Quelle est cette impression qu'ai-je en ce moment? Pourquoi je me réveille ainsi, perdu? Je sais qui je suis, mais je ne le sais pas non plus. Et surtout, pourquoi je m'attarde à ces questions qui seront sans doute sans réponses?

Tel un automate, je me lève de mon lit ô combien tellement confortable. Je me dirige, en traînant les pieds, vers le halo de lumière qui passe à travers les rideau. Rideau que je tire pour faire illuminer la pièce que je ne suis plus sûr de bien connaitre. Je ferme les yeux automatiquement aux éclats du soleil un peu trop fort. Je me mets à dos de ceux-ci pour pouvoir voir de nouveau.

Mais quel bordel là-dedans! Va falloir que je me dépêche de mettre tout cette marchandise en boutique....Boutique...Oui, je m'occupe d'un magasin. Donc, en tout logique je dois avoir des notes quelque part. Je parcours la pièce des yeux, pour tomber sur un bureau avec quelques livres dessus. L'un d'eux était ouvert. Je le consulte rapidement pour me rendre compte que c'était ce que je cherchais, au vue des nombres inscrits.

Après avoir consulter mes dernières notes, je pars vers l'armoire pour m'habiller. Je ne dois pas être sans ressource au vu de la qualité du tissu. J'enfile ma tunique et tout ce qui viens avec, pour ensuite passer devant le miroir. Es-ce moi que je vois dans cette glace? Je me reconnais mais en même je suis sceptique. En tout cas, quel beauté!
Je fixe un moment ma longue chevelure de feu, qui est en désordre, que je me dépêche de brosser. Je ramène le tout vers l'avant et attache le tout avec un ruban. Je finalise le tout avec une boucle d'oreille.

Je prend un morceau de pain et de fromage, qui était dans un tonneau au coin de ma chambre avant d'aller dehors prendre l'air. Je regarde les passants, tous bien habillés, sans grand intérêt.

Le froid qui passait sous sa couverture et chatouillait ses pieds la fit frisonner. Elle bougea un peu sous ses draps, mais fit tomber de nombreux objets inconnus de son lit. Elle ouvrit avec difficulté les yeux, les plissant alors que la lumière du jour se glissait sur tout son visage. Elle poussa un espèce de grognement, puis elle s'assit en s'appuyant sur le mur derrière elle. La chambre où elle se trouvait ne ressemblait à rien, c'était un véritable champ de bataille. Des centaines de feuilles de papiers jonchaient le sol, griffonnées et noircies au crayon. Des objets -est ce vraiment des objets ?- étranges son disposés un peu partout ou carrément jetés sur le sol. Les livres s'entassent aux quatre coins de la chambre, et une chose verte et gluante brille dans un coin sombre.

Elle se sent complètement déboussolée. Cette chambre, elle la connait, mais elle a aussi l'impression qu'elle n'y est jamais entrée. Alors qu'elle parcourt la chambre des yeux, quelque chose sur son épaule attire son attention. Depuis quand a-t-elle des longs cheveux roux ? Et pourquoi se pose t-elle une telle question ? C'est vrai quoi, elle a toujours eu les cheveux de cette couleur, non ? Elle se lève, repoussant avec ses pieds nus des feuilles volantes. Elle se dirige vers la garde robe, garnie d'un grand miroir assez sale. Elle écarquille les yeux de surprise. Elle se touche le visage pour bien vérifier que ce reflet lui appartient. Elle se met sur la pointe des pieds, et elle éclate de rire.

J'ai grandis ?

Puis elle arrête de rire. Mais qu'est ce qu'il lui prends ? Elle n'a pas toujours eu cette taille ? Ses souvenirs sont confus, et elle ne comprend pas grand chose à ce qu'il lui arrive. Elle ouvre son armoire, et une pile entière de vêtements se jette sur elle. Elle pousse un cri surprit, avant de repousser les vestes blanches de travail qui s'étaient étalées sur elle. Elle ne prit pas la peine de ramasser les autres. Elle attrapa machinalement ses vêtements habituels, les enfila à la va vite. Elle saisit une brosse sur une table et tenta vainement de brosser sa mèche rebelle, avant d'abandonner. Elle attacha à sa ceinture un appareil rond et d'origine inconnue, et elle s'avança vers le bureau. Il était proprement rangé, et sur une plaque était inscrit un nom. Techno. C'est vrai, elle s'appelait Techno... Comment avait-t-elle pu oublier ça ? Elle attrapa son bloc et un crayon, et elle sortit dehors d'un pas pressé.

Elle claqua la porte de sa chambre et sortit à l'air libre. Des gens habillés de façon chic se pavanaient dans la rue pavée. Elle scruta le paysage avec des yeux d'ahurie. Mais où avait-t-elle donc atterrit ?

Je reste un bon moment sur mon balcon, savourant mon banal petit-déjeuner en solitaire. Mais ce moment de solitude fut bien bref avec l'arriver d'une fille un peu trop joyeuse.

« Bonjour, excuse moi, tu voudrais pas m'emmener au centre ville? Je sais pas y aller et je m'ennuie à mourir à la maison... »

Je lâche soupire bien bruyant, que je me fiche bien de ce qu'elle va en penser. Aller savoir pourquoi je réagis ainsi, depuis ce matin j'ai l'impression de ne pas me connaitre. Suis-je de si mauvais poil le matin ou suis-je toujours aussi hautain?
Je termine mon pain bien tranquillement avant de lui donner une réponse, réponse que je ne devrais surement pas dire à un enfant et encore moins à un inconnu mais je me fiche complètement de mes manières, même si, au vu de l'endroit et de mes vêtements, je devrais me comporter comme un riche.

«Écoute ma petite, je ne suis pas du genre à faire le chaperon, alors si tu me promets de me foutre la paix après, je veux bien t'y amener. On est bien d'accord?»

Dis-je avec un sourire charmeur, mais complètement faux.

Tout d'un coup j'ai une idée, je lui fais signe d'attendre un instant. Je rentre pour aller chercher une fleur parmi tant d'autres dans le bocal au milieu de la table de cuisine et je reviens pour lui mettre dans les cheveux. Une belle grande fleur blanche que les filles adorent normalement.

«Pour la peine de venir m'accoster dès le matin.»