En ce moment, Anicée, c'était pas la panacée. Il pouvait se souvenir de quoi, ces dernier temps ? D'un tabassage dans les règles de l'art, d'une journée comateuse chez la jolie Claire qui n'avait fait qu'ouvrir un peu plus de jeune et fraîche plaie morale, la promesse d'un bal déguisés organisé par la ville de Paris aux bras de la Jolie Claire… mais erreur de casting, il l'avait passée avec un homme plutôt barbu, très chevalier, et pas Claire du tout. Comment elle s'était finie cette journée, déjà ? Sais plus. Pas avec Claire. Sûr. Grogne. Zut. Flûte.

Puis il y avait eut des banalités diverses, aussi. Des journées à éviter Juliette pour qu'elle ne s'inquiète pas inutilement ou que, parce qu'ils habitaient ensemble, elle se sente obligée de quoi que ce soit. Pas plus qu'Anicée ne voulait devoir quoi que ce soit à Juliette, à bien y penser. La reprise du taff, les clients des soirs, les petites déprimes à ne plus se sentir aussi bien que ça à servir des boissons à longueur de journée. Ha ha. Bah, c'était fatiguant, tout ça. Alors aujourd'hui, il s'était dit qu'il avait le droit à sombrer de nouveau dans ses vieux vices : l’asociabilité la plus totale, se faire une journée entière à jouer à des jeux, rester limite en caleçon dans sa chambre (sous réserve de ne pas sortir, même en cas de petite faim) et ne rien faire. Voilà. Merde. Redevenir un ours.
Un ours en colocation. C'était pas évident, pensa-t-il à ce moment. Il ne se sentait plus tant chez lui, finalement, à devoir faire attention à que tout soit bien rangé, nettoyé… Non pas qu'il ne s'entendait pas avec sa rouquine de colocataire En fait, il s'entendait-rien-du-tout : leur rapport étaient plus proche du néant que du quelque chose. Nouveau soupir, nouvelle déprime. Et la chaleur qui arrivait n'aidait pas le blond à redevenir jovial. Alors, quand il allume son pc, voit un mail inconnu qui datait du début de la semaine que, par on ne sait quel raison, il se décide à lire…

… ça a fait une espèce de micro-explosion dans sa tête. Boom. Avec un petit champignon de fumée.

Pleins de questions se sont alors venue faire du camping dans la matière grise. Sur l'expéditeur possible, sur les moyens trouvé, sur... Mais tout fut juste balayé par le souffle de cette même explosion crânienne. D'un bond, Anicée se lève, attrape des vêtements et traverse, rageur, son appartement pour prendre une douche. Même sa journée ours, on lui enlève. Parce que le type lui a donné rendez-vous pile aujourd'hui, qu'il est de repos. Ça aussi, même si c'est du hasard, Anicée se décide qu'il lui fera sentir sa mauvaise foi humeur, à ce p'tit rigolo. Qui écrit... très bizarrement. Très trèèèès bizarrement. À bien y réfléchir, est-ce que le blond a vraiment tout compris ? Pas sûr. Pas envie d'y réfléchir non plus. Propre, cheveux attaché en arrière à la va-vite, habillé d'un pantalon beige, une chemisette blanche et un veston défait, il note l'adresse sur sa main et s'élance, aussi vite que le peu ses jambes et les transports en commun vers le lieu de rendez-vous. Dommage qu'à l'heure de sortie des bureaux, ils soient si communs, ces transports. Un trop plein de gens qui le fera souvent sortir et emprunter le bus suivant.

Tout ça pour dire... ?
Qu'Anicée est bien en retard. Une bonne demi-heure qu'en temps normal, il se serait écroulé d'excuse dans l'espoir de se voir pardonner. Pourtant, là, il arrive juste, se plante devant la table décrite et dévisage un instant le rouquin. Il l'aurait imaginé plus… moins… mais ça l'arrange ! Sans doute. À avoir foncé ainsi, il s'est vaguement demandé, Anicée, si le type serait seul. Ou à plusieurs. S'il avait loupé l'offre dans le journal « Slt G Sui Anicé & j'm kon me tape. » dont il serait l'heureux bénéficiaire à cause de qui-pro-quo à la con. Ou si, ou si…

Ou si c'était bien le bon type ? Pourquoi pas un canulars stupide, une farce idiote ou bien… ?

Alors, son air enragé/essoufflé, il le troque contre une allure stable, quoi qu'un peu grognon. Son envie de hurler, il la remplace par une voix lente et calme. Son besoin de tout insulter, il le remplace par une politesse.

« Pardon de vous déranger et de cette demande bizarre, mais… ça vous dit quelque chose, une histoire de mail et rendez-vous à cette table ? »

Des petits oiseaux dans la voix. Il paraît bien, ça fait illusion. Pas sûr que ça dur longtemps.

Spoiler:

Dans ce message, trois petits oiseaux vocaux sont mort.

Car c'est bien lui, l'auteur du message. Anicée aurait pu supposer, sinon, que ce type soit un représentant quelconque, mais le barman ne se donnait pas assez d'importance pour bénéficier d'un intermédiaire. C'était donc l'écrivain mystère. Et sitôt pensé, finit les politesses, finit la voix quasi-chantante, mort aux petits oiseaux. Anicée reste droit, bras croisés et lorgne le type d'un regard aussi froid et mauvais qu'il peut. Ce type ne lui inspire pas confiance. Pour plein de raison. C'est sans doute pour ça qu'il ne pense pas un instant à une corrélation entre cheveux roux de Juliette et cheveux roux du type. Le blond est tout encroûté de colère et de désappointement pour clairement réfléchir. Alors, l'invitation assise, il l'envoie dans les roses d'un bon coup de pied.

« Pas la peine, je pars. » La remarque sur le retard, il serre les dents et siffle :« J'aurais surtout du être incroyablement pas là. »

C'est vrai, ça, pourquoi il est venu, au juste ? Un coup de chaud, dont son instinct de conservation le protège admirablement bien, d'habitude. Cette manie qu'il a de fuir les ennuis. Là, maintenant que sa tête s'est calmée deux secondes quand, dans un élan de bonté, il a souhaité ne pas sauter à la gorge d'un inconnu, ça laissé la porte ouverte à une toute autre idée... blague, canulars ou vrai mail : il n'aurait juste du pas venir. C'était con de se déplacer à cause d'un mail. Il pense presque à une arnaque, comme on en voit tant par mail. Combien de pigeon vont tomber dedans ? Nan, il y avait quand même des informations personnelles, choses que les arnaques ne font habituellement pas. Trop de zèle… Tant que ça ? Le type demande l'âge, chose à laquelle Anicée ne consent pas à donner de réponse du tout, sa bouche se pinçant d'un scepticisme quasiment tranchant. Et vraiment pas dissimulé.

L'autre pose des questions, sur Juliette d’abord, lâchant un jugement que tout à sa mauvaise foi, Anicée se décide de ne pas partager. Non, en cet instant, il refuse de la trouver très belle. Ou même si elle est belle, ça ne l’intéresse pas. Il préfère les Jolies. Comme la Jolie Claire. Plus, la rouquine a ce petit quelque chose dans le caractère qui met le blond profondément mal à l'aise, lui faussant tout jugement. Alors non, pas très belle. Alors non, il ne répondra pas, ni ne partagera d'information. Encore moins sur sa vie sentimentale -et désertique- que sur sa colocataire.

Puis il y a cette dernière déclaration. Une qui fait ouvrir rond les yeux à Anicée tandis qu'une petite idée germe en lui.

« Hum. »

Il cherche dans ses poches, sorts son téléphone et le pointe sur l'inconnu. Un flash lumineux en sorts accompagné d'un bruit de photo prise. Là, le blond baisse son arme et articule, d'une voix froide mais calme.

« Ok, on en est là. Je sais pas qui t'es, je sais pas comment tu as eut mes informations personnelles, mais ça ne me plaît certainement pas.
Je sais pas si c'est un nouveau mode opératoire des stalker dans ton genre de toucher leur victime par un autre biais, mais tu peux te brosser avec un cactus plutôt que d'imaginer que je te lâcherai la moindre information.

Ce soir, je montre cette photo à ma coloc et si j'entends la moindre histoire, j'mets une main courante sur ta gueule, compris ? »

S'il avait su… Quand il avait dit Oui à Juliette, il avait pensé que ça lui amènerait une pièce en moins, un loyer en moins, les parties commune en moins… il n'avait pas prévu le tant d'intimité qu'il perdrait. Il n'avait pas non plus prévu la venu d'un pervers dans sa vie. Colocation de merde, il aurait du juste partir en banlieux et voilà.
Là, il aurait pu shooter les petits oiseaux littéralement.

Là, Anicée est assit, face au type, sa conso gratuite devant les yeux.

Il en a fait une tête quand l'autre lui a répondu. En premier, il a froncé les sourcils, à les faire s'unir pour le meilleur et pour le pire. Surtout pour le pire. Puis séparé par un barman-arbitre, et par quelque peu calmé à se dire qu'il n'aimerait pas pareil boxon dans son antre, il a tenté de voir moins rouge, inspirer, expirer lentement. Puis l'autre a dit un truc. Il l'a insulté, oui, encore, mais il a dit un autre truc. Soeur. Dans un premier temps, ça lui a fait danser un tango avec les sourcils, lui a coupé le sifflé. Ah ? AH ! La Rousseur de la chevelure lui a alors sauté aux yeux, comme une flèche tirée par le Robin des Bois de l'évidence. Les pièces du Puzzle se sont mises en place, quelques idées se sont frayées un chemin dans son crâne et s'il ne comprenait pas encore tout, Anicée arrivait tout de même à y voir un peu plus clair, dans cette drôle de situation. Il pourrait même avoir un élan d'empathie pour le type -sympathie, même- connaissant cette situation de grand frère parfois un peu débile.

Mais ça, c'était sans oublier qu'il s'était plusieurs fois fait insulter et que merde, ces derniers temps lui avait usés les nerfs. Alors, quand l'autre s'excuse, Anicée plisse les yeux et avec une certaine mesquinerie, il chuchote, sec, tapant le doigts contre la table.

« Quand on reparlera de ma connerie ou idiotie, est-ce qu'on pourra repasser vite fait sur le rendez-vous anonyme donné dans un mail aussi clair que du pâté en croûte ? J'aimerai aussi avoir vos avis dessus, grand frère. Amémerde, vous auriez commencé par là… !»

Anicée ferme la bouche, tête levée d'exaspération et paume de main tournée vers le plafond. Il s'agace encore. De nouveau. Zut. Ça suffit maintenant. Il soupire, lâche ses membres et s'affale sur son siège pour de bon, grommelant, grognant et soupirant encore. Comme un instant d'introspection éclair. Puis il se redresse, retrouve une posture d'humain civilisé. Son visage se fait moins fermé, plus calme. Tout au plus un bourru un peu navré qui sait pas trop par où commencer.

« Désolé aussi. L'année 2015 est pourrie… mais vous avez pas à en faire les frais, vous n'y être pour rien. » Réflexion. « Presque rien. Allez, ça donne des consos, au moins. » Il boit un coup. La moitié. Tend l'autre au rouquin. « On l'a mérité à deux, celle là, on va dire. »

Soupir. Il aimerait bien passer à autre chose. Il se sent con à avoir imaginé des trucs tordus. Il critique le mail, mais au fond, n'est-il pas le premier idiot à s'emporter pour ça ? N'aurait-il pas du... Non, non, égalité, la connerie est partagée. Mais ça ne fait pas avancer l'histoire, ça. Alors, Anicée cherche. Il jette un coup d'oeil au roux, pose sa tête dans une paume de main et distraitement, comme un pardon plus sincère encore que le premier, commence laconiquement.

« 36 ans. Célibataire. Barman de moins en moins capable de payer le loyer. Et j'ai déjà ma relation à sens unique compliquée sans vouloir m'en mettre une deuxième à dos. Je suis pas si maso que ça. Puis envie de recevoir un deuxième mail. »

Il tente un léger sourire espiègle. Aller, aller. On tourne la page ?

« Eeeet... grand frère de Juliette et... Coraline ? »

Spoiler:

La page se tourne. Finit l'orage, place à un temps clément quoi qu'encore un peu grisonnant.

Anicée se détend aussi. Lui qui était toujours tendu sur sa chaise, légèrement agité comme si cette dernière chauffait doucement à blanc, sent les nœuds de son ventre se défaire graduellement. L'autre semble accepter la trêve pour le plus grand plaisir du blondinet qui trouve l'année 2015 déjà assez pourrie sans en plus se faire un ennemis mortel. Némésis frère de sa colocataire, en plus. Ah ! Ç'aurait été vraiment le bouquet.
Il se demande encore comment le rouquin a eut son adresse mail, si Juliette le lui aurait donné et si c'est la seule information qui aurait glissé hors de la bouche de la rouquine. Si ce n'est pas le cas, c'est flippant, Anicée se dit qu'il faudra quand même qu'il rencontre sa colocataire pour lui parler de ''respect de la vie privée'' et ''on évite de balancer toute les infos de son colocataire à quelqu'un, autant frère et de confiance soit-il''. Sinon, peut-être que Juliette n'y est pour rien. Dans ce cas, c'est encore plus flippant. Mais avant de rejeter une allumette dans la poudre fraîche de cette rencontre, autant y aller doucement et graduellement. Au final, il ne connaît toujours pas le prénom du type.

Type qu'Anicée prend un peu mieux le temps de regarder, cherchant un quelconque lien de ressemblance avec la famille qu'il va finir par connaître entière, au train où ça va. Il se demande vaguement si toute personne se mettant en colocation finit par connaître la famille du futur résident. Quoi qu'à la réflexion, son frère et sa sœur à lui ne sont pas encore passé, si ? Qu'importe, il retourne à l'observation du roux. Mais pas forcément physionomiste, le blond abandonne vite, notant au passage le changement total d'expression quand le nom de Coraline est amené. Il a l'air plus doux, il est bien mieux comme ça. Douce Coraline, soit la muse de paix de cette rencontre !

« Oui, j'ai rencontré Coraline. Elle est venue chez moi pour aussi vérifier si j'étais convenable pour Juliette. Un trait de famille, je suppose. » Restait à savoir si bientôt, les parents s'y mettraient aussi. « J'imagine que vous pourrez lui demander un rapport quant à l'inspection de mon appartement. Huuum… et j'imagine qu'elle ne vous a pas mit au courant car on a bidouillé une excuse ; comme quoi elle était venue voir une amie à elle. Elle avait peur que ses parents s'inquiètent qu'elle fut seule avec un vieux. Elle est gentille, je ne lui souhaite pas d'ennui, ni trahir sa confiance. »

Il se demande si c'était adulte, de cacher la venue de la demoiselle chez lui. Ou s'il aurait du avertir les parents ''tenez un peu votre gamine, voyons !''. Et une question lui revient, une question qui lui fait tordre sa bouche un instant, très hésitant à lui demander.

« Elle a quel âge, Coraline ? » Ah, ah, c'est pas forcément poli. HA HA. Pas forcément prudent ! « Heu. Je-je suis pas intéressé non plus par Coraline, vraiment, je suis pas pédophile ! Je sais que tous doivent dire ça, mais c'est vrai ici !
C'est juste que. Il s'avère que la dernière fois, elle m'en a parlé et m'a dit un truc un peu dur à croire. Mais ça m'a perturbé un peu, je ne comprends pas pourquoi elle aurait autant menti. D'habitude, on dit  ''j'ai 11 ans'' pour cacher qu'on en a 9. On dit pas… je sais plus...23 ou 24… ? »

Puis là, Anicée, il se sent obligé de jouer de plus en plus patte blanche. Car pour une rencontre avec quelqu'un qui le soupçonnait de trucs -qui échappe un peu au blondie, mais bon-, il se trouve bien soupçonneux. Lui se méfierait de lui même en tout cas. L’interrogatoire reprend, avec la lampe blanche de la culpabilité tournée droit contre son visage.

« Juliette et moi, on discute très très peu, en fait. On n'a pas les mêmes horaires du tout, je dors quand elle est là, je vis quand elle se repose ou est en cours. Et elle a sa chambre, j'ai la mienne, interdiction de fouiller la demeure de l'autre. Tout ce que je peux dire, au final, c'est qu'elle fait bien ses tâches. Elle est… hum. Gentille sinon. Je ne peux guère en dire plus, en fait.
Quant au bar, c'est dans le 5ème. Pas sûr que vous connaissiez, c'est un p'tit truc. » Pourtant, tout à ses aveux, il donne le nom*, au cas où. L'adresse*. Un regard insistant, il déballera même ses horaires. À la fin, le blond soupir et lance un regard un roux.

« Eeeet j'peux avoir votre prénom, en contrepartie ? »


* on le sent que j'ai pas envie de chercher un bar et une adresse ? 8D

Spoiler:

Là, le patron du café doit rien y comprendre. Il y avait… quoi ? Deux minutes tout au plus ? Disons trois ; il y avait deux agités qui s’engueulaient en se disant des trucs bizarres et qui manquaient de sens quand on avait pas toute les pièces du puzzle. Ça avait été étrange de ne pas directement les séparer, d'ailleurs et d'offrir une consommation à l'arrivant qui au fond, était celui qui avait amené l'agitation et non au tranquille qui avait poireauté là, sans faire d'histoire, pendant trente minutes. Ça aurait pu attiser la haine et la jalousie.
Et après quoi ? Après, il avait presque vu ce qui pourrait s’apparenter à un flirt de lycéenne ; avec les regards fuyants, les paroles déguisées, les excuses à demi-mots après les maladresses des deux partis. Le coup du shojo classique du verre échangés et du baiser indirect. Il avait regardé, un sourcils vaguement haussé en se demandant lequel allait déclarer sa flamme à l'autre en premier.
Puis là, nouvelle évolution ! Les deux se serraient la main comme le font deux personnes qui se saluent pour la première fois.

C'est deux malades et voilà. Il enverra quelqu'un d'autre encaisser, très peu pour lui, merci !

Anicée, lui, apprécie l'évolution de la relation. En serrant la mains, il admet que la poudre houleuse de leur rencontre se retrouve balayé d'un revers de vent et qu'ils peuvent à présent parler sans trop de détour. Ou presque. Il semble qu'il y en ai un qui s'amuse encore de la situation à ajouter un peu de sel dans la seule plaies encore vive. Anicée sourit, serrant les dents. Plus, le rou… Jean, donc, semble décider à jouer franc jeu et précise même des éléments sur Coraline. Le blond écoute, hoche la tête et essaye d'assimiler les informations. Elle a vraiment l'âge annoncé. Ah, ça. Soit les deux de concerts se foutent de sa gueule, soit…
Aller, la hache de guerre est enterrée, se souvient Anicée. Quitte à passer pour un couillon, autant avoir le bon rôle à se dire qu'il l'aura à trop faire confiance. Puis… Soit Jean est le meilleur menteur du monde, soit il a vraiment eut l'air mal à en parler.
Anicée tapote les doigts les uns contre les autres.

« Elle a été très cool, quand elle est venue. On a joué à Mario Party, et j'ai passé un chouette moment, il me semble qu'elle aussi. Quand vous la recroiserez, car je présume que vous allez tout deux parler de vos rencontre respectives pour synchroniser les avis, glissez lui qu'elle revient faire une partie quand elle veut. »

Il aimerait bien dire plus, que lui, il n'a pas été gêné et qu'aujourd'hui, il s'en fout de savoir qu'elle en a 10 ou plus. Mais il n'est pas à la place de la famille, il a aucune type d'idée de ce que c'est que de vivre avec quelqu'un qui aurait ce genre de maladie. Alors, dire juste ''c'est pas grave'' ou ''ah, ça doit être dur à vivre !'' ça sonnerait juste faux. Ainsi, il se retient bien d'émettre le moindre jugement dessus. Ce serait prendre des risques. Pas son genre, ça non.

« Et si vous voulez venir avec elle, il n'y a pas de problème. On pourra aussi inviter Juliette, même si je ne sais pas si elle sera enchantée de jouer à Mario Party. Mais c'est plus drôle à plusieurs.
Je présume que vous connaissez déjà aussi bien mon adresse physique que mon adresse mail… Et je peuuuux… avoir un indice sur comment quelque chose d'à peu près privé est tombé dans vos oreilles… ? »

Car ça le perturbe encore quand même un peu, cette histoire. Passer ça, quant la situation sera aussi claire de que de l'eau de sources filtrée, sans doute pourront-ils pour de bon se bourrer la gueule en bon potos de toujours !
Ou pas.