Premier réveil !

Vous froncez les sourcils, cette position n'est pas des plus confortable, mais comment vous êtes vous endormis hier soir ? D'ailleurs quand vous êtes vous endormis ? Vous n'avez pas le souvenir de vous être couchée ! Vous levez la tête, vous vous étirez et vous ouvrez les yeux. Il vous semble alors logique de ne pas vous souvenir de vous être mise au lit puisque vous ne vous trouvez point dans un lit. Effectivement vous êtes assise devant un bureau avec juste un petit oreiller qui se trouve là devant vous. Vous observez un peu la pièce, faisant le tour d'un regard troublé. Est-ce chez vous ? Le mur en face de vous se trouve couvert de plans et de croquis aussi étranges qu'intrigants. Et sur le bureau, il y a des outils divers et variés, allant du tournevis au marteau et passant par les écrous et les clous. Vous quittez la chaise afin de mieux visiter le reste de la drôle de chambre. On distingue à peine le tapis qui se trouve au sol. Et en y regardant mieux, il n'y a même pas de tapis, il semblerais que ce soit là juste un grand morceau de toile. Et jonche sur le dessus de cette toile des tas d'objets. Par peur de vous blesser, vous restez là et continuer d'observer. Vous remarquez la multitude de bocaux remplis d'une sorte de petite luciole qui ne fait alors plus aucune lueur. Peut être parce qu'il fait jour, les rayons du soleil transpercent le seul hublot qui n'a pas été recouvert de papier. Les autres sont couverts d'un papier d'affiche, se laissant traverser par la lumière comme un espèce de vitrail. Intriguée par ces affiches, vous osez enfin bouger de votre petit coin. Vous arrivez alors à lire : « IMPORTANTE INFORMATION, une nouvelle loi a été décrétée, la Reine interdit la prononciation du mot 'nuage', toute personne entendue prononçant ce mot, ou même le pensant sera immédiatement et sans jugement envoyée au cachot du château ! » Bien, il semblerait que vous vous soyez réveillée dans un monde de fou ! Et pour être franc, cela vous amuse et vous excite !

Devant cette unique glace que vous ayez trouvé, vous observez le reflet de vous même qu'il vous renvoi. Est-ce vraiment vous sur ce miroir ? Des yeux d'un bleu caraïbe magnifique, possédant une petite lueur folle. Des cheveux tout aussi bleu, coupé à la manière d'un carré plongeant, plutôt long devant et vous tombant sur la nuque à l'arrière. Coiffé de lunettes étranges qui font penser à celles que portent les savants fous. Mais ce qui vous tracasse surtout, c'est cette couleur si vive, comment avez-vous fait pour avoir ainsi des cheveux bleus ? Vous restez plusieurs minutes à les observer, les soulevant de-ci et de-là afin de vérifier que vous ne portiez pas une perruque. Ceux sont bien là vos vrais cheveux ! Vous baissez la tête, et alors votre regard tombe sur un étrange bulbe posé sur une petite table de chevet installée devant ce miroir. Il est vrai que vous n'avez pas encore trouvé le lit, peut être est-ce que vous avez l'habitude de dormir sur votre bureau. Vous le trouverez plus tard. Pour l'instant ce bulbe vous attire, vous en attraper alors un, à quoi peut-il bien servir ? Vous vous souvenez avoir vue, quelques minutes avant de tomber sur cette glace, des plantes en pot, vous aviez d'ailleurs sursauté en les remarquant, elles semblaient comme frémir. Il y en avait trois, une jaune, une verte et une bleu, et ce dernier pot vide avec une étiquette marqué « violet !! ». Et même si vous ne vous en souvenez pas, vous rangez dans un coin de votre tête qu'il vous faudra les arroser. Vous revenez au bulbe et le reposez là où il se trouvait. Non loin se dresse un petit bol remplis d'une crème verte, vous lisez « pour cheveux », du shampoing ? Vous l'attrapez et vous filez sous la douche, tant pis si il y a des effet secondaire avec cette crème, mais vous vous sentez poisseuse, ça ira mieux après que vous vous soyez lavée.

La catastrophe, vous ne savez pas trop comment, sûrement cette crème verte, mais vos cheveux sont maintenant aussi vert que la plante qui se trouve en pot sur ce qui vous semble être une table d'études expérimentales. Tant pis, au moins vous êtes propre, c'est le plus important, et vous êtes réveillée ! Encore nue, vous partez à la recherche de votre armoire. C'est d'ailleurs probablement ce truc ouvert qui se trouve là bas au fond de la chambre, dans un petit recoin. C'est un vrac pas possible, mais cela va bien avec le reste de la pièce finalement. Il y a des vêtements dans tous les sens, vous attrapez donc la première chose que vous pouvez sans tout vous faire tomber dessus. C'est une combi-short, avec un très sympathique décolleté plongeant, vous enfilez avec un soutien-gorge s'attachant sur le devant d'un petit nœud fait en double, pour que ceux qui s'y amuse ne puisse vous déshabiller d'une seul geste, c'est marrant quand il galère ! Et le shorty qui va avec. Des bas, des petites bottines et vous remettez les fameuses lunettes d'inventeur que vous portiez à votre réveil ici, sur vos cheveux maintenant vert. Dans un sac, vous jetez les quelques plans, dessins et la maquette miniature qui se trouvent sur le bureau où vous étiez endormie. Vous tapotez aussi l'oreiller pour lui redonner un peu forme, vous avez sûrement du travailler tard la nuit dernière, sans doute comme toutes les nuits, ce bureau semble vous faire office de lit. D'ailleurs en parlant de celui-ci, vous avez fini par découvrir qu'il croulait non loin du placard, sous environs une tonne de papiers et bidules en tout genre que vous avez du bidouiller. Au vu des plans qui tapisse en ce moment votre chambre, on pourra facilement deviner que vous travailler sur un projet d'ailes mécaniques pouvant permettre à certaines personnes de voler. D'aller dans les nuages quoi... Il va vous falloir inventer un autre mot pour le remplacer ce fameux mot interdit. Et ce, avant qu'une personne ai l'idée de dire une phrase du genre « Ho, regarde le petit nuage qui nage nuageusement dans ce beau ciel nuageux ! »

Entre votre décolleté et vos cheveux flamboyant, il semble que vous faites sensation dans la rue, bien sur la gente masculine adhère particulièrement au décolleté plongeant que vous avez choisit par pure hasard un peu plus tôt. Malgré les regards, vous avancez de bonne humeur vers le centre de recherche, au vue de tous les plans qui décoraient vos murs, vous avez songé que vous deviez être une sorte d'inventrice farfelue, vous vous y rendez donc pour voir si vous avez juste ou pas. Votre travail doit être là bas, et votre avenir par la même occasion ! Sur la route, vous croisez deux jeunes demoiselles stoppées devant cette même pancarte indiquant ce fameux mot dont la prononciation est désormais interdite. L'une d'elle pleure à genoux devant cette pancarte, quand à la deuxième, ce qui intrigue surtout, ceux sont ces drôles de petites oreilles animales. Vous vous arrêtez non loin et les observez quelques instants. Coton céleste ?! Tient c'est intéressant comme idée. Vous vous approchez et vous aidez la jeune fille accroupis à se relever « ce n'est rien ça, mais si vous voulez en parler je crois que juste devant l'affiche ce n'est pas une très bonne idée, venez marcher avec moi, je travaille au centre de recherches, on va en discuter un peu ! » Vous n'attendez pas forcément de réponse pour les écarter un peu de cette annonce, les gens ne faisaient pas attention à leur petit duo, mais à force de stagner ainsi, cela allait forcément finir par attirer l'attention des gardes, et ça n'aurait pas été rien. Vous regardez passer un petit groupe de gardes, épées à la ceinture, l'air sérieux « ici les murs semblent avoir des oreilles... »

Vous ne bloquez maintenant plus le chemin, et lorsque vous songez enfin vous présenter, l'idée de qui vous êtes vous revient. C'est vrai ça, vous avez une idée de votre lieux de travail et de ce que vous y faite, mais vous n'avez trouvé nulle trace de qui vous êtes, nom prénom, vous ne savez pas ! Impossible donc de vous présenter. Tant pis, autant passer à autre chose, vous ferez l’impolie qui ne se présente pas, et vous passez directement au sujet qui vous intéresse. « Quel est donc le problème avec ce mot interdit ? » Vous passez votre regard de l'une à l'autre, toute deux semblent jeunes, vous ne sauriez trop dire si elles ont 18 ou 20 ans, mais ce ne dois pas être très loin de ces eaux là. Et vous vous arrêtez sur la petite jeunette aux drôle d'oreilles « c'était quoi déjà ton idée de coton ? C'était pas mal ça ! Tu me permets de l'utiliser ? » Vous l'observez, très sérieuse, vous attendez sa réponse avec une grande impatience, il semblerait que vous ayez beaucoup de mal à tenir en place et ne rien faire, seriez vous quelqu'un d'hyperactive ? Probablement que oui, jusque là, rien ne peut vous prouver le contraire. Vous êtes donc une inventrice débordant d'énergie, travaillant tard la nuit, cachant ses fenêtres pour une raison qui vous échappe encore, et qui travaille au centre de recherche pour le compte de la Reine qui interdit des mots comme ça lui chante ! Bonne chance !

Il est maintenant trop tard pour faire marche arrière, vous êtes engagée avec ces deux demoiselles dans une discutions qui risque de probablement mal se terminer. Mais tant pis, cela est fait et désormais il est impossible de revenir en arrière, à moins que … Il semblerait que vous ayez un esprit qui ne perd jamais une occasion de trouver des plans farfelus à mettre au point, pour créer toutes sortes de choses, d'objets, ces étrangetés qui font avancer le monde. Ou pas ! Cela semble être le but de votre vie, et vous penser déjà à ce que pourrait être l'avenir d'une machine permettant de remonter le temps. Est-ce possible à réaliser ? Et pourquoi pas après tout, qu'est-ce que ça vous coûte de tenter l'expérience. Vous sortez un petit carnet sur lequel sont notés plein d'idées, accompagnées de nombreux schémas. Tout semble très brouillon, n'importe n'y comprendrait rien, et pourtant, vous êtes tout a fait à l'aise pour décrypter ces hiéroglyphes. Vous saisissez le crayon de papier qui l'accompagne, et commencez à noter le projet futur d'un concept de machine qui serait alors révolutionnaire. L'écriture est la même, c'est donc bien de votre main que sorte toutes ces illuminations. Il faudra vous y pencher plus sérieusement plus tard pour décrire tout cela, afin de départager toutes les réflexions de ce carnet brouillon. Et très vite fini de noter, vous refermez le carnet sans attendre que l'on vous pose des questions et le ranger en observant attentivement les yeux qui pourraient vous espionner. Les gens passent et repassent, vous regardent parfois, vous saluent d'un geste simple de la tête, ou vont jusqu'à soulever leurs chapeaux pour les hommes. Certaines belles femmes rigoles en vous regardant, et vous n'aimez pas cela. Une mèche de vos cheveux verts devant les yeux vous rappelle que vous avez un style tout a fait particulier. Souvent habillées de belles toilettes, il est vrai que votre petit groupe anticonformiste semble se détacher des  ''normalités''. Et pour dire vrai, entre une fille effondrée au sol et pleurant, une autre demoiselle en kimono agitant de vraies oreilles d'une espèce de félin qui vous semble pour le moment inconnu, et vous même au look tout a fait unique, équilibré entre le sexy et la folie, toutes trois en discutions, il semblerait presque normal que l'on vous classe dans une case, comme celle des trois folles de la rue.

Passé toutes ces réflexions fuguasses, vous revenez au principal, vos nouvelles camarades de jeux. Nous allons dire cela ainsi, car la vie est tel un jeu, il faut continuer la partie jour après jour si nous ne voulons pas la perdre. L'un d'elle vous observe avec attention, il semblerais qu'elle vous reconnaisse, cette expression qu'elle arbore vous laisse croire qu'elle vous a déjà vu dans un quelconque endroit. Gênée, ce n'est pas du tout votre cas. Vous commencez par explorer vos souvenirs et « -Je ne veux pas dire mais les nuages  ont des noms, stratus, arcus, cumulonimbus, nimbus, lenticularis et tant d'autres qui ont des causes diverses et variés, qui sont plus ou moins dangereux. Ce n'est pas parce que tu es du centre de recherche que tu as le monopole de la recherche ou de l'invention. Et surtout pas en météorologie ! » Vous ouvrez grands les yeux, alors à celle-là, vous ne vous attendiez pas. C'est à la limite si vous ne venez pas de subir une agression verbal, comme si chacun des noms de nuages sortait de sa bouche comme étant une insulte envers votre personne. Et de tout cela, vous en retenez moins que la moitié, tant de noms si étrangers à votre oreille, pourquoi tant de haine pour un simple mot interdit ? Guerre enchantée par cette expérience, vous préférez ne point porter trop d'attention à son petit badge. Vous lisez rapidement, Ilm et qu'elle est météorologue, mais ça, vous l'auriez deviné facilement car finalement, il semblerait que vous soyez loin d'être bête. Ouais, et alors ? Vous portez aussi ce badge qui dit que vous venez du centre de recherche, il est juste là quelque part. La petite demoiselle semble rougir et honteuse de ses mots, mais à la fois fière, elle se confond en quelques excuses et remerciements sur lesquels vous n'attardez point votre attention. Et elle fini par se présenter. Ce qu'elle vient un peu de faire déjà en vous pointant sous le nez, son badge de météorologiste. La deuxième aux drôles d'oreilles a à peine, elle aussi le temps de se présenter sous le nom d'Os, qu'un énorme raffut se dirige vers vous.

Du fer, sans conteste, c'est la garde royal qui arrive. Votre cerveau fuse, que viennent-ils chercher par ici ? Un drôle de sentiment vous laisse penser que c'est pour vous, et alors tout le monde vous regarde, cette fois, ce n'est pas qu'une impression, bon sent, vous avez envie de gueuler à tous ces gens de s'occuper de leurs affaires. Mais le bonhomme qui se tient en face de vous, beaucoup plus grand, une montagne de muscles et surtout l'armure de la garde royale vous en dissuade. « -Vous. Qui parmi vous a prononcé le mot interdit ? Si personne ne se dénonce, vous serez tous enfermés. » Rien de cela ne semble sentir très bon pour votre avenir proche. Le mot interdit, c'est bien le mot nuage n'est-ce pas ? Vous réfléchissez et … Voilà que vous revient le début du fort monologue de la petite miss météo. Elle a prononcé ce mot interdit. La gentille Ilm sortit d'elle-même n'a même pas du faire attention qu'elle-même le prononçait. Par ici, tout de suite, ça sent le moisi pourri pour votre petit groupe. Car il est hors de question que vous balanciez la demoiselle, mais il est hors de question que l'on vous enferme dans un cachot sombre et humide pour y moisir sans raison. Il faut faire bouillir les neurones, trouver l'idée du moment qui vous sortira de ce mauvais pas. Inventer une porte de sortie n'est-ce pas dans vos cordes ? Vous faites partis des inventeurs du centre de recherche, catégorie ''inventions et technologies'' il est temps de vous mettre en pratique. Le chef barbue à la voix roque à parlé, il attend sa réponse. Et c'est la miss en kimono qui se lance la première. « -Personne n'a parlé de nu... Coton volant ici ! On cherchait juste une façon de le remplacer justement ce mot interdit mais ce n'est pas facile ! C'est vrai n'est-ce pas ? Et puis comment pouvez-vous en être sur ? »

Votre soupire en dit long. Rester plus longtemps et risquer de se faire enfermer avec ces deux miss ? Ou partir et risquer de laisser penser que vous prenez alors la fuite ? Le chef de la brigade spéciale vous jugerait par automatisme sûrement coupable, et vous serez enfermée aussi. Mais qu'elle belle bande d'idiotes ! Pour l'instant, quoi qu'il se passe, vous voyez la case prison comme étape finale à vos plans, tous aussi foireux les uns que les autres. Et plutôt que de torturer votre esprit à trouver LA solution qui vous sortira de ce très mauvais pas, et si vous vous posiez LES bonnes questions ! « Mais qui donc a osé prononcer un mot si vilain, tellement vilain qu'il en devient interdit ? Sir, puis-je me permettre une très simple question, tous les autres noms de cette chose, comptent-ils comme étant le mot interdit ? » Ce n'est pas tant sa réponse qui changera quelque chose à la situation, mais la loi en elle-même comme elle a été prononcée. Si il vous annonce que chacun des noms différents que peut bien porter ces petits morceaux de coton volant, alors cela aura été mal indiqué sur les pancartes qui placardent la ville depuis peu. Tout pourrait alors bien se finir pour vous. C'est sa réflexion qui déterminera l'issu de cette drôle de situation dans laquelle vous êtes fourrée jusqu'au cou, tel des sables mouvants, et ce n'est pas proche de la crise de fou rire. Quoi que ? Et quoi de mieux pour gêner le chef de la garde dans ses cogitations spirituelles qu'un peu de distraction venant d'une femme. Semblant très sérieux dans son travail, ce n'est pas lui votre cible, mais plutôt le petit jeune, bien que pas si jeune, une barbiche un peu plus grande que son chef. Avancée, proche du garde, vous enroulez votre doigt autour de cette barbe. « Ho, comme c'est soyeux, étonnant ! Vous utilisez un savon en particulier pour la rendre si douce ? » Le monde vous observe, telle une folle se donnant en spectacle dans la rue. Ce n'est pas là, un cirque de monstres, mais cela semble tout autant fasciner le monde, plus personne ne bouge, certains même semblent retenir leurs respirations. Un petit rire alors vous échappe. Et si vous plaider la folie, on vous coupera la tête ? Votre esprit est fou, la foule doit possiblement se dire que vous avez besoin de soin, mais vous aimez ce que vous êtes ! Vous arborez un grand sourire narquois.