Reiner est le portrait craché de sa mère : teint hâlé, yeux bleus, cheveux relativement lisses et bruns, nez droit et petite moue constante sur les lèvres. À croire que son Y ne lui a rien apporté physiquement si ce n'est son genre. Le squelette des membres fin et l'ossature de moineau au visage lui vient entièrement du côté maternel, et on le compare assez vite à son oncle qui pourrait facilement passer pour son grand frère tant la ressemblance était frappante.

Même s'il n'affiche pas de style particulier, le jeune homme ne peut pas nier son attachement pour certaines pièces en cuir ; de la veste aux simples chaussures en passant par le pantalon ou les gants. Porter un costume ou une chemise trop stricte ? Impossible pour lui sans qu'il ne se trouve complètement ridicule. Le décalage entre l'apparence trop jeune de son visage et la certaine maturité de la tenue ne lui plaît pas.

En bref il a l'allure d'un jeune étudiant lambda désireux de faire plus adulte. Du moins dans la rue, quand on le regarde passer. En conférence, lors de traduction et d'explication de texte devant un amphithéâtre, ce n'est pas la même chose. Le gros décalage se situe entre sa locution posée et presque solennelle et son attitude quelque peu désinvolte.

Reiner est une personne qui pète le feu en toute circonstance et ne se lasse jamais de sourire ni de répandre la bonne humeur autour de lui. Il aime échanger avec autrui et ne passe pas une journée sans voir sa famille ou ses amis qu'il place quasiment au centre de son petit monde. Entretenir ses relations est primordial pour lui et on pourrait penser que c'est par peur d'être seul ? Lui n'irait pas jusqu'à dire ça ; c'est tout simplement ce qui le rend heureux.

Dynamique dans tout ce qu'il fait, très enclin à la discussion et au partage de points de vue, l'un de ses plus grand défaut réside en le fait qu'il arrive à peine à être sérieux quand il le faudrait parfois. Dans ses études, aucun problème ; mais quand il s'agit de considérer des investissements à long terme, ou des changements de grande envergure comme un déménagement par exemple...il bloque un peu. Il n'arrive pas à se projeter. « Carpe diem quam minimum credula postero » lui correspondrait assez au final.

Sa tolérance vis-à-vis des personnes se complaisant dans les plaintes et jérémiades approche le zéro absolu. Selon Reiner, quoiqu'il arrive, quoiqu'il puis se passer et ce même si c'est très dur, il y a toujours quelque chose à faire. Le mouvement, c'est la vie ; rester statique dans son malheur ne résout jamais rien. Et si le jeune homme est enclin à aider quiconque et ce n'importe quand, il n'accepte pas de voir les gens baisser les bras. Quand on veut quelque chose, on se bat pour l'avoir ; quand on n'a pas suffisamment de détermination, de volonté, on demande de l'aide mais on ne se repose sur personne. Jamais se reposer sur quelqu'un. Préférer le rôle du tuteur (celui qu'on met pour aider les arbres à pousser droit).

Coûte que coûte Reiner ne veut dépendre de personne et a tendance à porter des poids qui ne lui appartiennent pas. Seulement parce qu'il le veut bien. Peut-être se surestime-t-il un peu trop de ce côté là, et ce penchant à vouloir aider tout le monde tout le temps finit forcément par déplaire à certaines personnes.

Mais pas comme s'il se préoccupait du jugement qu'on peut porter à son égard.