais elle se ravisa. Elle allait avoir besoin d'elles. Il serait plus approprié qu'elle les aide un peu. Mais elle ne savait pas comment.

▬ Vous avez l'air de plutôt bien monter toutes les deux. Rejoignez-moi dans les plus brefs délais.

Encore une expression empruntée à sa mère. Oui, cela ne les aidait pas, mais c'était mieux que rien. Intriguée par ce qu'elle venait de découvrir, elle entra prudemment à l'intérieur. Cela faisait du bien de se trouver sur la terre ferme et non pas sur un rebord de fenêtre. Sous ses pieds, le sol était froid. Anémone n'avait pas remarqué que toute la salle était tapissée de métal glacé. Cela lui faisait penser à une cellule de confinement géante. Celle pour les fous. La jeune fille marcha doucement vers le lit l'attendant gentiment au centre de la pièce, en répandant quelques gouttes de sang, sang qui coulait maintenant le long de ses mollets. Elle frissonna quand son regard se posa sur une inquiétante éraflure dans le métal. S'il y avait un monstre ici, elle espérait qu'il ne soit pas trop méchant. Arrivée devant le lit, elle le regarda longuement, comme s'il s'agissait d'un objet non identifié. Elle se demanda si elle pouvait s'assoir dessus, juste un peu de temps, en attendant que ses deux compagnes la rejoignent. Mais ce n'était pas une bonne idée. Peut-être cela réveillerait-il la bête. Elle se contenta donc d'attendre là, en fixant la fenêtre, pensant avec un effroi contenu ce qui pourrait leur arriver.

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Aiguille regarda, plutôt inquiète, la princesse se hisser et continuer son escalade jusqu'à rentrer dans la pièce. C'était clair que les morceaux de verre brisé l'avait coupée, mais elle semblait tout de même pas trop amochée. Aiguille ne savait pas si la jeune fille avait toujours besoin des deux femmes qui étaient restées au pied du mur, c'est-à-dire elle et la violette. Cette dernière demanda si la princesse avait toujours besoin de leurs vêtements, question qu'Aiguille n'aurait pas posé, au cas où la Heart avait la velléité de les voir nues juste pour son plaisir. On ne savait jamais, avec cette famille...

La princesse semblait les avoir oubliées, car elle disparut du champ de vision de la trentenaire en s'engouffrant dans la pièce. Puis, la tête royale réapparut, leur commandant de venir. Elle était bien drôle, la princesse, mais comment faisaient-elles pour monter ? Aiguille n'avait pas des pouvoirs permettant d'adhérer aux murs, ni rien d'autre utile d'ailleurs. À part tricoter, mais... Quoique, je peux tricoter une grande écharpe pour monter...

Aucune des options qu'elle pouvait envisager ne lui convenait. Alors elle posa le pied sur un endroit où la pierre se détachait un peu, puis chercha quelques prises pour ses mains. Elle grimpa de plusieurs centimètres, avec des difficultés pour trouver des endroits de la paroi qui pouvaient l'aider à monter. La jeune femme ne savait pas où se trouvait celle aux cheveux mauves, et concentrait toute son attention sur ses mouvements. Il fallait monter dans les plus brefs délais, d'après la fille de leur souveraine, mais c'était plus facile à dire qu'à faire quand on n'avait personne pour faire la courte échelle.

Finalement, les doigts d'Aiguille se posèrent sur le rebord de l'ouverture, avant d'aider à hisser tout son corps pour qu'il passe par l'embrasure de la fenêtre. Aussitôt tombée dans la salle, Aiguille se releva et rencontra le regard vide de la princesse, qui semblait les avoir attendues. Cette absence d'émotion apparente fit frissonner la femme aux cheveux corail, qui préféra détourner les yeux pour observer la pièce dans laquelle les filles se trouvaient.

À vrai dire, il était facile d'en faire le tour, le seul objet important étant un lit, pour ne pas dire le seul objet tout court. Le reste était tapissé de métal, recouvert de métal, partout. Cette ambiance froide et... Métallique ne contribuait pas à mettre une bonne ambiance. Encore moins avec les traces de griffures sauvages, qui lacéraient certaines parties du métal.

« Y a-t-il un monstre ici...? »

Cette question ne s'adressait à personne en particulier, juste une interrogation qui était bien trop préoccupante pour ne pas être dite à voix haute. Aiguille ne voulait surtout pas rester dans cet endroit, et préféra se diriger vers une porte, qui, espérait-elle, serait la sortie. S'il y avait bien une bête qui résidait ici, autant ne pas s'attarder.

Mais en passant à côté de la princesse, Aiguille remarqua que celle-ci saignait beaucoup plus qu'elle ne le pensait. Il était impératif d'arrêter le saignement, pour au moins éviter que la fille à la chevelure carmin ne s'évanouisse. Malgré tout, la tricoteuse ne voulait pas non plus donner ses vêtements, même si elles étaient seules. En balayant la pièce du regard, rien ne ressemblait de près ou de loin à du tissu... La jeune femme passa ses doigts sur le lit pour voir s'il y avait une couverture.

« Mmh, vous devriez prendre un morceau de ce drap pour couvrir vos plaies... »

∞ Le bleu est une couleur chaude

Anémone & Aiguille & Semmi & Acide

Par chance, malgré le vent qu'il y avait, la princesse ne tomba pas. La violette pouvait être rassurée, après tout, comment aller expliquer à sa chère reine, que l'une de ses filles était morte juste sous les yeux de la violette et qu'elle n'avait rien fait ? La reine lui en aurait peut-être voulu et lui aurait fait payer et ça la, violette n'osait même pas l'imaginer. Enfin, autant sortir cette probabilité de sa tête puisque ce n'était pas arrivé. Au contraire, la princesse avait même profité du fait que la vitre ait cassé pour rentrer dans le bâtiment, sortant ainsi du champ de vision de la noble, tueuse. Quand la princesse reprit la parole, ce fut pour leur ordonner de la rejoindre. Mais comment, elles allaient pouvoir monter jusque là-haut ? Il était tout bonnement hors de question qu'Acide se fasse aider par quelqu'un d'un niveau inférieur au siens. Enfin, pas si elle avait le choix, si il n'y avait aucune autre possibilité, seulement, elle pourrait penser au fait de se faire aider par la rose.

Alors qu'elle continuait de chercher une solution pour monter, trouvant sûrement qu'escalader le mur était trop simple, la rose, se mit à le faire, à escalader. La violette tourna à peine son regard vers elle pour voir ce qu'elle faisait. La violette ne fit aucune remarque, mais se mit à faire comme l'autre jeune femme, cherchant des appuis sûr pour grimper. Elle arriva en haut quelques instants après la rose et l'entendit demander si il y avait un monstre dans la pièce. La violette n'avait pas encore eu le temps de regarder vraiment la pièce et trouva donc la question totalement idiote. Mais, quand elle entra et fit quelques pas, elle put remarquer les traces de griffures sur les murs. Alors que la rosée commençait à partir vers la porte, la violette, elle, se dirigea vers un mur afin d'observer les griffures de manières plus précises. Elle passa même ses doigts au-dessus, pour se rendre compte de al taille que devait faire la créature qui était ici. Elle doutait du fait que cette créature, ou ce monstre soit encore dans la pièce, sinon, elles l'auraient déjà vu ou il les aurait déjà attaquées. En réfléchissant, elle finit par se demander si le monstre n'avait pas été emmené sur le bateau. Peut-être que tous les soldats qui descendaient n'étaient là que pour attirer l'attention afin que personne ne fasse attention à ce que l'on faisait embarquer sur ce navire aux voiles bleu... Ou, ils étaient venus pour se débarrasser de ce monstre qui était une menace pour la reine. Si c'était ça, la violette était d'accord pour se débarrasser elle-même de ce monstre, si elles le voyaient.

Quand elle se tourna pour regarder les deux jeunes femmes, elle vu la rosée qui s'occupait de soigner les blessures de la princesse. Elle passa donc à côté des deux jeunes femmes, se dirigeant vers la porte. Elles n'allaient pas rester enfermées ici tout de même ? En arrivant devant la porte, elle attrapa la poignée et se mit à tirer, sans qu'elle ne bouge d'un millimètre, elle tenta donc en poussant, mais elle resta toujours aussi immobile. Elle ne pouvait pas être fermée. Jusqu'à présent, elles avaient eu assez de chance pour pouvoir entrer, leur chance ne pouvait pas s'arrêter ici et la violette ne comptait pas abandonner. Elle reprit donc la poignée et se remit à tirer de toutes ses forces. Il fallut qu'elle s'y reprenne à plusieurs reprises pour réussir à ouvrir la porte dans un grincement qui résonnait dans la pièce et surement dans le reste de la maison. Il valait mieux qu'elles ne restent pas là, elle se tourna donc vers ses deux camarades de la journée pour leur dire du regard qu'il fallait qu'elles y aillent.

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Lost in blue

Pendant que la jeune fille à la chevelure écarlate été plongée dans ses pensées noires, la femme aux cheveux roses arriva dans la pièce. Elle n'avait pas eu de mal à escalader, comme l'avait si bien prévu Anémone. Elle aussi avait l'air préoccupée. Pas étonnant, vu le contenu de la pièce. Elle fit le tour des lieux et s'arrêta près de la princesse, toujours dans son état habituel de semi-transe.

▬ Mmh, vous devriez prendre un morceau de ce drap pour couvrir vos plaies...

La princesse ouvrit des yeux exorbités en constatant avec horreur que la main de la femme était entrée en contact avec le tissu du drap. Elle avait un très mauvais pressentiment à propos de ce lit.

▬ NON! Surtout, ne touche pas ça!

Anémone la poussa légèrement pour l'éloigner du lit. La colère soudaine qui s'était installée dans ses yeux fut rapidement remplacé par son masque habituel. Cette fois-ci, elle avait vraiment senti les sentiments déferler en elle, trop vite à son goût. Il fallait qu'elle fasse plus attention à l'avenir. Puis, comme si toutes ces émotions l'avait vidée de son énergie, elle chancela un peu et s'écroula lourdement sur le sol. Sûrement à cause de la perte trop importante de sang. Sa tête lui tournait et sa vue se brouillait. Sa peur panique la perdra.

Anémone se hissa sur ses genoux tremblants et lança un regard soutenu à la belle aux cheveux roses. C'était sa façon à elle de s'excuser. Elle aurait pu se montrer plus douce, et elle ne l'avait pas fait. C'était sûrement considéré comme une raison de dispute chez les gens "normaux". Elle se leva, en prenant soin de ne pas s'appuyer sur le lit, et parvint à se tenir à peu près droite. À ce moment, l'athlétique fille aux cheveux violets débarqua à son tour. Son regard précis sembla analyser la pièce, puis elle se dirigea vers la porte. C'était amusant, la princesse ne l'avait même pas remarquée. Cette fille devait être un soldat, ou faire partie de la police. Son physique et son sens de l'observation ne la trompait pas.

Elle essaya d'ouvrir la porte, qui d'abord refusa de s'ouvrir, puis finit par s'ouvrir sous les assauts répétés de la présumée soldate. Elle fit un bruit horrible, qui ne présageait rien de bon pour elles. Si il y avait un monstre endormi, il devait s'être réveillé. Elle les invita à les suivre. Anémone ne se fit pas prier et marcha vers sa compagne, en cachant tant bien que mal sa douleur ainsi que son inquiétude grandissante. Elle devança même sa prétendue protectrice pour sortir de la salle. Elle ferma même les yeux en sortant, ayant beaucoup trop peur de ce qu'elle pourrait voir. Sûrement pire que dans tous ses cauchemars...

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La porte s'ouvre violemment, provocant un grand fracas et faisant, par la même occasion, trembler tout les murs de la pièce. Un crissement se fait entendre sous le lit, des griffes qui s'enfoncent dans le sol. Soudain, le temps d'un battement de cils, une petite fille d'une dizaine d'année, toute de bleue vêtue en sort, un sourire timide aux lèvres et murmure d'une petite voix chantante pleine d'innocence.

Vous partez sans dire bonjour ?

« NON ! Surtout, ne touche pas ça ! »

Les yeux d'Aiguille s'écarquillèrent tandis qu'elle se sentit poussée sur le côté. La princesse avait en quelque sorte pété un câble à propos du lit, encore une lubie bizarre des personnes de sang royal... Quoique, Aiguille voulait bien admettre que ce lit était louche, mais le drap n'allait pas les manger quand même... La jeune fille aux cheveux écarlates s'écroula ensuite, de fatigue sans doute. Toujours interloquée par l'immense détresse dont avait fait preuve la princesse quelques minutes auparavant, Aiguille oublia ses bonnes manières envers quelqu'un de la famille Heart et n'esquissa même pas un mouvement pour la rattraper. De toute façon, elle se releva seule, tout en soutenant son regard dans celui d'Aiguille. Cette dernière, mal à l'aise et surprise, avait toujours ses yeux grands ouverts.

La femme au ton condescendant était montée et arrivait à son tour dans la pièce. Cette intervention fut accueillie par un soupir de soulagement de la part de la femme aux cheveux roses. Ce n'était pourtant pas son habitude d'être gênée, mais cette princesse agissait tellement bizarrement qu'Aiguille ne se sentait pas très à son aise en sa compagnie.

La fille à la chevelure prune commença à tourner la poignée de la porte, avant de la forcer car elle refusait de s'ouvrir. Tandis qu'elle peinait à l'ouvrir, Aiguille s'approcha de nouveau près du lit, déchira un petit morceau du drap, ignorant totalement l'avertissement précédent de la princesse, avant de le fourrer près de son aiguille à tricoter, dans la petite poche de sa robe bleue faite main. Les murs qui tremblaient et le bruit du diable que fit la porte la fit sursauter, et elle poussa un glapissement de stupeur quand un espèce de crissement fut audible. Il provenait de sous le lit. La main si habituée à tricoter était crispée et serrait sa chère aiguille. Un crissement de craie ? Non, plutôt... Des griffes... Sur le sol ?

Là-bas, les deux filles étaient déjà sur le seuil de la porte, les pieds en dehors de la pièce. Aiguille, près du lit, s'en était éloignée... Les filles pouvaient-elle entendre ce bruit stressant ? Qui annonçait sûrement la venue d'une bête qui devait dormir sous le lit, réveillée par l'affreux grincement de porte ?

« AH ! »

Aiguille faillit en tomber à la renverse. La tension était si forte que dès que la chose de dessous le sommier apparu, elle poussa un cri. Était-ce son imagination, ou la chose qui sortit du lit était une petite fille ? Aiguille était pourtant sûre...

« Oh, tu m'as fait peur petite. C'est ta chambre ici ? »

La fillette était vêtue intégralement de bleu, comme le reste des habitants de l'île d'ailleurs. Elle respirait l'innocence et la jeunesse, personne ne pouvait douter d'elle. Dormait-elle sous le lit ? En tout cas, la moindre des choses était de la saluer. Aiguille n'avait pas très confiance en la petite, mais sourit quand même et décida de s'accroupir pour être au niveau de la gamine.

« En tout cas, bonjour ! Je m'appelle Aiguille... Et toi ? »

Aiguille croisa les doigts pour que la fillette ne se transforme pas en monstre géant tout à coup, ou alors qu'elle se demande pourquoi donc trois inconnues squattaient sa chambre. Peut-être même allait-elle entrer dans une rage folle en voyant le morceau de drap disparu... Mais peut-être pourrait-elle se rendre utile pour les aider à savoir ce qu'il se passait dans cette île ?

∞ Le bleu est une couleur chaude

Anémone & Aiguille & Semmi & Acide

Alors qu'elle était en train d'escalader le mur à son tour, la jeune femme entendit la princesse hurler à la rose de ne pas toucher quelque chose. Elle ne savait pas de quoi il s'agissait, mais ça devait être vraiment important que la jeune femme de sang royale s'énerve contre une roturière. Elle se dépêcha donc pour voir ce qu'il se passait et si il le fallait, mettre hors d'état de nuire cette personne de rang inférieur. En arrivant dans la pièce, elle remarqua que la princesse semblait calmée et ne pas être en danger. Elle regarda donc le reste de la pièce et remarqua toutes ces griffures sur les murs.

Par instinct, elle alla mener son "enquête" et s'approche d'un mur pour observer plus en détail les griffures. La violette n'était pas rassurée dans cet endroit. Elle n'avait pas peur d'être en danger, elle devait y être confrontée souvent vu son rôle, mais elle ne voulait pas que la fille de la reine soit en danger. Donc pour éviter ce danger, il fallait quitter cette pièce qui n'était apparemment pas aussi calme que ce qu'elle pouvait laisser penser au premier abord. L'espionne se dirigea donc vers la porte et commença ses tentatives pour l'ouvrir, mais en vain. Mais elle n'avait pas dit son dernier mot et ne comptait pas abandonner aussi facilement. Finalement après de nombreuses tentatives, la porte finit par se laisser ouvrir, dans un vacarme qui en plus résonnait dans cette pièce quasiment vide.

Elle se tourna alors vers les deux jeunes femmes qui étaient avec elle dans la pièce et les invita en silence à la suivre. La princesse fut la plus rapide et la première des deux à arriver à son niveau. Elle s'était tournée pour sortir ne faisant pas attention à ce que faisait la rose, elle s'en moquait, mais un bruit venant de la pièce et qui ne présageait rien de bon la força à se retourner pour voir ce qu'il se passait. C'est alors qu'elle vit une petite fille, debout à côté du lit, vêtue entièrement de bleu et qui leur souriait. La jeune femme fronça alors légèrement les sourcils, cette petite ne lui inspirait pas confiance. La petite leur demanda si elles comptaient partir sans dire bonjour. Oui, c'est ce qu'Acide comptait faire, mais il fallut que cette idiote qui était près de la petite se mette à lui parler en lui demandant si il s'agissait de sa chambre.

« Qui es-tu ? »

Elle fut en parfaite synchronisation avec Aiguille qui demandait aussi à la jeune fille comment elle s'appelait. Enfin, ce n'était pas vraiment son nom que voulait savoir la tueuse, elle voulait avoir la confirmation qu'il s'agissait bien du monstre qui vivait dans cette pièce. Après tout, avec de telles griffures sur les murs, la gamine n'aurait jamais pu survivre seule ici avec un monstre, donc soit elle l'avait tué, soit c'était elle le monstre. Dans les deux cas, elle était dangereuse et la violette ne pouvait pas se permettre d'exposer la princesse à un tel danger. La rose, elle s'en moquait, elle-même, elle savait qu'elle pouvait se défendre, mais la princesse, il était hors de question qu'elle l'expose ainsi à une éventuelle menace.

« Nous devrions y aller, princesse »

Elle tourna son regard un instant vers la jeune rouge avant de se mettre à marcher, elle comptait bien éloigner la reine le plus rapidement possible de cette petite fille bien trop suspecte à son goût et qui était potentiellement dangereuse. En fait, elle devait l'être à 99%, à peu près, dans l'esprit de la jeune femme de la cours.

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Lost in blue

Anémone n'eut pas le temps d'ouvrir les yeux, qu'un bruit abominable résonna dans la pièce qu'elle venait de quitter. Ses peurs devenaient réalité: il y avait bien quelque chose sous ce lit... Elle examina rapidement ses chances; elle était la plus éloignée de cette maudite chose, ce monstre s'occuperait donc en premier des deux autres filles, et elle pourrait éventuellement s'en sortir. Elle aurait aimé mieux connaître la femme aux cheveux roses, mais sa propre vie était une priorité. Avant que la princesse pût esquisser le moindre geste, elle entendit une voix enfantine provenant de la chambre. Son sang se figea dans ses veines. C'était sûrement encore pire que tout ce qu'elle avait imaginé.

Elle dût se retenir de ne pas crier et, dans un effort monumental, se traîna dans la chambre. Mais que faisait-elle? Elle devrait s'enfuir, partir de cette maison de fous adorateurs du bleu. Mais non, elle était trop faible. Peut-être ne voulait-elle pas abandonner ses camarades à leur triste sort. Quelle idiote.

À l'intérieur, une fillette se dressait, timide et souriante, devant le lit. C'était elle qui avait parlé, sans aucun doute. La rose -qui s'appelait Aiguille, grande nouvelle- n'avait l'air nullement effrayée ou méfiante envers la fille. Ce qu'elle devait appeler confiance, Anémone appelait cela crédulité aveugle...
La femme aux cheveux violets semblait beaucoup plus sur la défensive, ce qui n'étonna nullement la princesse. Elle l'invita à partir, ce qu'Anémone acceptait sans discuter.

▬ Oui, nous devons y aller. Immédiatement.

Elle avait chuchoté, de peur que la petite fille les entende (et qui sait ce qui allait leur arriver si c'était le cas). Un peu enhardie par cette nouvelle décision, elle marcha à reculons vers sa fidèle protectrice et se rapprocha instinctivement d'elle. Si seulement elle avait une arme sous la main, quelque chose de contendant, n'importe quoi qui puisse servir... Elle pourrait toujours essayer de l'étouffer avec sa robe, mais ce n'était pas sûr que ça marche. La fuite serait la seule solution.

La princesse rouge avança vers la porte sur la pointe des pieds. Elle remarqua que la porte en bois était close. Étrange, elle ne se souvenait pas l'avoir refermée... Le plus silencieusement possible, elle tourna la poignée. Et écarquilla ses yeux affolés. Ce n'était pas possible, elle ne pouvait pas... Plus rapidement et moins doucement cette fois-ci, elle tenta d'ouvrir la porte, en forçant avec toute la puissance de ses bras maigres.

▬ Oh non, non, non, non, non...

Ce n'étais pas possible. Ce n'étais pas un rêve, c'était un cauchemar. Mais celui-ci était bien réel puisqu'elle allait sans doute mourir de manière atroce dans les secondes qui allait suivre.

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La petite les regarde avec de grands yeux écarquillés. Éludant toutes les questions pour se tourner vers la princesse qui s'acharne contre la porte et dire.

Pourquoi me fuis-tu ?

Soudain, le sol se met à trembler. La petite fille fille grandit. Sa chevelure se transforme peu à peu en fourrure. Ses yeux deviennent de plus en plus d'un bleu pâle virant au blanc. Sur une table à coté de la porte, vous remarquez qu'il y a deux petites boules remplient chacune d'un liquide différent, une au liquide bleu et l'autre au liquide rouge. Qu'allez-vous donc faire ?

Les voix d'Aiguille et de la femme aux cheveux violets s'étaient élevées presque en même temps, pour poser une question à la fillette. Chacune était différente, mais au final, savoir son nom ou qui elle était revenait au même : connaître son identité. Bien que la petite soit très suspicieuse, à être toute seule dans une chambre où les murs sont striés par des griffures, Aiguille espérait au moins qu'elle ne soit pas trop belliqueuse. Tandis que la jeune fille réfléchissait aux questions posées simultanément, la princesse s'acharnait sur la porte. Aiguille comprenait qu'on se méfie beaucoup de la fille ; mais était-ce nécessaire de le montrer aussi ostensiblement ? La femme aux cheveux violets avait demandé à ce qu'elles partent, mais Aiguille préférait continuer à jouer le jeu de la fillette. Si on l'énervait, il y avait plus de risques...

La princesse semblait désespérée à un point qui en faisait presque peur à Aiguille. Au pire, si elle se transformait, sauter par la fenêtre était une bonne solution, alors pourquoi faire comme si tout était fini quand une porte ne s'ouvrait pas ?

La petite demoiselle, après avoir demandé pourquoi la jeune Heart la fuyait, commença à se métamorphoser. Oulà, bravo princesse ! La voilà fâchée maintenant. Aiguille aurait tellement voulu lâcher cette phrase, mais certaines choses ne se disent pas devant une princesse, fille de la Reine. Si elles sortaient -vivantes- ce serait bête qu'elle se fasse emprisonner pour s'être moquée d'une tête royale. Aiguille détourna la tête de la fillette dont les yeux devenaient de plus en plus blancs et dont sa peau se recouvrait de fourrure, pour faire la mise en place de son plan "sautons par la fenêtre". Toutefois, la jeune femme hésitait. Devait-elle essayer de raisonner la gamine ? Non, trop dangereux.

Étrangement, Aiguille arrivait à garder son calme. Peut-être était-ce parce que ces derniers jours, elle avait frôlé la mort plus que de raison ? Ce serait logique. Traverser un tunnel, éviter des animaux sauvages, courir un peu partout pour sauver sa peau, s'infiltrer dans le centre de recherche (même si ce n'était pas voulu au départ), et encore mieux dans le palais Heart, tout ça avait commencé à rendre la pétillante Aiguille un peu blasée, il fallait bien le dire. Il lui semblait que le monde entier s'acharnait sur les personnes amnésiques, c'était fou. Qu'est-ce qui arrivera le lendemain, une explosion au château ?

Soudain, l'œil d'Aiguille aperçu deux boules. L'une était remplie d'un liquide rouge et l'autre bleu. Elles étaient sagement posées sur une table près de la porte, là où se trouvaient les deux autres femmes. Étaient-ce des médicaments pour rendre la petite fille normale ? La curiosité d'Aiguille envisageait des milliers de possibilité, mais comme elle se disait : pour le découvrir, il faut tester ! Ce n'était pas une bonne idée d'avaler des potions sans en connaître le contenu, mais les faire avaler à la gamine serait un peu dur. Et si ça la renforçait ?

C'était une décision difficile à prendre, elles pouvaient mourir comme elles pouvaient s'échapper grâce à ces potions. Après, à qui les donner, et laquelle ? C'était un véritable dilemme, et Aiguille avait l'impression que les secondes se transformaient en éternité. Et puis elle finit par trancher.

Elle avait pris sa décision sans demander aux autres, mais de toute façon, elles n'avaient pas le temps de délibérer. Il fallait agir vite. Ne suivant que son impulsion, Aiguille se rua presque sur les potions, attrapa celle rouge puis, en moins d'une seconde, ses jambes la portèrent jusqu'à la fillette. Aiguille agrippa son menton et l'ouvrit suffisamment pour que la mixture carmin puisse passer dans sa gorge. Elle n'avait versé que très peu de liquide. Il fallait voir si quelque chose se passait de bénéfique avant de tout verser.

Pourquoi avait-elle pris la potion rouge ? Sûrement parce que celle bleu lui rappelait trop les couleurs de la ville, et de la jeune fille, et que celle rouge lui faisait penser aux Heart. La bleue fait peut-être quelque chose de positif sur les habitants de la ville... Mais toutes ces théories étaient floues, et l'action d'Aiguille avait plus été dictée par le hasard et son sens qui lui dictait : "Danger ! Danger !". La femme aux cheveux roses se demanda, après s'être éloignée de la fillette, comment ses camarades allaient réagir.

Spoiler:

La bête grognait, grondait alors que ses griffes lacéraient le sol. Ses yeux, blancs, vides, semblaient pourtant fixer les deux demoiselles avec attention.
Lorsque la rosée s'approcha un hurlement terrible sortit de la gueule du monstre. Un hurlement qui devint strident alors que le liquide rouge glissait le long de sa gorge. La bête agita sa tête de gauche à droite, violemment. Ses cris de douleurs ne cessaient de retentir et de faire écho dans l'atmosphère alors s'agitait de plus en plus. Elle tremblait, elle semblait déjà morte mais animée par les fils d'un marionnettiste agité. Et puis elle se liquéfia. D'un seul coup.
Un liquide visqueux et noirâtre s'étendait rapidement sur le sol, rejoignant presque les pieds des demoiselles, à présent libres.

∞ Le bleu est une couleur chaude

Anémone & Aiguille & Semmi & Acide

La violette ne faisait pas confiance à cette gamine qui était sortie de nulle part et qui se tenait maintenant à côté du lit. Ne songeant qu'à son rôle de protectrice de la princesse qui était présente, elle suggéra alors à la jeune femme de sang royale, de partir. Cette dernière semblait d'accord puisqu'elle lui répondit positivement en chuchotant avant de se diriger vers la porte, accompagnée de la violette. La rose, elle, était toujours près de la petite fille, ce ne serait pas une perte importante pour Acide, il fallait bien que les personnes de basses naissances servent à quelque chose en se sacrifiant pour ceux qui leur étaient supérieurs et pour la famille royale. Pendant que la violette continuait de surveiller la petite fille et la rose, la princesse tentait d'ouvrir la porte, rapidement l'espionne de la reine entendit qu'elle avait du mal à l'ouvrir et les "non" que répétait sans cesse la princesse appuyaient ses pensées. Elle n'arrivait pas à l'ouvrir.

La petite fille semble s'en rendre compte, en même temps, la princesse n'est pas très discrète. La violette se met alors en position pour défendre la membre de la famille royale si jamais la fille tente d'attaquer. Le fait qu'elle n'est pas d'arme serait un handicap pour défendre la princesse, mais elle ferait de son mieux tout de même et ne laisserait pas la princesse être blessée. La petite fille demande alors pourquoi la rouge tente de fuir et juste après le sol se met à trembler alors que la gamine se transforme en une sorte de bête hideuse aux yeux de la violette. Sur le côté, la violette remarque deux petites boules remplies de liquide, une bleue et une rouge. La violette décide de ne pas s'attarder sur ces boules, le plus important étant de protéger la princesse et non de s'intéresser au décor de cette pièce. Elle se plaça donc entre la princesse et le monstre qui vient d'apparaître dans la pièce.

Alors que la violette se charge de protéger la jeune princesse, elle aperçoit la rose qui se dirige vers elles. Qu'est-ce qu'elle faisait ? La violette l'observa alors, tentait-elle de fuir le monstre en venant aider la princesse à ouvrir la porte ? Possible, pourtant, Acide remarqua que la rose ne semblait pas plus paniquée que ça, avait-elle un lien quelconque avec ce qu'il se passait ici ? Ce n'était pas une hypothèse à exclure après tout, elle ne la connaissait pas. Le problème était que pour le moment le plus grand danger était la petite fille transformée en monstre, la violette ne pouvait donc pas se permettre de détourner son attention pour surveiller la rose trop suspecte à son goût. Car même si elle n'était pas liée à cette histoire le fait qu'elle garde son calme était suspect, cela signifiait qu'elle était plus ou moins habituée aux situations de ce genre... Ce serait quelque chose que l'espionne devrait chercher à comprendre si elles sortaient vivantes de cet endroit. En tout cas, cette situation lui avait appris une chose, désormais, elle dormirait avec une arme sur elle, comme ça, si elle venait de nouveau à se réveiller dans un autre endroit que son lit, elle aurait de quoi se défendre.

Enfin, là, elle ne pouvait pas revenir en arrière, elle n'avait rien pour se battre et devrait donc faire comme elle pouvait. Son attention toujours portée sur la petite fille ou plutôt le monstre, fut détournée lorsqu'elle vit la rose se saisir de la boule rouge qui était toujours posée sur la table à côté de la porte avant de s'élancer de nouveau vers le monstre, lui attraper le menton et verser une partie du contenu de la boule dans sa gueule. En voyant les mouvements de la rosée, la violette ne put s'empêcher de la trouver encore plus suspecte. Pour qu'elle réussisse à garder son sang-froid et qu'elle se jette ainsi sur l'ennemi avec la potion, apparemment, sans être assurée que cela marche, elle n'était pas une simple jeune femme normale. Était-elle aussi au service de sa majesté dans l'ombre ? Elle ne savait pas, mais elle était de plus en plus méfiante envers cette jeune femme.

Enfin, il ne fallait qu'elle se laisse aller à de telle rêverie, le danger était toujours présent. Est-ce que ce qu'elle avait fait avaler à la bête allait fonctionner ? Elle avait envie de le savoir. L'espace d'un instant, son regard se tourna vers la potion bleue. Si jamais ça n'avait aucun effet, il faudrait que la violette tente avec celle-là. Mais elle n'eut pas à le faire. À peine, quelques instants après que la rose eut fait ingérer la potion au monstre, il se mit à hurler, ses hurlements ressemblant à des hurlements de douleur, mais est-ce qu'un simple monstre comme lui pouvait ressentir quelque chose de si humain que la douleur ? Certainement pas, les créatures inférieures étaient forcément dénuées de tous ces ressentis humains. Mais même sans ça, il était toujours dangereux, la violette ne bougea donc pas, étant toujours prête à utiliser son corps comme bouclier pour la princesse. D'un seul coup, alors qu'elle semblait prise de spasme, la bête se liquéfier. Elle venait de devenir un liquide noir, visqueux, dégoutant qui s'étendait sur le sol. Au même moment, la porte céda sous les assauts répétés que la princesse lui avait assénés, et s'ouvrit.

La violette tourna alors la tête pour voir la porte s'ouvrir, reculant un peu lorsque le liquide s'approcha trop dangereusement. Elle ne savait pas ce que c'était, il valait donc peut-être mieux ne pas toucher. Elle se tourna ensuite vers la princesse.

« Il serait préférable que l'on sorte. Tant que c'est possible. »

Elle se mit alors à marcher et franchi la porte, soulagée. Elle espérait que le reste de cette maison ne serait pas pareil. Pas qu'elle avait peur, en fait, si elle avait peur, mais pour elle. Elle s'inquiétait du fait que la princesse puisse être en danger. Enfin, de toute façon, il était trop tard pour faire demi-tour. Elle se mit donc à marcher dans le couloir de cette maison, regardant autour d'elle. La maison était vraiment aussi grande à l'intérieur qu'à l'extérieur. Mais maintenant, qu'est-ce que la princesse voulait faire ? Après tout, c'était elle qui les avait amenées ici à l'origine.

« Où voulez-vous aller princesse ? »

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[DAY 4] Le bleu est une couleur chaude | Anémone, Aiguille, Acide.

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