Jour 5.5 - Prend à droite. L'autre droite. (Ecrou/Kaym/Frail)

Sylvain pouvait, à bien des égards, être apparentée à une feuille.

Une jolie feuille étonnante par sa forme, aux idées aussi tortueuses que les nervures et possiblement jolie à condition qu'on aime les couleurs qui passent sur elle. Mais surtout, Sylvain avait de feuille cette capacité à changer de direction de pensée comme s'il était malmené par divers vents automnales qui se le disputaient. En premier venait ce glacial vent du nord, celui qui l'avait dérangé de sa tanière, qui avait faire exploser le monde, qui l'avait traîné ici. Puis un alizé de résolution farouche qui avait mené ses pas à vouloir protéger les plus jeunes et la jeune fille rencontré avant. Qu'importe la reine, qu'importe le monde tant que sa petite bulle était sauve. Mais voilà une nouvelle bourrasque, elle éclate la bulle et balaye d'un souffle brusque la forteresse de feuille qu'il s'était érigé pour se protéger.

Un homme qui chuchote quelque chose, une ombre d'homme qui lui tapote l'épaule, le fait frisonner du point de contact à ses pieds et qui lui fait avoir des yeux ronds comme des pâquerettes. Sylvain n'aime pas ça. Une peur irrationnelle le prend, un instinct qui en un instant lui hurle que ça va mal finir. Petite feuille qui pense à protéger les autres de l'orage, peut-elle résister à la tempête qui vient ? Qu'est-il, du coquelicot ou du chêne ? Il ne sait pas, il ne sait pas ! D'un coup, il s'en sent terrifié. Il reste un instant vide, livide, les dents serrés, les mains accrochées à sa chemise à la tirer, malmener, avant qu'un nouveau vent lui chatouille les joues. Le château s'agite, hurle qu'il faut sauver la reine, qu'elle est cachée, qu'il faut la chercher, vite ! Chercher, chercher, trouver ! Sylvain s'accroche à cette nouvelle, regarde en une direction, en une autre, il agrippe les mains qui lui feront garder pied à cette réalité et lance avec une force étonnante quand on observe et sent la nature de l'homme :

« On va chercher aussi ! »

Une voix qui sort du fond de son estomac, entre ordre ferme et supplication tremblante. Y a-t-il des réponses ? Des objections, des colères ? Sylvain ne sait pas, il n'entend pas, il déglutit à chaque pas, reste sourd au monde qui l'entoure. Panique, panique, se vent là n'est pas tranquille.
Il entends le mot forêt, mais gémit quand cauchemar est ensuite prononcé ; il saisit champignons et se dit que définitivement, c'est là qu'il veut aller. Là, là, là ! Quelle joie se serait de voir des champignons, caresser leurs corolles, s'amuser sous les chapeaux, s'envelopper des dessous mousseux, dessous dentelles, dessous tortueux. Ce sera tellement parfait !

C'aurait été tellement parfait.

Car à vouloir y aller, à canaliser tout son esprit sur les champignons, à s'en mettre des œillères quant à ses compagnons, ne faisant même plus attention si un tel suivait, si une telle était là, il lui semble se réveiller abruptement, cligner des yeux comme au début de cette journée, dans son arbre. Son souffle court s'allonge, son cœur reprend ses battements normaux, ses joues brûlantes le quitte, ses mains qui avaient emprisonné celles des autres lâchent prise. Et une chose est sûre. Soit les Champignons portent vraiment mal leurs nom, soit ils ne sont pas du tout vers le coins au dits champignon.

« On est perdu ? »

Une soudaine vivacité d'esprit lui fait choisir la deuxième solution. Sylvain a traîné des gens dans un lieu qu'il ne connaît pas. Il se tourne vers eux, pour la première fois depuis sa course, ses cheveux verts cachant un peu ses yeux humides.

« Où est-on ? »

Mais est-ce que les autres le savent mieux ? Un labyrinthe, c'est bien fait pour que personne ne puisse vraiment répondre à ce genre de question...

« Kaym. »

Sa voix s'était envolée comme le chant d'un petit oiseau timide en réponse à la prise de parole du plus grand ; Sylvain, c'était joli comme nom. Main serrée sur la sienne, il se sentait la force de faire n'importe quoi. Ou presque. Se sentir entouré lui faisait oublier le danger et les possibles répercutions que pouvaient avoir son comportement ; il ne se disait pas qu'il risquait d'avoir des ennuis, ne pensait plus à l'inquiétude de sa maman, ne s'inquiétait pas des personnes mal intentionnées qui pouvaient avoir l'air aussi douces que des agneaux. Il avait juste l'esprit rempli d'étoiles et de grandes aventures, prêt à en découdre avec les méchants de l'histoire de la pointe de sa petite épée en bois. Comment savoir si ce Sylvain était bel et bien un gentil ou s'il faisait semblant ? Ses doigts légèrement moites cherchèrent un peu de réconfort dans l'étreinte qui les maintenait fermement serrés les uns contre les autres. Il ne voulait pas penser à tout ça. Ce n'était pas la peine, c'était idiot. Ils allaient comprendre pourquoi cette explosion avait eu lieu et voilà tout ; ils deviendraient des héros – pourquoi pas ? Tout était permis du moment que ce soit des rêves et le petit garçon de dix ans, si frêle et minuscule à côté de ses compagnons du moment, en avait plein la tête pour toute une armée.
Puis soudain, les murmures. De là où il est, yeux levés vers le nouvel arrivant, l'enfant ne saisit pas tout ; il fait confiance aux autres pour comprendre les détails que lui n'aurait pas été capable d'intercepter au vol. Il entend parler de la Reine et de réponses, de tourments – tout un tas de choses qui, suppose-t-il, l'air grave et les sourcils froncés, semblent très importantes.
Il n'avait pas envie de rater une miette de ce qui se passe ici, eut-il dû grimper le flanc d'une montagne ou nager à contre-courant dans une rivière ; c'était beaucoup, beaucoup trop grave pour qu'il laisse tomber au beau milieu de tout. Il voulait en être, lui aussi ! Il n'était pas très grand et pas toujours le plus courageux mais, timide ou pas, le garçon avait envie de bien faire. Il tenait à ce qu'on soit fier de lui et c'est avec cette idée fermement ancrée dans sa petite tête blonde qu'il emboîta le pas à Sylvain, ayant décrété depuis un moment de toute façon qu'il irait partout où le jeune homme déciderait d'aller. Il semblait décidé et le mettait quelque peu en confiance ; quant-aux deux autres demoiselles, il ne pouvait qu'espérer qu'elles ne les laisseraient pas tomber comme ça non plus. C'aurait été vraiment dommage. Il fallait se serrer les coudes en cas de crise. Du moins était-ce qu'on lui avait toujours appris. Comme lorsqu'il aidait au restaurant pour soulager un peu les autres.

Seulement voilà ; la vie n'était pas si simple que ça et à l'évidence, ils n'avaient pas pris le chemin escompté. Un peu perdu lui-même, mains ramenées contre sa poitrine, il jeta un coup d’œil alentours avant de reposer ses grands yeux sur le jeune homme. Perdus ? Alors ils n'étaient pas au bon endroit ? Déstabilisé, le garçon serra les lèvres et se mit à mordre consciencieusement l'inférieure avec ses dents. Il ne s'était pas imaginé, naïvement, qu'il puisse y avoir un mauvais chemin ; avait suivi, un peu bêtement certes, sans se poser de questions.
Et maintenant, il se sentait bien idiot. Il aurait dû faire plus attention.

« C'est un labyrinthe ? »

Plutôt question qu'affirmation, parce qu'en vérité il n'était pas bien sûr d'à quoi ressemblait un labyrinthe vu d'autre part que d'en haut sur une carte ou un dessin. Et à priori, ce n'était pas le meilleur endroit où faire une promenade de santé.
Oh que non.

Perdu

Suivre le guide, ou comment se perdre!

jour 5

NUIT

Où sommes nous?

« Explosion. »
Le mot est de nouveau prononcé, et cette fois, pas par vous. Vous la jeune fille aux cheveux verts, à l'allure de bricoleuse, aux lunettes sur la tête, cette fille qui semble un peu dingue mais qui paraît être un petit génie quand il s'agit d'inventer toute sorte de choses. Vous qui avez déjà prononcé ce mot interdit. Non cette fois c'est le deuxième du groupe pourtant les cheveux verts aussi.
« Je pense que les gardes ont mieux à faire que nous mettre en prison pour ça. »
En regardant autour de vous, c'est vrai que les gardes semblent bien trop occupé pour s'en soucier. Et avec la disparition de la Reine, c'est le dernier de leur soucis.
« Je viens avec vous. Je ne connais même pas vos noms ! Moi c'est Sylvain ! Le reste, je n'sais plus. On y va pour de vrai, cette fois. Ensemble, on va protéger nos Princesses ! »
Vous l'écoutez avec attention. Il se nomme Sylvain, mais ça, vous le saviez déjà. Il s'était présenté en sortant de sa cachette lors de votre rencontre. Mais ce qu'il vous fait tiquer c'est qu'il parle de protéger des princesses. Et là, il parle de qui ? Vous haussez un sourcil intrigué. Ce n'est quand même pas à vous qu'il pense, n'est-ce pas ?

Mais alors que vous alliez lui répondre, un homme étrange apparaît. Débarquant de nul part il s'approche du fameux Sylvain, et fait sa petite annonce au groupe. Il chuchote à peine, vous l'entendez presque pas, juste assez pour comprendre que la Reine est toujours en vie, quelque part, qu'elle se cache. Et quel importance ? Pourquoi vous le dire à vous ? N'est-ce pas plutôt aux gardes de s'en occuper ? Mais l'homme s'évapore sans laisser de traces. Et si vous repreniez où vous en étiez ? Vous alliez partir à la recherche de réponses. Sur ces fameuses explosions. Sur le ou les coupables. C'est maintenant presque certain, la Reine était visée ! Sinon, pourquoi aurait-elle prit la fuite ?
« On va chercher aussi ! »
Quoi ? L'homme il vient de dire quoi ? Mais vous ne voulez pas chercher la Reine ! Vous voyez son visage s'éclairer. Vous l'avez perdu. Ce n'est pas grave, vous irez seule de votre côté. Vous n'avez besoin de personne de toute façon. Mais il semble ne pas vous laisser le choix. Il vous attrape et vous entraîne. Ne vous laissant aucune chance pour vous échapper. Le petit garçon connaît le même sort, attrapé aussi, il ne peut que suivre. L'homme qui vous tire n'entend plus rien.
« Mais qu'est-ce qu'il vous prend ? Je ne veux pas retrouver la Reine. Laissez moi partir ! Sylvain, vous m'écoutez ? »

Non, il n'entend rien. Toutes vos supplications ne servent à rien, son esprit est ailleurs. Alors vous décidez de suivre le mouvement, et vous verrez plus tard ce que vous décidez. Il finira bien par s'arrêter à un moment ou à un autre. Le laissant guider vos pas, vous laissez votre esprit vagabonder. Et des images viennent vous hanter. Un vague souvenir revient. Des schémas de partout ! Vous vous voyez écrire, dessiner, plongée dans le travail comme il semble que ce soit une habitude pour vous. Et vous voyez une main passez devant vos yeux. Vous les fermez et les rouvrez pour regarder cette personne qui se tient là devant vous et qui vous appelait. Qui est-il ? « Oh ! Malchance, désolé, je ne t'avais pas vu ! » Vous regardez ce visage que vous venez de nommer Malchance, mais il reste flou et vous perdez les images. Mais qui est ce Malchance que vous semblez bien connaître ? Est-ce lui le garçon de votre premier souvenir ? Celui qui vous demandait de l'aider, et à qui vous avez répondu que vous alliez le sauver ? Votre vie passée est encore un vaste brouillard. Et même si quelques détails vous reviennent, les images n'apportent que d'avantage de questions sans réponses. Pourquoi voulait-il de l'aide ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Et qu'est-ce qui vous relie l'un à l'autre ? Et le voleur ? Voleur de quoi ? Une invention probablement. Mais laquelle ? Et qui est-il ?

« Kaym. »
Hein ? Quoi ? Ce nom vous tire de vos songes. Le petit garçon vient de se présenter. Ha, mais vous vous êtes arrêtée. Mais où Sylvain vous a-t-il emmené ? Vous ne connaissez pas l'endroit, où en tout cas, vous ne vous en souvenez pas.
« On est perdu ? Où est-on ? »
Vous regardez l'homme qui porte des feuilles dans les cheveux en vous demandant si il est bien sérieux en posant ses questions. N'était-ce pas lui qui vous guidait, l'air sur du chemin ? Comment avez vous put en arriver là ?
« C'est un labyrinthe ? »
Vous regardez autour de vous. Les murs sont hauts, les pierres sont grandes. Mais en regardant le ciel, ce n'est pas un plafond que vous pouvez observer, mais bien les étoiles. Il fait déjà nuit ! Vous soupirez et vous regardez le groupe qu'est le votre. Il est trop tard de toute façon pour faire marche arrière, et maintenant que vous êtes tous perdu au milieu de ce labyrinthe, rien ne sert de s'énerver contre l'homme de la nature. Vous le regardez. Vous n'allez pas crier !
« Monsieur Sylvain, êtes-vous complètement idiot ? Espère ce champignon moisi ! On est tous perdu maintenant ! »

Il vous faut réfléchir à une solution pour vous sortir d'ici. Vous regardez votre ceinture, vos outils. Et puis autour de vous. Malheureusement, il n'y a pas grand chose qui puisse vous servir pour fabriquer une machine pouvant vous aider à vous sortir de là. À part des cailloux ou cette espèce de plante grimpante le long des murs, vous ne trouvez rien de bien intéressant. Il va être compliqué de se sortir de là. Vous regardez le monsieur qui vous a conduit ici du coin de l'oeil. Un mauvais œil !
« Ecrou. »
Vous venez de lui donner votre nom. Est-ce vraiment une bonne idée ? Pourquoi pas, ils ne semblent pas méchants tous. Le grand homme doit juste être un peu simple d'esprit. Continuant de l'observer, vous vous posez nombreuses questions sur qui il est en réalité. Et si il jouait un rôle et qu'il vous avait mener là pour vous guider tout droit dans un piège ? Il serait alors vraiment bon acteur. Et même si vous le pensez gentil, dans le fond vous gardez cette idée et cette méfiance. Comment lui faire entièrement confiance ?
« Et je ne suis pas une princesse ! »

Tout va-t-il au plus mal ?

Ils sont perdus, dans un labyrinthe, le petit garçon – Kaym- panique, la jeune fille – Ecrou-, le mitraille du regard et Sylvain, lui, il n'est pas assez imbécile pour ne pas comprendre qu'il est le fautif de la détresse du groupe. De quoi lui donner envie d'oublier. S'il a oublié une vie entière, il doit bien être capable d'oublier, une journée, non ? De quoi lui donner envie de retourner dans son arbre, en ermite, et ne plus se mêler d'une histoire qui ne le concerne pas, non ? De quoi, même, enfoncer encore le clou de cette vilaine journée à culpabiliser, se fustiger encore plus et devenir un peu plus inutile encore. Non ?
Et bien non. Sylvain, il se dit que ça ne servirait à rien et que, adulte, c'est à lui de reprendre la situation en main et le sourire. Alors, il rit, il rit à l'insulte de champignon moisit, à la balle princesse renvoyée et sur lui-même.

« Ha ha, non, ce serait plutôt moi la princesse, je crois ! » Puis il y a quelque chose. Une autre voix lui fait dire, avec un enthousiasme mêlé d'amour «Et les princesses, c'est trop cool !» Son ventre qui se sert, son estomac qui fourmille d'enthousiasme.

Et à chaque rire, l'angoisse meurt un peu plus et sa sérénité quasi-surnaturelle revient, l'enveloppant comme un coton doux et moelleux. Il essuie d'un revers de main les quelques larmes qui perlaient à ses yeux et retrouve son sourire nonchalant. Là, ça va mieux. Là, il se sent de nouveau lui. Son visage a reprit des couleurs, son coeur bat à la mesure qui convient, son souffle est apaisant. Il regarde le petit garçon, lui tapote la tête avec tendresse et lui sourit.

« C'est un labyrinthe. Mais tu sais quoi ? Ça ne veut pas dire qu'on est perdu pour autant. Un labyrinthe, c'est comme un jeu. T'es capables de résoudre ceux derrière les paquets de céréales, non ? » Pendant un instant, il bute sur ce qu'il vient de dire. Quoi quoi quoi ? Mais il reprend. « Alors, on va sortir de celui-là et ça fera de nous des gens avec des supers histoires à raconter ! »

Il se redresse, regarde la jeune fille et lui adresse un sourire sincère.

« Hey, Miss, ne connaissez-vous pas ce truc ? Pour sortir d'un labyrinthe, il suffit de toujours aller dans la même direction. Suivons le mur de droite et tout ira bien ! »

Sylvain réfléchit une seconde. S'ils allaient dans cette direction, alors, pour rebrousser chemin, il lui suffirait d'aller dans l'autre. Voilà, tout est logique. Il pose sa main sur le mur, pensant qu'au bout de ce mur, au fond, il y avait une sortie. Du bout du doigts, il caresse une plante qui malgré la pierre, s'est frayée un chemin. Bien, il ne lui reste plus qu'à faire de même. Il regarde le groupe par dessus son épaule et lance, avec une pointe d'enthousiasme.

« J'ai paniqué, c'était pas drôle, j'en suis désolé. Mais tout ne va pas si mal. On est entier, on est sous le même ciel que celui sous lequel on était tout à l'heure, les étoiles sont belles et puis… On est ensemble ! Et on va se tenir la main pour ne pas se séparer.

Alors, tout ne va pas si mal, non ? »

Sourire encourageant, il tend la main pour qu'un ou l'autre la saisisse et il ne restera plus qu'à avancer.

Hey, tout ne va pas si mal.

» Jour 7 ▬ « De cris en tintements » {Kaym & Sleep}
» Si il vous manque un écrou, venez voir Ecrou!
» [jour 4] Demain sera un autre jour. Peut-être. [Libre, viendez les gens o/]
» [Jour 5]Quand un feu d'artifice n'explose pas comme il faut le jour de la fête nationale ♪ [PV: Dague - Panpan - Cumin]
» ~| Frail

Jour 5.5 - Prend à droite. L'autre droite. (Ecrou/Kaym/Frail)

Jour 5.5 - Prend à droite. L'autre droite. (Ecrou/Kaym/Frail)

Sujets similaires

Sujets similaires

Rechercher

Résultats par : Messages Sujets
Recherche avancée