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La pluie m'assoupit.

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Jean C. | Anonyme


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MessageSujet: La pluie m'assoupit. La pluie m'assoupit. Icon_minitimeLun 27 Oct - 8:11
&


Vivre en famille, c'est bien. Vivre seul, c'est mieux. Tu portes beaucoup d'affection à tes semblables, à tes  parents et à tes sœurs. Tu aimes le cocon famillial, le confort et le luxe que t'apportes la grande maison, mais tu ressens le besoin d'avoir de l'air. Le besoin de pouvoir sortir et rentrer quand tu veux, d'inviter sans te poser trop de questions, d'enfin sortir ta collection de romans noir de leurs cartons. L'envie d'avoir un chez toi, un « home sweet home » tout particulier. C'est pourquoi tu t'es décidé, il y a de cela une quinzaine de jours, à prendre les commandes et à partir en quête d'un appartement qui ne te coûterait pas trop cher, qui ne serait pas trop loin de ton lieu de travail et dans lequel tu te sentirais chez toi. Exigeant, tu l'avais toujours été quand il s'agissait du long terme. Méticuleux dans tes choix, rien n'était moins sur. Après tout, tu avais fais certains choix de vie qui s'étaient avérés assez … médiocres.

Vendredi soir, tu sors du travail, il pleut. Tu desseres ta cravate et ouvres un peu ta chemise, malgré le temps humide, il fait chaud, étrange pour la saison. Ou peut-être est-ce le trop plein d'activités de ces dernières heures qui t'as échauffé ? Quoiqu'il en soi, tu te rends à présent au lieu de rendez-vous que toi et l'agence immobilière vous êtes donné. Tu te guides grâce au GPS de ton portable, espérant qu'il te restera assez de batterie pour arriver jusqu'à l'endroit prévu. Ce n'est pas bien loin du cabinet d'avocat, mais ton sens de l'orientation est proche de celui d'un poisson rouge. Poisson rouge qui, vu les flaques qui s'étaient créées sur la chaussée, se serait sentit tout à fait dans son élément. Alors que tu attends devant un passage piéton que le petit bonhomme passe au vert, tu en profites pour attacher tes cheveux en chignon, que l'eau ne coule pas dans ta nuque. Nu ça ne t'aurais pas dérangé, vêtu c'était tout autre chose.

Enfin tu arrives, tu ne te trompes pas, de la rue on voit une fenêtre au quatrième étage avec la mention « à louer » sur un autocollant jaune fluo. Heureux comme un roi de ne pas t'être trompé, tu t'avances alors vers l'immeuble. Bien, maintenant il ne reste plus qu'à attendre le représentant de l'agence, n'est-ce pas ? Tu regardes l'heure, 18h02, bien il ne devrait pas tarder. Ca tombe bien, ton téléphone s'éteint entre tes mains, cette batterie étant définitivement mauvaise. Tu soupires un peu. Tu regardes aux alentours, tu as envie de fumer. Evidemment. Mais si le représentant arrive ? Tu aurais l'air fin, et puis il faudrait le faire attendre sous ce petit porche, alors que le vent amenerait des gouttes de pluies sur ses vêtements... cela serait définitivement impoli. Tu te retiens donc. Et puis le temps passe. Il a arrêté de pleuvoir un instant, un quart d'heure peut-être ? Maintenant la pluie revient, avec plus de vents. Toi qui avait à peine commencé à sécher, te voilà de nouveau trempé. Tu commences à douter, à te demander si tu ne t'es pas trompé de jour, à penser qu'on t'a oublié. Tu veux craquer une allumette, fumer une cigarette mais tu sens que si tu le fait c'est à ce moment là que le représentant va arriver.

Dix minutes de plus et tu prend la porte de l'immeuble qu'un habitant t'as tenu. Tu le remercies et baille, tu te réchauffes un peu dans le hall puis décide de monter à l'étage. Après quatre blocks d'escaliers, tu arrives enfin, le numéro 408, oui c'est bien celui-là. Personne dans le couloir, tu allumes la lumière. Tu attends, adossé au mur. Maintenant, c'est trop tard pour la clope, il est interdit de fumer dans les couloirs d'immeuble, lieu public, tout ça, tout ça. Tu soupires, une fois, deux fois puis trois fois. Tu allumes la lumière et puis la minuterie décide d'éteindres, tu rallumes, encore et puis tu abandonnes. Tu finis par glisser le long du mur et t'asseoir, une jambe allongée, l'autre repliée contre toi. Tu bailles encore. Pourquoi tu attends ? Tu ne sais pas trop, tu es accroché à l'espoir que viendra ce foutu représentant. Pas envie de rentrer en famille, pas encore. Tu bailles. Tu bailles et tu t'assoupis.
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Gabriel D. | Lumière
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MessageSujet: Re: La pluie m'assoupit. La pluie m'assoupit. Icon_minitimeMar 28 Oct - 8:10
« Quand on veut rentrer chez soi, qu'il pleut et qu'il y a quelqu'un qui dort dans le couloir » 

Mais qu'est-ce qu'il va faire Gabriel ? Ben il va le réveiller, c'te question ! 


Vendredi soir, fin de la journée, il pleuvait. Gabriel fixait le ciel gris, abrité derrière une fenêtre du bâtiment universitaire, son carton à dessin fermement serré contre lui. La pluie ne le dérangeait pas plus que cela. A vrai dire, parfois, il prenait le temps de l'observer tomber tranquillement tout en étant assis derrière sa fenêtre... C'était apaisant. Seulement voilà, son matériel semblait être beaucoup moins réceptif au clapotis des gouttes de pluie. Ce qui, actuellement, posait un problème au brun qui souhaitait rentrer chez lui. Il réfléchit un instant, fixant un point imaginaire au-delà de la vitre puis tourna les talons pour remonter des escaliers au petit trot.

Une demi-heure plus tard et il était dehors, sous un abri de bus. Pour la énième fois de la journée, il replaça la lanière de son sac en bandoulière sur son épaule et serra son carton contre lui. Non, il ne l'avait pas abrité sous sa veste, il était bien trop gros. Il avait juste emprunté une toile en plastique inutilisée par un de ses professeurs et l'avait enroulée autour de son précieux matériel. Puis il avait couru jusqu'à l'abri de bus en espérant l'avoir à temps. Manque de bol : Le moyen de transport lui avait filé sous le nez. Fort heureusement, ce dernier avait pensé à lui laisser un petit souvenir, en passant : Gabriel, pas assez trempé, s'était fait éclabousser en arrivant près de l'arrêt. C'était qu'elle était grande, la flaque d'eau formée juste à côté ! Voilà donc l'état dans lequel il patientait depuis plusieurs minutes déjà. Lorsqu'enfin l'engin arriva, le ronflement du moteur sonna comme une douce libération aux oreilles du jeune étudiant.

Plus le temps passait, plus Gabriel se rendait compte qu'aujourd'hui, il n'aimait pas la pluie. D'habitude, elle l'apaisait. Mais aujourd'hui, elle l'agaçait. Il avait fallut qu'il monte dans l'autocar pour que l'eau vicieuse s'arrête de tomber. Bonne nouvelle, me direz-vous. Seulement voilà, elle se remit à tomber au moment où le suisse put apercevoir son arrêt. Il se leva sans un mot, alla entendre devant les portes afin qu'elles s'ouvrent et s'engouffra sous le rideau d'eau. Il dut courir plusieurs minutes avant d'enfin apercevoir le bâtiment où il vivait. La pancarte jaune fluo "A LOUER", postée chez son voisin inexistant depuis un bon moment, lui fit de l’œil avant qu'il ne se précipite à l'intérieur du hall chaud et rassurant. Enfin, chaud et rassurant... juste l'espace d'un instant. Il s'ébroua comme un petit chiot trempé, essuya rapidement le plastique protecteur avec sa manche gorgée d'eau et entreprit de grimper les escaliers.

Le jeune homme lâcha un léger soupir en arrivant à son étage. Le quatrième, pour être exact. Et il pouvait affirmer qu'il était actuellement très heureux de le retrouver. La lumière s'alluma à son arrivée alors qu'il se dirigeait mécaniquement vers sa porte. Le numéro 407. Ah, que ça pouvait faire du bien de revoir sa bonne vieille porte à la peinture délavée et au numéro terni par le temps. Gabriel déposa son sac et son paquet au sol, libérant ainsi son épaule d'un poids non-négligeable. Puis il commença à fouiller ses poches, cherchant ses clés. Clés qu'il ne trouva pas.

...

Il reprit sa recherche en enlevant sa veste et en la secouant frénétiquement au-dessus du sol. Quelques secondes et bim. Le trousseau glissait à terre, et semblait même vouloir échapper à son propriétaire en allant s'échouer aux pieds de... quelqu'un. Ah oui. Quelqu'un. Il y avait un homme, là, par terre, qui avait l'air de dormir. Tiens donc. Pourquoi ne l'avait-il pas vu plus tôt ? Peut-être était-ce juste parce que l'homme était immobile et silencieux, assis au sol, dos au mur, ses cheveux roux dégoulinants sur un costume-cravate tout aussi mouillé que sa propre veste.

Curieux, Gabriel s'approcha et s'accroupit aux côtés de l'inconnu. Il resta comme cela un instant, silencieux, écoutant la respiration calme de l'homme. Pourquoi donc dormait-il au milieu du couloir ?  Doucement, le brun posa sa main sur l'épaule du bel endormi et le secoua gentiment pour le faire sortir de ses songes.

"... Monsieur... Vous allez tomber malade si vous dormez dans le couloir dans cet état... Monsieur ? ..."

Il y alla doucement, parlant d'une voix calme et douce. Déjà qu'il ne savait pas vraiment qu'elle réaction allait avoir l'étranger en se réveillant... Il préférait prendre ses précautions et ne pas prendre de risques.
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Jean C. | Anonyme


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MessageSujet: Re: La pluie m'assoupit. La pluie m'assoupit. Icon_minitimeSam 1 Nov - 4:01
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La chaleur de sa veste noire, la quiétude et le calme du couloir. Voilà qui t'avais calmé. Et sans t'en rendre compte, tu avais doucement glissé dans les bras de Morphée. Tu y faisais un songe doux et agréable, chaud et tendre comme le serait une couette contre ta peau alors que tu te tiendrais devant la cheminée. Un songe des plus chaleureux. Et soudain, pauvre de toi, tu fus tout secoué, perturbé. Tu tremblas un instant et ton unique œil s'agita. Ta paupière remua doucement avant qu'enfin elle ne décide de s'éveiller, s'étirant pour laisser place à une pupille verte et fatiguée. La bouche pâteuse et la tête embrumée, tu ne comprends pas ce qui se passe. Le froid qui t'avais quitté t'envahis de nouveau et tu ressers tes bras contre ton corps. Tu pousses un soupire à fendre l'âme avant de remarquer une silhouette près de toi, et une voix douce qui semble t’interpeller.

Hn.. ? Monsieur ? Vous êtes de l'agence immobilière ? Ah .. je savais que vous viendriez. Hn... laissez moi juste le temps... j'arrive …

Ta voix, bien faible, qui monte et descend des octaves, sans trop savoir quel ton prendre. Tu soupires à nouveau, et tu bailles. Tu es tout engourdi. Tu as froid et ne veux pas sortir de cette positon réconfortante, mais il le faut. Tu es venu pour ça après tout, l'appartement. Tu te défais lentement de ta propre étreinte avant d’étirer tes jambes, tes bras. Aah... Oui, c'est bien comme ça. Tu fermes les yeux, juste un instant de plus et les ouvre de nouveau, bien décidé à t'activer. Et tu commences tout de suite, posant ta main sur le sol et prenant appui pour te relever. Essayant en tout cas. Grumbl. C'est dur quand on est fatigué. Mais rien ne t'arrêtes, ou du moins c'est ce que tu te dis pour te convaincre de bouger. Enfin. Tu es debout, un peu sonné et toujours la tête dans les étoiles. Tu t'humidifies les lèvres, soupire. Encore. Et puis te te dis que c'est manquer de respect au représentant tout ceci. Tu relèves donc ton visage vers ce dernier, un léger et tranquille sourire au bout de tes fines lèvres.

Cependant … cependant la personne que tu vois en face de toi, quelque chose te dis que ce n'est pas le représentant de l'agence, non. Tu papillonnes à nouveau des paupières, essayant de mieux discerner les traits de cet homme. Un homme au visage incroyablement fin, aux traits étonnement doux. Sa peau, elle aussi, à l'air douce, jeune, neuve. Tu te demandes un instant de qui il s'agit, tu te questionnes aussi sur son âge, il a l'air … petit et .. grand à la fois ? Il est aussi élégant, habillé d'une bien belle façon, mais ce n'est pas ça qui te fais te dire qu'il est bel homme, ce sont ses yeux et le petit grain de beauté qui les habille, à sa propre et unique façon. C'est alors que tu réalises dans quel état, toi, tu te trouves. Trempé de la tête aux pieds, les cheveux coiffés en un chignon désordonné , ton cache-œil de pirate sur le visage et l'air six-pieds sous terre. Tu dois ressembler à un sdf, c'est ce que tu te dis alors que tu jettes un coup d’œil à ta petite mallette en cuir abîmée qui git toujours par terre à côté de ce que fus ta place. Tu soupires, encore. Le sourire qui était parti de tes lèvres revient un instant, plus embarrassé.

Vous .. vous n'êtes le représentant de l'agence, n'est-ce pas ? Je m'excuse de vous avoir dérangé, je n'ai pas l'habitude de … tu observes avec une moue le mur contre lequel tu t'es assoupis, de me montrer en spectacle d'une telle façon. Tu reprends contenance. Auriez vous l’amabilité de me dire quelle heure il est ?
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Gabriel D. | Lumière
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MessageSujet: Re: La pluie m'assoupit. La pluie m'assoupit. Icon_minitimeMer 15 Juil - 5:49
« Quand on fait connaissance avec un possible futur voisin » 

La rencontre avec un futur copain de palier ? 


Gabriel n'eut pas besoin de secouer l'inconnu très longtemps afin qu'il s'éveille. Un petit sourire prit place sur ses lèvres quand le roux souleva finalement l'une de ses paupières, l'autre prunelle étant dissimulé derrière un cache-oeil.  Ah oui. De loin, il n'avait pas pu très bien voir... Mais maintenant qu'il était accroupit, il pouvait observer la physionomie du bel étranger : Des traits fins, un cache-oeil mangeant une petite partie de son visage, une seule prunelle de visible, une iris verte et de longs cheveux roux trempés. Tout comme le reste de son costume. Sans doute revenait-il du travail. Il avait parlé... d'un agent immobilier ? Gabriel en arriva bien vite à la conclusion suivante : Cet homme devait venir pour l'appartement adjacent au sien. Un possible futur voisin ? Bien, bien. Depuis le temps que le 408 était vide... Un peu de compagnie ne ferait pas de mal. Du moins, s'il s'agissait d'un locataire silencieux.

L'étudiant se releva et, mécaniquement, replaça sa mèche mouillée qui lui retomba bien vite sur le visage. Lui aussi se trouvait dans un état plutôt... humide. La pluie, la pluie, et encore la pluie. C'était le fléau de la journée. l'inconnu l'interpella de nouveau, lui demandant aimablement l'heure. Un rapide coup d'oeil à son portable, et le tour était joué. 18h50. Il se faisait tard.

"Il est 18h50. Et en effet, je ne suis pas agent immobilier. Je présume que vous êtes venu pour l'appartement 408 ?"

Souriant, Gabriel lui indiqua la porte de son propre logis.

"Je suis le résident du 407, Gabriel. Vous n'allez pas attendre dans le couloir dans un état pareil, il ne fait pas si chaud que ça... Puis-je vous offrir un café ou quoi que ce soit d'autre pour vous faire patienter ? Je ne peux pas me permettre de vous laisser dans le couloir. Venez."

Sans plus attendre de réponse, Gabriel déverrouilla sa porte, récupéra son matériel protégé et s'engouffra chez lui. Une fois la lumière allumée, on prenait doucement conscience du désordre ambiant. Une toile inachevée sur son chevalet de bois, des toiles blanches adossées au mur dans un coin, une mallette de matériel ouverte... Comme si le temps avait été figé. Un atelier d'artiste, en somme, un peu bordélique qui prenait place dans une sorte de petit salon. En revanche, le coin cuisine, uniquement différencié par son carrelage, restait propre. La vaisselle était faite, quoi qu'il restait une tasse et quelques couverts dans l'égouttoir. Une table assez grande trônait entre le coin cuisine et le petit salon-atelier, et c'était là tout ce qui était visible. Le reste était dissimulé derrière des portes en bois closes.

Gabriel débarrassa rapidement la table de ses croquis puis invita l'homme à s'asseoir.

"Toutes mes excuses pour le désordre, je n'ai pas vraiment eu le temps de ranger tout cela" avoua-t-il en se grattant distraitement la joue "Que désirez-vous boire ?"

Il sortit deux tasses et deux cuillères des placards. Nouveau geste mécanique. Sa nature de serveur ressortait bien qu'il ne devait pas travailler ce soir-là. Distrait, il en avait même oublié de proposer une serviette à son invité.

"Ah... je suis désolé, j'ai oublié de vous proposer quelque chose pour vous sécher. Je
reviens tout de suite, installez-vous."

Un sourire engageant, et il disparut derrière une porte en bois.
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Jean C. | Anonyme


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MessageSujet: Re: La pluie m'assoupit. La pluie m'assoupit. Icon_minitimeLun 10 Aoû - 5:01
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Tu avais l'air malin, là, planté devant lui. Il avait les cheveux trempés, tout comme toi. Il devait avoir froid et tu le privais de son bien agréable logis en le retenant sur le pas de sa porte. Bien malheureux tu étais, quand le charmant petit trempé t’annonça l'heure. Alors l'agent immobilier ne viendrait pas … à moins que tu te sois encore trompé de date, d'heure, de lieu. Non, pour le lieu cela te paraissait incongru. Trouver un appartement qui soit à louer, dans le même quartier, au même étage, avec la même vue. Mais tu te perds en imbécillités, tu reprends ta concentration et fixe à nouveau le jeune homme en face de toi. A sa question tu acquiesces, avant de regarder, curieux, la porte de son appartement. Futur voisin dans ce cas ? Ce ne serait pas désagréable, tu pourrais même aller demander du sel de temps en temps. Alors que pourtant, toi, les voisins, cela n'a jamais vraiment été ton truc. Des contacts trop faux pour toi, trop exigeants, trop paralysants. « Mince, j'ai fais une fête et je ne vous ai pas invité ? L'invitation a du se perdre. » Cependant .. un voisin comme ça, tu ne refusais pas. Il t'invitait, sans le moindre doute ou la moindre arrière pensée, à te réchauffer chez lui. Voilà un bon samaritain.

Et ce samaritain n'attendait pas ta réponse, il ouvrait déjà sa porte, allumait la lumière. Un peu précipitamment, tu te retournais pour ramasser ta mallette tout usée. Te disant qu'il faudrait la changer. Sachant pertinemment que tu y tenais trop pour la changer. Les habitudes, ce n'étaient pas de mauvaises choses. Tu entrais donc, tranquille, chez ce petit d'homme. La grande pochette sous le bras t'avais déjà donné un sacré indice, mais l'appartement te donnais la preuve irréfutable du caractère artistique de ce Gabriel. Artiste, peut-être, surement plus étudiant, vu sa tête de gaminot. Tu époussettes un peu ta veste au passage, histoire d'avoir l'air présentable. Un peu. Tu avançais à pas de loup, ne voulant pas déranger malgré tout. Te dirigeant de toi même vers la table, tu adressa un sourire tranquille à ton hôte, décidément très poli. Le désordre, ce n'était pas quelque chose qui te dérangeait particulièrement. Tu l'aimais autant que l'ordre, en diverses occasions.  Mais voila l'artiste déjà parti pour une nouvelle bonne action.

Tu retirais donc ta veste trempée, tranquillement, avant de la déposer sur le dossier de ta chaise. Tu t'assois sur le bord de celle-ci, poussant un soupir de satisfaction. Il fait plus chaud dans l'appartement que dans le couloir. Retirant totalement ta cravate noire, tu la posais sur ta veste. Passant une main dans tes cheveux, tu profitais une fois de plus de la quiétude des lieux. Observant l'endroit, tu trouvais le tout très propre et assez chaleureux. Tout comme son propriétaire, finalement. Propriétaire qui finit par revenir, toujours aussi sympathique, une serviette à la main qu'il te tendit sans attendre. Lui souriant de nouveau, observant ses yeux bleu-gris un court instant, tu finis par te lever. Détachant ton chignon déséquilibré, tu libères tes cheveux pour les coincer dans la serviette, frottant tranquillement pour les sécher du mieux que tu peux. Tu la glisse ensuite dans ta nuque avec un soupir appréciateur. Tu finis ensuite par poser les yeux sur ton hôte.

Retirer ma chemise, pour une première rencontre, c'est un peu trop .. non ?

Un sourire en coin, amusé, se trace sur tes lippes. La chemise dégoulinante est loin d'être agréable mais tu sais te tenir. Laissant la serviette sur tes épaules, tu te rassois d'une demi-fesse sur ton siège. Tu veux éviter de tremper son mobilier. Observant les tasses tu finis par demander.

Un thé. Si vous avez, serait grandement apprécié. Mais je ne veux pas abuser de votre hospitalité. Surtout si je deviens votre voisin, autant faire en sorte que je vous sois agréable. Tu souris toujours, doucement, d'un sourire un peu passé, tu t'en veux un peu. Le rendez-vous était peut-être à 19h, je ne vais donc pas vous embêter très longtemps. Du moins j'espère … Et si vous avez des choses à faire, Gabriel, ne vous privez donc pas pour moi. Je me tiendrais tranquille.
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