Sujet: [Jour 3] Ballade incongrue Dim 6 Juil - 9:26
Whot?
Un précipice. C'est un peu ce qu'il ressenti tout d'un coup.
Il cligna des yeux, posa sa main sur son crâne, s'arrêta un instant. Quelle étrange sensation, tellement étrange, il n'avait pas le souvenir d'en avoir eu une telle que celle ci de toute sa vie. Son esprit était un peu comme mâché, puis recraché. Il ferma encore ses paupières, plus longtemps cette fois ci. C'est le bruit qui revint le premier, et c'est ce même bruit qui lui fit rouvrir ses yeux. Des yeux écarquillés.
Première interrogation : pourquoi n'avait il pas la moindre idée de qui il était? Deuxième interrogation : que foutait il en plein centre ville? Troisième interrogation, et la dernière : comment était il arrivé au beau milieu de tout ce beau monde tout juste habillé d'un pantalon léger?
Les quelques personnes autour de lui le regardèrent d'un air interloqué, et il tendit le menton en essayant de trouver un endroit ou il serait moins visible. Un peu plus loin, il aperçut un renfoncement entre deux bâtiments, et il se décida à aller voir la bas, l'air un peu perdu.
Tout lui semblait tellement familier, et en même temps si inconnu, il en perdait ses mots. En marchant, il baissa le regard sur sa main droite, et ressenti une impression étrange, un espèce de picotement dans les os. Sa main attrapa une mèche de cheveux bien blonds qui tombait le long de son visage, ses doigts la manipulèrent pendant un moment, avant de se poser sur son torse large, et hésitèrent à regarder sous son pantalon. Il passa devant une boutique de fleurs et s'arrêta impulsivement. Il y avait là des roses, jolies, d'autres belles, et leur parfum l'attirèrent irrémédiablement. Il papillonna un instant avant de poser le bout de ses doigts sur les pétales d'une rose rouge aux courbes parfaites et a l'odeur volubile et exaltante. La plus remarquable du bouquet, sans aucun doute. Il ne vit pas de vendeur dans le magasin, et s'empara sans vraiment y penser de la fleur sensible avant de continuer son chemin.
«Pauvre cow boy solitaire, perdu dans un rêve... Ou vas tu comme ça, mon grand? »
Et le blond de finir sa phrase dans un soupir, une rose pour seule compagnie, un pas devant l'autre, en attendant que quelque chose lui tombe dessus.
Ce quelque chose arriva peut-être plus rapidement que ce qu'il aurait cru, sous la forme d'une jeune femme aussi blonde que lui, vêtue d'une longue robe vert pomme à froufrous, et tenant sous le bras, bien serré contre elle, un...
... Un ours en peluche.
Oui, un ours en peluche. Là où la robe vert pomme pouvait passer pour une simple robe légère d'été (bien que de plus près on pouvait facilement deviner qu'il s'agissait plutôt d'une chemise de nuit), l'ours en peluche ne laissait aucun doute de la provenance de sa propriétaire le fond de son lit.
Mais que faisait-elle ainsi accoutrée au beau milieu du centre-ville ? Elle devait avoir une excellente raison pour cela.
Mais une raison qu'elle ne connaissait pas. Ce qui était plutôt ennuyeux. Et même TRÈS ennuyeux. Elle arrivait à être sûre que l'ours en peluche qu'elle tenait était le sien, elle arrivait même à reconnaître qu'elle était en centre-ville. Mais pour le reste ? Elle avait ouvert les yeux, assise sur un banc, et s'était aperçue qu'elle était un peu perdue dans ses souvenirs. Elle s'était levée et avait fait le tour de la place, espérant que sa tenue ne se ferait pas trop remarquer au milieu des passants.
Il fallait qu'elle rentre chez elle. Mais sans savoir où cet endroit pouvait se trouver. Et avec la drôle d'impression qu'elle n'avait pas trop intérêt à révéler son amnésie à qui que ce soit...
Plongée dans ses pensées, elle ne vit pas l'homme blond en extase devant un (certes fort joli) bouquet de fleurs, et elle lui rentra dedans de plein fouet.
"Oh, pardon monsieur, je ne vous avais pas vu !"
Elle le dévisagea un instant. Il avait l'air habillé encore plus légèrement qu'elle. Avec un peu de chance, ils faisaient tous les deux partie d'un groupe ? Ou ils participaient à un évènement ? Une sorte de pyjama party urbaine ?
En tous cas l'homme ne semblait pas être au top de sa forme.
Une petite blonde le sortit de ses pensées en lui rentrant dedans.
Elle s'excusa, le dévisagea quelques instants de haut en bas, et il remarqua qu'elle n'avait pas l'air franchement en meilleure posture que lui, avec sa robe de nuit. L'ours en peluche qu'elle avait sous le bras lui donnait un air encore plus enfantin, et il ne put s'empêcher de sourire discrètement. La jeune fille eut tout d'un coup l'air inquiet.
"Vous allez bien ?"
Il haussa les épaules, et hésita un moment avant de répondre.
"Disons que je me sens en pleine forme, mais j'ai quelques troubles plus compliqués à expliquer... Et je ne sais pas comment je suis arrivé ici en pyjama."
Son sourire s'agrandit lorsqu'il se dit qu'il avait de la chance d'être tombé sur elle. Ou plutôt qu'elle soit tombé sur lui.
"Comment vous appelez vous? Peut-être que tous les deux, nous pouvons nous entraider, si vous le souhaitez."
Le blond ne savait pas par où commencer, ni quoi croire, mais l'expérience pouvait être amusante, après tout. Il n'avait plus vraiment de doute quant à la réalité de ces instants, bien trop ordonnés pour être oniriques, mais se méfiait quand même. On ne sait jamais ou on en est, avec les rêves.
Pendant un instant, elle crut qu'elle ne saurait pas répondre à cette question. Son esprit était vraiment trop embrouillé. Mais la réponse lui vint tout naturellement :
Arth...
Elle stoppa net. Arthur ? Elle allait dire Arthur ? Elle jeta un coup d’œil rapide à sa robe à froufrous. Elle s'était bêtement trompée...
... Ana. Je m'appelle Ana. Comment avait-elle pu se tromper sur son propre prénom ? Je suis cuisinière affirma-t-elle avec fierté. Finalement son amnésie devait être tout à fait temporaire. Elle avait dû passer une mauvaise nuit, peut-être même avait-elle été somnambule ? En tous cas les souvenirs lui revenaient. Même s'ils avaient apparemment un peu de mal.
Je suis encore un peu ensuquée je crois, parce que je ne sais plus trop ce que je venais faire ici en chemise de nuit... Surtout que je n'habite pas la porte à côté. Tout en prononçant ces mots elle visualisait sa petite chambre avec sa valise qui lui faisait office d'armoire et son ordinateur sur son bureau... Puis elle se ressaisit. Qu'est-ce que c'était que ce souvenir ? Sa chambre était toute bleue et blanche, et elle possédait une vraie armoire, quoique de seconde main.
Je crois que je devrais rentrer chez moi et m'habiller, mais... Je ne connais pas bien le coin, vous pourriez m'aider à retrouver mon chemin ?
Mais si Ana voulait être parfaitement honnête avec elle-même, elle devait admettre qu'elle était complètement perdue et ne savait pas trop quoi faire.
Visiblement ils n'étaient pas dans le même cas tout les deux, elle recouvrait la mémoire et se souvenait de son nom. Ana, c'est joli. Il chercha un moment si lui avait un prénom. Il aimerait bien.
"Je crois que je devrais rentrer chez moi et m'habiller, mais... Je ne connais pas bien le coin, vous pourriez m'aider à retrouver mon chemin ?"
Le blond sourit, se gratta la nuque en réfléchissant. Il avait un bon sens de l'orientation, mais ici, bien qu'il ait l'impression ferme de connaître l'endroit, c'était comme se promener dans une ville inconnu dont on vous a toujours parlé. C'était un peu effrayant.
"Cherchons ensemble, ce sera avec plaisir. Vous savez dans quel quartier vous habitez? Ce serait un bon début."
Il posa son regard sur sa rose. L'amour qu'il lui portait lui semblait exponentiel, incroyable. Et pour le moins normal. Il eut un instant l'envie de se faire tout petit, et se blottir dans les pétales douces, s'envelopper dans ce parfum délicat et rester la, à jamais.
Il secoua la tête et ses longues mèches blondes accompagnèrent gracieusement son mouvement.
"Excusez moi, je me perd facilement d'esprit aujourd'hui. Peut être pourrions nous avancer pas la bas?"
Des cris de femmes. Un caisson que l'on renverse par terre. Des rires gutturaux. Un groupe de soldat s'approche du duo, renversant n'importe qui, n'importe quoi, sur son passage. Avançant la tête haute et le sourire méchant. Ils ont envie de s'amuser. Et le nouvel ordre de la Reine le permet parfaitement. Le chef, tout de rouge vêtu, pointe Rosier de sa lance, puis Anastasie. A coté de lui, un garde à l'allure un petit peu plus dépravé, tend un papier sur lequel est indiqué l'interdiction du mot aller. Le chef, de sa voix rauque, lance.
« L'un de vous deux a t'il osé prononcer le mort interdit ? »
Ana se tourna vers la source du ramdam. Son cœur ne fit qu'un tour. Sur le coup, elle n'arrivait pas trop à se rappeler pourquoi, mais elle savait que le groupe de soldats qui s'approchait d'eux ne pouvait signifier qu'une chose : danger.
Elle envisagea pendant un quart de seconde de décamper en courant à toute vitesse, mais son cerveau apeuré oublia d'envoyer les bons signaux à ses jambes. Elle était pétrifiée.
Les gardes se campèrent devant eux et celui qui semblait être leur chef se mit à les pointer de sa lance, ce qui terrifia encore plus Ana. Un autre garde leur tendit un papier, sur lequel Ana réussit à déchiffrer quelques mots en vrac. Ils avaient l'interdiction de prononcer le mot "aller".
Mais ils n'avaient rien dit de tel, Ana en était sûre ! Enfin, sûre... Disons que c'était probable. Normalement. Peut-être...
Folle de peur, elle n'arrivait plus à penser correctement. Incapable de se souvenir des mots qu'elle avait employés, elle tenta une feinte et bredouilla :
B... Bonjour... Oui, dans la panique, elle commençait toujours par les politesses. C'était un réflexe gravé en elle depuis... Bon, elle ne se rappelait plus depuis quand. Elle enchaîna d'une voix qu'elle voulut plus ferme : Vous devez faire erreur, messieurs, nous ne sommes que de simples passants, et, euh... Elle sentait son courage fondre comme neige au soleil. ... On n'a rien fait de mal, juré !
Elle serrait son ours en peluche comme si sa vie en dépendait. D'un autre côté, sa vie dépendait vraiment de ce que les soldats décideraient de faire...
Tout d'un coup il y eut comme un mouvement de panique un peu plus loin, et le blond fronça les sourcils. Quand le groupe de soldats apparu, un frisson parcourut son échine suivi d'un flot de mépris.
Ils étaient odieux, profitaient de leur statut pour terroriser les gens. Mais ce n'était pas vraiment ça qui le rendait hargneux. C'était plus profond et moins discernable, et lui-même n'arrivait pas à le comprendre.
Il se campa sur ses jambes, et lança un regard à Ana qui semblait livide. Le groupe de sauvageons s'arrêta devant eux, et ce qui semblait être leur chef pointa sa lance devant le blond puis sur Ana.
"L'un de vous deux a-t-il osé prononcer le mort interdit ? "
Un garde plus crasseux avait tendu un papier officiel, avec un horrible rictus sur les lèvres. Tous semblaient jouir de cette situation. Exécrables.
La petite blonde bafouilla quelques mots, se défendant avec peine. Il fallait la jouer fine, et malgré le dédain qu'il éprouvait en cet instant, le blond posa une main sur l'épaule de la jeune fille, et afficha une mine humble.
"Messieurs, jamais nous n'oserions bafouer les lois. Mademoiselle Ana et moi-même sommes des citoyens honnêtes et respectueux."
Il garda la tête droite et évita le regard du chef soldat. Il avait envie de lui tenir tête mais il connaissait déjà les conséquences d'un geste provocateur. Du moins dans les grandes lignes. Il serra le poing sur la tige de sa rose et une épine s'enfonça dans sa peau.
Étrangement c'est à cet instant que des fragments de mémoires lui revinrent, et son prénom s'écrit en caractère gras dans ses pensées.
Rosier.
Son poing se dessera. Il se rappelait qui il était, et il n'avait plus qu'une envie : rentrer chez lui prendre un bain.
La blonde tremble de peur. Le garde esquisse un sourire amusé et rapproche encore plus sa lance du ventre d'Anastasie, frôlant de sa pointe la petite robe de chambre. Un homme, énorme. Une grosse bedaine prédominante menaçant de faire céder le tissus luxueux dans lequel il est enveloppé. Il s'approche de l'attroupement, lentement. Et annonce aux gardes d'une voix hautaine.
« Garde, celle-ci ment ! Elle a prononcé le mot interdit lors de sa rencontre avec le jeune homme que voici ! »
Une lueur machiavélique s'allume dans le regard du chef de corps.
« Au cachot ! »
Puis il se tourne vers Rosier. Toujours mauvais.
« Pourquoi ne l'avez vous pas dénoncé ?! »
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Rouge. Du rouge, partout. Le monde entier était de la couleur du sang.
Puis la jeune fille ouvrit les yeux. Et les autres couleurs réapparurent.
Sans se relever, elle regarda, stupéfaite, le paysage environnant. Des silhouettes passaient et repassaient autour de son corps sans avoir l'air de se soucier d'elle. Peut-être parce qu'ils ne la voyaient pas? Il faut dire qu'elle ne sentait plus ses jambes. Ni ses bras, d'ailleurs. Il y avait juste sa tête lourde et douloureuse. Elle la releva précautionneusement, et en s'appuyant sur un mur près d'elle, après moult efforts, elle réussit à se mettre sur ses deux jambes. Elle marcha en boitant jusqu'à une vitrine de la petite rue où elle s'était réveillée, et approcha son visage du verre. Une chevelure écarlate, des iris émeraude, et surtout cette peau pâle, presque blanche. Dans son esprit brumeux, son identité lui revint. Oui, c'était cela. Elle était la princesse. Une princesse. Peu importe.
Elle s'examina, et se rendit compte qu'elle ne portait pour seul vêtement qu'une robe blanche mi-longue terriblement transparente. C'était sûrement ce qu'elle portait avant de s'être endormie pour échouer là, sur le pavé. Et pourquoi du blanc? Pourquoi n'était-elle pas rouge, comme tout autour d'elle? Peut-être en avait-elle eu assez de cette couleur.
Anémone se décida à bouger d'ici. Elle ne pouvait pas rester plantée là indéfiniment, en complantant son reflet. Elle croisa ses bras contre sa poitrine, espérant cacher ne serait-ce qu'un peu ses formes. La jeune femme erra telle un fantôme dans cette position étrange dans les rues de cette ville trop colorée, trop animée, trop bruyante. Au milieu de la foule, on sembla la reconnaître, ou du moins se méfier d'elle. Certaines personnes s'éloignèrent d'elle prudemment, d'autres la dévisagèrent d'un air mauvais. À cause de sa chevelure. Encore à cause du rouge. Pourquoi réagissaient-ils tous comme ça? La haine était encore un concept trop étranger à ses yeux… Elle les ignora, n'ayant rien à leur dire de toute manière, et continua sa route, imperturbable.
Au détour d'une rue, encore du bruit. Anémone avança vers sa source et gémit doucement quand quelque chose s'enfonça cruellement dans son pied nu. Hum. C'était… Désagréable. Et ça commençait à saigner. Mais pourquoi allait-elle par là? Elle devrait plutôt retourner au château, avec sa mère et la sécurité. Mais sa curiosité piquée, elle resserra frileusement ses bras et entra sur scène discrètement.
La scène jouée était pour le moins… Hmm. Embêtant. Elle avait du mal à trouver le bon mot. Il y avait un homme et une jeune fille entourés par des gardes royaux. Le chef donnait des ordres d'un air satisfait à ses sous-fifres. Elle avait déjà vu cet étrange personnage au château. Toujours prêt à lécher les bottes de la Reine. Visiblement, cette fois, il s'agissait d'une vraie arrestation, avec peine de mort à la clé, vus les visages des deux suspects. D'ailleurs ceux-ci avaient l'air relativement innocents. Encore ces mots interdits. Il n'y avait guère que sa mère pour inventer des choses pareilles. Elle se hissa sur la pointe des pieds malgré la douleur pour voir au-dessus des curieux qui s'étaient arrêtés, et vit qu'un richard avait dénoncé les deux malchanceux il y avait peu de temps. La fille était dans de sales draps, et l'homme allait suivre dans peu de temps. Soudain, elle ressentit quelque chose pour ces deux personnes. Quelque chose comme de la pitié. Difficile à dire, mais ça ressemblait à cela. Se dire que le joli visage enfantin de la fille allait disparaître à tout jamais la rendait… Triste? Révoltée? Qu'importe. Elle allait faire quelque chose, maintenant.
La jeune femme poussa négligemment les quelques badauds et se dressa, froide, devant le chef des gardes.
▬ Veuillez me pardonner d'intervenir pendant votre fonction, monsieur. Mais je suis la princesse, et en tant que telle, je vous ordonne de laisser ces gens.
Tout les regards étaient fixés sur elle à présent. Si elle n'en était pas incapable, elle aurait sûrement rougi. Mais là, elle se sentait juste glacée. Comme toujours.
made by pandora.
HRP:
Si je dois modifier quoi que ce soit, n'hésitez pas à me le dire ^^ C'est que je suis toute nouvelle et qu'il se peut que je me soit trompée quelque part owo
Ana était en train de passer par tout l'arc-en-ciel des émotions. Tour à tour soulagée et reconnaissante envers son comparse qui prenait sa défense, puis terrorisée à nouveau quand le garde la menaça plus directement de sa lance dont elle sentait presque la pointe sur son ventre, et enfin parfaitement découragée quand le gros bonhomme - le pleutre ! - vint la dénoncer.
Muette de peur, elle ne réussit qu'à fixer les pieds du garde qui venait de prononcer sa sentence provisoire. Le cachot lui faisait déjà suffisamment peur, mais une petite voix au fond de sa tête lui soufflait que ce serait une croisière de loisir en comparaison avec ce qui l'attendait après.
Il aurait fallu un véritable miracle pour qu'elle se sorte de cette situation. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle se plia en deux, offrant sa nuque à la lance du garde, espérant que cet ultime geste de soumission inciterait le garde à faire preuve de clémence.
C'est alors que le miracle eut lieu.
Ana releva légèrement les yeux pour voir qui était en train d'intervenir en sa faveur. Elle les baissa aussitôt, choquée.
"La princesse !!" s'exclama-t-elle intérieurement. Elle envisageait de se jeter aux pieds de la demoiselle aux cheveux rouges, mais celle-ci lui inspirait presque autant de terreur que le garde. Depuis, ce dernier le tenait toujours à sa merci. Elle resta donc courbée, tremblante, silencieuse. Elle ferma les yeux et serra son ours en peluche aussi fort qu'elle le pouvait.
Elle aurait aimé que tout ça ne soit qu'un mauvais rêve.
Spoiler:
Je suis vraiment désolée de ce retard, je me suis retrouvée prise dans des choses IRL et j'ai oublié de prévenir é.è encore pardon à tous !
Rosier ne broncha pas une seule fois. Il ne dit rien quand l'espèce de gros lard intervint pour les enfoncer, ni quand le regard pervers du chef de garde étincela, et pas non plus quand celui ci cria presque sa sentence.
Il ne sourcilla pas en voyant Ana se courber sur elle même, surement prise dans un océan de peurs. Le seul mouvement – imperceptible – qu'il donna fut de resserrer une fois encore son poing sur sa rose, en réfléchissant à toute vitesse. Il pouvait faire jouer ses relations, après tout, il connaissait un peu la Reine. S'il en avait envie? Non. Et il se l'avouait tout à fait.
Rosier savait qu'en essayant de sauver la blondinette, il en perdrait. Sa réputation, son rang, tout ça serait entaché. Et il aimait trop sa place pour la perdre. Il se savait hypocrite, après tout, il appréciait Ana et n'avait pas spécialement envie qu'elle fasse un tour au cachot.
Le plus dommage, pensa t-il, c'est qu'une rose aussi mignonne dépérisse enfermée au trou.
Après, il venait de leur mentir, sans vraiment le vouloir puisque cette loi misérable lui était inconnue, et il s'était fait prendre dans un jeu compliqué. Alors quand une jeune fille en tenue vraiment légère fit irruption en leur faveur, il se détendit. La princesse. Elle devait les avoir pris en pitié. Ça l'étonnait un peu qu'elle se range de leur côté, mais il ne s'en plaindrait pas. Il baissa la tête, en signe de remerciement, et attendit en silence ce que les gardes allaient rétorquer.
Rosier s'empêcha de sourire, jeter de l'huile sur le feu n'était pas franchement une bonne idée. Mais il jubilait intérieurement que ces salauds se fassent rembarrer.
Et puis, ils étaient maintenant trois à être comme tombés de leur lit, en plein centre ville. C'était vraiment étrange, comme situation. Un peu de rose lui vint aux joues quand il se souvint de son torse nu et de son pantalon en lin bleu. Vraiment, que faisait-il la?
Alors Rosier attendit, presque impatient, la suite des événements.
Le chef de garde en reste béat. Qui est cette cheveux rouges qui vient l'embêter pendant ses fonctions ? En tenue légère qui plus est ! Princesse ou pas, il a des ordres de la Reine et il compte bien les appliquer. Il peut sentir le reste de sa garde le fixer dans le dos. Son autorité dépend de son choix. Il se tourne vers la princesse, un petit zeste d'arrogance persistant dans ses yeux dorénavant fou de rage.
« Princesse. La blonde a prononcé un mot interdit par sa majesté votre mère ! »
Hésitation.
« C'est interdit... »
Courage.
« Vous même n'avez pas le droit de désobeir à un ordre de la majesté la Reine Heart ! »
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La pauvre fille resta muette après son intervention. Peut-être avait-elle eu peur d’elle? Ce n’était pas le cas de l’autre qui sembla se faire discret, et la remercia même. Sage décision.
▬ Princesse. La blonde a prononcé un mot interdit par sa majesté votre mère ! C’est interdit… Vous-même n’avez pas le droit de désobéir à un ordre de sa majesté la Reine Heart !
Le pauvre garde bafouillant avait raison. Hiérarchiquement, elle était en-dessous de sa mère. Mais ce n’était pas cela qui la ferait reculer, bien au contraire. Bon. Maintenant, trouver comment réagir vite et bien. Elle était en situation de force face à une bande de lourdauds. Difficile.
▬ Oui... Peut-être. Mais il se peut que je vous le fasse payer, plus tard. A moins que vous obéissiez gentiment. Alors, mmh... Il serait logique que vous fassiez ce que je vous dis. Non?
Oui, c'était logique, non? C'est sûrement ce que maman aurait dit et fait. Et maman a toujours raison.
▬ Mais si vous voulez, nous pourrons nous retrouver tous ensembles autour d'un bon thé et en discuter un peu, quand vous aurez le temps!
La jeune fille tenta un sourire, qui ressembla plus à une grimace qui déformait de façon assez effrayante son visage. La jeune princesse se retourna vers les malheureux accusés. Elle nota qu’elle-même n’avait pas prononcé une seule fois le mot interdit. Ces règles commençaient vraiment à déteindre sur elle. Elle se mit sur la pointe des pieds devant l’homme pour ne pas avoir à lever la tête vers lui (c’était un signe de soumission, tout de même !), et le fixa. Son pied saignait toujours, c’était un vrai calvaire.
▬ Ravie de vous avoir rencontrés... Enfin, je crois.
Pratiques, ces phrases toutes faites que les gens utilisent pour exprimer leur satisfaction. Elle en avait glané quelques une en écoutant les nobles discuter entre eux, tout cela pour paraître la plus normale possible. Elle ne fit également pas attention au fait qu’elle se collait presque à son torse nu, mais de toute façon, elle avait perdu ce qui lui restait de pudeur avec cette fichue chemise de nuit. Il sentait de façon assez entêtante la rose, il en tenait même une dans sa main. Elle trouvait décidément cette odeur trop écoeurante, aussi recula-t-elle prestemment. Puis elle prit quelques instants pour se demander où elle pourrait aller après cela. Au château, peut-être ? La reine se moquerai certainement d’elle, et la punirai pour avoir porté atteinte à son autorité. Mais elle ne supporterai pas non plus la compagnie de ces deux hurluberlus, qui malgré leur air sympathique, pourraient se révéler un peu trop agaçants. De toute façon, elle n'aimait pas les gens. Cruel dilemme.
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HRP:
J'ai finalement réussi à avoir Internet en utilisant le wifi de la bibliothèque du coin 8D Mais du coup c'est pas très long désolée ;w;
Désolée, je sèche un peu, je fais donc un post court histoire de ne pas vous bloquer plus longtemps ! J'espère que ça n'embêtera personne =/
Lentement, comme si sa vie en dépendait (mais finalement, sa vie en dépendait probablement réellement), Ana se redressait pendant que la princesse parlait. Elle garda tout de même l'échine courbée, dans un vain effort pour devenir la plus invisible possible. Si seulement l'étrange force qui l'avait déposée au milieu de nulle part pouvait avoir un tant soit peu de pitié pour elle et la renvoyer chez elle, dans sa petite chambre bleue, où elle pourrait reprendre le cours normal de sa vie...
La bouche sèche, les jambes toujours en coton, elle attendait, légèrement prostrée, que de parfaits étrangers décident de son sort...
Rosier haussa imperceptiblement un sourcil lorsque le garde bredouilla quelques stupidités sur le statut de la princesse. Il se demandait si c'était du courage ou bien de la déception qui l'animait. Réfuter l'ordre de la jeune fille aux cheveux flamboyants était risqué.
Mais le blond ne bougea pas, presque pas. Il écouta la princesse remballer calmement les gardes, dire quelques banalités totalement incongrues, puis se tourner vers eux. En se tenant sur la pointe des pieds, face à lui, elle dit une phrase bateau, qui ne s'accordait pas avec son expression. Cette fille était étrange, vraiment. Elle semblait comme absente, du moins, il sentait qu'elle se fichait bien de les avoir rencontrés. Puis elle recula, et le blond s'inclina, le plus humblement possible. S'il le faisait, c'était uniquement parce qu'il avait devant lui une princesse, mais il n'aimait pas spécialement cette situation.
"Nous ne pourrons jamais assez vous remerciez, Mademoiselle. Sans vous, nous aurions été bien mal menés."
Il releva la tête, son sourire le plus exquis sur les lèvres. Il connaissait le pouvoir de cette agréable grimace. Avec la plupart des gens, elle marchait du feu de Dieu. Puis son envie de bain le reprit, mais il se voyait mal repartir comme si de rien était. Et il se doutait que la prise de position de la princesse, tout comme sa tenue légère, n'étaient pas des choses faciles à résoudre pour la sauveuse. Après une courte réflexion, il lança tout de même quelque chose qui n'était pas vraiment anodin.
"Voici Mademoiselle Ana, et je suis Rosier. Nous cherchions le chemin jusqu'à chez Mademoiselle, avant que les gardes nous stoppent. Mais pour vous remercier et nous remettre de nos émotions, je vous propose de venir jusqu'à chez moi, je n'habite guère loin. Et j'ai je crois, des vêtements décents que je pourrais vous prêter, les robes doivent être à vos tailles. Puis, pour ma part, une tasse de thé me ferait le plus grand bien, alors si vous voulez vous joindre à moi?"
Il avait parlé posément, et attendait la réponse en se demandant si son invitation serait bien perçue. Il n'avait pas grand chose à raconter, mais si il lui était possible d'aider la princesse, et de réconforter la petite Ana, alors pourquoi pas. Après tout, être sociable et faire preuve de gentillesse était toujours un bon point, il ésperait juste que le ton employé ne sonnait pas trop faux.
Petit soldat, tu n'es pas très doué. Attention, vous allez pouvoir vous échapper.
Les rues se mettent à trembler. Des passants poussent des cris terrifiés, des enfants pleurent, des mères hurlent, des maris fuient en courant. Dans un fracas de sabots, la meute de centaures arrive à la hauteur du trio. Les soldats se sont écartés sur son passage, apeurés. Le chef de garde lui, se retrouve au milieu des centaures qui l'ignore avec grâce. Le plus grand des centaures, sa longue chevelure blonde lui descendant en tresse jusque dans le bas du dos, tend sa lance vers le trio. Sur son pic, un petit bout de papier usé où l'on peut voir marqué ;
« Un petit bout de maison, la mesure des tailles incongrues. Entre deux âmes oubliées, des souvenirs cachés. »
Puis, sans un mot, la meute de centaure part et disparaît, recréant la panique autour d'eux.
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Avatar : Tsukino Usagi | Nakajima Yôko Age : 25
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Anémone s'apprêtait à repartir quand l'homme blond la remercia pompeusement. Quelle hypocrisie. Si c'était dans ses cordes, elle haïrait l'hypocrisie. Mais comme il n'avait pas l'air trop méchant, elle se dit qu'il était peut-être un tout petit peu sincère. Difficile à dire, tout de même. L'homme lui sourit d'un air étrange, ce qui ne provoqua qu'un haussement de sourcil chez la jeune fille. Il proposa aussi à elle ainsi qu'à l'autre fille de venir chez lui pour boire un thé et... Enfiler des robes? Quelle idée curieuse. Elle était la princesse, elle s'habillait comme bon lui semblait. Une pensée amusante fit son chemin jusqu'à son cerveau, ce qui n'était pas habituel.
▬ Eh bien, vous devez avoir déshabillé beaucoup de femmes chez vous pour avoir ces robes... Je me trompe?
Elle simula un rire qui résonnait comme une suite de couinements et de chuintements assez désagréables, et arrêta en se disant que cela n'amusait sûrement personne. Elle allait refuser, même avec le thé, quand la foule réunie commença à crier quelque peu. Un bruit assourdissant de sabots résonna, suivi de l'arrivée de tout un troupeau de centaures. Il ne manquait plus que ça pour rendre cette journée inoubliable. C'était pour le moins... Absurde.
Le chef présumé de la meute tendit sa longue lance vers le petit groupe, et montra un vieux bout de papier aux trois. Anémone eut à peine le temps de déchiffrer ce qui était écrit dessus, que le centaure était déjà reparti au triple galop avec toute sa petite bande. Le message était vraiment intriguant. « Un petit bout de maison, la mesure des tailles incongrues. Entre deux âmes oubliées, des souvenirs cachés. » Était-ce une énigme, ou quelque chose dans le genre? Elle n'y comprenait fichtrement rien. Elle-même semblait avoir oublié beaucoup de choses. Mais qu'en était-il des deux autres personnes? Était-il possible qu'elle ait un lien avec l'une d'entre elles? Mystère. Elle y réfléchirait confortablement après une bonne tasse de thé chez le séducteur professionnel. Parce que là, tout était embrouillé dans son cerveau. Comme d'habitude, en somme. Son éternel air neutre sur le visage, elle s'adressa à nouveau à l'homme, visiblement prénommé Rosier (nom étrange, mais finalement pas plus que le sien).
▬ Alors, qu'attendez-vous pour nous conduire dans votre demeure? Qu'une meute de peluchas nous apporte un autre message incompréhensible, peut-être?
Ce n'était pas dans ses habitudes qu'on la fasse attendre, même si généralement cela ne la dérangeait pas. Mais là, cela lui faisait trop d'"émotions" du coup, et elle se sentait terriblement épuisée, même après avoir dormi pendant une durée indéterminée.
Ana n'en revenait pas de la nonchalance de ses deux comparses. Le garde s'était écrasé, certes, mais ce salut lui paraissait trop temporaire pour qu'elle ait envie de rester sur place. Pourtant Rosier s'était mis à badiner avec, et c'était encore plus inquiétant, la princesse.
À peine eut-elle envisagé de suggérer aux deux autres de partir que le sol se mit à trembler, et Ana se retrouva face à la deuxième personne (chose ?) la plus menaçante de la journée : une meute d'énormes centaures.
Celui qui semblait en être le chef lui colla une affichette sous le nez dont le texte s'imprima dans sa rétine, gravée par la terreur. Puis les monstres repartirent, laissant un sillage de chaos et de bruit.
Le cœur d'Ana ne fit qu'un bond : c'était l'occasion parfaite pour s'enfuir et se mettre à l'abri ! Elle se redressa brutalement et empoigna le bras de Rosier en s'écriant : "Par ici !" et se mit à courir, entraînant son comparse avec elle. "Venez !" cria-t-elle en direction de la princesse. Elle n'avait pas vraiment confiance en elle mais elle leur avait permis de gagner un peu de temps, et malgré sa dangerosité due à son lignage, elle avait quand même pris le temps d'intervenir pour les aider. Peut-être préférerait-elle rentrer au palais ou vaquer à ses occupations mais... Dans le doute, Ana avait décidé de l'inviter à les suivre. Elle était trop loin d'elle pour l'agripper également, et ils avaient trop peu de temps pour s'enfuir de toute manière. La princesse était grande, elle pourrait décider de les suivre ou non.
Ana courut donc aussi vite qu'elle put, mais ce n'était vraiment pas facile en traînant Rosier derrière elle. Elle finit, au détour d'une rue, par le lâcher pour courir plus vite, accompagnant son geste d'un "Vite !" essoufflé.
Bien sûr, elle ne connaissait pas le centre ville. Elle se contenta de s'éloigner le plus possible de l'endroit où ils étaient précédemment jusqu'à ce que ses jambes ne la portent plus et qu'elle soit trop essoufflée pour parler.
Elle s'arrêta pour reprendre son souffle et remarqua qu'elle était arrivée non loin de la sortie de la ville. Était-ce un message de son inconscient ?
Elle se retourna, espérant constater que ses deux complices l'avaient suivie dans sa fuite...
Spoiler:
Je nous ai éloignés dans l'optique d'aller à la maison de poupée puisque le message des centaures semblaient indiquer qu'il y a des choses à découvrir là bas =3 Si vous n'avez pas envie de m'y suivre pas de souci !
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Avatar : Suzuno Fuusuke - Inazuma Eleven Age : 29
Quoi d'neuf ? Coeurs : (46/500) Magasins: Carnet de Bord:
Post administratif ; je viens vous dire que vous pouvez commencez un nouveau sujet dans la maison de poupée, une surprise vous attends là bas dès la fin de votre premier tour :) Soit vous voyez avec Pieux pour s'incruster dans son RP parce qu'ils se retrouvent seuls à présent, soit vous ouvrez un nouveau sujet c:
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Maître Du Jeu
Sujet: Re: [Jour 3] Ballade incongrue Mar 28 Oct - 22:17
A peine la petite princesse quitte le centre ville et s'éloigne des remparts de la ville d'Irréel qu'un essaim de papillon rouge comme le sang se précipite sur elle, l'entourant d'un halo rappelant l'image d'un champs de bataille. Ils se posent un à un sur son petit corps frêle et une sorte de cri gorgé de désespoir détonne. Un dard sort de l'arrière train de chacun des petits insectes et s'enfonce sans difficulté dans la fine peau de la rouge. Un éclair dans son esprit.
Tadam, nous y voici...
Spoiler:
Tout est calme dans le palais des Hearts. La petite Anémone joue avec une bande d'enfants d'à peut prêt du même âge. Elle court après une petite fille aux bruns. Crie, rigole.
Je vais t'attraper !
Sur ces mots, elle brandit un tisonnier qui se trouvait non loin. La petite fille aux bruns en empoigne un aussi et les deux petiotes se mettent à jouer, se défiant du regard, un sourire heureux aux lèvres. Soudain, tout va trop vite. Un coup de tisonnier. Une douleur. La petite princesse tombe dans les pommes.