Music : Fighter - Manafest ©

You can say I'm done,

Ta journée commença comme toutes les autres. Le genre de banalités que tu aimerais exclure de ta vie, j'ai raison, hein, Hayden ? Mais tu n'as pas le choix, comme tout le monde, tu dois vivre, malgré le fait que tu ne sois toujours pas tout à fait vivant. C'est vrai, tu ne te sentiras en vie que lorsque tu obtiendras le pouvoir nécessaire pour prouver que ton existence est digne d'être tienne et non celle de quelqu'un d'autre. Tu n'accordes aucune importance à ta vie, mais tu en accordes énormément à ta personne. Rares sont les gens qui savent faire la différence entre la vie que l'on nous a donné et la personne que nous avons créé afin d'être celui que l'on est aujourd'hui. Mais toi, tu sais distinguer les deux. Et tu aimes le faire savoir.

But this has just begun.

Ton quotidien est facile à résumer, tellement il est répétitif. Il y a les jours où tu vas en cours comme n'importe quel adolescent de ton âge, et les autres ou tu sèches toute la journée pour te faire coller peu de temps après. Les surveillants de ton internat sont tellement habitués à te donner cette petite convocation, à soit-disant faire signer par les parents, qu'au final, ils savent toujours pourquoi tu es demandé en colle un mercredi ou un samedi. Toi, ça te blase. Tu essayes de leur faire comprendre qu'ils ont beau faire ça, tu continueras quand même, et donc que ça ne sert à rien, à part te priver de ta liberté. Mais malheureusement pour toi, tu n'es toujours pas libre, car encore mineur. Ils le savent, ça aussi. C'est sûrement pour cette raison qu'ils continuent de te donner ce bout de papier, qui finit rapidement à la poubelle d'ailleurs. Ta majorité est à portée de main, petit homme. Sois patient.

I'm a fighter, I'm a fighter !

En ce samedi après-midi, tu devais être dans la salle de colle. C'est le soucis d'être interne à plein temps, tu es sous leur responsabilité jusqu'au samedi en fin de journée. Mais vu que tu étais libre à partir de 16 heures, tu n'avais aucun intérêt à aller là bas. Donc pour faire simple, tu décidas de sécher la colle. Pas très intelligent, tu sais ? Surtout que tu étais allé dans ta chambre, sur ton ordinateur, donc on pouvait venir te chercher à tout moment. Mais je conçois, que tu avais d'autres choses à faire. Il y a quelques jours, tu avais rencontré un certain Selim, à qui tu avais donné le numéro de la fille qui te harcèle ainsi que le tien, pour des raisons que je n'expliquerai pas. Tes actes peuvent choquer les plus jeunes, rends-toi en compte. Tel l'informateur que tu es, tu devais chercher des informations sur lui. Et c'est ce à quoi allait se résumer les heures que tu étais censé faire en étant enfermé dans une salle comme si tu étais prisonnier.

I'm not afraid of death,

Personne, moi y compris, ne sait comment tu fais pour avoir un réseau d'informations si étendu sur les gens que tu connais. D'où tu tiens tout ce que tu sais ? Comment tu réussis à accéder à des informations confidentielles ? Ca, c'est, et ça restera, un mystère. Cependant, sur ce Selim Loxley, tu ne trouvais pas grand chose. Tu avais regardé partout où tu vas d'habitude, les seules choses que tu avais appris étaient qu'il n'avait aucun casier judiciaire et son adresse postale. Mis à part ça, rien. Il était donc bien énigmatique. En temps normal, tu aurais trouvé des informations sur son passé, les écoles fréquentées, le parcours professionnel et j'en passe. Mais lui ne semblait laisser filer aucune information à son égard. Avoue le, Hayden. Ca t'a bien frustré. Tu ne comprenais pas, et te connaissant, tu t'étais dit qu'il n'y avait pas une chose que tu ne pouvais pas comprendre n'est-ce pas ? Pourtant, ce fut le cas. Tu jetas un oeil à l'un de tes pingouins en peluche, comme s'il allait répondre aux questions que tu te posais. Puis après de longues minutes, tu recommenças tes recherches, avec tout ce que tu avais comme sources. Et toujours rien. Même pas un acte de naissance. Comme s'il n'avait jamais existé.

You ain't seen nothing yet.

Tu voulais et tu devais en savoir plus. Cette personne avait réussi à mettre tes nerfs à rude épreuve, et ce n'était vraiment, pas normal. Aucun être humain n'avait eu le cran de t'énerver à ce point. Et bien qu'il l'ait fait involontairement, il l'avait fait. L'informateur que tu étais perdait presque sa fierté de tout savoir. Si on te demandait des infos sur lui, que ferais-tu ? « Non, désolé, il n'y a rien à son sujet. » ? Hors de question. Ce n'est pas ton genre. Donc afin de combler ce manque de données à son sujet, tu décidas d'enquêter toi même et de former ton propre dossier. Tu serais le seul à en savoir autant sur lui. Tu marquas sur un papier ce que tu savais déjà. Nom, prénom, numéro de téléphone, adresse, casier vierge et surtout, chef de gang. Mais c'était trop vague. Après avoir rangé ce papier dans une poche de ton jean, tu partis à son domicile.

I'm a fighter, I'm a fighter !

Ce n'était pas très loin de ton lycée. Tu ne savais pas si c'était un bien ou un mal, mais pour le moment, ça allait t'aider. Tu commenças à parcourir la banlieue de Paris, cherchant le moindre indice ou la moindre indication à son sujet. Jusqu'au moment ou tu atterris dans une impasse. Hayden. C'est certainement ton plus gros défaut. Tu n'aimes pas demander aux autres pour trouver une solution à tes problèmes. Mais tu n'as aucun sens de l'orientation ! Sortant de la ruelle-impasse, tu regardas autour de toi. Soupirant, tu allumas une cigarette. En effet, tu étais vraiment pire que perdu.

Music : Break - Three Days Grace ©

I won't say I've had enough.

Ah la la. Toi qui était totalement perdu, pauvre petit enfant tu étais au fond de ton âme. En allumant ta cigarette, tu avais peut-être espéré qu'un hélicoptère te repère, pour te récupérer et t'emmener à l'adresse que tu avais griffonner non méticuleusement sur un papier tout à l'heure ? Ce n'est pas comme ça que ça marche tu sais, Hayden. En plein désert, tu aurais peut-être eu du succès avec cette technique. Mais là, tu étais en pleine banlieue parisienne. Les chances de voir passer un hélicoptère étaient minces alors imagine le peu de chances que tu avais de voir passer un hélicoptère qui t'emmènerai gaiement à destination ? Ne confonds pas les choses, il y a tout de même une différence certaine avec un taxi, ce que tu aurais pu prendre pour te rendre là ou tu le voulais. Mais encore une fois, ta fierté t'en empêcha.

My head is spinning.

Tu recommenças à prendre une bouffée de la chose qui te détruisait rapidement les poumons. Et alors que tu étais en train de te demander de combien de temps ta vie pourrait être réduite à cause de ces tout petits trucs, une voix te sortit de tes pensées. Tu ne l'avais entendue qu'une fois, lors d'une fin d'après midi, cette voix. Mais tu l'avais reconnue entre mille. Qui plus est, peu de monde t'appelait par un « petit » bien marqué, dans lequel on sous entendait une légère moquerie. En réalité, personne ne t'avait jamais appelé de cette manière, peu importe l'intonation de la voix. Tu ne savais pas si tu devais être heureux ou non, de voir Selim Loxley maintenant. Parce que c'était toi qui était parti à la chasse à l'homme, et voilà que maintenant le chasseur était presque chassé. Quelle ironie. Il avait remarqué le fait que tu étais perdu. C'était écrit en gros sur ton visage tu sais ? N'importe qui aurait pu le deviner, même le pire des abrutis. Et vu que selon toi, ce type était le pire des abrutis, il est normal qu'il comprenne, question de logique.

« Je n'ai pas à me justifier, encore moins face à quelqu'un dans ton genre. Pense ce que tu veux. »

Tonight, I start the fire.

Bien évidemment, même si le pire des imbéciles avait raison, jamais tu ne lui accorderais ce plaisir. Quitte à te mentir à toi-même, et aux autres, par la même occasion, tu le ferais, mais tu refusais catégoriquement d'acquiescer une vérité qui allait à ton encontre. Mais tu t'estimais tout de même heureux, car le gibier que tu cherchais était venu de lui même. Ca t'évitait un certain travail, qui était de te repérer dans ces rues et ruelles qui se ressemblaient toutes et qui faisaient donc que tu étais perdu. Continuant de fumer, tu te demandas comment aborder le sujet. Il te fallait une excuse, une bonne excuse, et très vite. S'il te voyait trop réfléchir il allait se douter de quelque chose non ? Alors évite ça mon grand. Tu passas une main dans tes cheveux tout en soupirant, comme si tu étais dépité de le voir, en plus de ta situation actuelle qui était tout, sauf glorieuse.

« Je te cherchais. Pour une question que je me pose. » dis-tu, en écrasant le mégot qui se faisait entre tes doigts. « Tout le monde semble te fuir quand on parle de toi, en ville. Pourquoi ? »

I just can't give up.

La curiosité est un vilain défaut, petit cachottier. Tu avais besoin de ce genre d'informations pour le rôle que tu tenais auprès de certaines personnes, mais il est vrai que tu préférais chercher par toi même. Cependant, quand tu n'avais pas le choix, il fallait foncer dans le tas. C'était le cas, en l'instant même. Tu avais déjà interrogé des gens, aux alentours, et environ quatre vingt dix pour cent d'entre eux avaient fuit à l'entente de son fameux patronyme. Toi, qui n'avait pas peur de lui, devenait maintenant intrigué à son sujet. Tu devais tout savoir avant tout le monde. Et vu le résultat de ton sondage dans la rue, il semble être quelqu'un qui pouvait te rapporter gros. Les informations à son sujet, tu pouvais les vendre à prix d'or, ou bien faire du chantage aux autres avec ça. Mieux, tu avais son numéro et tu pouvais faire croire qu'il était de ton côté. Tout un tas de plans te vinrent à l'esprit. Mais tu ignorais lequel était le mieux.

Tonight, I break away.

Voyant ce que celui qui te faisait face abordait dans les mains, tu décidas d'en profiter, en lui prenant une des bières qu'il tenait. Bah oui, tu étais mineur après tout. Donc personne ne te laissait acheter une quelconque boisson alcoolisée. Tu les trouvais vraiment ridicules. Personne ne disait non à un majeur qui achetait pour un mineur. Surtout que tu avais bientôt tes dix huit ans, donc qu'avaient-ils à perdre à part l'argent que tu leur donnerais ? Aucun flic n'irait te demander à quel endroit, voire à quelle caisse de quel magasin, tu as acheté tes bouteilles n'est-ce pas ? Tu ouvris cette bouteille avec ton briquet, sur lequel il y avait un pingouin, puis commenças à la boire, en tenant un billet à Selim. Même si c'était illégal, tu l'avais achetée. Et puis, ce n'était pas l'autre qui allait te dire quelque chose sur les choses légales ou non, vu son activité présente. Tu n'avais rien à craindre, vraiment. Car tu avais des preuves où il se disait chef de gang et où il te menaçait. Mais chut, c'est un secret. Tu finis tes nombreuses gorgées avant de reprendre la parole.

« Tu laisses trop de mystères derrière toi pour que je ne veuille pas ne pas en apprendre plus. »

Tonight, we start the fire. Tonight, we break away.

C'était vrai, dans un sens, ce que tu venais de dire. Au pire, maintenant, tu te fichais du fait qu'il sache que tu sois informateur ou non. Tu pourrais peut-être l'avoir encore mieux dans ta poche si tu lui disais ce qu'il voulait savoir à prix cassé. Tu sortis le paquet de cigarettes que tu avais vu précédemment mais remarquas qu'il était vide. Heureusement que tu en avais un autre sur toi, hein Hayden ? Que ferais-tu sans ta nicotine ? Ca serait comme si on te volait toutes tes peluches, soit une crise totale. C'était aussi bizarre, que les vendeurs de tabac laissaient les mineurs passer, en parlant de ça. C'était, certes, un de leur plus gros chiffre d'affaire, mais ils étaient contre la loi. Peu importe. Tu avais ce que tu voulais au final. Et, comme à ton habitude, tu en ferais de même ici.

Music : Until the Bitter End - Fukuwa ©

I am loveless again.

Ton cher ami que tu surnommais non très amicalement et chaleureusement dans le fond de ton esprit et de ton coeur, le pire des imbéciles, avait pris soin de répondre à ce que tu disais dans les moindres détails. Dans un certain sens, ça t'arrangeait. Dans un autre, ça t'énervait, car tu aurais bien voulu obtenir les conclusions que tu t'étais faites suite à ce qu'il avait dit, seul. Mais malheureusement pour toi, ce n'était pas le cas, et tu allais devoir faire avec. Enfin, certaines paroles avaient attiré ton attention plus que d'autres. Comme le fait qu'il te savait curieux. Personne qui ne te connaissait si peu pouvait le deviner. Et il semblait vouloir être craint de tous en ce monde, bien que tu serais l'exception qui confirme la règle puisqu'il en faut bien une, donc c'est qu'il voulait un certain contrôle sur les personnes qu'il avait pu croiser jusqu'à présent, sûrement due à de la manipulation bien recherchée. Ton cerveau fonctionna un bon moment de cette façon. C'est comme ça que tu arrivais à tes fins après tout. Passant une main dans tes cheveux, tu ignoras royalement le soi disant conseil qu'il te donna, qui était celui de se mettre à genoux face à lui. Hors de question. S'il était un roi noir, alors tu serais le roi blanc. Bien évidemment, tu ne répondrais rien à ça. Ca ne regardait que toi, et tu n'étais pas du genre à en dévoiler autant.

Eroding to nothingness

Au moment où la question de son passé vint, ou du moins sa vie, tu étais devenu subitement intéressé, contrairement au fait que tu devais lui obéir, et j'en passe et des meilleurs. Personne ne savait rien ? Alors une fois de plus, tu deviendrais le point blanc dans ce tableau noir. En parlant de fond noir... Tu n'avais pas été assez sur tes gardes Hayden. Tu l'intriguais sans même le savoir, quoi que si, tu le savais au fond, mais ça ne t'était surtout pas d'une grande importance puisque chaque information circulant sur toi, tu les contrôlais. Mais tu n'avais pas surveillé tes arrières et ça allait très certainement te porter préjudice. Du moins, à partir du moment où il te retira ton cache oeil sans que tu aies le temps de dire quoi que ce soit. Réflexe immédiat. Tu reculas, la mèche devant ce qui tenait ta vie sur le bout du fil. Tu portas aussi vite ta main sur tes cheveux, trop méfiant maintenant. Tu ne voulais pas qu'il s'approche encore pour la soulever. Bien sûr qu'il avait raison, que ce n'était pas une cicatrice. Tu ne porterais pas ça sinon. Tu n'en avais pas honte, si tu le voulais, tu pourrais le montrer à tout le monde, ou bien te trimbaler le visage totalement à l'air libre. Mais deux raisons t'en empêchaient.

My heart is torn into pieces.

La première était toutes les insultes que tu avais pu recevoir à cause de ça, ta persécution au début du collège. Tu étais totalement exclu, marginalisé, parce que tu n'étais pas normal. On t'avait pourtant opéré de force, juste avant ton entrée dans une nouvelle école, en cinquième. Tu n'y étais pour rien, tu n'avais rien demandé et encore moins fait quelque chose de mal puisque tu n'étais qu'une personne simple, passive et qui observait les autres, à l'époque. Mais il faut croire que ce moment de ta vie t'a en quelques sortes traumatisé. Les personnes n'ayant jamais vécu ça suite à un visage hors norme ou à une déformation physique ne sont pas aptes à comprendre, et tu le pensais fortement. C'est bien pour ça, que tu ne critique jamais le physique des autres. Tu t'y interroges oui. Comme l'espèce de tulipe que Selim aborde sur la tête, tu ignores pourquoi il fait ça, mais tu ne lui en parleras jamais.

L'autre raison était ton vieux. Il voulait que tu aies deux yeux alors il t'a donné celui qu'il te manquait. Mais tu refusais que ça se passe comme il le veut alors tu n'iras donc jamais te promener dans la rue avec l'apparence qu'il souhaite que tu aies. C'est pour ça que tu ne laissais qu'un espace au niveau de ta pupille, pour que tu puisses tout de même voir un minimum de cet oeil. Mais ni plus, ni moins.

Am I insane ?

Il n'empêche que le geste qu'il avait eu envers toi t'avait mis dans un état que tu ne te connaissais même pas. Certainement parce qu'il était l'avant dernière personne que tu voulais qu'il te voit comme ça. Tu n'y pouvais rien, il avait touché un point très sensible, ton plus gros point faible à priori. Tu n'avais cessé de reculer depuis ce moment, jusqu'à percuter un mur avec ton dos, contre lequel tu te laissas ensuite glissé pour finir assis par terre. Les souvenirs que tu voulais enfouir remontaient, tu ne t'occupais presque plus du pourquoi et du comment de ta venue ici. Je dis bien presque, puisqu'on ne change pas quelqu'un comme ça. Mais il était sûr que ta fierté en prenait un sacré coup, du fait qu'il puisse apercevoir que Hayden Miller puisse être faible à cause d'un simple objet qu'on lui enlève tout comme on enlève une sucette à un enfant. Tu essayais pourtant de te ressaisir mais ton souffle se faisait saccadé, ta respiration rapide, sans compter les gouttes de sueur qui coulaient le long de son visage. Non, tu n'avais pas peur. Tu avais juste été pris par surprise.

I've got to fight and defend.

Mais tu te refixas tes objectifs en tête. Tous, sans aucune exception. Toujours la main, devant l'oeil, tu repris calmement ton souffle afin de te calmer, car ça ne pouvait plus durer ainsi. Plus aucune souffrance n'était censée pouvoir t'atteindre et il avait suffit d'un simple geste pour que tu finisses comme ça ? Tu te faisais toi même pitié. Tu restas tout de même au sol, le temps de te remettre de tout ça et de réfléchir un peu sur comment contrôler ces réactions. L'imbécile face à toi pouvait très bien te menacer avec ça maintenant, pour faire chuter le roi blanc du haut de son trône. Non. Ca ne se reproduirait pas n'est-ce pas ? Tu n'es pas du genre impressionnable ni influençable. Tu ne le lui montrerais pas. Tu ne te laisserais pas faire par un type dans son genre. Cette fois ci, tu étais tombé. Mais c'était pour mieux te relever, comme à chaque fois. Tu tendis ta main gauche, sans jamais changer l'autre de place.

« Rends le moi. Si tu tiens tant à savoir, cherche par toi même. T'es un "chef de gang" non ? Tes esclaves comme tu dis devraient pouvoir trouver quelque chose si tu n'y arrives pas. Sans en venir aux mains, au sens propre du terme comme au figuré. »

Imposer tes conditions, c'était une de tes grandes manies. Tu avais réussi pas mal de choses en faisant ça, même si tu savais très bien qu'il y ait peu de chances pour qu'il accepte sans rechigner. Qui ne tente rien n'à rien. Et il aurait peut-être quelque chose d'intéressant à proposer.

Music : Room 13943 - Kaito, Gakupo, Len, Kiyoteru. ©

Confined without understanding why

A ta plus grande surprise, le plus grand abruti du monde -répétons le à chaque fois pour que personne ne l'oublie-, alias Selim, t'avait rendu l'objet que tu convoitais, ou plutôt, qu'il t'avait dérobé sans que tu puisses l'en empêcher. Frustrant tout ça. Il recommençait avec son blabla qu'il n'avait pas d'esclaves mais de subordonnés. Ca te laissait sceptique et perplexe. Quelqu'un qui considère ceux ayant un rang en dessous lui comme des subordonnés ont des sentiments plutôt importants envers eux contrairement à ceux qui se vantent d'être esclavagiste. Ce type était donc pas dénué d'humanité envers ses hommes ? C'est la conclusion à laquelle tu en étais arrivé, en lui arrachant ton cache-oeil de ses mains. Il se rendait pas compte de ce qu'il avait fait en plus. C'était vraiment affligeant, tu trouvais, mais ce n'est pas tous les jours qu'on croise une personne avec un oeil de verre. Oui, un oeil de verre se doit d'être entretenu, et en bon samaritain de l'hygiène que tu es... Tu te sentais obligé de renettoyer ton oeil -ça peut paraître dégueulasse mais il s'agit juste de gouttes- et ce qui le protégeait.

One rule to trick and deceive each other

Voyant qu'il était dans la même posture que toi, c'est à dire assis, et surtout en face, soit contre le mur opposé au tien, tu retiras ta main droite de ta mèche prudemment, on ne sait jamais. Mais tu devais sortir tout le matos du coup, et vite. Ca n'avait rien d'urgent ou de dramatique, c'était juste psychologique, il fallait que tu nettoies le tout, parce que ça paraît pas mais tu avais remarqué que ces conneries ça prenait vite la poussière. Oubliant totalement la présence du roi noir, tu installas un espèce du truc par terre que tu ne saurais pas décrire toi même. Tu avais posé ta veste par terre face à toi, sur laquelle tu déposais le cache oeil et de quoi le nettoyer, les gouttes pour ton propre oeil et un espèce de tissus pour essuyer le tout une fois que tu aurais finis. C'était parfaitement mis en place. Tu te désinfectas les mains avant de commencer le travail, afin que tu te sentes mieux psychologiquement.

Yesterday's ally is today's enemy.

Ton bandeau placé sur la tête afin de dégager ta mèche, tu regardas à droite et à gauche vite fait, en gardant la tête baissée, qu'il n'y avait personne d'autre avant. En fait Hayden, t'es complètement parano quand tu t'y mets. Au point que tu penses que tu doives relaver tout ce qui a un rapport avec ça alors que tu l'as fait le matin même. Tu fais presque pitié. Enfin bon, on ne te changera jamais. Une envie de fumer et de boire une gorgée de la bière que tu avais piqué à Selim, puisque oui, elle était encore en vie te prirent d'un coup, mais tu sus résister à toutes ces tentations bien qu'elles ne soient qu'au nombre de deux. Comment tu avais fait d'ailleurs ? Ah oui, tellement concentré sur la propreté de ce que tu portes/mets/touches que tu oubliais tout ce qui pouvait t'entourer l'espace d'un instant afin d'être satisfait par ce que tu faisais. Tant mieux pour toi hein, comme ça tu ne prêtais plus attention à l'autre et tu pouvais te comporter comme à l'internat. Ou presque, puisque tu n'avais pas la tenue "flemmard" sur toi.

Memory is effaced.

En perfectionniste que tu étais, tu prêtais attention à chaque détail, tu étais minutieux dans chaque geste. C'en était presque effrayant tellement c'était étonnant de te voir faire un truc pareil. Mais c'était une question d'habitude bien sûr, tu faisais ça matin et soir depuis six ans. Enfin depuis que tu avais remarqué que la poussière ça pouvait piquer les yeux, qu'ils soient vrais ou non. Bon. Le cache oeil, c'était fait. Tu le mis de côté, sur le dit bout de tissus de tout à l'heure en attendant que le produit prenne. Fier du résultat, tu souris quelques peu avant de saisir l'un des objets les plus détestés par les personnes ayant de problèmes au niveau de leurs yeux : les gouttes. Même si, au final, c'est pas si terrible que ça hein. C'est la même chose que le nettoyage. Une question d'habitude. Même si ça te faisait terriblement chier de faire ça. Tu levas la tête vers le ciel et fit ce que tu devais faire depuis le début, clignant tout de suite des yeux après que le pire soit passé. Tu tiltas que l'autre était toujours face à toi quand tu fis descendre ta tête à hauteur « normale ». Puis, passant une main dans tes cheveux, tu te demandas ce qui clochait chez toi pour oublier une telle présence durant ce temps. Ah oui. Ton perfectionnisme.

An evil spirit is called again.

Bah. T'étais tellement fier de la façon dont tu avais parfaitement nettoyé ton cache oeil, et on peut donc remarquer, de cette façon, qu'un rien te rend heureux, que tu t'en foutais presque qu'il ait vu ta sclérotique ou non. Mais je dis bien « presque ». C'est pour cela que tu remis tout de suite ta semi création qui était dans un état de propreté incroyable suite à ce que tu venais de faire. Tu rangeas tout ce que tu avais sorti, puis remis ta veste après l'avoir secouée. Et d'un coup, tes envies revinrent. Tu pris illico une cigarette que tu allumas pour ensuite enchaîner sur un peu de la bière que tu avais acheté à prix cassé -volé en gros- à Selim. Tu trouvais qu'il pouvait avoir de bon goûts quand il voulait. Mais c'était pas le plus grand cru au monde bien sûr.

« Tiens. Prends ça comme un échange. »

Tu venais de lui lancer ton paquet de clopes, dans lequel il en restait précisément dix sept. Bien sûr que tu en avais d'autres, mais pas question de lui donner un paquet entier, ça aurait pas été tout bénéfice pour toi. Ouais. T'étais soudainement de bonne humeur. Sûrement parce que tu avais remis tes idées en place, que tu avais accompli ton acte perfectionniste de la journée ainsi que ta bonne action de la semaine, faut pas être trop généreux non plus, qui fut de donner la quasi totalité d'un paquet de JPS à Selim. N'aurais-tu pas une idée derrière la tête, Hayden ?