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Les temps, comme les oeufs, sont durs.

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Anicée L. | Craquelure
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MessageSujet: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeLun 16 Mar - 5:09
Cette journée là, Anicée s'était dépêché.  Parce qu'il était en retard pour un rendez-vous qu'il se donnait seul, parce qu'il vivait tant en marge que s'en devenait ridicule.

Anicée voyait ses journées décalées par ses horaires tardives, à faire les nuits et fermeture du bar où il bossait. Il voyait aussi sa semaine perdre pied avec un système de 4/6 : quatre jours à bosser, deux jours à se reposer. Finalement, les concepts de dimanche ou lundi devenait bien abstrait dans sa tête. Alors, croiser « fortuitement » la jolie Claire, aux horaires un temps soit peu normales, devenait toute une affaire d'organisation : agenda et réveil devenaient ses meilleurs alliés. Et ce jour là, il avait loupé son réveil. Anicée s'était pressé autant qu'une orange peut l'être, avait couru pour attraper un premier bus, puis un autre, légère claustrophobie oblige et s'était arrêté à un troisième arrêts pour deux secondes, histoire de reprendre son souffle. Il avait fait un premier pas pour faire croire que c'était bien là qu'il allait, puis demi-tour pour retourner attendre sagement le prochain bus. Là, assit, il se demandait quelle excuse il allait encore pouvoir sortir pour entamer la conversation. Peut-être parler de son neveux imaginaire et acheter un livre jeunesse, encore.

Au moins, l'amourette du blond faisait de l'école maternelle d'à côté un heureux : une fois le livre conseillé par la libraire acheté, il fallait bien l'offrir quelque part, l'appartement partagé ne permettait pas l'entassement inutile de biens.

Bien bien. Peut-être, sinon, pourrait-il faire un prochain cadeau à Coraline. Est-ce que Juliette y verrait quelque chose de suspicieux ? Hum…

Il était tout à ses pensées qui glissaient en paranoïa anti-ennuis quand un bruit l'interpelle. Un « hey, mademoiselle, t'es charmante ! » insistant que même lui, dans ses heures de dragueur raté, n'oserait pas faire. Anicée n'aime pas les ennuis. Il a développé toute une panoplie d'excuses et de tactique pour les éviter. Pourtant, là, la fille embêtée, il ne la connaît pas, mais quelque part, il se dit que ce serait bien qu'il l'aide. Pour une question morale ? Un peu, peut-être, oui. Mais peut-être aussi parce qu'il se dit qu'elle doit avoir le même âge que la Jolie Claire. Que si la Jolie Claire se trouvait ainsi embêtée, il aimerait qu'un strict inconnu arrive et sauve la demoiselle.

À toi, jeune amoureux transit de cette demoiselle, Le blond va faire quelque chose pour elle. Remercie-le, et rend lui la pareille si l'occasion se présente. Soutient inter-amour à sens unique, on va dire.

Alors, Anicée se lève, attire l'attention du type sur lui, expliquant que « non », c'est « non ». La fille ne demande pas son reste, elle se barre quand elle voit qu'elle n'est plus la cible d'attention. Anicée se rend compte que le type n'est pas seul. Merde. Il cherche comment s'en sortir, mais là, pas de sympathique type pour le tirer de ce mauvais pas. Merde merde merde. La solidarité inter-amoureux-transit ne s'applique pas bien loin. Un sourire gêné quand les gars se montrent menaçant. Un essais d'ignorance quand les gars s'énervent et l'insulte. Un haussement d'épaule quand ils le poussent. Une douleur dans la mâchoire quand il se prend un premier coup à cause de sa gueule d'ange. Mince, ceux-là sont tant hétéro-convaincu qu'ils n'ont aucune compassion pour son visage qui s'amoche sous un deuxième coup. Ils ont prit ses tentatives de fuite pour de l'arrogance, sans doute. Ah oui. C’est pour ça qu'il n'aime pas se battre, Anicée, pour ça qu'il tente d'éviter les bagarres. Il ne sait pas s'y prendre, il ne sait pas quoi dire, quoi faire ; ou il a la poisse et on interprète mal.

Mince, le voilà qui se fait défoncer la gueule pour rien. Il réplique à peine, juste assez pour se faire mal à sa propre main. On lui envoie même la tête contre l'arrêt, ça le sonne bien. La vitre tient bon, et ouais, c'est du Securit mec. Sa lèvre tient moins, elle. Il faudra l'intervention d'une riveraine qui menace l'intervention des flics pour que le groupe s'en aille. Ah, merde. Il saigne du nez. Il a la lèvre ouverte. La pommette qui lui fait mal et p'tet le crâne un chouille ouvert. Mais pire encore.

Il est de putain en retard.

La tête aux idées aussi consistantes qu'un flan, Anicée s'élance, se disant que le bus ne sera pas assez rapide. Plus, il aura une gueule à faire peur au conducteur. Et avec sa chance, ce dernier voudra faire un crochet à l'hosto le plus proche. Ça va, ça va, il a rien ! C'est juste qu'une coupure sur le visage, c'est comme sur les mains, ça saigne à grand flot. Il s'en convainc assez bien pour marcher pas mal, approcher de la librairie et… en approche-t-il ? Anicée à la vision qui se brouille, zut, le coup à la tête devait être plus méchant que prévu.Il trouve un banc où s'échouer en urgence et se prend la tête entre les mains, une seconde, tentant de retenir quelques nausées qui pointent leurs nez. Coucou, les Nausées !

Il va vraiment être en retard. Il ne va pas pouvoir la croiser. Il va la louper, elle aura déjà finit son boulot.

Journée de merde. Plus, les gens font de large cercle pour l'éviter, solidarité, c'est dépassé. Le blond se laisse tomber la tête en arrière, avalant une salive aux goûts de fer. Il en a une régurgitation peu attrayante. Il tente de respirer, lentement, longuement, mais ça lui fait un mal de chien. Définitivement, les temps, comme les œufs, sont durs...
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Claire A. | Râhi
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeLun 16 Mar - 20:44



premiers secours



Aujourd'hui, Claire avait eu beaucoup de travail. Visiblement, les gens avaient soudainement eu l'envie irrépressible d'acheter ce dernier bouquin à la mode, encore une histoire d'adolescents amourachés avec quelques vampires. Elle ne l'avait pas lu, mais elle n'en avait pas la moindre envie. Et contre son gré, voilà qu'elle était obligée de le conseiller et de dire qu'elle avait adoréééé aux 15-25 ans. Tout ça à cause de ce patron obsédé par le profit. C'est donc prestement qu'elle adressa un dernier geste de la main à ses collègues, enfila son duffle-coat et partit juste à temps pour ne pas rater l'heure du thé, moment sacré chez la moitié d'anglaise qu'elle était.

La petite Claire sautille sur les pavés, chantonne un peu aussi. Et puis elle voit cet homme sur le banc, pas loin de la librairie, le visage en sang. La jeune fille en fut toute retournée. Ce n'était pas la vue du sang, mais plutôt voir une personne dans un état aussi misérable qui lui retournait le coeur.

« Oh, my god... »

Ni une, ni deux, voilà Claire qui trottine vers l'homme, n'écoutant que son courage. Elle se penche vers lui, lui relève doucement le visage d'une main pour mieux voir la blessure.

« Anicée, c'est toi? Mais... que s'est-il passé pour que... »

Elle en avait perdu ses mots. Qui pourrait vouloir de mal à une personne aussi douce et honnête? C'était profondément injuste. L'innocente, l'idéaliste Claire ne pouvait pas comprendre ce genre de choses, ce qui lui avait valu d'ailleurs autrefois bon nombre de moqueries. Qu'importe, si elle ne savait pas comment nuire, elle pouvait guérir.

« On ne peut pas rester là. Viens, je t'emmène chez moi.  »

Certes, ils auraient pu aller à l'hôpital, mais c'était bien trop loin. En plus, elle n'avait pas de téléphone portable. Sa légère technophobie lui jouait des tours, elle était aussi équipée que sa grand-mère de quatre-vingt-douze ans. N'attendant pas de réaction de la part du blond qui de toute façon semblait avoir des difficultés à parler, elle rassembla toutes ses maigres forces (il faudrait vraiment qu'elle se mette à la musculation, au moins pour des cas d'urgence comme celui-ci) et le souleva pour l'appuyer contre son épaule. Elle passa son bras ensanglanté derrière sa nuque et commença à marcher. Ils firent un bon bout de chemin sous les regards interrogateurs des passants qui avaient l'air de trouver cet homme en sang claudiquant et sa compagne rousse deux fois plus petite que lui mais qui arrivait pourtant à le soutenir bien amusants. Arrivés chez la rouquine au prix d'un effort conséquent, Claire l'assit le plus doucement possible sur le canapé en ayant pris le soin de le recouvrir d'une nappe avant, histoire de ne pas faire de taches sur le magnifique sofa acquis au court d'une brocante à la suite de vives négociations. Le sang, ça part vraiment très mal, elle était bien placée pour le savoir.
 
« Désolée, ce n'est vraiment pas bien rangé... Enfin, j'imagine que ça n'a pas d'importance...  »

Se traitant intérieurement d'idiote, l'infirmière d'un jour se précipita dans la salle de bain et sortit la boîte à pharmacie ainsi qu'une serviette mouillée avec laquelle elle épongea délicatement le visage du blessé. Il eut aussi droit à ses petits bouts de mouchoir dans le nez, il n'y avait rien de mieux pour stopper le saignement. Il était bien mieux sans tout ce sang sur le visage, tout de même. Mais il restait une vilaine éraflure.

« Bon, maintenant, je vais devoir désinfecter tout ça, ça risque de piquer un peu. Et étant donné la taille de la blessure, je pense qu'il faudra quelques petits points de suture... Ça va aller? »

Bien entendu, ça faisait toujours plaisir de se faire recoudre le crâne...



HRP:
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Anicée L. | Craquelure
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMer 8 Avr - 3:50
Est-ce qu'il y aurait cru, hein ? Que de toutes les personnes qui passent, une seule se serait arrêtée. Et pas n'importe laquelle. Claire. Sa Claire.
Et bien non, il n'y croit pas. Anicée se dit que c'est sans doute le coup qui a été vraiment plus méchant que prévu et l'espace d'un instant, il se demande s'il pourra ramper jusqu'à l'hosto le plus proche, arguant que les hallucinations commencent à franchement l’inquiéter. Hey, mais au moins, son esprit brusqué a bien choisi sur qui halluciner, se console-t-il presque ; avant de se dire que ça en devient maladivement inquiétant, s'il est obsédé de la jeune fille à ce point. N'est-il pas en train de se transformer en vieux pervers ? Alors que La jeune fille lui a redressé la tête, lui arrachant un grognement douloureux, il croisse plaintivement :

« Je deviens un vieux pervers… ? »

Puis quelques neurones préservés font d'astucieux liens : Les hallucinations, est-ce que ça touche aussi bien ? Hallucination sensitive ? Ou alors. Ou alors, c'est vraiment Claire. Ah.

« Ah, attends-attends… j'me fais une beauté, et j'arrive. »

De fait, il se serait bien laissé aller là, à tendrement tomber dans une si accueillante inconscience. Anicée ne sait pas trop s'il est contente de voir Claire, finalement, ou mécontent que ce soit dans cet état. Mais trop compliqué, trop de réflexion, un élan de fatigue le prend, il se dit que ça ira mieux après une sieste. Il renifle, manque de s’étouffer avec un peu de sang coagulé et ça le relève presque. Ça finit de le redresser quand Claire le tire pour le mettre debout. Il en est tout confus. Le banc lui semblait être un chouette perchoir. D'autant plus chouette qu'à s'être relevé presque brusquement, un nouveau vertige le prend et une nouvelle nausée vient lui passer le bonjour.
Il titube presque, tangue dangereusement si une béquille nommée Claire n'avait pas été là. Béquille qui le force à quitter le banc. Adieu banc Chéri.

Anicée marche, avec l'aisance de l'homme qui a plus d'alcool que de sang dans les veines. Il essaye de ne pas trop s'appuyer, presque conscient de qui le soutient, mais c'est peine perdue, s'il tente de s'éloigner, c'est pour juste tanguer de l'autre côté et manquer d'embrasser le trottoir. Ses pas deviennent mécaniques, un pas en avant, puis l'autre. Il en vient à avoir une certaine sérénité confuse et douloureuse. De sa main libre, il tente de retenir le sang qui coule goutte à goutte, laissant un chemin balisé. Anicée, c'est le petit Poucet moderne, en plus gore.

Plus tard, peut-être repensera-t-il à cet épisode peu glorieux avec une certaine gène, mais pour le moment, sa douleur toute à lui l'empêche d'avoir deux pensées trop cohérentes. Comme elle l'empêche de savourer être chez la Jolie Claire, être sur son canapé, être en train de saloper un chouille son joli appartement. Elle s'excuse du désordre, lui est encore un peu sonné pour s'en rendre compte. En fait, il la regarde, plissant les yeux dans un effort de concentration.

« Car on est arrivé ? Quand est-ce qu'on est arrivé ? »

Ça semblerait expliquer le coup de sofa et de l'air frais de Mars qui ne caresse plus son visage. Étrange, il lui semblait être dans la rue, il n'y a même pas 2 minutes encore. Un éclair de lucidité lui fait dire d'arrêter de penser. De juste attendre que les choses passent et qu'à un moment, son cerveau sonné aura enfin la bonne idée d'arrêter de bouder. Alors il attend. Il se retrouve avec deux mouchoirs dans le nez, émet tout juste un « Humf » pincé et nasillard tandis qu'il tente de retrouver une motricité de sa mâchoire, bougeant son nez par l'occasion. Anicée se sent plus calme. Toujours un peu abruti par la douleur, mais ça passe. Il arrive même à entendre ce dont parle Claire. En partie. Recoudre. Ça va aller ? Recoudre quoi ? Oh, ses vêtements ? Il regarde son tee-shirt, lève un sourcils.

« Oh, j'bense pas que ce zoit zi abîbé que za, za va aller, oué. T'embêtes bas pour za. »

Là. Il se sent entrer dans la phase de l'homme qui cuve son alcool. Il se dit que c'est bon, il va pouvoir tenir une conversation, comme ça.

« Et sinon, le chat, za va ? »

Elle a un chat, Claire ? Aucune idée, donnée non-trouvée.
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Claire A. | Râhi
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMer 8 Avr - 21:42



premiers secours



Anicée. Chez elle. L'idée ne l'avait pas encore tout à fait traversée. Ça devait être la première fois depuis longtemps qu'un être vivant foulait son parquet. Enfin, à part elle et toute sa petite ménagerie. Cela la rendait toute embarrassée. Encore une multitude d'émotions à essayer de maîtriser, entre les fausses idées que les voisins pourraient avoir et le désordre ambiant. Les photos de mariage côtoyaient les croquis inachevés et sa collection de bouteilles de parfum vides. Un jour, elle rangerai, quand elle aurait la force de se lever de son lit autrement que pour aller travailler.

Pour le moment, elle était en train de galérer à passer le fil dans le minuscule trou de l'aiguille (qu'on appelait aussi chas, chose que la rouquine trouvait plutôt amusante). Concentration extrême, donc. Avec le petit bout de langue sorti. Le tout avec une certaine appréhension, car oui, même si elle avait sa dose de courage, l'idée de percer les chairs sanguinolentes de l'intéressé avec cette toute petite aiguille ne l'enchantait pas trop.

« Oh, j'bense pas que ce zoit zi abîbé que za, za va aller, oué. T'embêtes bas pour za. »

Elle se faisait des idées, ou Anicée avait cru qu'elle voulait recoudre son tee-shirt? On l'avait bien amoché, alors. C'était plus grave qu'elle ne le pensait. Elle pria pour que le cerveau ne soit pas atteint, dans lequel cas un petit transport à l'hôpital le plus proche s'imposerait. L'homme avait réussi à lever les sourcils et à faire une phrase correcte, les réflexes cognitifs ne semblaient donc pas trop touchés. La jeune fille éprouva une vague de soulagement et put enfin arrêter de trembler des mains.

« Et sinon, le chat, za va ? »

Un peu désorientée, Claire ne put s'empêcher de sourire à la question du blondinet. Et rougir un peu, aussi.

« Oh, Sappho et Virginia? Je pense qu'elles vont bien. »

Les deux félins s'étiraient paresseusement devant la cheminée et miaulaient de temps à autre. Depuis quelques mois déjà, c'étaient ses compagnes d'infortune, en quelque sorte, et faisaient partie du peu de choses qui lui restaient de son "ancienne vie". Elles lui tenaient compagnie et lui redonnaient de la chaleur quand elle se sentait faiblir. Elle était, en quelque sorte, devenue une mamie à chats précoce. Peut-être aurait-elle dû leur choisir des noms moins... Pompeux?    

« Tu vas avoir droit à un joli pansement. »

Pas le genre de ceux qu'on colle sur les genoux des enfants aventureux. Plutôt celui du style momie. Aussitôt dit, aussitôt fait, l'infirmière d'un jour banda soigneusement la tête du blessé et finit avec un morceau de sparadrap. Elle était plutôt fière, et brandit un miroir pour qu'Anicée puisse se contempler à souhait.

« Ta-da! Alors? Comment tu te trouves? Toujours très bel homme, j'imagine! »

Ne se rendant compte qu'un peu tard de ce qu'elle venait de dire, ses joues virèrent (encore) au rouge et elle toussota d'un air gêné. Vite, trouver un moyen de contourner la situation.

« Je... je vais faire du thé. »

Sacrée Claire, toujours fidèle à ses vieilles habitudes. Elle se lève précipitamment et file vers la cuisine où elle fait chauffer de l'eau dans la vieille bouilloire rouillée. Toujours dans la plus pure tradition anglaise, elle sert le thé dans deux tasses ébréchées. Anicée, fraîchement transporté du canapé à la chaise, se voit assis devant sa tasse d'infusion lavande-miel, meilleur remède de grand-mère contre la douleur et une assiette de biscuits secs.

« Alors, euuuuh... Raconte-moi... Ce qui te fait plaisir. Comme par exemple, comment tu t'es mis dans cet état. Enfin, si tu veux... »

La jeune fille ramena nerveusement une mèche de cheveux roux derrière son oreille et but une gorgée de thé pour masquer son embarras. Dur dur de vivre normalement quand on est Claire.

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Anicée L. | Craquelure
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMar 14 Avr - 4:57
Les chats vont bien.

Oh.
Ooooh.
Cool cool cool.

Fin de la bonne idée de conversation. La confusions et une douleur continue se dressent en ferventes ennemies à la bien séances et la bonne éducation. Recule, idée lumineuse pour détendre l'atmosphère ! Qu'Anicée reste planté là, comme une petite carotte blanche sanguinolente, le toupet aussi mal coiffé que le Blanche de Kuttingen citée (vrai nom de la carotte blanche, pour paraître savant.) Ah, si, une nouvelle idée l'agite : coiffer le dit toupet. Il lève une main mal habille mais la rebaisse sitôt qu'il voit Claire si proche. Une vague d'inquiétude le traverse, sans qu'il ne parvienne à mettre le doigts dessus. Pas un aiguillon d'idée. Ah si.
Si.
Putain d'aiguille. D'un coup : micro-douche froide qui le temps d'un instant de panique, lui permet de réorganiser une pensée super-cohérente, motivée par un instinct de préservation qui lui avait fait défaut face aux autres loubards.

« Aaaaatta, t'as un diplôme d'infirmière pour… ? »

Mais le voilà affublé d'un pansement. Bien. Une fin de pensée cohérente lui crie, au loin, que même la plus mauvaise infirmière au monde ne mettrait pas le pansement avant de recoudre. Il se détend. Les pensées cohérentes sont kidnappées et séquestrées dans une petite cavité de son cerveau et la douleur reprend son bon droit sur les lieux, lui rendant son confort cotonno-douloureux. Claire lui tend un miroir, il regarde. Il a une grimace de dégoût amusée.

« Bel homme, je crois pas ; mais j'vais gagner des RTT gratis, c’est déjà ça. »

Il rigole à sa blague, bien naïf quant au nouvel embarra de Claire. Elle va faire le thé, ouais, bien, c'est gentil. Sans doute. Sa nouvelle amie, Dame EclairdeGénie, fait répéter la dernière phrase de la belle dans sa tête. Ça lui fout un nouveau mal au crâne.

« Ouais, thé. » grommelle Anicée en réponse. Non, celle d'avant. Ah. Aaaaah ?  Anicée aurait prit une belle teinte pourpre si le sang n'avait pas trouvé une sortie via son pif. Il y plaque sa main, avant de ressentir le doux contact des mouchoirs. Bien joué, Mouchoirs, Anicée peut reprendre sa position de crétins engourdit. Faire celui qui n'a rien compris. Il juge que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. De plus, lui signale une petite pointe cruelle d'EclairdeGénie, il n'y a justement rien à comprendre, comme l'atteste tant et tant de photos à droite et à gauche, autour, partout. C'est presque aussi douloureux que les coups... mais, soupirant presque, Anicée se dit vaguement qu'il s'y était préparé et qu'il acceptait bien dès le départ, rien que pour la différence d'âge. Hey ! Être amoureux, c’est mignon, c'est doux, et ça rend content comme un con de juste voir quelqu'un. C’est beau, non ? Autant en profiter. Pour l'instant.

Quand Claire revient, Anicée se sent plus calme, prêt à se glisser un jour prochain dans le rôle d'ami. Fin des bonnes résolutions.
Un bon mal de crâne lui tambourine toujours les tempes, s'agglutinant à lui comme un ami un peu trop collant qu'on tente de mettre avec politesse à la porte parce qu'il est tard, parce qu'on a envie de dormir, mais qui est trop con pour comprendre et qui reste quand même. Il se lève doucement, avec une précaution esquisse pour ne pas aller de suite embrasser le sol de l'appartement et donner de nouvelles sources d'inquiétude à l'anglaise. Le trajets court suffit à lui donner un début de malaise vagal mais Anicée se sent fier, tel le nourrisson qui se voit faire ses premiers pas tout seul, d'avoir été d'un point A à un point B sans aide. Ou presque. Ou p'tet que Claire à aidé. Il sait plus. Qu'importe.

Il tente d'offrir un sourire à la jeune fille tandis qu'il sert ses doigts ankylosés autour de la tasse chaude.

« J'crois qu'ça va vachement mieux, j'arrive à penser. Assez pour m'excuser du dérangement, j'te laverai les trucs sales. »

Pas tout de suite, par pitié, il s'en sent pas encore capable, hein ! Il observe la gêne un instant de la rousse, et se dit que dès qu'il aura retrouvé toutes ses facultés mentales, il la partagera volontiers, pas de raison qu'elle prenne tout toutes seule. Égoïste, va.

« J'ai voulu jouer au paladin. » commence-t-il en guise d'explication. Inutile qu'il ternisse une si charmante histoire par quelques détails sans importance quant à ses véritables motivations, n'est-ce pas ? « Et les trolls l'ont mal prit. J'avais pas le niveau, on va dire. » Il boit une gorgée de l'infusion. Pas sûr d'aimer. Mais tant pis. « Et toi, des news ? » Nouvelle gorgée. Non, vraiment pas sûr d'aimer.

C'est fort la lavande.
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Claire A. | Râhi
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeVen 17 Avr - 0:37



premiers secours



Pauvre Anicée. Au bord du coma, mais toujours capable de lui faire des sourires. Bon, celui-ci était tout ensanglanté, et Claire se demandait s'il n'y avait pas une ou deux dents en moins. C'était cela qui lui plaisait chez lui, sa bonne humeur constante. À quoi carburait-il, c'était une bonne question. Elle connaissait deux moyens pour arriver à ce résultat: l'alcool et l'amour. Lequel des deux s'agissait-il? Il ne valait mieux pas le savoir.  

« J'crois qu'ça va vachement mieux, j'arrive à penser. Assez pour m'excuser du dérangement, j'te laverai les trucs sales. »

La déranger? Mais, mais... Elle allait répéter très vite un petit "Maisnonmaisnonpasdutoutçamefaitplaisir", avant de se rendre à l'évidence. Elle allait encore passer pour une idiote. Et rougir encore plus. Et elle ressemblerait à une cocotte-minute avec des cheveux roux. Pas du tout chouette. Alors elle ne dit rien, et sourit d'un air gêné en murmurant un tout petit « Merci ». Pour la lessive. Même si elle savait se servir d'une machine à laver, c'était gentil de sa part.

« J'ai voulu jouer au paladin. Et les trolls l'ont mal prit. J'avais pas le niveau, on va dire. »

Un paladin, d'accord. Mais des "trolls"? Le petit chemin se fit dans la tête de Claire. Le Seigneur des Anneaux. Des trolls. Mais oui, bien sûr. Elle se souvenait, maintenant. Donc, si elle avait bien compris, il avait organisé une petite soirée déguisée à thème et il s'était fait attaquer par des trolls. Impossible, quand elle l'avait récupéré, il portait des vêtements tout à fait normaux. En plus, les trolls, ça vit dans la montagne. À moins que... ce fut une métaphore. Toujours une parfaite tête de linotte.

Second décryptage du jour, la petite grimace d'Anicée après avoir bu de son infusion. Oups. C'était si mauvais que ça? Elle était une tanche en cuisine, certes, mais elle savait quand même faire de la tisane... non? Ou alors, c'était la lavande. C'est bon, pourtant, la lavande. D'après un de ses ouvrages préférés qu'elle connaissait par coeur, le grand dictionnaire du langage des fleurs, la lavande signifiait "tendresse". Ce mot collait plutôt bien à leur relation, en fait. Elle faisait du symbolisme sans y faire attention. Quelle poète.

Oh. Elle se rappelait, maintenant. Il était fort possible qu'elle ait glissé un minuscule cachet d'ibuprofène dans sa tasse. Ou peut-être deux. Ou cinq. Impossible d'en être sûre, elle était bien trop inquiète à propos de son ami pour regarder le petit papier dans la boîte. Pourtant, elle pouvait toujours entendre la douce voix de Séréna dans sa petite tête. "Attention, Claire, il faut toujours vérifier la quantité de médicaments en fonction du poids et de l'âge sur la notice. Sinon, ça peut être dangereux, tu comprends?" Il se trouvait qu'elle n'y avait pas pensé du tout. Alors, eh bien... Elle avait mis la dose, comme diraient les jeunes. Elle l'emmènerait à l'hôpital plus tard, histoire de vérifier qu'il n'y avait pas de risque d'infarctus. En attendant, il ne valait mieux rien lui dire, au risque de provoquer une autre crise cardiaque.

« Et toi, des news ? »

Question banale dans une conversation entre amis. Pas pour la jeune fille. Il y avait des réponses adaptées à chaque niveau de connaissance, pour éviter une nouvelle crise de timidité aigüe. C'était le moment de sortir la longue et fastidieuse Liste d'Idées de Conversation de Claire. Travail? Trop stressant. Famille? Le jeune homme n'avait sûrement pas envie d'avoir un résumé complet des dernières disputes de Claire et son père, assorti d'un merveilleux florilège des meilleures remarques assassines de sa mère. Rencontres, alors? Pas encore assez d'intimité. Venait ensuite toutes les passions de la jeune fille, entre autres poésie du XIXème siècle, décoration d'intérieur, point de croix. Anicée l'écouterait, mais de là à dire que tout cela l'intéressait...

« Je vis encore et toujours avec cette vieille amie douce et facile à vivre, mais terriblement ennuyeuse et déprimante. La Routine. »

Comme pour ponctuer sa magnifique allégorie, elle se leva pour aller chercher une bouteille déjà bien entamée d'un bon vieux whisky qu'elle gardait en réserve pour les coups de blues. La jeune fille en versa un bon trait dans sa tasse, et but une longue gorgée du singulier mélange. Elle ne put réprimer un léger soupir de contentement. On pouvait dire ce qu'on voulait, c'était le meilleur remède du monde dans ces temps de morosité. Restait juste à espérer qu'Anicée ne l'envoie pas aux Alcooliques Anonymes, parce que c'était bien parti pour.

« Hmm. Désolée, ça m'a pris d'un coup, juste comme ça. Et sinon toi tu es... barman, c'est bien ça? Pas trop compliqué de travailler la nuit? Être sympathique avec tout le monde, ça ne doit pas être simple tous les jours. J'imagine que tu fais beaucoup de rencontres intéressantes, je me trompe? »

Faire en sorte d'être aimable en toutes circonstances, un exercice quotidien chez Claire. Oh, et puis voilà qu'elle était revenue dans le gouffre sans fond de la conversation sans intérêt. Et qu'elle faisait d'éventuels sous-entendus. Prenant soin d'éviter le regard de son interlocuteur, elle scrutait avec un intérêt prononcé le lustre du salon en caressant pensivement la tête du petit dernier, Arthur, un adorable chaton qui était venu se loger contre sa poitrine. D'ailleurs, elle n'y avait pas pensé, mais si Anicée était allergique aux chats, il était en danger de mort. Ce n'était pas possible, sinon il aurait déjà fait un choc anaphylactique... Décidément, c'était la journée de tous les dangers pour le blondinet.

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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMer 29 Avr - 21:07
Et bien non. De toute ses déveines possibles, Anicée évitait tout de même la case allergie en tout genre. Ainsi, les chats, au pire, n'arrivaient qu'à lui tirer une grimace chatouillée quand l'un d'eux passait devant lui, lui chatouillant son nez sensible de leur toupet poilu, et non une crise d'éternuement étouffant. Et bien donc, on se mettra juste à craindre l'overdose d'ibuprofène. Bah, on  donne généralement au médicament une bonne heure avant d'agir. D'ici là, le blond aura bien récupéré assez de faculté mentale pour s'être enfuit en ramassant à la balayette le peu de sa dignité brisée. Il sera dans la rue. Il s’inquiétera d'un éventuel empoisonnement à ce moment là et seul quelques passants et illustres inconnus s’inquiéteront d'un éventuel passif de toxico.

En attendant, bien loin de ces quelques soucis médicamenteux, Anicée regarde, se force à boire le thé peut-être empoisonné de celui qui, même sur son lit de mort, n'avouera pas à sa tendre du moment que la lavande, très peu pour lui. Ça le conduira à une situation chiante, il le sait bien. Ce genre de situation où à chaque rencontre, il se verra offrir du thé à la lavande et qu'alors, il sera trop tard pour dire « en fait... » car ça embarrassera la personne.
Embarrasser Claire ? Et puis quoi encore ? Lui, il préfère penser qu'il finira bien par aimer ce goût infecte de thé à la lavande. Il en prendra au retour, tient.

Et Anicée, il écoute. Il écoute Claire parler avec solitude de sa routine ; routine qui la. Fait. Boire ? Oh. Il se retient de tout jugement, mais hausse un sourcils à ce verre bu cul-sec. Meilleur descente que ce qu'il imaginait, ça c'est sur. À surveiller, note-t-il intérieurement, prêt à jouer au parrain s'il le faut. Il renifle, regarde un peu ailleurs d'un air absent pour faire celui encore un peu trop sonné pour tirer une quelconque conclusion. Il fait quand même vachement bien le type sonné, Anicée. P'tet parce que c'est à moitié vrai, en fait. Il écoute la jeune fille changer de conversation, le reportant au centre de l'intention, glissant cette petite remarque bien gentille qui fait bien mal et il sourit tandis qu'il cache le nouveau petit bobo reçut. Hey, faire la comédie, il sait faire.

Il est même payé à faire ça. À dire à un tel « sûr que les bière son chère ! » en se retenant de dire « on devrait arrêter de me payer, tiens, ce serait moins cher ! J'aime tellement entendre vos complaintes que je pourrais m'en nourrir. ». Des fois, ça peut carrément être un rageur, le blond. Mais l'avouer à Claire ? Pareil que la miss, pas encore assez proche pour ce genre de confession.

« Hum. Ça dépend. » commence-t-il en guise de réponse. Il réfléchit un peu, laissant planer un léger silence avant de reprendre, redoublant d'effort pour faire des phrases concrètes qui expriment ses idées. « Tu dois connaître ça, aussi. Travailler dans le service, c’est perdre son identité. On me voit pas en tant qu'Anicée. On me voit en tant que Barman et… c'est tout. Pas le droit d'avoir des humeurs, pas le droit d'être émotif, les gens savent que t'es payé à faire un beau sourire et à leur donner les conso qu'ils demandent.
C'est comme un jeux de rôle en fait. T'as p'us vraiment l'droit d'être humain. Alors, les belles rencontres… certains vont se croient ton meilleurs potes, mais c'est le temps d'un soirée, et ils oublient vite. Et au fond… c'est factice.
 »

Si c'est pas aussi déprimant que l'histoire de la routine ! Même son sourire se fait un peu doux-amer tandis qu'il réfléchit une seconde à sa condition. Ça file le bourdon en plus du mal de crâne. Alors, il cherche vite comment changer la conversation, sans quoi il va finir par demander un verre de Whisky aussi. Mais une soirée beuverie avec la jolie Claire, ça fait pas partit des fantasmes d'Anicée. Lui tenir les cheveux tandis qu'elle vomirait toute ses tripes, il réserve ça quand il seront au stade réciproque de « soyons de bons amis ».
D'autant que, peut-être qu'il aura fait un arrêt cardiaque à cause d'un empoisonnement à l’ibuprofène à la lavande que lui a servit une certaine personne d'ici là. Ce à quoi l'alcool n'arrangerait rien. Mais ça, il ne le sait pas.

« T'as vu le bal ? » Oh, oh, petit cerveau déglingué, ça c'est du changement ! L'avantage, avec les baffes, c'est que ça désinhibe autant que l'alcool. « Le bal organisé par la ville de Paris. » précise-t-il. Il se retient bien de donner un quelconque jugement dans sa voix, plus une curiosité polie. Lui il trouve ça stupide, mais c'est parce qu'il n'aime pas les grandes rencontres, la foule et tout événement dansant. Mais si la Jolie Claire aimait ça, elle ?

Comme pour le thé à la Lavande, il voudra bien revoir son jugement.
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeJeu 7 Mai - 5:02



premiers secours



Le petit chaton en eut finalement assez de se faire bichonner et, accessoirement, étrangler (involontairement) et décida de se tailler des bras de la jeune fille à la manière féline: en la griffant. Heureusement, la petite Claire était trop absorbée par la contemplation du luminaire pour s'apercevoir de la douleur. Un jour, elle mourrai, et ne s'en apercevrai pas.

« Hum. Ça dépend.»

Mmmh? Quoi? Ah, oui, c'est vrai. Elle avait presque oublié la présence d'Anicée. Très inconvenable, pour une maîtresse de maison, lui dirait sa maman. Et pourquoi elle avait l'étrange sensation d'être pompette? Elle avait encore bu. Pourtant, elle ne s'était autorisée qu'un demi-verre par jour. Elle avait largement dépassé son quota quotidien. Et la routine. Tout ça. Comme Emma Bovary, mais sans le mari et les amants. Ce qui était, Clairement, le summum de l'ennui.

« Tu dois connaître ça, aussi. Travailler dans le service, c’est perdre son identité. On me voit pas en tant qu'Anicée. On me voit en tant que Barman et… c'est tout. Pas le droit d'avoir des humeurs, pas le droit d'être émotif, les gens savent que t'es payé à faire un beau sourire et à leur donner les conso qu'ils demandent.
C'est comme un jeux de rôle en fait. T'as p'us vraiment l'droit d'être humain. Alors, les belles rencontres… certains vont se croient ton meilleurs potes, mais c'est le temps d'un soirée, et ils oublient vite. Et au fond… c'est factice.
»

Oh oui, elle comprenait plus que bien. Et pas seulement la métaphore plutôt amusante sur les jeux de rôles (elle était sacrément fière d'avoir compris, ne connaissant d'habitude pas les références des jeunes-plus-âgés-qu'elle). Les gens de mauvaise humeur, c'était sa spécialité. Surtout qu'une de ses chers collègues avait la manie de tous les lui confier. Et bien sûr, elle ne refusait jamais, et avec le sourire en plus. Après tout, c'était la Gentille "collègue-plus-expérimentée" Claire. La prochaine fois, elle dirait non. Promis. Peut-être.

Tout cela la rendait mélancolique. Voire déprimée. Les relations humaines étaient tellement... faussées. La gentillesse sincère et le désintéressement étaient des espèces en voie de disparition. Surtout à Paris, cette ville sans pitié, où même les barmen, pourtant les personnes les plus cools du monde, étaient maltraités. La rouquine soupira pour la énième fois depuis le début de leur tea party spécial dépressifs. Elle reprit un verre de whisky, et le vida aussi vite que le premier.  

« T'as vu le bal ? Le bal organisé par la ville de Paris. »

Il y avait un bal? Elle n'était pas au courant. Il fallait dire qu'elle s'était plutôt coupée du monde extérieur, ces derniers mois. Son ultime moyen de communication, la télé, avait rendu l'âme il y a quelques jours. Douce et fourbe technologie.

Cela pourrait être un bon plan, le bal. Elle arriverait peut-être à oublier son deuil ne serait-ce qu'une soirée, le temps de s'imbiber comme il faut et danser à en perdre le souffle. Mais il y avait les gens. La foule. Tous ces visages différents qui la noyaient littéralement dans la masse. Elle avait horreur de ça. Avec les quinze mille habitants de sa ville natale, elle n'avait pas ce problème. Qu'importe, avec l'alcool, elle ne saurait sûrement plus compter sur ses doigts. Et elle en oublierait la biographie de Shakespeare. Argh.

« Si tu veux, on pourrait y aller ensemble. Rien que tous les deux. En tant que bons amis. Ça te dirait? »

Cruelle Claire. Et dire qu'elle ne s'en apercevait même pas. Telle Daenerys et son fidèle Jorah Mormont, elle refusait catégoriquement de comprendre les sentiments de son ami. Enfin, pas consciemment.

« Tu sais, tu peux me le dire, si tu n'aimes pas la lavande. Je t'aurais fait quelque chose d'autre. »

Non non, Claire n'était pas médium, elle savait juste repérer quand on masquait son dégoût derrière un grand sourire.

« Bon, on ne va pas rester là à ressasser nos malheurs, si? Que dirais-tu d'une partie de... comment dit-on en français... petits chevaux? »

La définition même du fun pour la rouquine. Sûrement pas la même pour Anicée. Cupidon aura droit à une bonne tranche de rigolade quand il verra que le jeune homme serait prêt jouer par amour aux petits chevaux avec l'élue de son coeur. Le fourbe.

Anicée se retrouva soulevé délicatement de sa chaise dans le but d'être installé sur le canapé en attendant que la jeune fille retrouve le plateau et toutes les petites pièces du jeu, résultant à une demi-heure ou une heure d'attente potentielle pour le jeune homme (si les petites figurines en forme de cheval n'ont pas décidé de se balader trop loin dans la maison). Problème: Anicée pesait vraiment très lourd. Comme si le sucre de son thé lui avait soudainement fait prendre sept bons kilos. C'est à ce moment que le chat apparu magiquement juste devant les pieds du blondinet, comme s'il avait décidé de donner un coup de main à ce sacré Cupidon. Ce qui devait arriver arriva; l'homme trébucha et perdit l'équilibre, entraînant Claire dans sa chute. Claire, qui tomba avec grâce et légèreté, écrasant au passage le blond avec son poids.    

« Ouch... »

C’était douloureux, même si Anicée avait accessoirement tout pris.

D’ailleurs. Parlons-en, d’Anicée.

Elle était sur lui. Oui oui. Dans une position très inconfortable. Et ses lèvres étaient définitivement trop près des siennes. Il fallut quelques secondes (d'écrasage de cage thoracique d'un certain blondinet) pour que la rouquine s'aperçoive que non, finalement, ce n'était pas comme ça qu'on jouait aux petits chevaux. La prise de conscience fut difficile. Non, terrible. Elle se contenta de rester figée quelques instants, puis, manquant de courage, opta pour sa dernière option: la fuite.

« Je... je crois que j'ai besoin d'une seconde... je reviens... »

Laissant le Pauvre Anicée en plan, elle se releva prestement et courut s'enfermer dans la salle de bain. Pour rajouter un peu plus de cliché à la scène, elle se roula en boule dans la baignoire. En laissant couler l'eau froide.

« Oh my god, oh my god, oh my god... »

C'était à peu près tout ce qu'elle arrivait à dire. Et pour la bienséance... fuck. Elle en avait déjà assez de cette... overdose d'émotions qui la submergeait à tout instant. Oh, et ce chat. Ce fourbe de chat. Si seulement il n'était pas aussi mignon, elle lui en voudrait à vie. Tsss.    



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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeJeu 4 Juin - 5:41
Wow, y'a de l'ambiance, ce soir. Après midi. Qu'importe. Les élans d'ultra lucidité d'Anicée se font comme une mer tourmentée par une lune plutôt lunatique : ça s'en va et ça revient.

En tout cas, il le voit bien que Claire boit. Beaucoup. Si un verre ne l'avait pas dérangé -surpris, oui ! Mais pas dérangé- un deuxième le laisse interrogateur. S'il a bien apprit un truc à être barman, le blondinet, c'est qu'on ne juge pas la résistance à l'alcool au gabarit d'une personne. Ouaip, il a vu des grands tourner de l’œil pour rien et des petites demoiselle se siffler des bouteilles sans ciller. Ouais ouais ouais. Mais quand même. Dans une pensée un peu clichée, il se dit que bientôt, la petite Claire ne tiendrait plus sur ses jambes. Il sera alors ravi de servir d'oreiller, ohoui !
Oh, vilain Anicée, c'est quoi ce genre de pensées ?

« Sérieux, c'est moi qui te fait boire comme ça ? C'est l'aura barman, c'est ça ? »

L'aura barman est méchamment à sens à unique alors. Mince, il en aurait bien voulu un, de verre d'alcool, en plus. C'est lui l'amoché qui aimerait céder sa douloureuse ébriété contre un soulageant coma éthylique ! Mais il dit rien de plus – et puis, ne dit-on pas que médicament et alcool font mauvais ménage ? Ah, 'scuze Ani, t'es pas au courant ♥ - et reprend une gorgée de son thé. Il se dit qu'ami ou pas, une remarque « lol, t'es alcoolique ? » ça le fait vraiment pas pour bien se faire voir. Alors, il espère que Claire n'aura rien entendu et se concentre sur le fond de la tasse, en pseudo lecteur des feuilles à thé.
De tout son talents de lecteurs de fond de thé, Anicée lit juste que la tasse est maintenant bonne à laver.

Oh, doux bal qui change la conversation et lui permets de redresser fièrement la tête !

« Ah oui, le bal ! C'est Jardin des Tuilleries, ou un truc du genre. Ça me disait bien d'y aller (non.) mais seul, je savais pas trop (surtout accompagné : non). Si ça te dit (car oui, accompagné de la jolie Claire, ça change tout), ça serait sympa oui ! À deux. En ami. »

Il aime bien se faire mal, Anicée, hein ? À se signaler à lui même le « ami » qui fait le même effet qu'un bon coup dans l'estomac ? Littéralement. Il se sent l'estomac un peu fragile d'un coup. P'tet le thé à la lavande ? Les médicaments qu'il a ingurgité contre sa volonté ?
Ouais, il aime bien se faire mal car pour les beaux yeux de la jolie Claire, il sourit alors que sa joue lui supplie d'être tranquille. Il est assit alors que son corps lui ordonne de s'allonger. Il boit du thé à la lavande alors que ses papilles lui signalent que ça ne passe plus.
Et il dit que le thé à la lavande, ça va.

« Si si,  ça va ! C'est… c'est spécial, ouais, je connais pas trop, alors, c'est… Mais si on essaye pas, on connaît rien. T'as aimé le goût de ton premier café ? Verre de vin ? De bière ? La première clope ? Non.
J'aime pas le thé à la lavande, mais ça peut venir. Si on lui laisse le temps.
 »

Et là, Anicée, ç'aurait été vachement cool si tu avais pu lire les feuilles de thé écrasées au fond de ta tasse.
Il aurait pu voir venir le coup des petits chevaux. Quoi que, ça n'aurait pas changé grand-chose de le savoir, dans le fond. Son sourire aurait été toujours figé d'une politesse esquisse tandis qu'intérieurement, il freezait (Journée. De. Fou ! On sait s'amuser chez les anglais !)
Il aurait pu voir les mouvements de Claire, les prévoir et tenter d'être autre chose qu'une poupée de chiffon d'un poids tout à fait convenable compte tenue de sa taille. Si si.
Il aurait pu voir le chat vengeur.
Il aurait pu voir la chute qui allait cogner de nouveau avec une précision chirurgicale ses nouveaux bobos et lui en ajouter d'autres. Ou sans parler de précisions, concédons juste que le corps d'Anicée est en ce moment une petite bouillie de douleur et on comprendra pourquoi cette nouvelle chute est mal vécue. Hey les nerfs, ce soir, c'est SM-Party !
Oh, il aurait pu voir que dans tout son malheur, il y avait du bien : son vœux précédent, « servir d'oreiller à Claire» allait être exaucé ! Mais voilà, éternel râleur, Anicée pense juste à se plaindre.

« J'ai.
Super.
Mal.
 »

Assez pour lui arracher une larme de douleur qu'aurait un gamin de 5 ans après s'être arraché le genoux. Son nez s'est remit à saigner, il sent ses plaies buccales qui font une journée portes ouvertes. Et le reste… le reste vit la douleur comme si c'était une drogue. À tel point qu'il se rend à peine compte que Claire fut sur lui et en est déjà partie. Heureuse nouvelle, d'ailleurs, car là, c'était drôlement désagréable. Bien la première fois qu'avoir une femme dessus...
Aller. Si c'est une histoire de Karma, tu sais quoi Anicée ? EXPIE.

« Je te demande pardon, Univers, j'ai eut des pensées impures, j'recommenc'rais plus, c'est promis.  »

Une pensée lui vient qu'il pourrait fuir cet appartement, ces dangers et ces deceptions amoureuses (souffrir, oui, mais y'a des limites à ne pas dépasser.). Mais t'as trop mal pour ça, hein ? L'idée de te déplacer te renforce une nausée que tu as déjà du mal à contrôler, hein ?
Il a trop mal pour ça. L'idée de se déplacer renforce une nausée qu'il a déjà du mal à contrôler.

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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeVen 26 Juin - 20:41



premiers secours




Claire était plus que jamais désorientée. Elle ignorait pourquoi le destin s'acharnait autant sur elle, pauvre petite créature rousse. Elle savait qu'elle devrait plutôt courir aider Anicée à se relever, mais puisque c'était l'après-midi spécial déprime, elle préférait rester là, toute habillée dans sa baignoire, à laisser l'eau glacée couleur sur sa tête.

« Pardon, Séréna, pardon... »  

Pour couronner le tout, elle avait l'impression d'avoir trompé sa femme. Morte. Juste en... tombant sur lui. C'était à se demander si elle n'était pas en train de devenir complètement cinglée. Bientôt, elle verrait son fantôme dans la cuisine en train de lui cuisiner des pancakes. Le déni, c'est franchement moche. Les râles de douleur du blessé qu'elle avait lâchement abandonné parvinrent à ses oreilles et lui rappela la situation actuelle. Il y avait un mourant dans son salon, et elle restait là à déprimer. Bien bien bien. Tout va bien. Claire se releva avec précaution et tourna le robinet. Courage, tu peux y arriver. Elle prit son temps pour s'essorer les cheveux et se moucha le nez d'une façon très peu élégante avec la manche de son gilet en laine. Sa petite douche improvisée terminée, elle entrouvrit la porte de la salle de bain et grimaça en apercevant le corps d'Anicée étendu dans une mare (bon, au moins quelques gouttes) de sang. Discrètement, elle s'avança vers le pauvre Anicée. Il avait l'air conscient, il marmonnait des choses plutôt bizarres en fait. C'était quoi cette histoire de pensées impures au juste? Mieux valait ne pas savoir. Claire passa ses mains sous les bras de l'homme et entreprit de le relever. Malheureusement, il était toujours aussi lourd. Dommage qu'elle n'ait pas de super pouvoirs pour contrôler la gravité ou un truc du genre. Après moult efforts, elle réussit à le hisser sur le canapé. Retour au point de départ. Elle s'assit simplement à côté de lui, ne sachant pas quoi faire d'autre.

« Tu... veux un gâteau? »  

Bravo, Claire, encore une phrase mal placée.

« J'ai du bain de bouche, si tu veux... Goût banane... »

De mieux en mieux. Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle, sérieusement? Sans même savoir pourquoi -enfin si, quand même un peu-, elle commença à pleurer doucement. Résultat du trop-plein d'émotions de ces dernières minutes. C'était gênant, elle n'arrêtait pas d'hoqueter et son nez était une vraie fontaine. Elle ne savait même pas si Anicée s'était aperçu qu'elle chouinait comme une vraie gamine.

« Désolée, je sais vraiment pas ce qui me prend... D'habitude, ça passe, mais là j'arrive vraiment plus à tenir le coup... »

Elle avait vraiment besoin de pallier le vide affectif actuel de sa vie. Peut-être que se jeter sur Anicée pour lui faire un câlin n'était pas la meilleure solution. C'est donc ce qu'elle fit, en sanglotant de plus belle.

« A-A-Anicée... »

Si elle n'était pas ridicule à souhait, là, le nez dans ses cheveux blonds pleins de sang. Ça aurait été presque cliché comme scène si le pauvre gars n'était pas au bord du coma. Et Claire n'était pas prête de bouger, étant donné son état actuel. Une loque, voilà ce qu'elle était. Une loque recherchant désespérément un tout petit peu d'affection. Elle resta là, à sangloter de manière assez pitoyable, pendant quelques bonnes minutes. Elle finit quand même par se lever, et boitilla jusqu'à la même salle de bain pour aller se chercher un mouchoir. Pour faire bonne mesure, elle prit la boîte entière et retourna auprès d'Anicée. Elle reniflait un peu mais avait arrêté de pleurer.  

« Bon. Ça va mieux. Je crois. Tout va très très bien se passer. C'était bizarre. Mais ça va mieux. »

Ayant parfaitement conscience que ce qu'elle disait n'avait ni queue ni tête, elle préféra se taire. Il n'y avait plus aucun bruit ambiant, si ce n'était le bruit d'un chat se retournant contre le parquet de temps en temps. Claire ne savait plus vraiment quoi dire. Elle se contenta de poser sa tête sur l'épaule du blondinet, et d'attendre, désoeuvrée.



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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeSam 27 Juin - 20:12
Tu sais ce qu'il aimerait, Anicée, là, maintenant ? Une bonne vielle inconscience. De celle qui vous mets KO et qui vous fait vous réveiller à l'hosto avec des jeunes filles en pleurs « mon dieu, j'ai cru que tu étais mort ! » autour du lit. Bon, les jeunes filles en pleurs, d'accord, c'est un peu kitch, on oublie. N'empêche que.
N'empêche que cette garce d'inconscience, elle se garde bien d'intervenir. Tout au plus, elle est ce petit picotement à l'arrière du crâne qui lui permets juste de se sentir sonné, sans le laisser s'abandonner non plus dans ses bras. Pourtant, le blond estime qu'il a le droit à son malaise.

Le saviez-vous ? Quand le corps voit du sang, le cerveau, tout à sa complexité, se dit qu'il faut se mettre en mode « économie d'énergie » pour en perdre le moins possible. Donc, on obtient l'équation logique : sang=malaise. Certains cerveaux plus fragiles se disent que même si ce n'est pas le sang de son propre corps, y'a pas de risque à prendre : pouf, dans les pommes. Bah le cerveau d'Anicée, fallait croire qu'il avait oublié ce détail. Ou qu'il aimait juste voir son humain galérer à être cet espèce de poisson qui frétille et agonise dans sa petite marre de sueur.

« Tombe dans les pommes… des Esthars ou des Pink Lady, c'est celles que je préfère » Qu'il marmonne au plancher. Voilà, juste assez sonné pour raconter n'importe quoi.

Il n'a pas entendu Claire revenir. Il a été surprit de sentir quelque chose d'humide lui saisir le bras. Un instant, tout abruti qu'il est, il s'est imaginé être tiré par Sadako ou Mitsuko*, émettant alors un cri de souris qui aurait fait s'évanouir sa virilité de honte. Oh, merde, hein, la virilité ! Ça lui a rapporté des bleus et un nez tuméfié. Mais cette peur-express, ça lui a apporté cette micro-pulsation qui pendant un temps, à refait de lui un humain normal et non une espèce de carpette-serpillière. Son cerveau a beau être un petit sadique par moment, il a encore un petit instinct de préservation. Et tout fantaisiste qu'il est à avoir vu des films d'horreur ces derniers temps, oui, il s'imagine le pire et remet Anicée en état de marche. En résultat, on a un le blond qui retrouve un esprit tout vif, s'est remit debout, aidé par une Claire qui ne semble pas avoir grande force dans les bras et il a une pensée intelligente.

« T'es pas Sada… T'es mouillée ? »

Une pensée presque intelligente. Son cerveau écartant vite l'idée de danger, il déconnecte. Voilà le parisien qui, aidé par un enchaînement de coïncidence et une imagination pour le coup débridée, se remet à divaguer et se demander si l'appartement de la Jolie Claire ne pourrait pas être hanté par un esprit affilié à l'eau. Il a la bonne idée de ne pas faire part de cette idée saugrenue à la concernée, mais garde l'ouverture d'esprit à accepter sans broncher chaque petits indice que pourra lui donner la demoiselle. Sans doute, par pudeur, tentera-t-elle des phrases détournées. Déclarer tout-de-Go « j'ai un fantôme chez moi », ça conduirait à la moquerie, à l'abandon. Anicée est super ouvert d'esprit. Quoi qu'elle dise, il acceptera, il l'aidera.
D'ailleurs, elle ouvre la bouche… et lui propose gâteau et bains de bouche à la banane.

Oui, Anicée comprends… pas. Le message est super-trop-codé pour lui, là. Il maudit son cerveau qui se remet doucement mais sûrement en mode veille tandis qu'il plisse les yeux à la recherche d'un truc intelligent à dire, comme s'il pouvait trouver ça flottant dans l'air de l'appartement. Mais les choses s’enchaînent. Étrangement. Claire se met à pleurer, dans ses bras - Dans. Ses. Bras !- et lui se retrouve à encore moins savoir quoi faire. Quand il sollicite son cerveau, son dernier lui répond « ha ha, LOL, démerde-toi, c'est cocasse ! » en reprenant une poignée de pop-corn.
Alors, pataud, le blond encercle l'anglaise de ses bras et lui tapote gentiment le dos.
Là, je suis là
Il se retient de le dire, il se sent bien trop gauche pour l'articuler correctement et ça lui ferait cracher le sang qu'il a du mal à avaler et qu'il garde dans sa bouche en attendant ; ça serait pas glamour.

Et c'est bien là qu'il se rend compte qu'il l'aime beaucoup, la petite Claire. Au point de s'oublier totalement et accepter n'importe qu'elle rôle qu'elle acceptera de lui donner. Copain de beuverie, oreiller à morve, punching-ball. Il est prêt à tout accepter. La réciprocité, il l'aime assez pour s'en balancer totalement.

Alors quand elle s'éloigne, lui se remet en état de quelqu'un sur qui on peut compter. Sur son tee-shirt déjà tâché, il s'essuie la bouche, le nez -un peu plus, un peu moins tâché, quelle importance ?- et il referme son espèce de gilet pour cacher le gore de la scène -ah bas si, ça a de l'importance- il se passe une main douloureuse dans ses cheveux encroûté et petit à petit, il se rend compte de l'état déplorable dans lequel il est. Alors, quand la rouquine revient, se pose contre lui et que le silence s'installe, il hésite. Il tord la bouche, crispe ses doigts sur son pantalon et cherche dans l'appartement quelconque sujet de conversation. Tout lui semble faux. Parler des chats lui semble con. Parler de son visage qui fait mal lui semble égoïste. Parler du chagrin de l'anglaise lui semble maladroit.

Aller. Il se lance.

« Tu sais… On se connaît pas beaucoup, encore. C'est vrai. Mais si t'as besoin d'aide ou de n'importe quoi… Appelle-moi, Ok ? »

Il fronce les sourcils, son cerveau ayant décider de remettre une pointe de bétise à sa jolie déclaration d'amitié.

« Même si c'est pour une histoire de fantôme en appartement. »

Lui il est toujours dans ses films. Pas sûr que la Jolie Claire le comprenne ainsi.

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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMer 15 Juil - 21:49



premiers secours




Le silence n'était pas tellement pesant quand il avait régné pendant des mois dans la petite maison. C'était presque devenu une habitude de ne rien entendre de plus que le tic-tac des aiguilles de la pendule ou les miaulement d'un chat. Même les vrombissements des voitures à l'extérieur lui paraissaient bien lointains. Pour une fois, elle était totalement détendue, allongée -non, affalée- sur Anicée avec un air endormi et les paupières gonflées. Un vrai bébé. Sa voix sembla percer jusqu'à ses oreilles, prononçant des paroles bienveillantes qui réchauffaient son coeur encore blessé. Ses mots à elle étaient difficilement intelligibles car étouffés par l'épaule du blond.

« Je... n'ai plus de téléphone. Mais merci. »

Il est vrai que le téléphone de Claire avait vécu de longues et heureuses années avant de finir par terre et de rendre l'âme. Téléphone fixe, bien entendu. Peut-être un jour aurait-elle le courage de se traîner dans un "grand magasin" (lieu habituellement haï de la rouquine) pour dépenser le peu d'économies qu'elle avait en technologie inutile et traître. Il fallait bien vivre avec son époque.

Un fantôme? Anicée savait-il lire dans les pensées? C'était... effrayant. Il savait donc pratiquer la Légilimencie. Totalement évident.

« Non. Pas encore de fantôme. Pour moi, elle est toujours là, juste ici. Tu ne la vois pas? Juste ici, assise sur la chaise avec le coussin à fleurs jaunes, en train de réfléchir à son prochain livre, en buvant une tasse de thé... »

Awesome. Alors, Anicée, bien alcoolisée ou juste folle à lier? Sûrement un peu des deux. Quand les souvenirs refont surface, rien ne peut l'arrêter. Jusqu'à ce qu'elle se rende compte que tout cela n'est qu'illusion et qu'elle devrait passer à autre chose. En général, cela se termine par une jolie petite crise de larmes et un régime à la camomille pendant une journée entière. Foutue vie.

« J'en ai marre d'être toute seule. »

Oui, merci, on avait remarqué.

« Tu ne voudrais pas rester encore un peu? S'il te plaît... »

Qui peut résister à ces yeux de Bambi suppliants? Personne, à part peut-être un caillou. Elle savait qu'Anicée était trop gentil pour refuser une telle requête. Attention Claire, tout ce petit manège commençait un peu trop à virer vers l'abus de gentillesse. Mais quoi, elle était tout le temps gentille, elle, n'avait-elle pas le droit d'en profiter un peu aussi?

« J'ai pas de télé... Pas d'ordinateur non plus... Mais on peut se faire des câlins. Si tu veux. »

Gosh, elle n'avait pas dit ça, si? Et pourquoi est-ce que sa bouche était aussi pâteuse? Surtout qu'à présent, sa tête avait migré sur les genoux du blondinet, l'empêchant plus ou moins de faire le moindre mouvement. Il ne pouvait plus s'échapper, maintenant, à moins de la jeter par terre. Il était prisonnier de la forteresse infernale de la maléfique Claire et ses fidèles chats de la mort. Mouhaha. C'était toujours mieux que de finir dans un hôpital et de se réveiller deux semaines plus tard entouré de morts-vivants. D'ailleurs, Anicée avait très bien le profil du zombie, en ce moment. Mais c'était un très gentil zombie. Quand même.



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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMer 22 Juil - 2:26
Ah, il a envie de trépasser.

Bonheur ? Malheur ? Anicée n'est pas sûr de bien savoir. Il se tâte. D'un côté, il a Claire, plus proche que jamais, tout contre lui qui susurre des mots à son oreille. D'un autre, il a l'impression que son cerveau danse un Tango passionné dans sa boite crânienne. Et la jolie rouquine a cet air si malheureux et solitaire qu'il brise le cœur du blond, en plus qu'il soit déjà brisé de partout. Il passe un bras autour des épaules de la jeune fille et les tapote amicalement, tandis que dans un effort, il redresse la tête pour essayer de regarder. L'appartement est là, inchangé, pourtant, des petits détails s'accrochent un peu mieux dans les rétines du parisien. Pas de téléphone, en effet. Il pourra toujours faire un cadeau surprise d'un téléphone à usage limité et voilà. Il se demande comment faire ça sans faire peur. Pas d'ordinateur non plus. Ah, ça va être dur de se contacter l'un l'autre, c'est sûr.

Puis Claire parle d'Elle. Il se demande si elle parle d'un fantôme effrayant, de retour dans sa fiction glauque, mais à la voix mélancolique, il se doute que non. Il se demande si elle parle d'un chat, mais à l'évocation du livre, il se dit que non. Chat savant alors ? Non, non, non, réveille toi, cerveau. Agit. Réfléchit. Il y a une évocation de thé.
C'est compliqué.
Il lui semble devoir deviner ce que représente un puzzle sans en avoir toute les pièces. Voir même qu'il manque toutes les pièces centrale, vu la perplexité dans laquelle il est plongé. Et quand il capte quelque chose, il l'oublie aussitôt, pour ne rien arranger. Il aurait voulu refaire toute la scène, mais avec la pleine possession de ses moyens. C'est pas possible de recharger la partie depuis une dernière sauvegarde rapide ? Mais c'était quand la dernière fois… ah, mince, il pense de la merde. Un silence trop long pour lui qui va montrer que son cerveau divague. Qu'est-ce qu'il en pense de tout ça ?

« Peut-être qu'elle reste parce que tu te sens seule… ? »

Il laisse tomber sa tête en arrière, lâchant un soupir douloureux. La douleur désinhibe autant qu'un grand verre d'alcool. Ne dit-on pas « avoir un coup dans le nez » après tout ? Bah voilà. Lui, il en a eut un vrai.

« Claire… Il se passe quoi exactement ? C'est qui ''Elle'' ? » Ah, sursaut de savoir vivre, il croisse alors vivement « Enfin, c'est si tu veux, t'es pas obligée d'en parler… Mais des fois, si ça te fait du bien... »

Puis vient le mot. Le Mot dans la phrase que jamais Anicée n'aurait cru entendre un jour, prononcé des jolies lèvres de l'anglaise. Ça lui fait ouvrir un œil soupçonneux, pas sûr de bien comprendre ce qu'il faut. Elle dit vraiment ça avec innocence envers un type qui a toute les chance d'être hétéro ? Ah, trop naïve. Mais Good Guy Anicée va rien faire. Parce qu'il est pas en état. Parce que il a pas envie de perdre Claire en une journée. Encore que, il se dit que ça ferait moins mal, au final. Tant pis. La morale et les remord auraient tôt fait de lui pourrir la vie.

« J'peux rester, si tu veux, oui. »

Faire des câlins chastes. Anicée ramène une main sur la tête rousse qui se trouve sur ses genoux et avec une tendresse presque fraternelle, il caresse les cheveux de la jeune fille. Dire quelque chose.

« Ça va aller. » Quelque chose d'aussi bateau, vraiment ? « Ce qu'il faut se souvenir avec les mauvais moments, c'est que ce ne sont que des moments qui sont mauvais. Des moments. Ça passe. » Citation Animal Crossing, sérieux ? Son cerveau est plus explosé que prévu.

Ah, il a envie de trépasser.

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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeVen 24 Juil - 23:44



premiers secours




La situation devenait vraiment de plus en plus cocasse. Presque comique, en fait. Quand elle serait parfaitement clean, dans quelques heures, et qu'elle se souviendrait de toute cette suite d'évènements plus absurdes les uns que les autres, elle serait sûrement... sous le choc. Elle aurait sûrement envie de s'enfermer dans un coffre et de ne plus jamais ressortir. Elle irait au travail en changeant de chemin tous les jours pour ne pas avoir à recroiser Anicée, jusqu'à ce que ça passe et qu'elle ait le courage de le regarder en face à nouveau. Il le prendrait peut-être mal, mais ce serait nécessaire. La prochaine fois qu'elle inviterai des gens chez elle, elle ne devait pas boire une seule goutte d'alcool. Ce genre de situation était déjà bien assez difficile à gérer avec une seule personne.

« Ouiiiiii. Claire toute seule. »

Ouille. C'était pas franchement beau à voir. Il fallait peut-être qu'Anicée boive? Comme ça, il ne se souviendrait pas de la vision d'une Claire rendue encore plus bébête que d'habitude par l'alcool.

« Il se passe que... » Re-ouille. C'était quoi, ça? Pas une envie de vomir, hein? Oh non non non. C'était pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer. Elle se sentait vraiment très très mal. Peut-être qu'elle ne tenait pas si bien l'alcool que cela, finalement. Ou alors, c'était un signe de son corps. Du genre "Claire, arrête tes conneries". Bon, dans tous les cas, ça avait passé. Ouf. Une catastrophe de plus évitée. « ... je suis triiiiste. » Tiens tiens. Et cette nouvelle habitude de tenir les i quand elle parlait, encore un effet secondaire de l'alcool? Pas grave. Elle tourna sa tête de l'autre côté sur les genoux d'Anicée, comme si c'étaient des coussins. Très confortables, d'ailleurs.

« Elle, c'est -non, c'était-... tout pour moi. Ma moitié. Ma muse. Ma soeur de coeur. Mon amante. »

Mouais, elle n'allait pas vraiment mieux, quand même.

« Et maintenant, elle est partie... Pouf. Comme ça. D'un coup. Un jour, elle était là, et celui d'après, elle avait disparu. J'ai jamais compris. »

C'était à peu près ce qui c'était passé, dit joliment. Pas sûr qu'Anicée comprenne. Elle-même avait du mal.

« Merci, Anicée. Tu es une personne formidable. Vraiment. »

Elle était à présent allongée sur le dos et regardait le blond avec un air très sérieux, qui tranchait avec son visage tout mou et endormi de tout à l'heure. Visage qu'elle reprit une seconde après. Elle étouffa un bâillement. La fatigue commençait doucement à pointer le bout de son nez. Claire avait le don de s'endormir n'importe où, comme un petit bébé, en fait. C'était peut-être pas l'endroit idéal quand même. Claire sentit la grande main de l'homme atterrir sur sa chevelure. C'était plutôt agréable, tout compte fait. Elle avait presque envie de ronronner.

« Je sais pas si ça va aller. »

Pourquoi donc tant de pessimisme? Elle n'était pas comme ça d'habitude, pourtant.

« Ben il est coriace, ce moment. Il veut pas trop s'en aller. C'est marrant, je crois que j'ai déjà entendu ça quelque part... un mouton qui parlait, je crois... avec une écharpe... »

Nouveau bâillement. Plus intense, cette fois. Fichtre, c'est qu'elle commence vraiment à fatiguer. Pourtant, ce n'était que cinq heures de l'après-midi et des poussières. Et elle avait un invité. Oui, c'est vrai, elle avait presque oublié. Invité qui s'était transformé en ours en peluche moelleux et géant.

« Suis fatiguée. Vais dormir. Bonnuit. Peux venir avec moi. Si tu veux. »

Niveau énonciation, y avait des dégâts. C'était pas elle qui avait reçu un coup dans la mâchoire, pourtant. Bizarre. Pas autant que cette invitation plus ou moins suggestive, mais sans aucunes arrières-pensées. Ça se passait toujours comme ça: même en gardant une certaine timidité, elle n'avait que très peu de pudeur avec les hommes tandis qu'elle tombait en pâmoison devant les épaules nues d'une jeune fille. C'était sûrement pareil, pour les hommes comme Anicée... Donc, logiquement, il ne devrait y avoir aucun problème. C'était ce que Claire pensait, pourtant, elle ignorait que c'était beaucoup, beaucoup plus compliqué que ça. La rouquine était loin de penser à tout ça lorsqu'elle s'écroula, littéralement, sur son lit, après avoir machinalement retiré (plus ou moins...) une bonne partie de ses vêtements. Elle n'avait pas trop pensé à regarder si Anicée avait accepté son invitation saugrenue. Lorsqu'elle se réveilla, c'était... presque 22h, mouais. Elle avait un mal de crâne horrible. Gueule de bois, et méchante, celle-là. Totalement lessivée, elle se leva et s'étira. Vachement rouillée, en plus. Elle ne se souvenait plus tellement de ce qui s'était passé avant. Ça lui reviendrait sûrement bientôt, comme les autres fois. Avec des énormes cernes et une très mauvaise mine, elle se traîna dans le salon, et crut apercevoir vaguement une personne. Avec une tête blonde. C'était quoi cette vision floue, zut?

« Anicée? Kesstufais ici? »

Mince, c'est qu'elle avait la bouche carrément pâteuse. Et qu'elle se souvenait de que dalle. Ah si, peut-être d'une chose: elle était en soutif et petite culotte. Pas assortis.

« Pu... naise, c'est quoi ce bazar? Je comprends rien! »

Elle avait envie de jurer. C'était très, très mauvais signe. Il fallait dire que la rouquine était pour le moins pas dans son état normal. Paniquée, en fait. C'était sûrement qu'un malentendu. Sûrement.



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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeSam 25 Juil - 2:06
Amoureux, on voit pas encore les défauts d'une personne. Sa façon si désagréable de se moucher, c'est mignon. Le rire gras, c'est gracieux. L'éternuement qui ferait tomber pour de bon la tour de Pise, c'est unique. On déifie. Puis passé les premiers jours, quand revient l'image humaine, généralement, ça fait bien mal. Là, l'image géniale et parfaite de Claire se prenait un sacré coup dans le pif préventif, aussi bon que ceux que le blond s'était prit. Si Anicée en était encore au coup de coeur, à ce moment où à avoir Claire si proche, ça lui faisait des petits papillons chaud dans le ventre (ou c'était un bleu qui se formait, au choix), ça faisait bien quelques minute, déjà, qu'il avait perdu la déification de Claire. Là, il la voyait mieux comme une humaine qui avait une histoire, des joies et des peines.

Surtout des peines en ce moment.

Il entrevoyait le tableau, quoi que flou, un tableau bien triste qu'il préféra ne plus regarder. Parce qu'il fallait avoir un peu de pudeur, tout de même, à chacun sa peine et chacun sa façon de la vivre. Et il ne voulait pas rendre Claire plus malheureuse encore à demander détails et informations. Parce que lui même, encore abruti par les coups et le thé qui lui semblait plus soporifique que stimulant (mais que fait la théïne quand on a besoin d'elle?), il se sentait pour le coup tout aussi triste et malheureux. Envie de dire que la vie était parfois bien chienne. Tellement envie de le dire, mais il a de la retenu, il a...

« La vie, elle est parfois bien chienne. »Ah, zut, ça lui a échappé. Tant pis. Anicée a le regard vague, renifle un peu. « Peut-être même que ça passera pas. » Après tout, avait-il perdu de sa claustrophobie avec le temps, lui ? « Mais t'apprendra à vivre avec. Et tu pourras sourire de nouveau après. Pour l'instant, t'as le droit d'être malheureuse. » Voilà, ça résumait bien le tout, selon lui. Il avait essayé d'être positif, ça lui semblait con, maintenant. Ça rendrait la peine non-valide.
Toute peine est valide.
Même celle qu'il ressent actuellement.
Il s'en fiche qu'elle lui ait dit un truc de gentil. Le cœur d'Anicée est lourd et en miette. De lourdes petites miettes. Aller, qu'il se reprenne. S'il a le droit de se sentir mal, le blond n'a pas envie de déprimer plus pour autant. Lui qui n'aime pas les complications, il a envie de rentrer, là, maintenant ! Il lance un regard de détresse vers la porte, elle parle de mouton avec écharpe.

« Non, c'est une chatte voyante. »

Il avoue, ça pourrait le faire rougir si l'envie de fuir n'était pas si grande. Mais la libération ! Claire va dormir ! Bien. Anicée tient bon, il est grand, mais Anicée ne veut plus de cette histoire compliqué, pour l'heure. Juste comater quelque part jusqu'à ce que ça aille mieux. L'invitation à venir, il la balaye d'un revers de main, c'est un gentleman français, lui, madame. Il a surtout les nerfs en compote et ne veut rien  de plus que rentrer. Il bredouille un rapide « bon repos » et se lève juste, titube jusqu'à la porte... pour la trouver très fermée.

« Non-non-non-non-non ! »

Il force un peu, fouille du regard sans trouver la clef. Dépité, tel un chiot prit en faute, il se traîne vers la chambre, commençant un « Je crois que je vais rentrer chez moi mais la p... » Et il la voit. En très petite tenue. Trop petite tenue. « PORTEL DE MERDE. » Jure-t-il entre les dents, à mi-voix, détournant son regard aussi rapidement que chastement. Pas un pervers, pas un animal, pas un obsédé, il se remet à fouiller à la recherche de clefs.

Ça lui prendra une heure, un bon mal de crâne et une incapacité à fouiller certains endroit (on regarde pas dans les sacs des Dâmes, voyons!) pour abandonner, aller sur le canapé, et si lover en boule, malheureux comme une pierre. Au passage, quand il était encore confiant sur sa capacité à trouver une clef il avait griffonné, sur une liste de courses son adresse, suivit d'un smiley et d'une note « au cas où ». Ah, belle euphorie de la libération, traîtresse qui le plonge dans la dépression ! Dur a été la chute de se comprendre emprisonné ! Cette journée n'est pas la pire de sa vie. Mais elle en est pas loin.
Alors quand la voix de la Jolie Claire se fait entendre, quelques heures plus tard, le sortant d'un demi-sommeil comateux, Anicée ne prend même pas la peine de se redresser. Fuck à son savoir vivre, sa politesse et son image. Sa voix croisse par delà le canapé où il est encore en boule.

« Ouvre ta porte… et tu n'auras jamais à savoir ce qu'il s'est passé. »

Lui il fuira. Et il s'arrangera pour oublier tout le reste.

[HJ : Nan, mais c'est quoi ça ?! D: JE me mets à jours et tu m'en empêche ?! JAMAIS !
Comme d'hab, j'espère que ça te va -spèce de sadique ! -^^ ]
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeSam 25 Juil - 21:24



premiers secours




Dans le cerveau de Claire, c'était comme dans un flashback de film. Elle essayait désespérément de reconstituer les événements des dernières heures où elle avait été consciente. Réfléchis, Claire, réfléchis. Mais non, la cervelle joueuse refusait de faire un effort, bien au chaud dans son liquide spinal. La rouquine se souvenait vaguement d'avoir croisé Anicée tout ensanglanté, de l'avoir ramené puis soigné, mais après c'était tout noir. Le mystère. Ah si, il l'avait réconfortée et lui avait parlé de chatte voyante. Ce à quoi elle avait dû répondre quelque chose qui se rapprochait pas mal de... « Chgrmbl. Mérchi. Chtador mon ptit Anichée. Té trooop meugnon. » Et un mythe de brisé, un. Elle qui croyait que les vraies pertes de mémoire dues à l'alcool n'arrivaient que dans les films, elle était servie.

Mais, attendez... Comment ça, "tu n'auras jamais à savoir ce qu'il s'est passé"? Qu'est-ce que c'était censé vouloir dire? Et cette position foetale qu'elle ne prenait que quand elle avait encore une fois appelé la boulangère "maman"? Aucun sentiment ne pouvait égaler celui qu'elle ressentait dans ces moments-là. Elle pouvait paniquer, donc?

« Mon dieu, j'étais si mauvaise que ça? »

Impossible de dire quelque chose de moins approprié. Elle rougit violemment, et laissa par dépit les jolies petites images s'installer dans sa caboche. Merci madame Dante. Non, elle avait pas pu faire un truc pareil, ce n'était pas envisageable... Pas avec lui. Foutus sentiments qui s'entremêlent et la perdent complètement en route.

Bon. C'était le moment de prendre les choses en main. Pas de regard horrifié ou de main sur la bouche qui tiennent. Elle devait agir, et vite, avant qu'elle s'imagine trop de choses fausses. Les mains sur les hanches, le regard sévère, elle se posta devant l'Anicée roulé en boule, la poitrine relevée dans son magnifique soutien-gorge éléphant.

«Maintenant, Anicée Léonard, tu vas me dire exactement ce qui s'est passé avant que je m'endorme. Et ne compte pas sortir avant m'avoir tout raconté.»

Exceptée la voix un peu tremblante, elle essayait de faire pareil que le paternel Appletree quand il la surprenait en train de faire une bêtise. Certes, elle était beaucoup moins effrayante que lui lorsqu'il était fâché, mais de loin on pouvait dire qu'elle était terrifiante. De très très très loin.

Ah oui, et le papa de Claire, il était habillé aussi quand il était fâché.

« ... Mais d'abord, je vais m'habiller. Et toi, tu restes ici. »

Il y avait tellement d'autorité dans cette petite rouquine à ce moment. Si si. Tout en suivant du regard le blond, elle disparut dans sa chambre où elle enfila un tee-shirt au hasard (trop grand, aussi, celui-là) dans le noir et revint sur ses pas. L'homme était toujours là, bien évidemment. Il ne pouvait pas s'enfuir, de toute manière.

« Ne reste pas là, on dirait un escargot mort. »

Dans toute sa liste de comparaison animalières, c'était la première chose qui lui était venu à l'esprit. La rouquine entreprit de le tirer par le bras -doucement, quand même- et le hissa sur une chaise. Elle était consciente qu'il pouvait tout à fait se débrouiller tout seule, maintenant, mais il n'avait pas l'air décider à bouger de ce canapé.

« Je vais refaire du thé. Pendant ce temps, n'hésite pas à réfléchir de la manière d'édulcorer tous les détails que je n'ai pas envie d'entendre. »

Non, Claire n'avait pas de penchants sadiques. Elle était juste persuadée du pire. En attendant que l'eau chauffe, accoudée sur le lave-vaisselle (en panne lui aussi, décidément, la maison de Claire était un vrai cimetière à technologie), elle imagina tous les pires scénarios. Elle n'avait pas pensé qu'à, hm, vous-savez-quoi. Il y avait aussi la séance de vomissement dans les toilettes, la bataille de chats, voire le strip-tease autour de la plante vertes. Ça faisait un paquet de trucs pas franchement cools. Mais que pouvait-elle faire, à part soupirer, et encore soupirer? Toute tendue, elle revint dans le salon et remplit les tasses avec de l'eau chaude. Elle eut aussi la présence d'esprit de ne pas redonner du thé à la lavande au blondinet. À la framboise, cette fois, un grand classique.

« Je t'écoute... »

Au pire, une petite semaine enfermée dans un coffre devrait faire l'affaire...



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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeLun 27 Juil - 20:46
Là, lové sur son canapé (pas vraiment à lui, mais faisons fi des détails!) , le blond avait cru revoir l'aube d'un espoir quand il avait entendu la rousse se lever. Il avait imaginé qu'elle se serait aplatie en excuses, auxquels ils aurait répondu « pas grave » avec nonchalance en bon prince, qu'elle aurait eut un temps soit peu de considération pour sa gueule cassée à bien vouloir le renvoyer chez lui. Pour qu'il se repose, tout ça. Pour qu'il finissent de bien nettoyer le tout, histoire de ne pas ressembler à un Zombi. Ah, tient, le retour promettait d'être drôle, quand il y réfléchissait.
Mais nenni.
Quand il l'écoute d'une oreille, il se demande si elle va pas lui faire le coup de l'Amnésie. Nooon, quand même pas, hein ? On va pas tomber dans ce vieux cliché pour deux petits verre, non ?
Et si !

Et elle ne le laissera pas sortir, en prime.

Là, sur son canapé, Anicée laisse échapper un soupir tremblé et malheureux, de ceux qui disent que les nerfs craquent et qu'il n'est qu'à un pas de se mettre à sangloter comme un gamin. Elle parle, fait des sous-entendu qui, en temps normal, l'aurait amené à rougir et à balbutier quelques mots d'explication qui sans doute, auraient encore agavé la situation. Mais il n'est plus assez respectif pour rougir et s'emporter, ni communicatif : il se sent juste fatigué, comme une envie de dormir et de passer à autre chose. Comme si le sommeil pourra lui apporter le salut en effaçant toute la journée passée. Ou au moins, le sommeil lui apporterait repos pour se reprendre, ça oui, un pas en arrière pour revisiter ses sensations et pensées et ne plus marquer ses émotions au fer rouge comme actuellement. Là, il n'arrive plus à réfléchir.
Alors il se renferme dans sa coquille et se sert un peu plus sur lui même, grognant à peine aux injonctions de Claire. Ses nerfs sont à l'agonie. Ils ont vu et supporté trop pour le petit cœur amouraché du français et là, ils se gonflent contre le sentiment d'injustice d'être ainsi retenu prisonnier contre sa volonté.

Tant qu'il sera si fatigué, il se rend compte qu'il ne souhaite même plus la voir, il a bien trop peur de tomber encore plus bas. Alors, même la petite note comme quoi elle n'est pas plus habillée qu'à sa sieste, ça le laisse sans réaction, toujours en boule et dos tourné à la réalité. Il veut toujours pas la perdre, sa petite Claire. Mais il a terriblement peur de mal se contrôler.

Mais la demoiselle semble ne pas avoir du tout de considération pour tout ça. Et comment le pourrait-elle ? C'est Anicée, le devin du duo. Devin de pacotille, voir faux, il est tombé presque juste pour le fantôme, mais totalement par quiproquo.
Elle le relève et le traîne de nouveau à la table, Anicée suit en y mettant toute sa mauvaise volonté. Il traîne les pieds, grogne à moitié dans sa barbe et s'assoit sans aucune grâce sur la chaise indiquée, quitte à la casser. Il en a marre, il ne veut plus être le beau prince, il veut faire son gamin capricieux. Anicée se sent en colère. Il lui faut l'odeur de la framboise pour s’apercevoir que c'est en grande partie contre lui-même et ses sentiments pourris. Il n'a pas demandé à s'amouracher, mais encore moins l'a demandé Claire. Au début, il voyait ça gentiment, mais peut-être que sans le vouloir, il a été pesant ? Il ne sait plus, c'est confus. Il a envie de tout casser, mais se retient bien de passer à l'action. Dire sa colère, ce serait venir à la base même du problème : qu'il aime peut-être bien un peu trop la petite Anglaise. Il ne veut pas. Il pressent que la relation qu'il a avec Claire serait encore plus catastrophique qu'actuellement.
Alors, il soupir et finit par parler.

« Il ne s'est rien passé. On s'est croisé par hasard quand j'étais en mauvaise posture, tu m'as aidé. T'as bu, l'effet d'être avec un barman, je suppose, et on a parlé. T'as raconté que… Que, bah, t'étais pas si heureuse que tes sourires le disent et voilà. Ton boulot est parfois chiant et tu te sens seule. »

Il saisit la tasse, crispe ses mains quand le chaud agresse ses doigts.

« J'aimerai vraiment t'aider. »

Soupir grognon, sa voix diminue à mesure que sa colère se tait avec l'impuissance qui apparaît.

« Mais j'sais pas comment faire... »

Il boit un trait de thé. C'est chaud, beaucoup trop chaud !

« Et j'ai sacrément envie de rentrer chez moi et comater dans mon lit. Oh, et tu t'es mise… à l'aise pour aller dormir assez soudainement, mais j'ai pas regardé. Je suis pas un animal, si tu imagines quoi que ce soit. »

Et le tout, sans regarder une fois Claire. Elle est très belle, cette tasse. Elle cache le regard fatigué d'Anicée.
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMer 29 Juil - 20:21



premiers secours





L'odeur du thé à la framboise était beaucoup plus entêtante que dans ses souvenirs. Trop, peut-être. D'ailleurs, c'était le parfum préféré de... Mais pourquoi est-ce qu'elle pensait toujours à ça? C'était inutile. Ça ne la mènerait nulle part. Elle devait passer à autre chose. Anicée semblait un bon début. Il était gentil, un peu gaffeur mais amusant. Elle avait de la chance de l'avoir comme ami, c'était certain. Mais il y avait ce sentiment étrange qui subsistait. De l'inconfort, de la gêne, elle ne savait pas trop. Comme s'ils se parlaient de chaque côté d'une vitre. Non, vraiment, elle n'arrivait pas à mettre le doigt sur cette petite chose qui empêchait leur relation d'être parfaitement limpide.

La rouquine écoutait distraitement le blond résumer plutôt bien sa vie actuelle, mais fut surtout soulagée que rien de fâcheux n'ait pu se passer entre eux. Au fond d'elle, elle s'en doutait bien, mais ne voulait-elle pas inconsciemment tester la capacité émotionnelle? Impossible, cela ne lui ressemblait pas de jouer avec les sentiments des gens. Pourtant, il fallait voir la réalité en face. Elle ne le savait pas encore, mais depuis qu'ils s'étaient rencontrés, elle ne cessait de jouer avec son pauvre coeur meurtri. Ce n'était pas très gentil, mais elle n'y pouvait pas grand-chose... Il fallait juste que le blondinet vide son sac, mais ça aussi, c'était pas gagné.

« Le simple fait d'être à mes côtés représente déjà beaucoup pour moi. Je ne pourrai jamais assez te remercier pour ça. »

Claire tente un sourire, tend le bras et prend la main d'Anicée toute crispée dans la sienne. Elle le sent comme en colère, pourquoi donc? Aurait-elle dit quelque chose de mal? C'était tout à fait possible, compte tenu de sa maladresse dans tout ce qui était relations sociales. Un peu anxieuse, elle retire sa main, et boit une gorgée de sa propre tasse. Elle aurait peut-être dû les relaver avant de les utiliser? C'est la maman de Claire qui la gronderait. Elle s'arracherait les cheveux, elle qui s'était escrimée toute son adolescence à lui apprendre les bonnes manières plutôt qu'à flirter avec les filles de sa classe. C'était raté.

La jeune fille ne dit rien, tripote sa tasse nerveusement. Anicée lui dit qu'il l'a vu en petite tenue. Pas très étonnant, vu qu'elle s'est légèrement baladée à moitié nue juste sous son nez. Ça, par contre, elle s'en souvient et c'est pas très cool de la part du cerveau.

« M-merci. Je n'imaginais rien du tout, c'est juste que... Ça n'a pas d'importance. De toute façon, ce n'est pas comme s'il y avait quelque chose à voir. »

Les insécurités de la rousse ne pouvaient pas mieux tomber. Fichus complexes. N'empêche qu'ils l'avaient sauvée d'un grand moment de solitude. Tiens, elle se souvient aussi qu'Anicée a plusieurs fois exprimé son désir de quitter les lieux. C'était compréhensible. Elle l'avait mis dans une situation plus qu'inconfortable. La honte débarqua et vira le manque de confiance.

« Je suis vraiment désolée, de... Tu-sais-quoi. Tu t'es sûrement senti très mal à l'aise, et je... Je n'aurais pas dû boire. Je le savais, pourtant, que je fais des trucs étranges après. Pardon. »

Bon, ça faisait un non-dit de moins. C'était déjà ça. Parce qu'il y avait du boulot. Elle le savait, la petite Claire, en train de trouver un moyen d'aborder le sujet. Elle n'avait jamais été douée pour tout ce qui était de la rhétorique, déjà au lycée. Et leur relation était beaucoup, beaucoup plus complexe qu'un oral sur n'importe quel vieux bouquin. Ou trop simple, justement. Elle n'arrivait pas à comprendre.

« Anicée, je... »

Faux départ. Elle inspire un grand coup, et recommence.

« Je vais te laisser partir. Promis. La clé est dans mon sac, sur le meuble de l'entrée. Il y a juste quelque chose que je dois te demander avant. »

Re-inspiration.

« Je... Tu... Je ne sais pas si tu l'as remarqué, mais je ne suis pas toujours très à l'aise avec toi. Enfin, ça n'a aucun rapport avec toi, ne t'inquiète pas. Mais... Je n'arrive pas à saisir ce qu'il se passe entre nous. Y aurait-il... quelque chose que tu ne me dis pas? »

Elle l'a enfin dit, joie. Une goutte de sueur coulait sur son front, et ses joues étaient brûlantes, mais au moins, elle était libre. En exagérant un peu. Et puis, elle commence à imaginer le pire et rien ne va plus.

« Tuuuuu... Tu ne m'apprécies pas? Tout à l'heure, j'ai eu l'impression que... que tu étais en colère... à cause de moi... Mais je peux me tromper... »

L'angoisse de la rouquine se décuple. Elle en a assez de ne pas savoir. Et puis, elle aussi, au fond tout ce qu'elle voulait c'était une bonne nuit de sommeil. En plus, demain, elle travaillait. Anicée aussi, sûrement. Ce qui l'amena à se sentir égoïste. Ses propres sentiments s'amusaient avec elle d'une manière tout à fait déplaisante. Vilains sentiments. Alors, le coude sur la table et la tête appuyée mollement sur sa main -énorme entorse aux règles de savoir-vivre-, elle attend la réponse d'Anicée, le regard presque suppliant.

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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeMar 11 Aoû - 6:46
Le simple fait d'être à ses côtés… C'était cliché, ça renforçait presque son incapacité à faire quoi que ce soit, mais ça faisait un peu sourire amèrement Anicée qui regardait son reflet dans le thé à la framboise. Une odeur forte s'en dégageait pour un goût bien moins fort. Il lui semblait que c'était toujours un peu ça, les thés. Beaucoup d'odeur pour peu de goût. Un peu comme tout le reste. Comme ce qu'il ressentait, là. Beaucoup de tracas, de brouillard, pour... quoi ?
Claire se dénigre et pour une fois, le blond, sortit de ses pensées brusquement, relève la tête, prêt à rétorquer quelque chose de gentils, pour la défendre contre elle-même. Mais le mouvement l’assomme, si bien que la pensée fugace ''mais non, t'es très bien à regarder !'', jugée très vite comme bien trop inappropriée, ne trouve pas de remplaçant. Anicée grimace un instant et redescend doucement la tête vers la tasse. Prêt à écouter la suite, à défaut de dire quelque chose d'intelligent.
Elle est sur l'alcool, ça arrache un grognement amusé au blond. Il ne fait pas l'erreur de relever la tête. Ça fait badass, brun ténébreux de pacotille car déjà, il est blond. Ça fait surtout gueule de bois sans un seul verre dans le nez. Ouais, ça fait ''je me suis mangé un poteaux et je déguste''. Laisse moi mourir en paix.

« Je suis barman, tu sais ? Des trucs bizarres, j'ai vu pire que l'alcool triste. Ha ha et on notera que c'est moi qui ait la gueule de bois. » Puis une remarque lui vient, à retardement. « T'en veux pas pour ça et… ne te fais pas subir ce que tu ne ferais pas subir aux autres. Tu n'insulterais pas quelqu'un sur son physique ou sur un agissement… alors, le fait pas contre toi. Sois aussi patiente avec toi que tu l'es avec les autres, sinon… c'est con. Fin de la parole sage de tonton Anicée. »

Car ce fut déjà difficile à sortir, comme phrase ; pause. Il a la voix rauque et les yeux qui se ferment presque naturellement, la lumière est presque agressive. Il se demande pourquoi sa tête tape encore plus que tout à l'heure. Comme une impression qu'il héberge quelqu'un qui fait des travaux de ravalement dans sa tête, à coup de marteau piqueur et marteau. L'effet du thé goût Lavande-Ibuprofène vient de prendre fin, voilà ce qu'il se passe. Mais lui, il ne sait toujours pas. Il sent juste sa tête qui bourdonne, sent son œil pressé par un coquard qui grandit si vite que Maman Hématome-sur-la-joue en a les yeux brillants d'émotion. Et son corps, désormais, estime qu'il a bien fait son boulot, que la crise est passée et qu'il n'y a plus de risque de mort. Alors lui qui hésitait depuis un moment à faire l'arrêt d'urgence -alias, tomber dans les pommes- s'est décidé que ce n'était plus la peine. Anicée est pleinement conscient et a les pieds vachement sur terre. Ça l'emmerde bien. Les vagues de douleurs le rendent grognon et malpoli. Il a l'impression d'agir comme un bagnard qui a vécu dans la rue pendant plusieurs jours et qui fait vivre à sa jeune sauveuse toute sa mauvaise humeur.

Et c'est Claire, sa jeune Sauveuse. Et ça l'emmerde encore plus d'être aussi désagréable avec elle, ah ah ! Il entretient sa colère, il se sent tellement con. Surtout que Claire l'a vu ou sentie et lui fait savoir. Les yeux d'Anicée s'écarquillent à mesure que l'anglaise parle et une lueur de détresse passe dans son regard.

« Non, c'est pas ça ! » Il relève la tête, nouvelle douleur dont il ne répond qu'en fronçant les sourcils. Il se rend compte aussi qu'il a répondu trop vite pour que ce soit acceptable de juste dire 'je te kiffe un peu, c'tout. Mais sans plus, hein, y'a pas d'malaise''. Anicée a le cœurs qui bat fort, son crâne en est témoins et il soupire. Va falloir improviser pour se préserver. Pour préserver le peu qu'il a. Pour préserver le peu de confiance que lui accorde Claire, encore. Ah. Merde. Il sent que ç'aurait été préférable de le faire totalement bourré, il aurait eut plus de chance.

« Je t'apprécie. Je t'apprécie beaucoup même. » Inutile d'en dire plus. Elle n'est déjà pas à l'aise ? Ah, Anicée a presque envie d'en pleurer. La personne qu'il aime, pour le moment, n'est pas à l'aise avec lui. Ça promets pour la suite. Pas étonnant qu'il soit célibataire alors, hein ? « Et… et je me suis rendu compte qu'en fait, je savais rien de toi. Du tout. Et j'ai l'impression de m'être imposé dans ta vie sans demander ; je suis assez en colère contre moi. »

Il baisse la tête, finit par la poser contre la table. Elle lui semble bien lourde. Ses cheveux blonds cachent ses joues qui rougissent. Il pourra toujours dire, si Claire remarque quelque chose, que ce n'est qu'un autre hématome qui se fait. Ou de la fièvre, il trouvera bien.

« Plus j'ai la tête comme une citrouille qu'on est en train de découper pour Halloween, c'est sans doute normal que je sois un peu plus con qu'à l'habituel. Pardon si je te mets mal à l'aise. Je veux juste rentrer me reposer, c’est tout. Ce n'est pas contre toi. »

Et maintenant, hein ? Est-ce qu'elle va faire ce ''ah, d'accord'' qui veut tout et rien dire, est-ce qu'elle va prendre peur ou se détendre ? Le mettre à la porte, le rassurer un peu, le laisser mourir sur la table ?

« On est… Je sais pas ce qu'on est. T'en penses quoi, toi ? »

Est-ce qu'elle écrasera encore plus ses émotions qui gisent déjà par terre, piétinés par un soutient-gorge éléphant ?


Spoiler:

EDIT : J'avais oublié une négation dans une parole D8 Je l'ai mise en gras, histoire que tu la vois. Désolé !
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeDim 23 Aoû - 20:58



premiers secours





Ça y est, c'est enfin officiel: Claire est paumée. Bien comme il faut. Youhou. Elle ne sait plus quoi faire, elle ne sait plus ce qu'elle est censée ressentir. Elle a mal au crâne et une envie irrésistible de retourner faire une petite sieste. Mais ça serait inconvenant. Tiens, et elle s'aperçoit qu'Anicée avait à peu près la même binette qu'elle pensait avoir. Énormes valises sous les yeux, peau terne, supplément sang séché pour Anicée. Elle devait être belle, tiens. Enfin, ça n'avait pas d'importance. Sûrement?

« Ah oui? Quoi exactement? Je suis curieuse d'apprendre ce qui se passe dans un bar une fois la nuit tombée. Ça me fera des anecdotes à raconter en société. »

La rouquine esquissa un petit sourire, en prenant bien le soin de garder la bouche fermée. Elle n'osait même pas imaginer son haleine après autant de verres de scotch. Elle se dit que ça casserait la petite ambiance sympathique qui s'était installée entre les deux tasses de thé. Ah oui, et en fait, Claire n'avait aucun contact avec ladite "société". Plus maintenant, du moins.

« Mmmmh. Oui, c'est vrai. C'est plutôt "con". »

Elle se sent un peu gênée d'utiliser des mots aussi grossiers, mais si Anicée le disait aussi ce n'était pas si grave, elle imaginait.

« Merci, Tonton Anicée. »

La petite rousse ne peut retenir un petit gloussement. Il est vrai que ce surnom lui va plutôt bien. Quoique, à présent, c'était plutôt un "tonton-Anicée-tout-amoché". Le pauvre, c'est vrai qu'il avait vraiment morflé. Claire se sentait bizarre en le voyant comme ça. L'après-midi, juste après sa petite bagarre, elle avait été vraiment effrayée. Et voilà les sentiments de la petite Claire qui recommencent à n'en faire qu'à leur tête. C'est agaçant, à force. Enfin, c'était le lot de toutes les jeunes filles du monde, non? Et des hommes de 36 ans, aussi. Héhé. C'était définitivement n'importe quoi, cette affaire. Il était plus que temps de mettre tout ça au clair, quitte à enfermer le pauvre Anicée dans une cave. Ah mince, elle n'en avait pas. Le grenier devrait faire l'affaire.

"Je t'apprécie beaucoup". Cette petite phrase laissa la petite Claire totalement indifférente pendant quelques secondes, puis lui fit l'effet d'un boomerang dans la figure. Ou un autre truc lourd et contendant. Ce n'est pas ce que disent les jeunes hommes secrètement épris dans les romances victoriennes? Mince alors. Ou peut-être qu'elle était totalement à côté de la plaque. Peut-être qu'il voulait juste être gentil avec elle et lui dire qu'il tenait beaucoup à elle. Doute oblige, Claire ne préféra pas réagir, et continuer à cuver sa confusion sentimentale dans une tasse de thé à la framboise. Mais il n'en reste plus une goutte. Alors la rouquine commence à mâchonner le sachet de thé usagé, ne sachant pas quoi faire d'autre pour passer ses nerfs. C'était pas si mauvais que ça, en plus.

« Jeeeeeee... »

Et voilà, elle n'arrivait plus à former une phrase correcte, encore. Et elle rougissait à vue d'oeil. Comme le jeune homme, d'ailleurs. À moins que ce ne fut une poussée de fièvre. Dans quel genre de situation bizarre s'étaient-ils fourrés, tous les deux? Claire ne sait pas, Claire ne sait plus. Claire avait juste envie que tout soit clair entre eux et maintenant elle est encore plus embrouillée. Mais à défaut de quoi que ce soit d'autre, Claire préfère sourire. Ça mettra tout le monde de bonne humeur.

« Voyons, Anicée. Tu ne t'es pas imposé. Je t'assure. Je... J'adore passer du temps avec toi, vraiment. »

La petite demoiselle commence à natter les franges de la nappe. Ça, c'était quand elle état vraiment très stressée. Elle avait peur de dire quelque chose qu'il ne fallait pas, et de blesser le blond (mais à l'intérieur de son petit coeur, cette fois.)

« Et puiiiis... C'est sûr qu'il y a des tas de choses que tu ne connais pas sur moi, mais ça viendra, tu sais. Je ne sais pas vraiment qui tu es non plus. Excepté l'homme le plus sympathique que je connaisse. »

Elle ne l'avait pas dit, mais elle ne connaissait pas tant d'hommes que ça, en fait. La voilà en train de plier et replier la serviette en papier. Tiens, elle avait presque fait une grenouille. Ce n'était qu'un moyen comme un autre de contourner la situation. Un peu lâche, la Claire, peut-être. Elle comprend tout à fait la tête en citrouille, c'est ce qu'elle ressent en ce moment même, à cause de l'alcool.

« Ah, d'accord. »

La fameuse phrase "qui veut tout et rien dire". Au fond, Claire ne veut pas qu'il parte. Elle est bien, avec lui. Mais ça serait égoïste de le retenir contre son gré (surtout dans une cave).

« Ce qu'on est... »

Voilà. Il fallait qu'elle trouve la bonne réponse à ce "Questions pour une fille rousse un peu trop émotive et un gars blond enfermé chez cette même fille." Mais elle ne la trouvait pas. Juste dire "amis" lui semblait trop simple, mais que pouvait-elle répondre d'autre? La vie était décidément bien trop compliquée.

« Pour être franche, je ne sais pas. J'imagine... qu'on devrait laisser les choses telles qu'elles sont pour le moment, et voir où tout ça nous mène? »

Elle n'était pas sûre de s'être bien faite comprendre, mais tant pis.

« Et, euuuh... Il ne faudrait pas brûler les étapes. On ira au bal la semaine prochaine, et si tout se passe bien, celle d'après, on pourra aller manger un fraisier dans ce salon de thé à côté de chez moi. Et tu pourrais en profiter pour me parler un peu de toi. Après, on pourra aller se promener ensemble dans un joli endroit. Tu vois? Pourquoi se compliquer la vie inutilement? »

C'est vrai, ça, pourquoi? C'était pourtant ce qu'elle faisait à longueur de journée. La liste d'exemples était infinie. Il fallait croire que c'était ce qu'elle faisait de mieux, mieux même que de rater tout ce qu'elle cuisinait.

« Ah oui, les clés... Sortir... Citrouille. »

Le pauvre Anicée baignant dans son propre sang méritait bien une petite sortie après toutes ces émotions. La rouquine tituba jusqu'à son sac à main et en sortit un trousseau de clés -de porte-clés serait plus exact-. Ouvrir la porte. C'était simple, pourtant elle galérait. Ses mains avaient la tremblote, et son cerveau boudait dans un coin. Quelques essais infructueux plus tard, la porte décida enfin de s'ouvrir, et Claire s'affala sur l'accoudoir du canapé. Gros coup de barre pour juste une ouverture de porte, on dirait.

« Voilà, tu peux sortir... »

Claire était un peu tristoune. Mais après tout ce qu'elle venait de lui dire, ce serait un peu bête de le retenir encore.

« Tu... veux reprendre quelque chose avant de partir? »

Petite allusion discrète au paracétamol glissé à son insu dans le thé à la lavande. Elle espérait qu'il ne lui en voudrait pas trop à propos de cet épisode malheureux. Par contre, elle lui en voulait un peu. Enfin, un tout tout petit peu. Elle faisait un chouïa la tête, aussi. Juste une petite moue déçue, en fait. Il fallait vite qu'elle aille se coucher avant d'avoir la très mauvaise idée de reprendre un petit verre.



HRP:
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MessageSujet: Re: Les temps, comme les oeufs, sont durs. Les temps, comme les oeufs, sont durs. Icon_minitimeSam 19 Sep - 2:46
Je t'apprécie beaucoup. Ah ! La phrase résonne dans sa tête cassée, il se demande s'il aurait pu faire plus ambiguë, moins hasardeux quant à la suite. Il a merdé, il le sent bien. C'est comme donner un coup de pied à quelqu'un qui se trouvait déjà en bout de planche à exécution des pirates. Et cette personne, c'est sa petite relation qui fait un allé simple vers le grand bleu et les requins. Il y tient pourtant, à cette petite relation, autant qu'il a presque envie de tout déballer, là, quitte à tout perdre. Qu'on en finisse ! Qu'il meurt sur cette table, ce sera moins compliqué. Anicée n'aime pas les complications. Mais il finit par croire qu'il a un don certain pour tomber dedans, pourtant. Que ce soit à cause de ses gestes ou dans ses paroles, ou par une certaine malchance (ou une certaine joueuse cruelle), il replonge dedans, tête la première, s'embourbe à n'en plus finir. Déprimant.

Il sourit pourtant un peu, faussement, à Claire quand elle lui parle d'anecdotes de Barman. Toujours allongé contre sa table qu'il finit presque par trouver confortable, il ne prend même pas la peine de se relever pour répondre. Puis, ça laissera à son visage l'occasion de se remodeler un masque serein. Ses cheveux blond font presque buisson pour le protéger du monde extérieur. Il ferme les yeux un instant aussi, pour ne plus rien voir.

« Je peux te raconter des histoires, mais je pense qu'il y a mieux pour briller en société que raconter ''Hey, vous saviez que quand on est barman, on peut voir des types Ivres monter sur les comptoirs et faire l'hélicoptère'' ? Enfin, c'est toi qui voit. Mais ça risque de laisser un blanc. » Et oui, c'est ça, être barman. « Mince, mon métier craint. Faut que j'en change avant d'être habitué à ce genre de trucs. »

Faut qu'il change de connaissance, aussi, ceux qui l'envoie draguer inutilement et pour qui il se prend des baffes, pour qui il n'est pas capable d'avoir une relation normale. Faut qu'il se range, à 36 ans, ça craint de croire qu'on va tomber sur la princesse de Ses rêves dans la rue. Faut qu'il change de vie, ne plus être un ours célibataire dès que la nuit arrive et être un faux-agréable pendant le jour. Faut qu'il trouve du courage, peut-être qu'en cherchant par terre, y'en aura un qui aura laisser traîner le sien. Faut qu'il change de physique et de psyché, histoire d'avoir une nouvelle chance avec Claire. Oh, oui, ce serait bien ça ! Encore que… Tonton Anicée… c'est pas si mal, non ? Lui, il serait prêt à s'en contenter. Et cette dernière dit qu'elle apprécie les moments passer avec lui. C'est vraiment bien, non ? L'homme le plus sympathique. C'est vraiment vraiment bien, hein ? Anicée sourit un peu, la table pour seule témoin du petit sentiments de renouveaux qui l'habite alors, comme un poids qui s'enlève de sa tête. Ah, tout n'est pas foutu. Il peut l'avoir, sa petite amourette douce-amère qui finira mal mais qui pourra laisser de jolis souvenirs.

« C'est bien, le progressif, dit-il tout bas, oui, ça me va. Et un jour, on rigolera tout les deux de tout ce brouillamini. »

Il a hâte d'être à ce jour, tient. Mais comme dit Claire, y aller par étape, en joli souvenir. Comme le bal, pour commencer ? Oui, pourquoi pas. Après tout ce petit dialogue encourageant, il se dit qu'il serait bien capable d'y aller, à ce fichu bal, affronter les gens, affronter la masse, l'étouffement et affronter sa couardise qui lui murmure pour l'heure « houloulou, déménage vers le sud et y'aura plus de Clairastrophe ! ». Y aller avec Claire et juste passer un bon moment, amusant, premier pas pour calmer un peu la salsa des sentiments. Ce sera très bien.
Et c'est peut-être pour ça qu'il se redresse d'un coup (malgré une vive protestation de l'agent de ravalement de façade, à l'intérieur de sa tête, qui en lâche de surprise le marteau piqueur en mode « rafale »), enhardi d'une petite flamme vivace qui renaît en lui et qu'il ose ce qu'il y a deux minutes encore, toute les fibres de son âme cherchaient à fuir.

« Je prendrais bien une douche, oui. »

Il ose rester.

Il se tourne vers Claire, pour lui faire face pour la première fois depuis ce qui lui semble être de longues heures. Ce ne sont que quelque minute en fait. Mais le temps est relatif, tout est une question de point de vue. Et là ! Là, il voit un truc qui va pas, entre ses yeux plissés sous les coups d'une douleur collante.
Une moue boudeuse.
Des années à fuir les ennuis lui ont apprit à voir son prochain, comprendre un froncement de sourcils ou une bouche plissé. Il a encore fait un truc qui ne va pas ? Mince. Lui qui pensait que ça s'arrangeait…

« Ou un thé, peut-être ? » Trop enhardi à en avoir été stupide et se permettre trop ? « Ou partir ? » Sa voix devient un petit murmure de chiot malheureux qui tâte du bout de la patte ses ayants droits pour connaître les limites de son territoire. « Ce que tu préfères. »

Ah. Il commence à se dégonfler.

[HS : Que Vois-tu ? Une réponse ? ET OUI, incroyable ! 8D
Désolée, je sens que c'est pas terrible, mais c'est dur la reprise.
Et j'me sens d'autant plus con que tu m'as fait tant de jolis compliments ;v;]
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