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"Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises.”

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Simon L. | Kaym
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MessageSujet: "Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises.” "Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises.” Icon_minitimeDim 26 Juil - 23:58
Impassible derrière ses lunettes, Simon jeta un regard désapprobateur à la terre sous ses semelles. Déjà, ses tennis bleu marine s'étaient couvertes d'une fine pellicule de poussière et de poudre brune ; il n'osait imaginer l'état du dessous. Rentrer où que ce soit avec des souliers dans cet était aurait été pour lui hors de question. Sauf s'il avait voulu ruiner les tapis ou rendre les paillassons collants et boueux, bien sûr – mais inutile de préciser que ce n'était pas dans ses habitudes et encore moins dans ses intentions. Or s'il y avait une chose sur laquelle le jeune homme mettait un point d'honneur, c'était bien d'être, dans la mesure du possible, constamment à même de rentrer où que ce soit sans tout salir. La boue et l'herbe n'étaient pas des alliées de poids dans cette louable quête.
A vrai dire, c'étaient plutôt des ennemis redoutables. Tout comme le monde extérieur de manière général, les champs, les plantes, la nature.

Ce qui l'amenait à la question : pourquoi était-il venu ?

D'accord, le carton d'invitation était relativement beau et Simon se savait un faible douloureux pour les jolies choses nettes et symétriques, bien agencées, avec des couleurs calmes. Mais si ce n'était qu'une question d'enveloppe, il aurait tout aussi bien pu l'accrocher dans sa chambre pour se souvenir du jour mémorable où il avait gagné à un jeu concours stupide pour gens plus attardés que la moyenne ; rien ne l'obligeait, techniquement, à se rendre sur les lieux où il s'était trouvé invité par le plus grand des hasards. Ils n'allaient quand même pas courir après tout le monde juste pour les forcer à s'amuser. Ç’aurait été sacrément contre-productif. Un brin despotique, aussi. Or la France, si démocratique, terre de libertés...
Malheureusement pour Simon, sa sœur était tombée sur le carton. Malheureusement pour Simon, sa sœur n'avait rien retenu de ses cours d’histoire sur la Seconde Guerre Mondiale et était encore une partisane éhontée de la délation – l'information n'avait pas mis deux minutes à faire le tour de la maisonnée. Et si en effet l'aîné était majeur et vacciné, qu'il faisait ce que bon lui semblait et que ses parents n'avaient d'autorité que pour le conseiller et non lui ordonner, ils restaient étonnamment effrayants quand ils avaient décidé qu'il devait faire quelque chose. Alors quoi de mieux qu'une occasion pareille pour sortir et se faire des amis, voir du paysage, prendre l'air ? Une telle chance, on ne la laisse pas filer. On la saisit, on lui tord le cou et l'enferme dans sa poche.

D'après son père, en tout cas, ça se passait comme ça. Il n'était pas bien sûr que la chance soit aussi efficace une fois morte, mais il lui faisait docilement confiance sur ce point.

Après un soupir discret qui, connaissant le brun, en valait bien cent emplis d'un désespoir sans fond,  il resserra la prise de ses gants bruns sur la hanse du panier. Entre cueillir des fruits et se perdre dans une foule hurlante et transpirante s'amusant à se balancer de la couleur à la figure, son choix avait été rapide. Pas du goût de ses parents, évidemment, mais ils ne pouvaient pas trop lui en demander non plus ; ils avaient abandonné le combat très vite, jugeant à raison qu'insister risquait de le faire changer d'avis. Une petite victoire valait mieux que rien du tout.
Ses pas tranquilles et mesurés l'arrêtèrent près d'un fraisier qu'il jugea sain et dont la couleur lui était agréable. Pas qu'elle diffère beaucoup de celles des autres plants, mais elle lui plaisait néanmoins – c'était l'important. Il avait toujours eu l’œil pour repérer les choses et pouvait dire avec certitude que ce coin-ci était rempli de belles fraises en pleine santé, en quantité. Étonnant qu'il n'y ait pas déjà du monde dans les parages. La tranquillité ne durerait probablement pas. Il y était préparé.
C'était les autres, en général, qui n'étaient pas préparés à son désintérêt. Il s'en fichait.
Accroupi, il lissa son pantalon noir ; passa une main distraite sur son chandail bleu foncé. Ça n'allait pas rester propre bien longtemps, mais il pouvait toujours faire attention. Ce ne serait pas de trop.

Cette excursion promettait d'être longue.
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Margaux P. | Lou
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MessageSujet: Re: "Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises.” "Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises.” Icon_minitimeSam 1 Aoû - 6:29
Son frère l'avait regardé en riant. Sa mère l'avait regardé en riant, son père aussi, et évidemment que Margaux avait choisi d'aller cueillir des fraises plutôt que se noyer dans une masse de couleurs: attention, ne vous méprenez pas, les deux étaient à son goût, mais chez mademoiselle, c'était l'estomac qui faisait la loi. Histoire de chasser l'ironie de tous les visages, elle avait bien concocté une excuse comme quoi « oui mais c'est la campagne, je reviens aux racines de nos ancêtres » tout en sachant pertinemment que le dernier paysan de sa famille avait vécu sous Louis XVI (au moins !), tirade qui n'avait guère arrachée que quelques ricanements supplémentaires à son imbécile de frère. Plantant là la grande asperge en t-shirt Zelda, Margaux s'était réfugié dans sa chambre en se congratulant, pour une fois dans sa vie, d'avoir gagné à un quelconque tirage au sort. Tant qu'à avoir la chance de son côté, autant que ce soit pour cueillir trois tonnes de fraises : l'épreuve du Bac, c'était encore loin.
Et puis les fraises, ça se mettait dans des mousses, des gâteaux, des tartes, et les tartes on pouvait les déguster ou les écraser à la figure des frères trop chiants.

Motivée le jour J, presque accrochée aux bottes de sa mère pour qu'elle aille « plus viiiite » et sans la moindre arrière-pensée concernant un potentiel coup monté pour l'enlever et soutirer à ses parents toutes leurs économies, Margaux débarqua près des fraisiers vêtue comme la dernière des Parisiennes dont jardiner serait devenu le nouveau pêché mignon. Salopette tâchée de peinture (il avait bien fallu enfiler quelque chose l'été passé pour redécorer le salon) et grosses bottes vert bouteille aux pieds, la jeune fille poussa un soupir de contentement bien à elle. Elle allait remplir dix fois le panier et les autres n'allaient avoir que les restes ! Plus facile à dire qu'à faire puisqu'une foule encore clairsemée se promenait d'ores et déjà dans le champ, mais même les pieds qu'on lui écrasa deux fois en l'espace de trois minutes n'entamèrent pas sa bonne humeur. Faussement critique  en se penchant vers les fraises qui ornaient les tiges, elle les chipait du bout des doigts sans vraiment se soucier de la taille ou de la forme. Des fraises restaient des fraises, pas vrai ? Bossues ou non, une fois en confiture, ça n'avait plus la moindre importance.

Sur cette pensée hautement philosophique – Margaux se targuait, parfois, de parvenir à avoir de belles réflexions, elle avisa un joli fraisier où personne ne faisait la qu – ah si, tiens, il y avait déjà quelqu'un. Autant pour elle, elle ne venait pas de percuter un cadavre.
Ça avait de la voix.
Et un bleu s'il avait la peau sensible, ahah.

« Ouuups, désoléééée, laissa-t-elle filer en balançant son panier et manquant de lui en envoyer le coin dans la tempe, les fraises m'ont distraite et du coup j'ai pas regardé où j'allais ! Ça va ? »

A priori c'était un homme fort et plus âgé qu'elle, il allait s'en remettre ; mais d'un autre côté, Margaux avait une peur bleue de tous les garçons et de toutes les filles qui portaient des lunettes. Ces machins en équilibre sur votre nez et qui s'écroulent à la moindre occasion, vous laissant là, bras ballants, avec une jolie bourde à réparer.

Pas de mouvements brusques, pensa-t-elle avec une exubérance on ne peut plus coutumière, elles pourraient tomber en morceaux d'un instant à l'autre !
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Simon L. | Kaym
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MessageSujet: Re: "Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises.” "Ce sont les enfants et les oiseaux qu’il faut interroger sur le goût des cerises et des fraises.” Icon_minitimeJeu 13 Aoû - 7:58
Les probabilités pour que cette activité profondément ludique et au moins aussi intellectuelle tourne mal dans les premières minutes lui avaient parues minces, sinon inexistantes ; il aurait dû pouvoir être tranquille, disons, un quart d'heure. Au bas mot. Personne ici ne se connaissait – logiquement – et d'après son étude très poussée de la population Parisienne, ceux désirant discuter se trouveraient entre eux, d'eux-même, sans avoir besoin de se prendre des vents colossaux de la part des autres. Pas bien difficile de repérer les rabats-joie. On lui avait suffisamment répété qu'il avait l'air de revenir d'un enterrement pour le conforter dans cette affirmation : on a l'air ouvert ou fermé et autant ça ne se contrôlait pas toujours, au grand dam de certains visages durs, autant ça l'arrangeait bien.
Malheureusement, le monde était aussi mal fait qu'il l'avait toujours été. C'était une des rares constantes qu'il n'apprécie guère.

Plutôt que de maugréer sur la terrible blessure qu'on ne venait pas de lui infliger, Simon trouva plus pertinent de se questionner sur sa visibilité. Il ne se pensait pas transparent ni même particulièrement discret, aussi silencieux soit-il ; cette fille devait être sacrément étourdie. Maladroite. Pas dégourdie. Buter dans les autres en guise de bonjour, ça faisait tellement... Rencontre clichée de vieux film pseudo-romantique bourré de sucre et autres additifs rose et mauve en tous genre. Rien que d'y penser, il fut pris d'un bref frisson.
Pitié, de l'air.

« Les fraises m'ont distraite et du coup j'ai pas regardé où j'allais ! Ça va ? »

Et elle disait ça en manquant de l'éborgner. Magnifique.
Il ne voyait pas du tout comment des fraises pouvaient distraire un être humain mais, en bon gentleman toujours poli, il décida néanmoins de ne pas lui en faire la remarque. Tous les gens blessés ne partaient pas en grognant. Parfois, ça les faisait rester. Inutile de préciser qu'ils n'étaient dès lors pas de très bonne compagnie ; tant qu'à faire, il préférait s'éviter ça.
Les mains gantées du jeune homme vinrent épousseter ses vêtements, remettre ses lunettes bien droites devant ses yeux. Il s'accorda même quelques secondes pour chasser la terre de ses chaussures, sans grande conviction. Avoir l'air stupide ou maniaque lui importait peu. Faire attendre la demoiselle avant de lui dire que oui, il allait bien, lui était autant égal. Il ne doutait pas qu'elle soit dans un émoi terrible mais n'y comprenant rien, de toute façon, il fut incapable de s'en préoccuper. Elle ne pouvait pas vraiment s'inquiéter. Elle n'était pas un poids lourd, lui n'était pas un piéton.
Puis elle ne le connaissait même pas. Les inconnus se moquent des inconnus.

« Ça va, répondit-il après s'être redressé sur ses pieds. Rien de cassé. »

Pas grâce à elle, mais bon.
Ses yeux bleus descendirent machinalement sur son panier ; les fraises y étaient affalées dans la plus parfaite anarchie. Il leur jeta un regard désapprobateur, vaguement ennuyé.
Ce qui signifiait, en d'autres termes, qu'il avait l'air un peu plus pincé que la norme.
Version « je reviens d'un enterrement et en plus il a plût », probablement.

« Si tu pouvais faire attention, ce serait bien, ajouta-t-il en la détaillant sans réelle gêne. Tu aurais pu écraser les fraises. »

En plus de les déranger, c'est à dire.
Le vouvoiement, spontané, avait failli s'imposer avant qu'il ne pose vraiment les yeux sur elle. Il lui donnait environ l'âge de Michelle ; peut-être même moins.

Une gamine, donc.
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