Les gens le regardaient avec effrois, avec peur. Même les médecins hésitaient à s’approcher de lui. C’était presque aussi pire qu’être un zombie. Sauf que les zombies eux ils n’avaient pas conscience d’être un monstre, Oliver lui, il savait qu’il pouvait tuer des gens. Et pire encore, qu’il pouvait mourir lui aussi. C’était certes une façon bien égoïste de voir les choses, mais il voulait vivre ! Il n’était encore qu’un gamin, si seulement il n’avait pas été à cette salle d’arcade ! Il soupira. Son quotidien se résumait désormais à une salle aux horribles odeurs de maladies. Les gens puaient les antibiotiques et le sang séché, même les murs semblaient malades, abordant des couleurs fades et des odeurs de vaccin. Son médecin avait dû perdre l'odorat à force de vivre dans de telles circonstances puisqu’il empestait le parfum comme s’il se vidait une bouteille dessus chaque matin. Toutes ces odeurs lui donnaient le tournis. Ou peut-être était-ce dû à la fièvre ? Il n’en avait aucune idée, tout ce qu’il savait c’était que cette maladie le fessait  souffrir horriblement.

Parfois, lorsque la fièvre était à son plus haut et qu’il s’endormait après que la maladie ait drainé toute son énergie, il se réveillait pris d’une douleur déchirante. Une douleur comme une brûlure qui déchirait son corps en deux. Une douleur dans le ventre, comme si on lui arrachait son coeur à vif. Il se réveillait la nuit voulant hurler, mais étant incapable de produire le moindre son.

Au moins, il avait sa 3DS et lorsque la fièvre diminuait un peu, il avait tout le temps du monde pour engager une partie. La vie d’un patient c’est long, tout ce que l’on a envie de faire c’est d’arrêter de souffrir, de rentrer chez soi  et de ne rien faire devant la télévision. Ici aussi il y avait une télévision, mais ce n’était pas pareil. Il partageait sa chambre avec un vieil homme, un vieux bonhomme qui avait déjà trop vécu. C’était un vieil ivrogne qui détestait entendre “cette maudite boîte noire hurler”. Puis s’il l’écoutait c’était pour le golf, oubliez tout de suite votre idée d’y brancher une console.

C’était bien Oliver ça, le veinard qui était tombé sur la seule personne au monde incapable de supporter la télévision. Heureusement ou malheureusement, ça ne dura pas, hélas le vieil homme mourut. Ça ne fit ni chaud ni froid à Oliver, il s’en foutait complètement. Pour le moment tout ce qu’il lui importait, c’était sa propre survie. Puis peut-être aussi l’envie de surmonter son ennuie.

Bientôt un nouveau patient allait être transporté à cette chambre, il restait plus qu’a espéré que ce soit quelqu’un de normal. Quelqu’un qui aime la télévision quoi.

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-O...Oliver ?

Par réflexe, il mit son jeu en pause et leva les yeux vers celle qui avait nommé son nom. Il ne l'avait même pas regarder avant qu'elle ne l'appelle. Il n'y avait rien à voir, lui aussi il avait réagit comme ça au début, ce n'était pas étonnant. La seule chose qui lui avait semblé étonnant était le fait que cette inconnue connaisse son nom. Ce n'était peut-être plus étonnant lorsqu'il réalisa qu'il la connaissait. C'était la fille de la salle d'arcade, elle avait un nom bizarre avec un y dedans... Il n'y pensa pas trop longtemps avant de faire le lien avec sa venue à l'hôpital et cette fille. Il n'avait passer du temps avec personne d'autre en dehors de la zone de sécurité que délimitait sa maison. Puis si elle était dans ce bloc c'est bien parce qu'elle était infectée, non ?

-Toi ! C'est de ta faute si je me retrouve ici ! Tu m'as refilé tes microbes !

Encore une fois, sa mémoire des noms fessait défaut ce qui fit perdre un peu de crédibilité à son affirmation. C'était peut-être un peu méchant d'accuser quelqu'un comme ça, surtout qu'elle n'avait certainement pas fait exprès si c'était vraiment de sa faute, mais Oliver avait réellement besoin de mettre la faute sur quelqu'un.

Il était en colère, la venue de cette fille venait lui rappeler à nouveau le foutoir dans lequel il c'était retrouvé malgré lui. Les larmes commencèrent à perler aux coins de ses yeux. Le simple fait d'être observé alors qu'il était si faible mélangea sa colère à de la honte. Cette honte vint achever son expression en fessant couler les larmes le long de ses joues. Il baissa la tête, essayant de cacher ses yeux à l'aide de sa frange. Puis, il murmura dans un soupir à peine audible:

- Je ne veux pas mourir.

Sa voix était brisé et tremblante tout comme son corps déformé qui remuait frénétiquement tel une feuille au vent. Il était décidément très doué pour se foutre la honte.

{C'est court, c'est moche, mais j'ai répondu rapidement ! o/}

Oliver savait que ce n'était pas réellement de sa faute s'il se retrouvait là où il était. Il le savait et pourtant, il ne pouvait pas s'empêcher de vouloir mettre la faute sur quelqu'un. Il devait avoir quelqu'un sur qui vider ses peines et ses peurs. Il ne pouvait simplement pas supporter tout ça sans avoir envie de le hurler sur le premier venu. Il faut dire que Sym était bien placée pour porter le blâme, en dehors de sa maison Oliver n'avait pas vu grand monde et encore moins passer du temps avec eux pendant le dernier mois. Elle était la seule. Il n'avait cependant pas détesté sa présence, bien au contraire, il la trouvait amusante, mais c'est fou ce que notre perception des gens peut changer lorsqu'une vie est en jeu.

Sym s'était excusée, elle se sentait mal, ça se voyait. Son regard fuyait comme pour éviter les yeux accusateurs d'Oliver. Elle fessait bien de ne pas le regarder, il avait bien trop honte de son état. Ses yeux larmoyants, sa voix tremblante;

- On ne va pas mourir tu sais, c'est juste quelques microbes, les gens ici vont nous soigner en un rien de temps !

Il laissa son regard dériver vers le lit encore vide. Le vieil homme était mort lui. Même s'il était horriblement énervant, la mort n'est jamais un soulagement. Il retint un sanglot, il n'était plus un gamin, les hommes ne pleurent jamais et il n'allait pas faire exception à la règle. Son honneur était en jeu.

- Le vieillard est bien mort lui.

Il avait dit ça sans réellement s'en rendre compte, mais c'était certain que ses mots allaient créer un malaise. Ses mots créaient toujours des malaises.

Il vit la grande blonde tituber avant de prendre appui sur le lit. Elle devait certainement commencer à ressentir cette horrible douleur qui allait la ronger comme elle rongeait Oliver.

- Ça va ? Tu es toute blanche.

S'il n'était pas cloué dans ce lit d'hôpital, il se serait sûrement rapprocher pour constater les dégâts. Mais même son regard embrumé arrivait à voir les traits de fatigues qui creusaient son visage. Souffrait-elle depuis longtemps déjà ? La question resta sur le bout de ses lèvres il préféra ne pas s'y risquer, après tout, ce n'était pas de ses affaires.

{Je suis faible, lente et c'est super court, je suis désolée ! D:}