Faites vous la guerre pour me faire la cour, maintenant battez-vous. Soyez gangster, soyez voyou. Sortez les dollars et les bijoux, mettez vous à genoux.

Esther est le genre de demoiselle qui a grandit plus vite que prévu. Une aura et une présence assez incroyable l'ont vite placée sous les projecteurs. En primaire, elle était la petite peste qui réunissait autour d'elle toutes les gamins de la cour de récré, imposant sa loi et son dictat à la petite assemblée. Elle avait cette façon bien à elle d'obtenir ce qu'elle voulait. A huit déjà ans, on aurait dit qu'elle en avait quinze, à faire la moue a ses professeurs quand ils réprimaient ses côtés rebelles. Des parents peu présents, présents que pour lui crier dessus avant de repartir. La sixième fut le début de sa poussée impatiente. La cigarette, le maquillage noir, des sourires en coin. Ce genre de pré-ado qu'on regarde dans le métro en roulant des yeux. Mais elle, elle n'en avait rien à faire, déjà bien au-dessus de la foule. Blasée, insolente, taquine. Et elle grandit toujours sur le même schéma. Sa virginité n'avait pas grande valeur a ses yeux, elle l'a perdu en même temps que son innocente. C'était amusant d’impressionner les autres avec des joints et un peu d'alcool. Et si certains la fuyaient comme la peste, la plupart venait lui faire les yeux doux, quémander un peu d'attention, un peu de respect de la part de la reine du collège, puis du lycée.

J'ai tellement besoin d'amour, de tes bras, de ta voix de velours.
Et puis. Elle est sortie du lycée. Elle est arrivée dans un terrain bien plus vaste. La faculté. Pas d'emprise, pas d'influence. Trop de gens pour réellement faire impression. Elle avait déjà, depuis quelque temps, quitté son maquillage trop sombre, l'avait remplacé par un trait plus léger, tout aussi profond. Des yeux de chattes, des vêtements simples, près du corps, de la lingerie fine. Toujours, elle réussissait à se mettre en valeur. La communication est son domaine de prédilection, elle pourrait vendre n'importe quoi à n'importe qui, ou presque. En tout cas, elle réussissait toujours à s'entourer de pimbeches plus belles les unes que les autres, à faire la fête sans arrêt, et à séduire tout ce qui bouge. Elle c'est cependant calmée sur l'alcool, la drogue, ce genre de chose, elle mène une vie plus rangée, plus saine aussi. Mais il y a toujours ce petit creux en elle. Ce qu'elle aime plus que tout, c'est se sentir désirée. Se sentir aimée. Elle aligne les conquêtes sans y penser, se fait louve pour trouver l'amant idéal. Et quand elle le trouve, elle se laisse aller l'espace d'un instant, trouvant un réconfort dans ses bras, dans ses draps. Et puis la vie reprend son cours.