Eliot est un petit garçon fin, semblant fragile mais avec une posture droite. Il veut donner une bonne image de lui, il veut faire croire qu’il est fort, alors il ne baisse que très rarement la tête, seulement quand sa maman le dispute, et a toujours un léger sourire aux lèvres. Ses grands yeux bleus foncés n’expriment que rarement ressentiments, excepté à l’égard de ses grands parents. Mais ils sont souvent inexpressifs, montrant parfaitement bien que son sourire n’est qu’une façade. On dit souvent que ses cheveux châtains sont ceux de son papa, alors il hésite entre détester ceux-ci ou les choyer. Ses petites mains sont très souvent liées ensemble devant lui, ses jambes serrées, en position d’attente, allant bien avec son expression faussement amicale de petit garçon sage attendant patiemment qu’on vienne le chercher.
Au niveau des habits, il porte ce que sa maman lui achète, un sweet clair et un short tout simple. Ou ce que ses grands-parents lui forcent à porter. Soit un petit polo ou une chemise avec un pantalon très habillé. Aucun accessoire, aucune fioriture qui pourrait entacher encore plus la réputation de la famille Laville. Le petit se doit d’être habillé parfaitement.

Si Eliot a une apparence aussi « parfaite » c’est qu’il a été formaté comme ça. Toujours souriant, toujours sage, calme, ne rien faire de travers, rester poli en toute circonstance, ne jamais s’emporter, se méfier, avoir de bonnes notes, exceller en langue, mathématiques et autres, ne pas crier, ne pas faire de caprice, toujours rester digne, ne pas côtoyer les gens pauvres, tout faire pour l’intérêt des Laville.
Pour ne jamais décevoir ses grands-parents qui, de toute façon, ne le regardent qu’avec dégoût, un malentendant dans la famille ! Ce ne peut-être que la faute du papa. Pour ne jamais faire des actes qui retomberont sur sa maman, même si se sera toujours le cas. Pour ne jamais être comme son papa, parce que tout le monde le rejetterait, bien qu’il ne le déteste pas. Pour ne jamais être abandonné.
Le petit garçon n’a donc pas le caractère de son âge. Il n’a jamais fait de caprice, il est toujours souriant et serviable, poli avec ses professeurs et camarades, même lorsque ceux-ci l’insultent. Tous ses comportements, tout son pertit être hurle « Aimez-moi, ne m’abandonnez pas ! » sous cette carapace calme et maîtrisé. Oh il est aimé de sa maman, il le sait et il l’aime d’autant plus fort. Pour elle, il est prêt à tout faire de sa hauteur de petit enfant.
Une pression énorme s’appuie sur ses frêles épaules, une pression d’autant plus forte pour sa maman. Une pression venant des plus vieux, le forçant à ne jamais faire de faux pas. Mais, ce n’est qu’un enfant, alors il en fait forcément, alors on le dénigre, mais pas seulement lui, sa maman aussi et ça, il ne le supporte pas. Alors il veut devenir un adulte digne de confiance très vite, pour protéger sa maman, parce que son papa ne le peut pas.
Il n’en veut pas plus que ça à son papa, il était jeune lorsqu’il l’a vu pour la dernière fois, alors il n’a pas réellement de sentiments pour lui. Il sait juste que c’est un homme bien, parce que sa maman le lui a dit, parce que sa maman l’aime encore, parce que sa maman est triste de ne plus le voir. Alors il veut voir son papa pour essayer de recoller les morceaux avec sa maman, parce que lui, il sait qu’il est trop jeune pour la protéger, alors il veut que son papa le fasse, en attendant qu’il grandisse. Mais ses grands-parents ne veulent pas. Il n’aime pas ses grands-parents.