LE RÉVEIL

C'est dingue ce que c'est inconfortable de ne jamais voir la lumière. Il fait noir, enfin bon ça c'est normal, il fait soit horriblement chaud, soit beaucoup trop froid et en prime c'est dingue ce qu'on peut s'ennuyer. Qu'est-ce que je donnerais pour avoir une télé ou un ordinateur. Mais bon, c'est peine perdue, même pas une malheureuse prise dans cet endroit minable. Je ne peux qu'entraîner mon esprit à la réflexion ... Mais je pense que le pire, c'est de savoir qu'un peu plus loin, une autre personne s'éclate dans un monde où je pourrais faire ce que je veux. Si je pouvais au moins prendre sa place quelques heures, qu'est-ce que je m'amuserais. Dommage que ce soit impossible. Si un dieu existe dans ce monde injuste, alors il doit avoir un truc contre moi. Ou est-ce tout simplement parce qu'il m'a créé pour que je souffre. J'espère qu'il est patient, je me plais à souffrir ...

Mes paupières s'ouvrent, aussitôt la lumière s'attaque à mes pupilles trop habituées aux ténèbres. Je suis dans un lit, dans une pièce. Qu'est-ce que je fais là ? Je n'en sais rien et je ne vois pas l'intérêt de le savoir. Le plus important c'est que je ne suis plus là où je me trouvais et ce simple fait me fait sourire. Il faut croire que Dieu existe en ce bas monde et qu'il a décidé de me laisser m'amuser un peu. En regardant autour de moi, je ne vois que des murs blancs et une porte noire. Drôle d'idée de mettre une porte noire dans une chambre blanche, c'est plutôt violent comme changement de couleur. Enfin bon, ce n'est qu'un détail. Dois-je me dépêcher ou bien glander encore un peu. Ce lit est bien confortable, bien qu'il soit simple. Je ne sais pas où je suis mais c'est étrange, j'ai cette impression qui grandis en moi. Je ne suis jamais venu ici, je n'ai jamais mis les pieds dans cette pièce, mais pourtant je sais qui je suis ... Je suis le gardien des portes du château. Mais de quel château ? Il y a des gens ici ? Dans ce cas je devrais m'y rendre, je sais où il se trouve. Quelqu'un me dira pourquoi je suis là et je trouverais sans doute quelqu'un qui me permettra de m'amuser ... ~ Mwéhéhé ~

Je me lève donc de ce lit bien trop simple à mon goût et me dirige vers la porte. Une petite hésitation me prends lorsque j'approche mes mains de la poignée. Que vais-je donc trouver derrière cette mystérieuse porte ? Un monstre m'attends peut-être de l'autre côté, près à me sauter dessus. Ou quelqu'un désirant me capturer pour je ne sais quelle raison. Après quelques instants de réflexion, je secoue la tête. Quoi qu'il m'arrive, ce sera plus sympa que de rester assis sans rien faire ici. Et puis en plus je le sais. Au fond de moi je le sais pertinemment que ce qu'il y a derrière cette porte n'est pas là pour me faire du mal. Je clenche donc la poignée et ouvre grand la porte. Ce qu'il y a derrière me déçois un peu ... Ce n'est qu'un long couloir blanc où des dizaines et des dizaines de portes noires se suivent. Niveau originalité on aurait pu faire mieux, mais peu importe. Je continue donc d'avancer, essayant de distinguer quelque chose au bout de ce long couloir. Je ne sais pas combien de temps dure ma petite promenade, je n'ai pas de montre. Mais le temps passe plutôt lentement entre ces murs blancs. Je finis même par me demander si je ne me trompe pas de direction. C'est juste avant de faire demi-tour que j'aperçois un double porte couleur bois au fond du couloir.

Des portes, des murs, du blanc, du noir. Les gens qui se sont occupés du design' de cet endroit ne devaient pas être de grands artistes. Franchement même moi j'aurais pu faire mieux. Cette double porte en bois doit être la chose la plus originale que je vois depuis que je me suis réveillé ici. C'est avec un grand sourire que je pousse cette porte qui me semble donner sur un endroit intéressant. Encore une fois, je suis déçu. Devant moi se dressent de grands hôtels blancs et un chemin serpentant autour de tout ça. Du blanc, du blanc, toujours du blanc ... Je n'ai pas vu de lumières depuis un bon bout de temps, mais là c'est trop. Il manquerait plus que les habitants de ces hôtels soient des petites étoiles et je suis bon pour l'asile ... Boarf quoi que, c'est blanc aussi l'asile. Et mes ailes sont blanches ... Ma peau est blanche. S'en est à se crever les yeux cette histoire, au moins là je n'aurais plus que du noir.

Je continue donc d'avancer à travers toute cette lumière jusqu'à ce que j'arrive à un genre de sas. Ça, au moins ça change un peu du reste. C'est avec un peu d'espoir que je rentre dedans. Un bruit étrange s'allume alors. Un genre de « tic tac ». La porte se ferme et d'un seul coup, le bruit s'arrête. Il ne reste que le silence. La porte s'ouvre alors sur une berge et un grand fleuve noir.

• Bon, il ne me reste plus qu'à trouver le château maintenant. •