Paris et ses joies, entre un métro et un café...

Je me demandais vraiment ce qu'elle me voulait la tête rousse, d'aussi bon matin. Sérieusement, je n'avais pas de temps à perdre… Certes, c'est le week-end, on est samedi, et j'en passe. Oui, toute personne normale devait être en train de se prélasser dans son lit, ou devant la télé, ou une bêtise du genre… Personnellement je ne m'étais pas levé de si bon matin pour recevoir un sms de cet abruti me conviant à venir le rejoindre dans un café. Pour que faire ? C'est quoi l'intérêt ? J'avais prévu de continuer une éventuelle thèse pour les années à venir ainsi que de réécrire chaque chapitre au propre et sur PC. Enfin, le train-train habituel que j'aime tant. Une fois encore je n'avais pas fermé l'oeil avant cinq heure du matin, et je savais parfaitement que j'avais une belle tête de déterré au réveil. Je n'avais pas fait la fête, juste bossé. J'avais espéré que mes cernes seraient moins discernables quand j'arriverai au lieu de rendez-vous que m'avait filé Josh'. Je ne connaissais pas le nom du café. Ce gamin avait pris un malin plaisir à me faire les indications sous un jeu de piste.


Merci que je suis patient, merci… J'en avais déduit que c'était dans une des rues non loin du centre de la ville. Et si ça ne l'était pas ? Eh bien tant pis pour lui. Je me serais trompé et il sera comme un idiot à attendre. Ou je serais comme un idiot à l'attendre. Et je n'aurais plus qu'à rentrer et me replonger dans mes études. On est même pas à la deuxième semaine de reprise, me diriez-vous. Et ? Si je relâche maintenant, dès le début, je vais me poutrer à coup sûr, et ça, je ne tolérerais pas. Je veux mener ma vie comme bon me semble. Réussir ce à quoi je me suis fixé. J'avais déjà prévu et organisé mon temps de travail et mon temps de travail au bar. En effet, j'avais trouvé un job en tant que Barman et serveur selon l'effectif du jour. Ça faisait depuis mon arrivée sur Paris que je l'avais. J'avais eu énormément de chance d'avoir réussi à conserver ce contrat , bien que ce soit à la base un CDD que le patron me renouvelait. Je m'étais pourtant paré à l'éventualité de me faire virer car trop de demandeurs et pas assez de moyens pour subvenir aux salaires. Eh bien non. Et tant mieux. Je quittais donc mon appartement après un réveil express et un rangement plus minutieux de mon chez-moi et de mes cours. Je suis un peu… Beaucoup, maniaque. J'aime la propreté et l'ordre.


Tout ceci passe bien avant moi. Alors quoi ? Je n'avais pas passé une éternité à la salle de bain à me pouponner pour un rendez-vous. Je ne savais même pas de quoi il en retournait. Sérieusement, il me voulait quoi cet abruti ? Je restais tout de même dans mon style classique de l'étudiant trop sérieux, comme il dirait avec la veste et la chemise cintrée. Dehors. Temps grisâtre. Je n'avais vraiment pas envie d'y aller. Même avec une once de soleil, ça n'aurait pas changé. Je devais penser à mes cours… Je lâchais un soupir, prenant la direction vers le métro le plus proche. Je me disais qu'un samedi matin ça devrait être plus calme qu'en semaine. Fausse idée. Je finissais une fois de plus écrasé par une foule importante dans un coin de la rame entre un petit vieux et sa canne qui écrasait gentiment mon pied, et un mec à la forte corpulence qui me prenait pour un siège. Je hais le métro. Je roulais des yeux, regardant patiemment les gares défiler jusqu'à la mienne. Enfin libre. De l'air, de l'air, punaise. Je me pressais de filer vers la sortie de la station pour arriver dans les rues piétonnes. Devais-je préciser la galère que j'avais subi comme à chaque fois que je sortais de la rame ? La vague de parisiens fous-furieux, les gens qui te bousculent et te jurent dessus, les idiots qui n'ont pas leur tickets et tentent de te gratter le tien ? Sans oublier les mendiants qui ne te lâchent pas d'une semelle jusqu'à ce que TOI, t'es lâché un sou ?


Vraiment, je hais ce moyen de transport et cette populasse. A Oslo, c'était bien différent. Vous allez me dire, il n'y a que de la neige. Vrai, mais au moins, on ne se tapent pas dessus comme des tarés pour un siège crade au fond d'une rame entre deux fumeurs ou ivrognes. En bref, je n'étais pas à plaindre non plus, j'étais de carrure assez imposante, du haut de mon mètre quatre-vingt-cinq. Et me voilà dans une petite ruelle piétonne devant ce fameux café, que j'espérais être le bon, guettant l'apparition d'une tignasse rousse. Ironiquement avec sa rousseur et mes cheveux mauves, se repérer l'un et l'autre était un peu du gâteau. Je m'asseyais alors à une table en terrasse, regardant l'heure. Pourquoi si tôt ? Je pourrais travailler moi, à cette heure là… J'expirais, un air blasé au visage. Et le voilà qui arrivait, casque sur les oreilles, son sourire Colgate au rendez-vous. Ouais c'était bien Josh. Je levais la main, l'invitant à ramener ses fesses vers la table.

« Bon alors, c'est quoi le programme ? Puis-je enfin savoir pourquoi tu m'as convié ici ? »

Je restais calme, un air légèrement fatigué que je me savais, mais qu'on ne voyait jamais sur mon visage. Un bloc de marbre, en puissance. Je tournais légèrement la tête sur le côté, regardant les passants défiler sous mes yeux.

« Eh bien… Pour un week-end, on ne respire même pas ici. »

Un ton amusé de ma part. Entre les pigeons qui te font dessus et les passants qui t’écrase, Paris est toujours aussi accueillante.

Le roux, le blasé et un café

Urf... J'avais passé une tête dehors depuis la fenêtre de ma chambre, un espoir au fond des yeux. Ouais, non... Il ne faut pas trop y croire non plus, on est à Paris, en automne... Bien sûr qu'il ne peut que faire un temps pourris! Tant pis, tant qu'il ne pleut pas, je n'ai pas à annuler la sortie d'aujourd'hui! Troquant ma serviette contre des sous vêtements et un pantalon, je me frottais les dents devant le miroir de la sale de bain, guettant un message d'Anaïs. Le plan était en marche, héhé... Crachant, je regardais mon reflet, ce sourire joueur sur les lèvres. Reiiii, j'ai une surprise pour toiiii~
Huuuum, j'optais pour la chemise blanche et petite cravate rouge négligé, pendant sur mon torse comme d'habitude. Je rajoutais par dessus mon blazer noir, un chewingum dans le bec, les clés dans une poche de ma veste, et mon tel dans ma poche arrière. Oh, j'ai faillis oublié mon casque rouge. Je passais dans l'entrée de l'appartement, faisant signe à ma mère et Katerine qui regardait une émission de cuisine à la télé.

-Je file les filles! Maman, ne m'attend pas pour midi, je serais sans doute pas rentré!

Je passais la porte pour l'ascenseur, envoyant du LinkingPark dans mes oreilles pour la suite du voyage.
Je n'avais quelques stations de métro à faire, pas plus gêné que ça par la foule. Je cédais ma place à une nana qui semblait sur le point de faire un malaise depuis deux stations, lui recommandant de boire un coup en sortant. Te jure, les gens parfois sont tellement égoïste. Bon, je dis pas que j'allais donner une pièce au rom' qui venait de nous faire numéro d'accordéon. Il pue l'alcool et l'herbe, ça vaut pas le coup d'être généreux avec celui-là. Mais dans la poche, je descendais vers St-Laz, prenant un petit chemin bien à moi qui me menait rapidement à mon café préféré: La Mauricette. Claquant la bulle de ma gomme à mâché, je battais la mesure de mon morceau avec ma tête, détendu. Il y a du monde ouais, c'est paris, la capitale de la France. Même si tu croises plus de chinois que de français parfois, ou alors tout un tas de touriste! D'ailleurs, ça me rappelle qu'il faut que je bosse mon chinois, mon anglais et mon espagnol d'ici les deux prochaines semaines. Et oui, quand tu veux devenir journaliste, mieux vaut parler les langues les plus utiles du monde. Pour l'instant. Oh, me voilà arrivé. Et regardez qui est là? ne serais-ce pas purple?! Oh bah si, c'est lui! Je regardais l'heure sur mon portable. Ouais, évidement qu'il est en avance celui-là, c'est toujours le même traintrain. Et voilà qu'il m'agresse déjà! Orf... C'est presque une habitude maintenant!
Je retirais mon casque, le laissant pendre autour de mon cou, coupant la musique depuis mon tel avant de lever les mains en l'air, poussant un loooooong soupire comme il déteste.

-Hoy Rei, c'est le week-end, et un samedi matin en plus, faut se déteeeeendre mec!

Un sourire taquin au lèvre, je me posais à mon tour à table, faisant signe à la serveuse qu'on voulait commander. Fallait que je me concentre sur la tête violette en face de moi plutôt que sur le décolleté de la madame. C'est clair qu'elle, elle en veut des pourboire, pfoua! Ouais nan, je ne mate pas trop ce genre de chose. Puis Rei mate pas lui, c'est désespérant, j'ai pas envie de passer pour le seul lourd de service. C'est juste lui qui était insensible! j'espérais au moins qu'Anaïs lui ferait bonne impression, histoire de sauver sa vie sociale!! Je passais mes bras derrière ma tête, m'étirant un coup et faisant craquer mon dos. Aaaaaah, le pied!
Je posais mes deux mains sur la table, le regardant dans les yeux très sérieusement.

-Rei... Je vais te faire rencontrer quelqu'un!

J'avais dis ça d’un ton tellement solennelle... Ouh, ça fait tellement maître de cérémonie ou entremetteur, j'adore! Et madame gros sein arrivait justement pour prendre les commandes, coupant sans doute la réaction de Rei en plein milieu. Un grand sourire amusé aux lèvres, et même un peu moqueur, je me tournais du meilleur ami de mon frère pour regarder la serveuse. Pas ses seins. La serveuse.


-Un allongé pour moi s'il vous plait mademoiselle, lui fis-je avec un petit sourire avenant, tournant ensuite la tête vers Rei pour le consulter du regard.

Allez, commande! Après, je pourrais un peu mieux te parler d'Anaïs! En plus, c'est une super fille, elle adore s'amuser et tout, elle devrait te dérider un peu!

Paris et ses joies, entre un métro et un café...

Exaspérant. Exaspérant était le mot. Comment faisait-il pour se foutre à ce point du monde ? Je ne comprenais pas. Et je ne comprendrais décidément jamais. Depuis que je connaissais cet abruti, il en avait fait des tentatives de « socialisation » avec ma personne. Je m'étais plié à toutes, tentant de comprendre le jeu dans lequel il voulait m'emmener. Mais je crois que c'était au-delà de mes moyens. Les émotions, la vie, les gens, c'est bien inutile à mes yeux. Seul mon résultat compte.

-Hoy Rei, c'est le week-end, et un samedi matin en plus, faut se déteeeeendre mec!

Je suis détendu, idiot.  Il me souriait, amusé. Pourquoi ? Pourquoi mon intuition me dit que je n'aurais jamais dû venir ? Quand il me faisait cette gueule, c'était toujours pour le pire. Enfin, le pire à mes yeux. Lui trouverait ça normal et me raillerait encore en me disant que j'ai la tour de Pise dans les fesses. Je le regardais, calme, croisant les bras. Il me voulait quoi, à la fin ? Tant de temps perdu… Enfin, il y en avait un qui ne le perdait pas, faisant signe à la serveuse de venir nous prendre la commande. Il était sûr que c'était pour la commande ou c'était pour la mater de haut en bas ? La pauvre. Il était loin d'être discret en plus ce con. En quoi est-ce utile de s'attarder sur ce genre de chose ?


Attendez. C'était quoi ce regard sérieux qu'il me faisait, là… ? Je le regardais, calme, bien qu'interrogatif. Quand il met ses deux mains comme ça, sur une table, cet air très sérieux au visage… Je ne peux que m'attendre à une énorme connerie de sa part. Qu'allait-il me dire ?

-Rei... Je vais te faire rencontrer quelqu'un!

Pardon ? J'appuyais mon regard, me calant un peu plus au fond de la chaise les jambes croisées. Me dites pas qu'il remet encore ça en jeu… ? Depuis qu'on se connaissait, cet abruti et moi, il avait tenté un nombre incalculables de fois de me présenter des filles. Parfois, même souvent, Peter était de la combine, conseillant Josh sur le type de filles qui pourraient me plaire. Comment faisaient-ils ? Je ne savais moi-même pas si j'avais un type. Et je m'en foutais. Je ne suis pas intéressé pas ce genre de bêtises. Je ne m'éprends pas de d'autres personnes. Seulement de mes cours et de ma vie. C'était la numéro combien celle-là, Josh ? Je soupirais, hésitant à laisser ma tête tomber lourdement sur le rebord de la table, tellement ce gosse me désespérait.


« Qui donc ? Et pourquoi ? Je ne me souviens pas avoir souhaité de voir quelqu'un. Et encore moins de venir ici. Sérieusement Josh, ne me dit pas que c'est encore un de tes plans foireux ? »

J'expirais, un ton légèrement amusé, voyant que Josh ne m’écoutait pas et commandait au près de la serveuse. Plan foireux donc. J'allais devoir allonger ma liste des filles que j'avais cassé. Oui, je les cassais. Je n'en veux pas. Je ne vais pas me montrer gentil. C'est inutile, ces choses-là. Ça ne me fera pas avancer.

-Un allongé pour moi s'il vous plait mademoiselle.

Cesse de la draguer, mec… Je roulais des yeux, souhaitant ne pas être là. Pourquoi ai-je accepté, vraiment… ? Je ne suis pas là pour batifoler et conseiller un abruti de roux sur quelle fille il allait devoir se taper ou draguer, si ? Il me regardait insistant, puis regardait la serveuse, me faisant comprendre que je devrais me dépêcher de commander. Il est tôt. Trop tôt pour boire un coup. Je réprimais un léger râle, m'enfonçant un peu plus dans ma chaise. Je regardais alors la serveuse, stoïque.

« Ça ne sera rien pour moi. »


J'avais déjà eu ma dose de café cette semaine et cette nuit. J'allais finir par péter un plomb à en boire des litres ainsi. Mine de rien, ça commençait à me revenir cher tous ces litres. C'était quasiment la moitié de mes courses. Laissant la serveuse partir sous un regard enjôleur de l'autre abruti, je me décidais à me racler la gorge, inquisiteur.

« Bref, veux-tu m'expliquer quel plan foireux tu as mis en œuvre pour me faire rencontrer une personne que je ne désirais en aucun cas voir ? C'est quoi l'intérêt de tout ça, Josh ? »

Je le regardais, soupirant, un ton calme, bien que mon visage lui commençait à désespérer. Comme mon esprit. Je désespèèèèère. Mais tellement. Si j'avais une tronche à être émotif, tu le sentirais le désespoir qui s'immisce sur mon visage. Tu le sentirais. Je n'avais aucune envie d'être là, déjà. Mais en plus si c'est pour jouer à Meetic ou à des Speed-dating sous le regard amusé de ce con de roux, non merci. J'espérais intimement me planter et que Josh allait m'annoncer que c'était Peter qui avait pu venir nous voir entre deux jours de stage. Je rêvais, je crois. Ce n'était pas son genre. Eh bien, que dire ? Prions. Prions pour que ce soit je ne sais pas moi, un pigeon ?

Le roux, le blasé et un café

Ahalala, tout de suite! Si tu n'y mets aucune volonté Rei, on va pas s'en sortir tu sais?! J'essaie de sauver ta vie sociale mec! Rhaaaa, c'est frustrant, je te jure. Te voir avec ce regard, les bras croisées et les sourcils froncés, on pourrait croire que c'est une connerie, ce que je te propose! Mais je te jure, celle là, c'est la bonne! Elle est par-faite pour toi!
En plus, tu faisais la tronche maintenant, formidable! Pauvre serveuse, elle avait l'air déçue... Je la gratifiais d'un petit sourire amical pour la consoler, alors qu'elle disparaissait apporter ma commande. Poussant un soupire dépité à mon tour, je regardais de bas en haut mon camarade, sans pour autant me démotiver! Je sais que tu n'acceptes pas encore l'idée d'avoir quelqu'un d'autre que tes cours dans ta vie, purple, mais un jour, il va bien falloir! Alors autant commencer aujourd'hui! Je déverrouillais mon téléphone, parcourant mes innombrable photo à la fac, avec ma bande de potes. Ah non, je ne vais pas montrer celle là, elle fait une salle tronche dessus... Enfin, la bouche en cul de poule, c'est pas vraiment mon style. Tout en fouillant, je blablatais, sans pour autant lui lâcher un regard. Ah, l'époque numérique, tellement de contact, je te jure!

-Alors déjà Rei, arrête d’appeler ça des plan foireux, j'essaye de sauver ton existence! Je te jure, tu dois inquiéter déjà la moitié de la gente masculine à ne pas avoir une petite amie depuis déjà minimum les 3 dernière années, depuis que Peter et moi on te connais! Pas une seule jupe en vue, ni quoi que ce soit d'autre!! On croirait que tu es marié avec tes cours, c'est déprimaaaaaant!

Oh, enfin la photo! Les yeux brillants, je lui tendais le téléphone en face avec fierté, le laissant observer ma petite suédoise d'amouuuur! Elle était mignonne en plus, grande et assez bien faite quand même! Puis surtout, loin d'être conne. Oh, je savais que ça, déjà, c'était un critère rien que pour le comprendre, le petit purple! Même s'il est plus grand que moi, mais chuuuut, faut pas le dire, c'est un secret!

-Elle s'appelle Anaïs, 21 ans, elle est entrée à la fac de Lettres après une année sabbatique et deux ans de prépa! Elle aime bien la musique, elle joue du piano, elle sait faire la cuisine et elle danse super bien! Elle est suédoise et tout, entre gens du Nord, vous devriez plutôt bien vous entendre! Elle parle couramment l'anglais, le français, le suédois, elle lit le grec ancien, ainsi que le latin! Oh, et elle souhaite aussi se lancer dans l'édition!

Oui, je fais des profils comme ça moi! Pas ma faute si elle était bavarde avec moi, cette petite dame! Puis bon, FB ou encore Twitter sont tout aussi bavards qu'elle alors...~ Je levais le menton fièrement, consultant Rei du regard avec un grand sourire un peu taquin, attendant son avis! La serveuse arriva avec mon café, je lui laissais une pièce de 2 sans demander la monnaie avant de reposer mon téléphone sur la table. Aaaaah, bonheur de café dans ma gorge! Urf, je me sens réveillé, c'est formidable!
Je regardais ma montre, checkant l'heure.

-Ah, et au fait, elle nous rejoint dans 10 minutes normalement!

Oh oui, c'est une machine bien huilée! Connaissant Rei, si je lui en avais parlé la veille, il ne serait pas venu ce petit salopiot! Et j'avais totalement confiance en mes capacités physique et intellectuel pour réussir à le maintenir sur place une dizaine de minutes!
Je levais les yeux vers lui, le mettant au défi de fuir... Je crois que mon sourire voulait tout dire.

Paris et ses joies, entre un métro et un café...

Je n'aimais pas ce regard qu'il me faisait cet autre abruti roux face à moi. J'expirais alors qu'il expirait à son tour, gratifiant la serveuse d'un sourire. Oui, je suis blasé, froid, stoïque, tout ce que vous voulez. Je ne vais pas sourire pour sourire inutilement. Malheureusement pour moi ce n'était nu Peter, ni un pigeon qu'il allait me présenter. Mais encore un de ces nombreux plans foireux. Josh, combien de fois allais-je devoir le dire ? Je ne veux pas de ces choses dans ma vie. Ça ne me servira à rien dans un avenir proche. C'est une perte de temps absolue. De même, comment puis-je et suis-je censé comprendre ceci ? Je regardais sur ma gauche, le laissant tripatouiller son téléphone. Que me cherchait-il encore ? Soit une photo. Soit un sms. Soit les deux, plus un quelconque stupide moyen de me convaincre que c'est encore la bonne. Tss… Tu perds ton temps Josh. Je n'aurais pas dû venir. Ma thèse m'attends là, chez-moi, sur mon bureau. Mon canapé aussi. Le calme aussi. La paix, en clair. Combien de temps allait-il chercher ? Avait-il carrément prévu une suite successive de rendez-vous ? Après tout, ça ne serait pas la première fois. Ah, cette soirée où nombre de filles ont défilé sous les yeux avisés de Josh qui me donnait des conseils pour les draguer. Résultat ? Je le lui ais toutes renvoyés. Il en a plus besoin que moi, de ce genre de chose encombrante.


-Alors déjà Rei, arrête d’appeler ça des plan foireux, j'essaye de sauver ton existence! Je te jure, tu dois inquiéter déjà la moitié de la gente masculine à ne pas avoir une petite amie depuis déjà minimum les 3 dernière années, depuis que Peter et moi on te connais! Pas une seule jupe en vue, ni quoi que ce soit d'autre!! On croirait que tu es marié avec tes cours, c'est déprimaaaaaant!

Je soupirais bruyamment. Je ne veux pas de ces choses, est-ce donc si dur à comprendre pour toi, Josh ? Je ne vais pas aller fricoter à droite et à gauche pour passer le temps. J'en manque déjà assez comme ça. Et encore plus là, pendant que tu me coinces avec un énième plan qui foirera sûrement. Je décroisais les jambes, mettant mes mains dans les poches, calme. Je ne ressentais rien malgré ça. Aucune irritation, rien. Je suis juste stoïque. Je pense juste à mes cours. Ouais, je dois être marié avec et ça me va amplement.

« Je suis très bien marié avec, abruti. Et la gente masculine ne devrait-elle pas être ravie d'avoir un « concurrent » en moins ? »

Il me montrait alors une photo, tout fier, les yeux brillants avec un large sourire. Un gosse, officiellement, un gosse.


-Elle s'appelle Anaïs, 21 ans, elle est entrée à la fac de Lettres après une année sabbatique et deux ans de prépa! Elle aime bien la musique, elle joue du piano, elle sait faire la cuisine et elle danse super bien! Elle est suédoise et tout, entre gens du Nord, vous devriez plutôt bien vous entendre! Elle parle couramment l'anglais, le français, le suédois, elle lit le grec ancien, ainsi que le latin! Oh, et elle souhaite aussi se lancer dans l'édition!

Je regardais plus attentivement la fille, cette Anaïs. Oui, et ? C'est une suédoise, elle a fait tant de choses, et ? Je soupirais légèrement, recollant de nouveau mon dos à la chaise, dépité intérieurement.

« Je vois. Et ? Elle ne peut pas chercher ailleurs ? Je ne suis pas intéressé. »

Mon ton se voulait toujours calme, malgré le désespoir mental qui me traversait. Il m'exaspérait à vouloir me fourrer une copine dans les pattes. Je m'en moque, clairement. Je le voyais qui me regardait, sourire taquin aux lèvres, de plus en plus fier, attendant un avis détaillé de ma part. Que veut-il que je dise ? C'est une fille et voilà.

« Ce n'est pas la peine, Josh. Remballe-la, je ne veux pas de ça dans ma vie. »

Je ne voyais pas que dire de plus. Une fille reste une fille. Peu importe sa nationalité, ses études, et j'en passe. Je ne veux pas de ça dans ma vie, oui.


La serveuse lui apportait son café, et c'est en ne perdant pas son sourire qu'il lui donnait un pourboire, avant de boire une gorgé, satisfait. Dans quelle galère me suis-je encore fourré avec ce con ?

-Ah, et au fait, elle nous rejoint dans 10 minutes normalement!

… Pardon ?
Je n’affichais rien, bien qu'intérieurement l'idée de me casser me prenait. Mais je ne suis pas un fuyard. Il commençait à me connaître le bougre. Et savait éperdument que s'il m'avait demandé de venir plus tôt, j'aurais senti le plan foireux à trois kilomètres. Je soupirais, fermant un instant les yeux. Résigné à rester coincé ici, avec un abruti est une fille dont je me fous complètement. Quelle joie. Oh thèses, vous me manquez.

« Bien, bien. Dis-lui de ne pas se prendre la tête à venir. Je n'ai aucune envie de devoir la casser. »

Oui, j'assume parfaitement être un parfait enculé en matière de cassage de personne. Mentalement comme physiquement. Je ne suis pas un violent, mais quand j'ai une chose à dire, je le dis, tant pis si ça ne passe pas. Elle n'avait pas qu'à venir.

Le roux, le blasé et un café

Tu nies Rei, tu nies, comme toujours! Mais au fond de toi, je sais qu'il y a un petit cœur dans cette poitrine qui n'attend que le grand amour avec un grand A! Ah ouiiiii, tu ne peux pas tromper super Josh', le lover des lovers! On ne trompe pas mon super œil d'aigle de faucon de la mort! Tu assumes d'être marié avec tes cours, mais meeeeec! Réveille toi et profite de la vie! Retire ta tour Eiffel de tes fesses un peu, allez! Je poussais un profond grognement, grommelant l'air boudeur et vexé.

-Borf... Vu la concurrence de base, je trouve pas que ça soit une grande perte, tu changes pas vraiment la donne en fait!

Allez, tombe dans le panneau purple, je sais que tu adooores quand je te fais des défis à la con en plus. Huuum, je réfléchissais à un plan encore plus machiavélique pour le faire rencontrer Anaïs. Je paris à 60% sur un coup de foudre immédiat, les enchères sont ouvertes! Bon, au moins, il faisait l'effort de regarder la photo, ça arrive pas tous les jours! Alleeeeez, craque purple, craqueeeeeee! Mais naaaaan, mais naaaaaan! Tu reculais en tirant toujours la même tronche! Et même si je me penchais en avant pour te mettre la photo presque sous le nez, tu ne changeais même pas d'un demi-millimètre sur ton expression faciale de blasé. Ok, j'ai compris!
Je reprenais mon café, posant mon téléphone sur la table en soupirant, désespéré sans doute. Ouais, désespérééééé! Souris de temps en temps purple, amuse toi! On croirait voir un dépressif sous médoc, avec tes cernes de six pieds de long!
Je posais mon coude sur la table, y posant ma joue. Bon, au moins, elle n'allait pas tarder...
Sauf que Rei me disait de décommander!

-Ah nan mais ça va pas Rei? On décommande pas comme ça à la dernière minute! Puis elle habite à 30 minutes d'ici, elle est sans doute déjà en route! Alors juste, fais moi plaisir et essaye d'être un tout petit peu aimable, s'il te plait! Juste cette fois-là, et promis après j'arrête!

Je joignais mes deux mains vers l'avant, baissant la tête comme si je le priais de bien vouloir m'accorder cette faveur! Allez, je te supplies mec, elle est cool, puis si jamais ça se passe moi, c'est moi qui récup' les pots casser derrière, t'sais? Alleeeeeeez!
Oh, mon téléphone vibrait. Jetant un petit coup d’œil, j'eus un grand sourire, décrochant rapidement.

-Oui, allo, Anaïs? - Oui? - Tu est ou? - Oh... Je vois, d'accord...

Je perdais un peu ma mine quelques secondes. Le cousin d'Anaïs a eut un accident de scooter sur les champs, elle est à l'hôpital, elle pouvait pas me prévenir plus tôt. Fronçant légèrement les sourcils, j'entendais sa voix paniquée à l'autre bout du fil. Et elle s'excusait en plus. Je prenais le ton le plus rassurant possible.

-Non non, t'en fais pas, c'est pas grave... - Oui, t'inquiète... Tiens moi juste au courant, d'accord? - Oui... Bon rétablissement à ton cousin de ma part en tout cas, j'espère que ça ira - On se voit lundi oui, t'en fais pas. Puis si tu ne peux pas venir, je te passerais les cours, t'inquiète... - De rien, c'est normal, prend soin - Bye!

Je raccrochais, poussant un long soupire morose en posant ma tête sur la table, téléphone toujours à la main. Oh, j'avais perdu toute ma joie là d'un coup! J'aime pas ces genres d'histoire, ça me déprime... J'ai trop bon fond j'imagine. Enfin, surtout quand on sait que 3 sur 5 des accidents de scooters à Paris sont mortels...
Je redressais la tête vers mon camarade violet, étirant mes bras en l'air en essayant de faire la part des choses. Hide hide hide.

-Anaïs ne peut pas venir, elle a eut un petit soucis avec son cousin, il est à l'hôpital donc elle le veille jusqu'à l'arriver de ses parents, étant plus proche à pied. Tant pis, le meeting tombe à l'eau!

Je gardais mon ton décontracté, méditant sur une nouvelle activité qui pourrait me changer les idées. Hum... Oui, pourquoi pas!

-J'ai dis à ma mère que je ne rentrais pas pour midi... On se fait un peu de shopping et on déjeune ensemble, ça te tente? Faut te trouve des vêtements qui fassent un peu moins pingouin!

Je riais, un peu joueur. J'aime bien te taquiner purple, c'est drôle! Et ça me distrait un peu aussi!

Paris et ses joies, entre un métro et un café...

-Borf... Vu la concurrence de base, je trouve pas que ça soit une grande perte, tu changes pas vraiment la donne en fait!

Josh, pourquoi t'acharner ? Qu'ai-je dis ? J'ai l'impression de me répéter 10 fois avec toi… Je m'en moque. Si cette fille va mal car je l'ai cassée, tu ne t'en prendra qu'à toi-même. Ça ne sera pas ma faute d'avoir tenté de te prévenir. Je rejoignais ton soupir, levant les yeux au ciel. Faites qu'elle ne vienne pas. Je ne sais pas qu'il lui arrive une galère, oui c'est vache, mais je le souhaite. Je veux simplement rentrer chez-moi et bosser, est-ce trop demander, abruti ?

« Eh bien si je ne la change pas, pourquoi essayer alors ? »

Je le défigurais de mon air sérieux accompagné d'un ton pragmatique. Oui, après tout, si il y a peu de concurrence, que je ne change pas les paramètres ni les variables en cours, pourquoi essayer ? C'est un ordre établi, n'est-ce-pas ? Et je n'en fais pas parti, point barre. Attendait-il de ma part que je tombe dans un panneau au si gros ? Je t'ai connu meilleur, abruti. Et coller la photo de ta fille sous mon nez n'y changera rien. Je ne suis pas inclus dans les paramètres, je ne vais pas les changer. Ou cela signifierait une nouvelle configuration, dans un nouvel ordre… Oh, trop de cours.


L'abruti soupirait posant son café sur la table, désespéré. J'avais prévenu. Alors décommande pour cette fille. Sinon tu vas faire plus que soupirer Josh.

-Ah nan mais ça va pas Rei? On décommande pas comme ça à la dernière minute! Puis elle habite à 30 minutes d'ici, elle est sans doute déjà en route! Alors juste, fais moi plaisir et essaye d'être un tout petit peu aimable, s'il te plait! Juste cette fois-là, et promis après j'arrête!

Mais mais… J'arquais un léger sourcil, agacé. Mais abandonne punaise, ce n'est pas compliqué. Et alors ? Qu'en ai-je à faire qu'elle habite à trente minutes d'ici ? C'est à elle de s'organiser et non à moi de gérer sa route pour les beaux yeux d'un Don Juan. Et si, ça va TRÈS bien. Aimable, je le suis. Il s'attendait à quoi, réellement cet idiot ? Que j'affiche un énorme sourire comme lui il fait ? Non. Ce paramètre là n'a jamais été configuré avec ma personne. Je me contentais d'expirer, regardant de nouveau les piétons défiler devant nous.

« Je suis aimable. Si elle habite aussi loin, pourquoi venir ? Je n'ai pas à gérer son trajet que je sache. Je n'ai pas commandé pour ceci, il me semble. Alors qu'elle se débrouille, ce n'est pas de mon ressort. »


Mon ton en devenait un peu plus froid. J'étais toujours calme, inéluctablement, juste que mon naturel froid reprenait le dessus. Je perdais un temps colossal à être là, à ne rien faire. A attendre pour une fille que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam. A attendre pour une fille que je vais inévitablement casser car je ne suis pas intéressé. Je supposais qu'il comprenait ma réponse comme un non à sa prière qu'il me faisait. Je ne compte plus le nombre de fois où je l'ai prévenu. Il devrait savoir à la fois. Et d'un coup il décrochait, un sourire bêta aux lèvres. Ah, la fille qui débarque, c'est ça ?

-Oui, allo, Anaïs? - Oui? - Tu est ou? - Oh... Je vois, d'accord…

Oh ? Non ? J'assumais entièrement avoir ressenti une lueur d'espoir, ou une chose s'y apparentant au plus profond de mon être. A voir la mine déconfite de l'abruti, elle ne pouvait pas venir. Parfait. Je joignais les mains sur mon ventre, étendant mes jambes, croisées.

-Non non, t'en fais pas, c'est pas grave... - Oui, t'inquiète... Tiens moi juste au courant, d'accord? - Oui... Bon rétablissement à ton cousin de ma part en tout cas, j'espère que ça ira - On se voit lundi oui, t'en fais pas. Puis si tu ne peux pas venir, je te passerais les cours, t'inquiète... - De rien, c'est normal, prend soin – Bye!


Visiblement elle avait eu une galère. Le bon dieu existe-t-il pour avoir exaucé mon vœu ? Je le sentais morose, déçu. Je ne disais rien. Je m'en moquais bien de ce qu'il pouvait lui être arrivé à cette fille. Je tentais avec beaucoup d'efforts de prendre en considération les sentiments de Josh, en vain. Je ne comprenais pas. Il ne la connaît pas. Ni son cousin. Pourquoi être mal ?

-Anaïs ne peut pas venir, elle a eut un petit soucis avec son cousin, il est à l'hôpital donc elle le veille jusqu'à l'arriver de ses parents, étant plus proche à pied. Tant pis, le meeting tombe à l'eau!

Parfait. Je peux rentrer à présent. Voilà ce que je m'apprêtais à faire, bougeant une jambe sur le dehors de la table.

« Tant pis. »

Malgré ça, il retrouvais bien vite son air enjoué et son ton décontracté. Fuis Rei, fuis. Je ne le sens pas.

-J'ai dis à ma mère que je ne rentrais pas pour midi... On se fait un peu de shopping et on déjeune ensemble, ça te tente? Faut te trouve des vêtements qui fassent un peu moins pingouin!


Pardon ? Pingouin ? En quoi ? J'affichais pour une fois une gueule surprise. D'où je ressemble à un pingouin ? Tu t'es vu toi ? On dirait Rainbow Dash de My Little Pony. Ne me demandez pas d'où le vient cette référence, il y a des soirées dont on ne préfère pas se souvenir.

« Tsss… Si ça te fait plaisir, abruti. Où môsieur veut-il m'emmener ? Et je ne vois sincèrement pas le souci. »

Je suis habillé avec un style classique, voir chic. Très sérieux en somme. C'est moi,quoi. Pourquoi devrais-je choisir de me transformer en… En… En une gamme de couleur sur pattes ? Je me levais, regardant Josh des yeux, inquisiteur. Guide, vu que c'est toi qui propose. Je soupirais, prenant les devants, l'attendant au loin.

« Tu bouges tes fesses, ou bien ? »

Un ton amusé, oui.

Le roux, le blasé et un café

Ouais, un pingouin! Un vrai de vrai! Et ça colle particulièrement bien avec ta tête et ton attitude froide! Oh, parfois quand tu t'y mets, t'es chiaaaant! M'enfin, tu acceptais quand même de venir faire du shopping en ma compagnie, c'est une plutôt bonne nouvelle~ Et puis ta tête! Une expression, enfiiiiin! Je sais que ça fait mal un petit peu dans les fefesses, mais quand même, faut se dérider un peu, allez, hophophop! Je me levais rapidement, lui emboitant la pas. Un air taquin sur le visage, je lui fis un clin d’œil volontairement exagéré.

-Ne t'en fais pas pour mes fesses, elle vont très biiiiien! Fis-je sur un ton chantant, avant de fouiller l'horizon du regard.

Une boutique.... Une boutique...Pourquoi pas NewLook? Puis ils me connaissent bien là-bas, le patron pourrait faire une ristourne! Et nous montrer des trucs de la prochaine collection en avance... Aaaaaah! Pur bonheur! Je chantonnais du Let It Be, alors que je passais mes mains dans mes poches, marchant un petit peu en avant pas rapport à Rei, lui indiquant par la même occasion la direction à prendre.

-On va dans une boutique que je connais bien, ça devrait te plaire je pense!

Lui lâchais alors que nous passions dans le coin d'une rue, la boutique en vue. Tout fou, j'accélérais le pas, faisant signe au vendeur comme d'hab, avant de m'enfoncer dans les rayons. Oh, j'adore ce t-shirt! Et cette vesteeeee! Mon dieu, j'ai les yeux qui brillent, c'est trop génial! Je tournais rapidement la tête vers Rei, l'inspectant des pieds à la tête avec une mine dubitative. Hum... Je plongeais mes mains dans un bac ou deux, en sortant des pulls, des chemises coupés cool avec les manches retroussage aux coudes. Hum... Hum... Pourquoi pas ce jean là? Oh oui, c'est sympa! Je me chargeais les bras, avant de revenir vers lui, sautillant tout content.

-Alors Purple, fais ton choix! Ya vraiment pleins de choses, et il te faut un style vraiment plus décontracte! Sinon, il ont... Oh oh, attend!

Je lui balançais tous dans les bras, filant vers la petite aile gauche, choppant un jogging ou deux, avec quelques débardeurs de sport un peu simple. Ouais, la tenue détendue à la maison et du week-end, il faut y penser aussi! Je revenais avec ça à nouveau dans les bras, avec un petit débardeur vraiment sympa... Nan, je déconne, c'était du troll celui-là! Un imprimé de toutes les couleurs, avec des petits motifs de fleur un peu psychotique. Soooo gaaaaaay! Mais bon, c'était pour déconner!
La banane aux lèvres, je l'interrogeais du regard.

-Alors, tu as des trucs qui te plaisent? Faut essayer hein! Faut voir ce qui te va et ce qui te va pas! Encore, si t'avais la même carrure que Peter, je pourrais aider mais là... Va falloir faire de l'expérimentation comme on dit dans ton pays de science!

je tirais la langue comme un gros gamin! Allez, on s'amuse et on s'éclate! Ah-ah-ah la queulele. Ouais, je sors!

Paris et ses joies, entre un métro et un café...

Je crois que l'abruti devait être heureux, là ? Oui, j'avais affiché une « expression ». Quand bien même ça n'en était pas une pour moi. Le poney avait retrouvé toute sa pêche crevante qui faisait qu'il était lui. Et je regrettais déjà amèrement d'avoir accepté sa proposition de shopping. Je suis bien en « pingouin », comme il disait. Je ne pourrais pas m’habiller autrement. Ce n'est pas moi. Mon esprit se plaisait à imaginer toutes les « tortures » qu'allaient me faire subir cet idiot. Pourquoi… Pourquoi mon esprit coinçait-il sur le fait que j'allais finir en Rainbow Dash aussi, en PIRE, connaissant Josh ? Oh, une appréhension ? Oublie, Rei, oublie. Tu as accepté, alors tu suis. Je le laissais passer devant lui et son visage jovial. Où allait-il me traîner… ? Et pitié range ce clin d'oeil, on dirait que tu me dragues, Josh… Je levais un second sourcil, une moue blasée, lui faisant comprendre que j'aimerais qu'il guide avant que mon pied s'écrase dans ses fesses qui vont SI bien.


Je le voyais qui cherchait une boutique du nez. Mec, tu n'as même pas réfléchis à ça ? Sérieux ? Je soupirais, désespéré. C'ets alors qu'il accélérait enfin la cadence chantonnant les Beatles. Bah tien. Au moins, ça, ça ne me désespérait pas. D'un côté quand cet idiot chantait ça n'était jamais bon signe pour ma propre personne. Oh, cours, vous me manquez tant. Comment puis-je me tirer d'un calvaire pareil ?

-On va dans une boutique que je connais bien, ça devrait te plaire je pense!

Je ne disais rien, impassible, me contentant seulement de le suivre dans son petit sprint avant d'arriver à la fameuse boutique qui faisait chier autant de papillons à Josh. Oh, je vois. Je crois que tu allais devoir rectifier ta phrase, Josh. Ca devrait NE PAS te plaire. New look. Pas mon style. Du tout, mais du tout. Malheureusement je suis quelqu'un qui a beaucoup d'a priori. Vraiment beaucoup. D'habitude je les garde pour moi afin de ne pas fausser mon jugement. Mais là, non, je ne pouvais pas. Je savais parfaitement que je ressortirais les mains vides avec un Josh qui me chambrera lourdement de rester trop sérieux.


A peine décollais-je mes yeux de lui, que celui partait telle une tornade, et un gosse surtout dans tous les rayons surexcité. Mec, t'as fumé quoi ce matin ? Tu fais parti de ces filles qui pètent un plomb sur une nouvelle collection ou bien… ? Je le suivais, zieutant vite fait les différents rayons. Non, non et non. Rien, absolument rien ne me convient… J'avais mes goûts, mes marques et mes exigences. Probablement que Josh me brûlerait vif s'il apprenait le style de marque que j'adore… Je suis un peu… Carrément, allez, ce type de mec qui aime les marques de luxe, bien chères, faisant de beaux habits. Comme Tom Ford par exemple… C'est plus ou moins le costume que j'ai sur moi. Le prix ? Vous tenez réellement à le savoir… ? Non, vous ne voulez pas.  Environ 3700 euros, à tout casser ? Oui, j'ai une énorme marge sur mon compte. Que voulez-vous… ? C'est la seule exception où je me permet d'en user. Le reste va dans mon appartement. Ou reste sur mon compte, en prévision d'économies. Donc oui, là, je tombais dans un autre monde. Complètement. Je n'aime pas montrer que j'ai les moyens. Le seul paradoxe réside dans mes fringues, mais je doute que les gens s'amusent à lire l'étiquette sur le revers de mes vêtements. Oh, puis si ils essayent, mon poing sera leur ami.


-Alors Purple, fais ton choix! Ya vraiment pleins de choses, et il te faut un style vraiment plus décontracte! Sinon, il ont... Oh oh, attend!

Hum ? Je ne le sentais pas là. Je me retrouvais avec toutes ses fringues dans les bras. Tout ça ? Josh, t'es une fille ou un mec… ? Je pouvais parler en fait. Mon armoire était aussi pleine à craquer. Pas du même style, mais pleine à craquer. Je m'aperçois que je suis assez coquet en fait. J'aime être bien dans mes pompes. Et tout ce que tu me balançais là, Josh, c'était le malaise assuré.

« Je ne peux pas Josh. Ce n'est vraiment pas mon style tout ça. Certes sympa, mais pas mon genre. Je préfère quelque chose de plus… Habillé ? Sérieux ? Sobre ? »

Je pouvais continuer la liste longtemps de cet air tiqué, et renfrogné. C'était plus fort que moi, je ne pouvais me forcer à essayer… ça ?
Puis ça… Ca. C'était quoi cette chose colorée qu'il me tendait. Je me reculais, dédaigneux. Alors là, même pas en rêve Josh ! Même pas en rêve ! Cette horreur, vire moi ça ! Je lui faisais non des bras, un air quelque peu taquin. Oui, taquin. Certes, c'était pour plaisanter, c'est ça ?

-Alors, tu as des trucs qui te plaisent? Faut essayer hein! Faut voir ce qui te va et ce qui te va pas! Encore, si t'avais la même carrure que Peter, je pourrais aider mais là... Va falloir faire de l'expérimentation comme on dit dans ton pays de science!


J'affichais une moue au bord du désespoir, les lèvres pincées, soupirant.

« Pas le moindre du monde. Ne me dit pas que je vais devoir essayer ça ? »

Je regardais les vêtements qu'il m'avait fourgué, faisant un tri rapide. Ça, le jogging, plutôt mourir. Non. Ça, trop coloré, je ne suis pas un perroquet. Ça… C'est quoi ? Non. En fait sur la fin, il ne restait rien, à part une veste dans les tons de marron qui me plaisait. Par contre. La taille. Non. Je repartais vers le rayon, cherchant ma veste. Je hais ça. Pas dans mes habitudes. Ouais, j'ai encore ces habitudes du « gosse de riche », qui demande et obtient. Pas besoin de chercher. Vraiment, c'était assez nouveau pour moi, et je n'aimais guère ça. Trouvant la veste, je regardais Josh, exaspéré.

« Dis-moi qu'on ne refera plus jamais ça… Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé ce genre… De choses. Habitué à faire plus court... »

Je partais vers la cabine essayer la veste, mal à l'aise. Je hais ce type d'endroit. Je hais ce genre de truc. Habitudes de riche qui ne dégageront pas aussi facilement. J'en ressortais, une moue agacée et gênée. J'avais visé juste pour la taille. En dessous et j'aurais fini en saucisson. Ouais, ça pouvait aller, mais pas emballé. Je la retirais tout aussi vite. Au pire un truc utile, où je ne pense pas être chiant.

« Ils ont des écharpes ici ? »

Le roux, le blasé et un café

Oh Reeeeeei! Rei, Rei, Rei, Rei! C'est quoi cette tête que tu me tires? Sérieux, on dirait que je suis en train de te choisir des vêtements pour un enterrement! Puis ta moue là, ta mouuuuue! Elle me donne envie de te tirer les joues comme on ferait sur un hamster, avec les memes internet, tout ça, tout ça! Enfin, je me dis que tu dois être trop occupé pour regarder ces conneries aussi. Enfin, c'est l'excuse que tu me sortirais dans tous les cas. Et que je suis aussi très con de regarder ces conneries! Héééééé! Arrête de mettre tous dans tous les sens là, ça va pas la tête? Oh... Je l'aimais bien pourtant ce jogging! J'affichais une moue presque déçu de mon côté. Voilà, on fait tous els deux la moue, t'es content? Surtout qu'il n'y avait que cette veste marron qui trouvait grâce à tes yeux! C'est si terne! Nan mais vraiment Rei, il y a des fois où j'ai envie de te prendre tous tes goûts de chiotte et de les étaler au grand publique en demandant des votes oui ou non. Oui, je place ton habillage au même niveau que la décision d'une Vème République en France, tu as un problème avec ça? Moi non!
Je poussais un long soupire, te voyant partir partir pour essayer la veste, prenant quelque affaire que tu avais dégager avec moi, au cas où je pourrais te faire changer d'avis. Oh oui, je suis dépité... Moi qui voulait un peu t'embêter en plus! Oh moi, j'avais toujours le tshirt magique! Et une petite idée bien en tête!
Mouais, elle te va pas trop bien, mais c'est toujours trop terne à mon gout... Puis tu la retires comme si elle allait te brûler! Ah moins que tu fasses une allergie, j'étais pas au courant que le Rei avait peur des vêtements en coton ou polyester!

« Dis-moi qu'on ne refera plus jamais ça… Ce n'est vraiment pas ma tasse de thé ce genre… De choses. Habitué à faire plus court... »

J'affichais un air bougon, sans pour autant réellement montrer ma déception réelle. J'allais me venger de toute façon, tôt ou tard!

-Si, on continuera jusqu'à ce que les gens qui te regarde dans la rue puisse se dire "Ahalala, ce gars il s'habille BIEN!"

Je mimais, exagérant volontairement le truc. J'avoue qu'il s'habille bien quand même, même si c'est dix fois trop sérieux pour moi. Au pire, je mets ça pour un entretient d'embauche, mais pas tous les jours! Mais bon, je sais que c'est peine perdue, il ne voudra jamais... Hum.
Enfin, il voulait bien tester l'écharpe quand même! Comme quoi, tout espoir n'est pas perdu!

-Attend, je vais voir ça, ne bouge pas de là!

Et aussitôt dit, aussitôt fait! Vadrouillant dans les rayons, je trouvais le coin des écharpes. Hum... Je me dis qu'une écharpe en coton simple beige ou bien blanche lui irait plutôt bien... Je l'imagine facilement avec un long trench noir en hiver, ces deux couleurs iraient à merveille! Huuuuum... Oh allez, je prends les deux, elles sont plutôt basique en plus! Oh! Mon regard fut happé par un petit col roulé noir simple, basique...
Un fin sourire farceur étira mes lèvres quelques secondes, alors que le plan se mettait en plus. Simple, il me mettra sans soucis, j'imagine! Je le prenais au passage, revenant en chantonnant, lui montrant les deux écharpes.

-Fais ton choix! Et aussi, j'ai vu ce tshirt un peu col roulé! Comme on arrive en hiver, c'est pratique en sous pull! Essaye le au moins, s'il te plaiiiiit!

Fis-je avec un air plaintif très convainquant, et en même temps joueur. Huhuhuhuhuhu...