Paris désert & un trio d'enfer [PV Coco & Jean ♥]

Paris désert & un trio d'enfer
Coraline & Jean & Juliette

Cela faisait déjà plusieurs semaines que la jeune femme avait emménagées en colocation avec Anicée. Il était gentil, ça elle ne pouvait pas le nier, mais ils ne se voyaient pas très souvent puisque lorsqu'il était à l'appartement la journée, elle sortait, maintenant que c'était les vacances. Et quand elle y était le soir, il était au travail. Mais les fois où ils se croisaient, elle n'avait pas à se plaindre de lui. Surtout ces derniers jours, où ils se voyaient beaucoup plus souvent. En effet, on avait déconseillé aux habitants de Paris de sortir de chez eux à cause d'un virus qui était arrivé par les touristes, c'est tout ce qu'avait compris la jeune femme. Ah non, elle avait aussi compris qu'il était mortel.

Sa mère l'avait d'ailleurs appelé pour être sûre qu'elle n'avait rien, qu'elle n'était pas tombée malade et pour lui ordonner de ne pas sortir de chez elle. Bien-sûr recevoir un ordre de sa mère avait vexée l'enfant en elle, mais elle comprenait en réalité parfaitement son inquiétude, après tout, elle s'inquiétait pour sa grande sœur, elle. Elle avait donc obéi à sa mère pendant quelques jours, mais là, elle ne pouvait plus tenir. Elle n'était pas faite pour rester enfermée toute la journée, elle avait besoin de sortir, de bouger, d'aller s'acheter de nouveaux habits, de voir sa sœur et des amies. Heureusement, après plusieurs jours sans que personne ne sorte, le frigo commençait à être vide. Elle saisit donc cette excuse pour sortir. Elle laissa un mot dans la cuisine pour son colocataire, ne sachant pas ce qu'il faisait et ne voulant surtout pas le déranger.

Elle alla donc dans sa chambre pour mettre quelque chose de mieux qu'un t-shirt et un short de pyjama. Une fois prête [CLIC], elle alla prendre son sac à main, mit ses chaussures, prit un masque de chirurgien qu'elle plaça sur sa bouche et quitta l'appartement, sans oublier ses clés. La plupart des rues étaient désertes, la rousse avait presque l'impression d'être dans une ville fantôme, ce qui faisait bizarre et ce encore plus lorsque l'on connaissait Paris d'habitude. Il fallut plusieurs dizaines de minutes de marche pour trouver un magasin ouvert, mais ça ne dérangeait pas la jeune femme qui en profitait pour se promener. Le peu de gens qu'elle croisait devait penser qu'elle était folle à porter un masque de chirurgien, mais elle avait vu une émission il y a peu où il disait qu'au Japon pour se protéger de la pollution les gens en portaient, donc ça devait aussi protéger des maladies.

Enfin, après plusieurs minutes de marche, elle arriva enfin dans un magasin. Il y avait quelques personnes dans celui-ci, mais il ne restait pas grand-chose dans les rayons. Ils ne devaient plus être approvisionnés régulièrement. Elle prit un petit panier à l'entrée et fit le tour des rayons prenant ce qu'il lui fallait. Elle fit le tour des rayons puis alla payer, comme une personne civilisée. Elle ressortit ensuite du magasin avec ses sacs de courses et décida de se promener un peu dans ce Paris désertique. Ses sacs en mains, elle déambulait dans les rues de la capitale d'habitude bondée et rencontrait très peu de monde. Alors qu'elle marchait dans l'une des grandes rues de la ville, le jeune femme aperçu une silhouette qui lui était familière. Elle se rendit rapidement compte qu'il s'agissait de sa grande sœur. Qu'est-ce qu'elle faisait dehors ? La question s'incrusta dans son esprit, mais elle se mit à courir vers sa sœur et lui sauta à moitié dessus. Elle la garda ainsi dans ses bras, tenant toujours ses sacs de courses.

« Coco ! Je suis contente de te voir »

Elle parlait comme si ce n'était pas dangereux d'être dehors et que les rues n'étaient pas toute presque entièrement désertes. Plusieurs questions traversèrent l'esprit de la rousse, est-ce que leur mère savait que Coraline était dehors ? Pourquoi elle était dehors ? Mais ces questions, elle n'allait pas les poser tout de suite, elle allait attendre un petit peu.

electric bird.

Le premier geste que fit Coraline en se levant, c'était de prendre son petit carnet avec ses rêves notés dedans. Elle s'était finalement souvenue du nom de la femme aux cheveux roses : Aiguille. Celle aux cheveux blancs était plus floue dans l'esprit fraichement éveillé de Coraline.

Après cette prise de note, elle décida de sortir. Elle était déjà prête, la veille elle s'était endormie toute habillée car elle avait eu la flemme de se changer. Et après avoir goûté au goût de l'aventure dans les rues vides de Paris, elle ne pouvait plus s'en passer. Elle était déjà sortie quatre fois, une de plus ne lui ferait pas de mal. L'épidémie ne semblait pas toucher Coraline, qui devait sûrement être protégée par un ange gardien amoureux de sa choupitude naturelle.

Mais ses parents n'allaient sûrement pas être d'accord. En revanche, son frère serait plus clément, surtout si elle lui demande de l'accompagner. Coraline pouvait prétexter sortie shopping urgente, pour des besoins féminins.

Elle écrivit même une petite liste avec tous ses besoins féminins :

"- Saucisson
- Camembert
- Croquettes pour chat (elle n'en avait pas, mais elle avait toujours voulu tester la nourriture pour animaux)
- Dentifrice "

D'ailleurs, son frère n'eut pas beaucoup le choix et c'est presque si Coraline l'avait tiré jusque dans la rue. De toute façon, s'il voulait fumer, il pourrait aussi profiter de l'occasion pour prendre des cigarettes.

Coraline fit bonjour à un clochard (vu le nombre de fois qu'elle était sortie, elle commençait à les connaitre), puis, toujours tenant son grand frère par la main, s'aventura près d'un magasin. Elle commanda à Jean :

« Tu peux m'attendre ici s'il te plait ? Je serai rapide ! »

Le bonheur d'être seule quelques minutes dans un supermarché vide était inégalable. Elle attrapa un saucisson et partit illico. Elle n'avait pas payé, mais elle n'avait pas d'argent et le saucisson, c'était sans prix.

Quand elle aperçut une rousse qui lui était familière, elle eut à peine le temps de se rendre compte de qui c'était qu'elle se faisait enlacer par sa petite soeur. Agréablement surprise, Coraline lâcha sa nourriture et câlina très fort Juliette.

« Je suis super contente de te voir aussi ! Comment ça se passe la colocation ? Anicée est sympa ? »

Puis elle se détacha un peu et cria à l'intention de son frère :

« JEAN ! Regarde, Juliette est là ! »

La fratrie était réunie, dans cette rue de Paris, complètement déserte.

&

Tu te levais de plus en plus tôt ces matins, bien que l'heure à laquelle tu te couchais était tout sauf raisonnable. Tu n'avais aucune idée de ce à quoi tout cela était du, et pour tout dire, tu n'en avais rien à faire. Te levant ce matin, tu avais frotté tes yeux et passé tes doigts entre tes longues mèches rousses. Après avoir baillé, tu t'étais finalement décidé à te lever et à trottiner, moitié nu, en direction de ta salle de bain personnelle. Allumer la radio avant de retirer ton boxer et de te glisser sous l'eau bouillante, tu adorais ça. Tu fermais les yeux et te délectais de la sensation enivrante de l'eau sur ta peau. Tête en arrière tu l'as laissé imprégner tes cheveux avec un plaisir non feint. Un shampoing plus tard, tu sortais, enrubannant ta chevelure dans une serviette noire molletonnée. C'est alors que tu t'habillais tranquillement, enfilant un tee-shirt gris assez simple, que ta petite sœur entra en trombe dans ta chambre, une idée bien ancrée en tête. 

Comme à l'habitude, tu n'avais pas su résister à ses mimiques et sourires adorables. Elle devait aller faire des courses pour complaire ses « besoins féminins ». L'expression t'avais fait tiquer un instant, un sourcil se relevant, interrogateur. Attrapant la liste que la demoiselle te tendait avec fermeté tu avais déchiffré dans son écriture attendrissante quelques demandes que l'on ne qualifierait, habituellement pas de féminines. Saucisson, camembert et dentifrice était déjà amusants, la partie des croquettes pour chat, en revanche, te fis franchement rire. Et profitant de cet instant de faiblesse, la jeune fille n'avait pas hésité bien longtemps pour t'attraper le poignet et te sortir de la chambre. Attrapant de justesse ton porte-monnaie et ton portable, tu l'avais suivis. Après tout, elle avait l'air décidée à sortir et il n'était pas question qu'elle parte toute seule, surtout en ce moment. Paris avait été mise en alerte, un virus plutôt dangereux se baladant, apparemment, dans les rues de la ville. 

Coraline te tenais toujours par la main quand vous sortiez, cela ne te dérangeais pas le moins du monde, c'était devenu naturel. Cependant, il n'était pas rare que certaines personnes vous prenne pour un couple, ce qui, pour le coup, était assez dérangeant. Mais aujourd'hui, dans les rues de Paris, personne ne semblait prêt à entamer la discussion. La jeune femme te mena à un des rares magasins ouvert en ce moment, et tu ne te questionna même pas sur la façon dont elle le connaissait, tu savais bien qu'elle n'était pas toujours sage, mais ton affection sans bornes t'aveuglait de bien des façons. Alors que tu t'apprêtais à rentrer avec elle dans la boutique, elle te demanda de rester au dehors. Surpris, tu n'eus pas le temps de répliquer qu'elle filait déjà dans les rayons. Soupirant, bien qu'un léger sourire sur les lèvres, tu t'adossas au mur jouxtant le magasin et sortit de ta poche ton bon vieux paquet de cigarettes. Quelques secondes plus tard tu te délectais de ton parfum préféré. 

« JEAN ! Regarde, Juliette est là ! » 

Tu sursautes, mais garde avec agilité ta cigarette entre tes doigts. T'écartant du mur tu regardes dans la direction de la voix. Et c'est là que tu aperçois tes deux petites sœurs entrain de s'enlacer, et un saucisson au sol. Secouant la tête, amusé, tu t'approches bien vite et rattrape la victuaille, l’époussetant avant de le fourrer dans les bras de Coraline. 

« Il ne faudra pas oublier d'enlever la peau avant de le manger. » puis tu te tournes, avec un sourire sincère, vers la rouquine et lui embrasse la joue avant de te reculer. Tu poses tes mains sur les épaules de Coraline avant de continuer.

« Et bien, cela faisait bien une semaine ou deux que nous n'avions pas été réunis. Alors cette installation Juliette, tout se passe bien ? »

Tu avais beau trouver Juliette un peu … légère, parfois, il fallait avouer que la voir partir dans une colocation avec un homme adulte t'avais un peu attristé. Tu t’inquiétais pour peu de choses, mais comme tu le disais souvent « on ne sait jamais ce qu'il peut arriver ».

« Cet homme est gentil ? Il ne te demande pas de faire toutes les tâches à la maison au moins ? Si il y a un problème, tu sais que tu peux me le dire, n'est-ce pas  ? »

Paris désert & un trio d'enfer
Coraline & Jean & Juliette

La jeune femme n'arrivait plus à tenir, elle ne voulait plus rester à l'intérieur, ça faisait plusieurs semaines qu'elle restait enfermée dans l'appartement où elle venait d'arriver, en colocation avec Anicée. Le problème était qu'elle n'avait aucune excuse pour sortir et que sa mère l'appelait assez souvent pour lui rappeler de ne pas sortir pour éviter qu'elle se fasse contaminer. Sauf que là, elle n'en pouvait plus, alors elle prit comme excuse le fait que le frigo était bientôt vide pour quitter l'appartement après avoir prévenu son colocataire par un petit mot.

Elle avait quand même pris la précaution de cacher sa bouche avec un masque de chirurgien qu'elle avait. Elle partit donc faire ses courses et eut la surprise de trouver un magasin ouvert et il y avait même une caissière. Elle n'avait pas peur de mourir. Enfin, la rousse fit ses courses comme si il n'y avait pas un virus mortel dans l'air, la seule chose montrant que la situation n'était pas normale, c'était le vide dans les rayons, vide aussi bien de présence humaine que de produits. Une fois ses courses effectuées, elle alla donc payer avant de quitter le magasin, son sac en plastique dans la main. Ne voulant pas rentrer tout de suite, elle profita du fait que les rues étaient désertes pour se promener un peu dans Paris et redécouvrir cette ville qui semblait totalement différente lorsqu'il n'y avait pas des centaines de gens pressés qui te poussaient de partout sans s'excuser.

Alors qu'elle était en train de marcher dans l'une des rues désertes de la capitale, elle aperçut quelqu'un et par une grande chance, elle se rendit compte qu'elle connaissait cette personne, il s'agissait de sa chère grande-sœur. C'était une vraie surprise pour la rousse qui ne se retint pas et se jeta sur sa sœur. Elle la prit dans ses bras avec un grand sourire. Apparemment, cela faisait aussi plaisir à la petite jeune femme puisqu'elle lui dit qu'elle aussi était super contente de la voir. Elle lui demanda ensuite comment se passait sa colocation et si Anicée était gentil.

« Ça se passe super bien et il est gentil, mais tu me manques. »

Sa grande-sœur la lâcha puis se mit à crier à leur frère qu'elle était ici. Jean était aussi ici ? Qu'est-ce qu'il faisait là. Elle prit son air niais habituel et un grand sourire fleurit sur son visage alors qu'elle joignait les mains, un nouveau masque d'hypocrisie prenant place. Elle aurait préférait rester seule avec sa grande sœur chérie, mais elle n'avait pas le choix, elle allait aussi devoir être avec son frère, dommage qu'elle n'ait rien à lui vendre à cet instant, elle aurait pu se faire un petit peu d'argent facilement.

« Jean est là aussi ? »

Elle avait demandait ceci en continuant de sourire et le vit arriver à peine deux secondes après. Il ramassa le saucisson de Coraline et lui remit dans les bras avant de lui rappeler qu'il faudrait retirer la peau. Il fit ensuite la bise à la rousse qui en fit de même avec un grand sourire, il se mit ensuite derrière Coraline et posa ses mains sur ses épaules. Sa sœur faisait encore plus petite à côté de leur grand-frère. Il la questionna ensuite sur sa colocation et lui fit remarquer ce ça faisait déjà quelques semaines qu'ils ne s'étaient pas vues. Ce qui était normal étant donné qu'elle n'était pas sortie depuis que cela avait été déconseillé. Mais elle aurait peut-être dû le faire, ça aurait été le bon moment pour trouver des objets qu'elle pourrait avoir gratuitement et les revendre une fois que se serait terminé. Voilà, elle avait trouvé ce qu'elle ferait dans les jours à venir, mais pour le moment, elle devait seulement profiter de la présence de sa grande sœur et supporter son frère. Elle n'eut pas le temps de répondre à la première question que Jean en posa de nouvelles lui demandant si Anicée était gentil et si elle ne pas toutes les tâches ménagères, demandant ensuite à être rassuré en lui demandant si elle lui dirait si quelque chose n'allait pas.

« Ne t'en fais pas, tout va bien, Anicée est très gentil, en fait, on ne se voit pas beaucoup » Elle dit ceci comme si elle venait de s'en rendre compte, en posant son index sur son menton et en penchant un peu la tête sur le côté. « Comment ça va à la maison ? J'ai eu maman il n'y a pas longtemps, mais je ne sais plus ce qu'elle m'avait dit. Tout le monde va bien ? Personne n'est malade »

Elle avait repris une position normale et fit comme si elle s'inquiétait vraiment. En fait, elle ne s'inquiétait pas sa mère lui avait dit il y a peu que tout allait bien et elle s'en souvenait très bien, mais elle ne pouvait pas le dire, ce ne serait pas dans l rôle de fille un peu tête en l'air.

electric bird.

Spoiler:

Coraline, après avoir fini d'enlacer sa petite sœur, se posta devant elle, les mains jointes comme si elle priait pour que Juliette lui raconte tout. La réponse de la rousse convient à Coraline, qui était contente que la colocation se passe bien. Elle sentit le saucisson qu'elle avait "emprunté" tout à l'heure lui revenir dans les bras, et Jean appuya sa main sur l'épaule frêle de Coraline. La différence de taille entre le frère et la sœur était presque effarante, et de loin on aurait plus dit un père et sa fille. D'ailleurs, Coraline sentait que Jean se comportait comme une "mère poule", s'inquiétant beaucoup pour Juliette et rappela même à la brunette de bien enlever la peau du saucisson avant de le manger.

La jeune fille, sans tenir compte de ce que son frère venait de dire, grignota sa nourriture sans prendre la peine de retirer la peau. Tandis que les deux rouquins discutaient ensemble, elle observa le quartier dans lequel ils se trouvaient. Toute sa fratrie étant réunie, ils devaient au moins profiter du temps ensemble. Malheureusement, l'atmosphère n'était pas très profitable, Paris étant presque hors-service. Enfin, ils pouvaient tout autant s'amuser autrement...

Coraline avait repéré une boutique de vêtements féminins et très... Mignons, qui semblait être un des seuls magasins survivants de cette rue et qui éclairait la grisaille par de la lumière provenant de l'intérieur. Rien que la vitrine, qui était bien aménagée, ce qui contrastait avec les vitres fermées des autres boutiques, donnait envie à Coraline d'abuser d'un peu de la naïveté de son frère... La petite savait bien qu'il allait peut-être refuser, mais rien que le fait de lui demander serait drôle, rien que pour voir sa tête...

Se tournant vers Jean, elle pointa du doigt le magasin, avec la belle robe bleu pastel à rubans jaunes et dentelle. Elle fit le sourire le plus innocent du monde.

« Je me disais que cette couleur irait très bien sur des roux comme Juliette... Ou toi. Comme on a du temps, on peut aller l'essayer ? »

Le "on" signifiait clairement "vous allez l'essayer tandis que moi je regarde". Coraline n'était pas sûre que le bleu pastel allait bien sur les roux, elle n'était pas très calée en mode, mais elle se disait qu'entrer dans cette boutique de vêtements pourrait détendre l'atmosphère, et puis elle se demandait bien comment Jean allait réagir à la proposition sous-entendue de Coraline. Rien que d'imaginer son frère avec cette robe, Coraline devait se mordre les lèvres pour ne pas rire.

Au moins, ces semaines d'ennuis allaient être égayées par cette sortie shopping, si son frère et sa sœur étaient d'accord bien entendu. Coraline avait maintenant plein d'idées mignonnes pour occuper son week-end : coudre des fleurs (mignonnes) sur le bandeau de Jean, et même apprendre à tricoter, qui sait, peut-être qu'elle arrivera à faire quelque chose d'aussi beau que le cardigan (mignon) montré en vitrine, posant à côté de la robe. Il faudra aussi qu'elle demande des conseils de mode à Juliette.... C'était une lubie passagère, comme il lui en était arrivé auparavant. Rien qu'une boutique de vêtements ouverte parmi toutes celles fermées, et l'imagination de la jeune fille se déchaînait.

Partie dans ses délires, elle essaya de contenir l'inspiration subite d'activités qui lui venait et de se concentrer sur la réponse des deux roux. D'ailleurs, la question de Juliette, posée il y avait bien des minutes, montait enfin au cerveau de Coraline qui se rendit compte qu'elle n'y avait pas répondu. Et elle n'allait sûrement jamais y répondre, sinon elle allait passer pour une imbécile finie à remarquer les questions des personnes trois heures après. De toute façon, il était clair que la maladie ne semblait pas toucher Coraline, elle était sortie quatre fois et elle était toujours pétillante et pleine d'énergie. C'était peut-être un ange gardien, qui sait...

Ou alors elle était tellement cool qu'elle ne pouvait tout simplement pas être malade. Raison de plus pour faire la folle dans la ville déserte !

&

Personne aux environs, si ce n'est toi et tes deux petites sœurs. Après tes questions papa poule et les réponses gentillettes de Juliette, tu te détends. Bon, elle est en sécurité et ne se sent pas mal, ça y'est. Tu as fais ton job de grand frère, la vie peut désormais reprendre son cours. Tu observes la jolie demoiselle qui te sers de sœur, l'index sur les lèvres et le visage penché. Des fois, souvent, tu te demandes si elle est toujours comme ça. En permanence. Ca doit être super contraignant. Vraiment. Tu passes sur cette affaire de toujours, de toute façon, rien ne servirait de demander. Tu sais bien que l'entente n'est pas fusionnelle, rien ne sert d'envenimer les choses. Même si bordel, elle ressemble beaucoup à Louise. Cette sal.. Tu tousses pour arrêter le flux de tes pensées. Tu t'apprêtes à répondre à la rouquine quand ta petite Coraline se tournes vers toi. 

A l'entente de sa requête, pas banale, tu fronces un sourcil. Observe la vitrine. Des vêtements plus que féminins, vraiment fille-fille. Avec des jolies couleurs pastels, certes, mais tout de même. Tu baisses tes yeux vers le sourire innocent de la brunette et tu ne peux en empêcher un de naître sur tes lèvres. Secouant la tête amusé, tu finis par reprendre, fixant toujours les assortiments bleu et jaune à dentelle.

« Hmm.. oui, tu me vois avec quelle robe exactement ? Je ne suis pas sur que le jaune m'aille très bien au teint, tu vois ?  »Dis-tu en battant des cils avant de sourire, amusé par ta petite sœur.«  Et toi, a tout hasard, tu ne veux pas essayer de robe, pas vrai ? La torture c'est que pour les autres ! Vilaine petite sœur !  »

Tu en profites pour lui infliger quelques chatouilles bien senties, avant de te calmer un peu, attrapant les mains de Coco pour qu'elle ne te fasse pas subir de vengeance. Un sourire au coin des lippes, retenant toujours les gestes de ta petite sœur, tu regardes ensuite la plus jeune. Enfin .. la .. Enfin, Juliette, quoi. A tous les coups, elle voudra se rendre dans le magasin. Bah, tu n'as que ça a faire, et puis si ca fait plaisir à Coraline ! Et puis, comme ca, tu pourras peut-être orienter la rouquine vers des robes plus.. moins … Hm. Tu doutes. L'observant tu finis par lui demander.

« Tu veux y aller ? Je vous suivrais, si il le faut.  »

HRP:

Paris désert & un trio d'enfer
Coraline & Jean & Juliette

Alors que la rousse était sortie faire des courses, la situation devenant plus qu’urgente à l’appartement, elle était tombée par le plus grand des hasards sur son adorable grande-sœur et son grand-frère. Le destin était vraiment de leur côté après tout, quelles étaient les chances qu’ils sortent tous les trois en même temps le même jour pour se croiser dans cette ville immense qu’était Paris ? Bien que la ville soit déserte, il fallait une chance de cocue pour réussir à retrouver quelqu’un sans lui avoir donné rendez-vous, donc le croiser par hasard. Mais bref, quand elle les avait vus, elle avait bien-sûr pris sa sœur adorée dans ses bras.

Coraline avait été la première que Juliette avait vue, avant que Jean ne fasse son apparition en disant à Coraline de penser à retirer la peau du saucisson avant de le manger. Chose que la plus petite des trois sembla totalement ignorer. Rapidement, ses ainés la questionnèrent sur sa colocation avec Anicée. Elle répondit à chacune des questions en souriant et cela sembla les rassurer tous les deux. Ce fut ensuite son tour de les questionner pour savoir si tout allait bien à l’appartement. Elle connaissait déjà la réponse puisqu’elle avait eu leur mère au téléphone peu de temps avant, mais elle demandait quand même pour jouer son rôle de fille un peu tête en l’air qui ne retient pas tout. Mais aucun des deux ne répondit à sa question. Le sujet fut détourné par la plus mignonne du trio qui demanda à Jean s’ils pouvaient aller essayer une robe dans la seule boutique ouverte du quartier.

Comment quelqu’un pouvait dire non à Coco quand elle faisait cette tête trop mignonne ? Personne ne le pouvait et cela se prouvait encore une fois avec Jean. En même temps, il n’était pas très difficile de faire faire quelque chose à leur grand-frère. Il était surement le plus naïf de la fratrie. Mais là, il était évident que la benjamine cherchait avant tout à embêter l’ainé en proposant l’éventualité de le travestir. Mais il semblait s’en être rendu compte puisqu’il répondit qu’il n’était pas sûr que le jaune aille avec son teint, ce qui fit sourire la rousse avant qu’il dise que bien-sûr Coco ne comptait pas en essayer. Il n’était pas si naïf que ça pour le coup. Il se mit alors à chatouiller Coraline, pendant que Juliette restait à côté sans bouger, se contentant de sourire. Une vraie plante verte.

Jean finit par se tourner vers elle, tenant les mains de Coraline pour que la petite ne puisse pas se venger, et lui demanda si elle voulait se rendre dans le magasin. Sans aucune hésitation, elle hocha la tête. Bien-sûr qu’elle voulait s’y rendre. Un magasin de vêtements était ouvert alors que tous les autres étaient fermés et elle pouvait faire du shopping avec sa sœur, quelle fille refuserait ? En tout cas, il ne fallut pas beaucoup plus de temps pour que la plante verte se mette à bouger s’approchant de ses ainés pour attraper la main de Coraline qu’elle dégagea des mains de leur frère.

« On va trouver pleins de trucs trop mignons pour toi Coco ! »

Ou comment retourner le plan de Coraline contre elle. Juliette doutait de trouver des vêtements qui lui conviennent, même si elle pouvait avoir des surprises, alors elle allait s’occuper de sa grande sœur comme d’une poupée en l’habillant de pleins de tenues différentes. Et Jean porterait leurs paquets, même si il n’y en aurait sûrement pas beaucoup. Mais Coco était têtue, Juliette était donc persuadée qu’elle tenterait quand même de faire essayer des robes à Jean ce qui serait amusant. Il faudrait que Juliette prenne une photo ou deux si c’était le cas, ça pouvait toujours servir.

La cadette entra alors dans la boutique tout en tenant toujours la main de sa grande-sœur. Elle salua la vendeuse qui était à la caisse et parti à la recherche de robe qui pourrait aller à sa grande-sœur. Il fallait quelque chose de mignon pour faire ressortir sa mignonitude. Enfin depuis qu’elles étaient rentrées, la cadette entraînait sa sœur, mais peut-être que ça ne lui allait pas de chercher par ici, elle lâcha donc la main de sa sœur en lui offrant un sourire. Et Jean, il les avait suivies au final ?

electric bird.

Coraline s'y était attendue, Jean trouva le moyen de ne pas accepter sa requête ; lui faire enfiler une jolie robe. Finalement, sa naïveté avait des limites. Coraline n'était pas trop déçue, car elle allait bien trouver un moyen de voir son frère travesti, parce que ce serait franchement trop drôle, quitte à demander de l'aide à Juliette. Bon, son but n'était pas uniquement de faire tourner en bourrique son grand frère, mais aussi de faire une petite virée shopping avec sa sœur. C'était rare que Coraline achète des vêtements avec quelqu'un de son âge... Et puis c'était une bonne occasion de passer un bon moment, de toute façon, le magasin n'allait pas être bondé et elles pourraient en profiter au maximum.

Mais Jean se "vengea" en chatouillant Coraline, qui là ne s'y attendait pas du tout, et qui n'eut pas le temps de se protéger. Elle se débattit en riant, mais la petite n'était pas assez forte pour arrêter son frère. Heureusement, la torture stoppa enfin et la brunette voulu à son tour embêter Jean... Sauf que celui-ci avait prévu son coup et avait immobilisé ses mains pour éviter de se prendre toute tentative de représailles. Coraline bouda un petit peu pour la forme, mais quand Jean demanda si elles voulaient entrer et que Juliette accepta, elle releva la tête, les yeux brillants. Enfin, ils allaient entrer ! En plus, Jean suivrait peut-être !

Sa petite sœur libéra les mains de Coraline pour ensuite les prendre dans les siennes, tout en promettant de lui trouver des vêtements mignons. Ha, Coraline avait été prise au piège, elle qui voulait juste rester en observatrice, elle allait devenir elle aussi un petit mannequin. Ou une petite poupée d'ailleurs, la jeune fille avait l'intuition que Juliette s'en donnerait à cœur joie pour l'habiller. Bah, ce ne sera pas désagréable, ce sera même plutôt amusant ! Coraline savait que sa frangine avait le sens de la mode, elle découvrirait peut-être de jolies choses. Jean était même là pour porter les sacs s'il y en avait !

Coco se laissa entraîner sans broncher dans la boutique, tout en espérant que leur frère les avait suivies, car après tout, ce n'est pas amusant de rester dans une rue déserte. La rouquine lâcha enfin sa main pour laisser libre de ses mouvements sa grande sœur. Celle-ci sourit à la vendeuse, quel courage de travailler, même en temps d'épidémie ! Cette vendeuse devrait recevoir une médaille, décida Coraline. Dommage qu'elle n'avait rien à lui donner pour la féliciter... Tant pis, des gens qui entrent dans la boutique devait déjà être un cadeau en soit, les clients potentiels se faisant rares en ces temps de crise !

Coraline voleta dans le magasin, observant les robes très... girly, mais aussi les pantalons et les tee-shirts. Les pantalons, Coraline n'en mettait pas souvent. Mais elle allait remédier à ce problème : ce jean, là, allait être sien. Honnêtement, elle n'arrivait pas à voir la différence entre les différents types de jean, alors elle en avait juste pris un au hasard et avait décidé de son sort : la caisse. S'il était à sa taille. Encore que certaines filles étaient petites, tout comme Coco, alors il devait au moins avoir une taille correcte pour la jeune fille. Bon, le plus petit ira. Hop, il alla sur son bras, sur la pile nouvellement formée des "vêtements à essayer".

Puis Coraline changea de rayon, et se retrouva dans les vêtements "chics", genre costume et robe cocktail. Oh, ce magasin de prêt à porter offrait vraiment beaucoup de choix, c'était surprenant. Et c'était cool. Coraline, de son bras disponible, prit un cintre avec une supeeeeerbe robe de soirée longue bordeaux avec même une petite fleur sur le buste, pour Juliette, et s'empara d'un blazer et d'un chapeau tout les deux noirs, qu'elle essaya eux sur le champ (en posant à côté son jean, trop dur sinon). Ah, quelle classe ! Elle reprit son jean, fila trouver sa sœur pour lui montrer ce qu'elle avait trouvé.

« Ta-daah ! Alors, tu me trouves comment ? T'as trouvé des trucs toi aussi ? J'ai pris une robe de soirée, elle est jolie, je me demande ce que tu en penses ! »

Puis la petite brune chercha son frère des yeux. Était-il entré dans la boutique en premier lieu ? Il était peut-être dans un rayon. La meilleure solution était de crier pour qu'il vienne, ce n'était pas comme si ça allait déranger des gens, vu qu'il n'y en avait pas.

« Jean ? Viens voir, je suis troop classe dans ce blazer ! Et j'ai aussi vu des robes ! »

Cette dernière phrase fut ajoutée après un moment de réflexion. Elle venait de se souvenir qu'une de ses quêtes secondaires était de voir Jean en robe. Ah là là, y avait vraiment trop de choses à voir et à faire dans une boutique vide, Coraline était toute joyeuse. Elle espérait que sa bonne humeur détendrait sur les deux rouquins, aussi.

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