In the rich man's world ♪ |ft. Swatch ; Nox et Blanc ♥|

1st day

« Aaaah ! »

Un réveil en sursaut. Un de plus tu eus envie de penser. Mais tes souvenirs semblaient t'indiquer que c'était le premier. Une impression bizarre se fit en toi, et elle ne te mit pas vraiment à l'aise. Tu savais que tu existais, dans quel monde tu vivais -plus ou moins-, depuis un petit moment déjà, mais c'est comme si tu venais tout juste de t'en rendre compte, pire, comme si tu venais tout jute de « t'éveiller ». Le temps de bien te réveiller, tu te frottas les yeux en baillant un peu. Apparemment, tu n'avais pas assez dormi. Et il faut croire que si ça n'avait tenu qu'à toi, tu aurais dormi bien plus longtemps.

Lorsque tu fus pleinement consciente de ce qui t'entourait, tu ne pus t'empêcher de tressaillir. Ton corps commença à trembler, tu te sentais oppressée. Ces murs délavés ne t'inspiraient rien qui vaille. Pourtant, tu sentais plus ou moins que cet endroit était le tien, que tu y vivais, que c'était ton « chez-toi » comme qui dirait. Tu descendis de ton lit, car tu ne voulais pas rester là. Quand bien même c'était le seul endroit où tu pouvais rentrer le soir, tu avais l'intention d'y être le moins possible. Tes pieds atteignirent le sol et firent craquer le plancher d'un bruit sinistre. Un nouveau tressaut, qui augmenta cette désastreuse mélodie. Ta respiration se faisait haletante. Tu regardas par terre en te calmant, retenant les larmes aux coins de tes yeux. Cet endroit était fragile, un rien risquait de le casser. Aussi fragile que toi, Frail.

Tu marchas lentement dans cette petite pièce. Tu allas t'habiller instinctivement d'un tablier. Il te semblait que c'était ta tenue habituelle. Tu observas les différents bandages que tu avais sur le corps. Tu eus envie de les enlever mais quelque chose te disait que ce n'était pas le moment, qu'il était trop tôt pour ça. Déglutissant, tu te dirigeas vers la seule source de lumière, la fenêtre, pour voir à quoi ressemblait cet endroit, sûrement dévasté, dans lequel tu avais une telle chambre.

Le contraste entre l'extérieur et l'intérieur était flagrant. Mais que faisais-tu ici ? Tu ne ressemblais en rien à ces personnes qui déambulaient tranquillement ! Ils paraissaient tous heureux, unis, joyeux et... riches ? Tu jetas un nouveau coup d’œil à ta « cellule ». Non, ça n'avait absolument rien de beau ou de semblable à ce qui se déroulait dehors. Prise d'un élan de courage, ou de folie tu pensas, tu eus l'initiative d'aller voir ce qu'il y avait vraiment, dans le vrai monde. Depuis ton réveil, tu avais parfois quelques flashs, mais les images dans ta tête ne coïncidaient pas avec celles que tu avais pu voir. Donc tu voulais te faire ta propre idée, malgré les risques que ça comportait. Tu étais tout de même effrayée...

Tremblant dans ta démarche, tu sortis de chez toi. Ta main te servit pour te protéger de la lumière, qui était bien plus forte que celle à laquelle tu t'étais habituée en quelques minutes. Tu marchas donc un peu à l'aveuglette, essayant de te faire la plus discrète possible et observant les passants. Tu avais l'impression qu'ils sortaient d'un conte de fée. Pour la discrétion, c'était donc raté...

Premier Jour

Lorsque Nox reprend conscience, il comprend que quelque chose cloche. Un vide mêlé de trop plein. Il sait qui il est sans s'en rappeler. Amnésie ? Non, il a de vagues impressions, comme une vie antérieure. Il est seul, mais ce n'est pas nouveau. Il l'a toujours été.

Nox ouvre les yeux. C'est étonnant qu'il ait dormi, il ne saurait dire pourquoi, mais ça ne lui semble pas habituel. Son esprit est déjà pleinement éveillé et analyse méthodiquement la situation. Ça, c'est déjà plus commun. Réfléchir, un peu trop sans doute, mais jamais assez.
Il est étendu dans un grand lit aux draps de soie. Sa main lui rapporte instinctivement des lunettes qu'il glisse sur son nez. C'est mieux, ses idées semblent s'éclaircir. Nox pose des deux pieds bien à plat sur un sol dur et froid, balayant la pièce d'un regard neutre. Rien d'étonnant dans ce qui l'entoure, que des meubles et accessoires richement décorés. Futilités auxquelles il ne prête pas attention. Il se lève lentement et ouvre les volets d'une fenêtre, plissant les yeux sous l’agressivité de la lumière matinale. Un quartier ? Oui, c'est ça, le quartier riche. Des habitants, riches eux aussi, des nobles, des proches de la famille royale. La Reine. Toutes ces informations lui parviennent comme des évidences, pourtant il est incapable de se souvenir de sa vie, de ce qu'il en a fait. Mais chaque chose en son temps. Il parcourt pensivement du bout des doigts le bois solide de son bureau, entassé de feuilles couvertes de notes, de calculs, de dessins divers et variés.

Obéissant à ce qui lui semble être une vieille routine, il s'habille, se servant sans cérémonie dans une grande armoire ne contenant que des vêtements aux couleurs sombres. Une chemise et un pantalon de flanelle qui flottent autour de son corps, dissimulant sa maigreur. Il se nourrit d'un encas frugal. Il n'a pas besoin de plus, c'est déjà trop.
La pièce semble lui appartenir mais elle n'est pas décidée à lui donner d'indices. Il observe d'un œil critique le contenu des meubles mais rien ne lui revient. Alors il ouvre la porte.

Ça non plus, ce n'est pas commun. Il n'aime pas sortir. Il n'aime pas se mêler à la foule, tous ces idiots ignorants et serviles ne méritent même pas de respirer le même air que lui.
Nox soupire, referme la porte derrière lui et s'avance dans la rue. Des gens passent, pressés ou non, ils ont l'air de savoir où ils vont. Il en déduit qu'il n'y aurait aucun intérêt à tenter de converser avec ces énergumènes. Arborant un air de mépris total malgré sa petite taille, Nox avance à contresens, esquivant facilement les passants. Il ne sait pas où il va, il fait confiance à son instinct qui le pousse dans cette direction. Il a besoin de comprendre, et ce n'est pas en suivant ces imbéciles qu'il y parviendra.

Il était une fois, dans une chambre immense...

In the rich man's world ♪

... une petite fille qui dormait à poings fermés, une poupée entre les bras.

Swatch se retourne. D'un geste malencontreux, fait glisser la poupée de son lit. BAANG. Bon dieu, qu'elle fait du bruit cette poupée ! Elle ouvre les yeux. Doucement. Les referme. Elle a fait un drôle de rêve. Oui, c'était étrange. Elle se rappelle d'un autre monde. Un garçon aux cheveux blancs. Non, c'était une fille ! Elle était cette fille ! Oui, dans son rêve, elle était cette fille. Pifou, il était pas terrible ce rêve. La petite blonde ouvre de nouveau les yeux et se relève, l'esprit encore tout embrumé par un lourd sommeil. Elle se frotte les paupières, étire les bras. Baille. Puis elle descend de son lit d'un petit saut. Tient, c'est bien grand ici ! Elle regarde autour d'elle, étonnée. Mais où est-ce qu'elle s'est encore réveillée ?! Il y a des poupées au pied de son lit. Cinq. Elle, elle adore les poupées. C'est trop cool une poupée ! Qu'elles sont belles en plus ! Un sourire éclaire son visage de poupon et elle se penche pour en ramasser une. Qu'elle est belle. Elle la redépose. Au fond d'elle même, elle sent qu'elle devrait reconnaître cet endroit, mais elle n'y arrive pas. Elle essaie de se souvenir comment elle a atterrit ici. Alors elle était.. Elle était.. Alors ça, ce n’est pas commun ! Impossible de se souvenir de tout ce qu'il a pu lui arriver avant son rêve ! Ses yeux s'ouvrent grands de stupeur. Elle a beau pas être très vieille, elle sait bien que ça, c'est pas normal. Elle s'assoit à même le sol et prend une nouvelle poupée qu'elle sert dans ses bras. Là, elle aimerait voir sa maman et qu'elle lui dise que tout va bien. Mais elle ne parvient même pas à se souvenir du visage de sa génitrice. Elle sent des larmes perlées au coin de ses joues. Elle a peur. Mais non, il ne faut pas avoir peur. Elle se relève, tenant toujours la poupée entre ses bras et tente de s'armer d'un courage nouveau. Elle ouvre sa penderie, enfile une robe rouge et blanche, des petites chaussures rouges, et sort de la chambre, n'oubliant pas de prendre avec elle une des poupées.

Sa chambre donne directement sur la rue. Une belle rue. Avec de belles maisons. Des gens qui semblent heureux, souriants. Gros ! La plus part ne manque visiblement de rien. Ils sont gros ces gens. Elle referme doucement la porte et s'avance lentement sous le beau soleil. Elle fait quelques pas dans la rue, toute intimidée par le fait de ne rien reconnaître. La petite blonde sert un peu plus fort sa poupée contre son cœur. Elle ne sait pas trop où aller, alors elle continue d'avancer. Ses grands yeux bleus dévorent le paysage qui l'entoure des yeux et un nouveau sourire s'affiche sur son visage. Tout est propre par ici. Même les rues de pavés. Et les maisons... Qu'elles sont grandes les maisons ! Mais elles sont bizarrement bâties. Comme si elles n'étaient toutes que des chambres. Elle hausse les épaules. De toute façon, elle ne se souvient de rien alors comment savoir si c'est normal ou pas ? Elle est tellement obnubilé par ce qu'elle regarde qu'elle ne se rend pas compte de où elle va. BOUM ! Elle se retrouve les fesses par terre. Aaah zut alors ! Elle relève les yeux, mais ne distingue qu'une silhouette, aveuglée par le soleil brillant haut dans le ciel. Elle bougonne.

Nan mais on rentre pas dans les enfants comme ça !

Elle se relève, époussette sa robe et vérifie que sa poupée n'est pas cassée. Ouf c'est bon, elle a survécut à la chute !

Si t'avais cassé ma poupée je l'aurais dit à ma maman et elle t'aura fait punir !

Râle-t-elle, les yeux toujours fixés sur sa poupée. De toute façon, les autres ne savent pas qu'elle n'a aucune idée de qui est sa mère, alors elle a le droit de mentir.

667 mots, JOUR 1

BLANC | Ersten Tag

Un battement d'aile. Quelque chose vient de s'envoler par la fenêtre. Un rêve, peut-être. Je ne sais pas. Mes yeux ne sont pas encore ouverts. Un rayon de soleil frappe mon visage, je lève la main pour me protéger. Lucas... Non. Blanc. Je suis Blanc. J'ouvre mes yeux. Le plafond est blanc. Je le savais, en fait. Je le sais. Tout est blanc. Comme mon nom. Comme mes draps. Je les repousse, je m'étire. Je me réveille. Il est temps. Les yeux piquent encore. Morphée cherche à me garder. Je pense à un café. Noir. Blanc. Je ne sais pas. Ce n'est pas ici que je le trouverai.

Je me lève sur le sol blanc, face au tas de plumes. Des plumes. Plein de plumes. Pas d'oiseau. Pas ma plume. Je me frotte à nouveau les yeux, et ma plume est là. Sur la table de chevet, blanche sur blanche. Je me dirige vers l'armoire, presque invisible, blanche, elle aussi. Mais je sais où elle est. J'ai l'habitude. Et quand je l'ouvre, une vague de noir envahit la pièce. Noir. Blanc s'habille de noir. Je me souviens. Il n'y a que le noir qui m'aille dans cet univers de blanc.

Lorsque je referme, tout redevient blanc. Sauf moi. Et les plumes. Je prends délicatement celle sur la table de chevet. Ma plume. Celle qui appartient à l'oiseau que je cherche. Je cherche un oiseau ? Oui, un oiseau. Avec des ailes et des plumes. Cette plume. Si fragile. Si légère. Presque rien. Je la range dans le fond de ma poche interne. Il me faut sortir de cet asile blanc. Maintenant.

Dehors, un attroupement. Tous regardent un panneau. Un ordre. Ne pas dire "Nuage". C'est bête. Interdire un mot aussi commun. Pourquoi ? Et comment l'autorité compte-t-elle faire valoir cet ordre ? Quelque chose en moi me dit qu'il ne vaut mieux pas savoir. La foule. Personne ne semble s'intéresser à moi, tous y vont de leur bon commentaire sur cet ordre... Des lèches-c*l. Cherchons autre chose. Quelque chose qui fait tâche. Un gamin, là-bas, déterminé à aller en sens inverse, à aller ailleurs. Peut-être y arrivera-t-il, je lui souhaite bonne chance. Intérieurement.

Là, une personne semble vouloir être discrète. Une jeune femme, à priori. Mais... Elle vient très clairement d'un autre monde que celui des riches ventripotents. Je pense que son bras est blessé. Mais je n'ai pas le temps de l'observer plus. Une gamine me rentre dedans. On aurait dit une poupée. Elle crie, elle s'énerve. Je n'écoute pas, des menaces puériles qui ne me toucheront certainement pas. Si je m'excuse, elle s'en ira, peut-être... Je ne peux m'empêcher cependant d'avoir une voix bien trop dénuée de sentiments pour que les excuses puissent paraître sincères.

« Désolé, je ne regardais pas. J'avais la tête dans les... »

Entre-temps, j'ai perdu de vue le gamin et la jeune femme. Tant pis. Je cherche des yeux un parent de la gamine, mais personne ne semble y faire attention ou l'appeler. Et bien... Essayons de trouver, histoire qu'elle s'en aille rapidement.

« J'étais sur la lune. Tu devrais aller rejoindre tes parents, plutôt que de me faire la morale. Ils doivent s'inquiéter. »

1st day

Perdue. Non seulement tu avais été perdue dans tes pensées lorsque tu marchais, mais tu t'étais toi-même perdue parce que tu l'étais aussi dans ta tête. Cette simple constatation te donna presque la migraine.

En effet, tu avais déambulé dans la rue de ce quartier sans vraiment regarder ou tu allais. Te faisant remarquer le moins possible – ou du moins ce que tu pouvais faire pour être la moins remarquée –, tu t'étais mise à réfléchir sur ce qu'il venait de t'arriver. C'était anormal, et ça te flanquait une frousse monstrueuse. Tu t'étais souvenue de ton rêve, dans lequel tu étais dans la peau d'un garçon qui n'avait rien à voir avec toi... Pourquoi faire un tel rêve d'ailleurs ? Ne sont-ils pas censés représenter ce que nous sommes vraiment ? Si ta personnalité endormie était celle de ce jeune homme, tu aurais bien voulu qu'elle se réveille pour gagner en assurance.

Mais ce n'était pas arrivé, et tu t'étais retrouvée devant une petite place. À ce moment tu avais réalisé que tu avais totalement perdu le contrôle sur tes jambes. T'égarer n'avait pas eu que des inconvénients. Sortie brutalement de ta rêverie, tu avais pu remarquer une affiche, de laquelle tu t'étais approchée. La Reine avait interdit l'usage du mot « nuage ». Tu ne comprenais pas, tu les aimais bien toi. Mais tu avais au moins découvert que tu savais lire, et que ça venait de te sauver la vie.

Il se passa plusieurs minutes durant lesquelles tu avais fixé cette annonce. Tu t'en rendis compte et sursauta. Bon dieu, les gens ont du remarquer ta présence ! C'était mauvais, tu étais tellement différente. Que faire ? Paniquant légèrement – contrairement à l'accoutumée on va dire que c'est léger –, tu fis demi-tour et réintégras la masse de gens. Tu n'étais pas bien, ni chez toi, ni dehors, où allais-tu pouvoir aller ?

Cette fois-ci, tu te fis plus consciente de ton environnement. Il ne manquerait plus que tu percutes quelqu'un et qu'on rapporte ton nom à la Reine ! Tu traças assez vite ton chemin en enroulant tes bras autour de ta taille. Tout ce monde t'effrayait vraiment trop, il fallait que tu trouves un moyen de canaliser tout ça ou tu allais exploser. Tu lâchas un petit hoquet de surprise. Un garçon, un petit garçon venait de passer non loin de toi mais il avait cette démarche sûre que tu n'avais pas. Tu l'enviais le gamin, toi aussi tu voulais être comme ça.

Deux ou trois mètres après avoir croisé ce petit bonhomme, tu vis un spectacle peu commun. Une enfant, que tu aurais pu qualifier sans aucun doute de petite princesse, était rentrée dans un homme qui devait avoir à peu près ton âge et elle... Le sermonnait ? Timidement, tu t'approchas d'eux. Malgré ton caractère, tu ne pouvais pas laisser une gosse en détresse si elle s'était blessée.

« Excuse-moi... Le sol est dur et... Hum... Tu ne t'es pas fait mal.. ? »

C'était bien ton genre de t'excuser pour quelque chose que tu n'avais pas fait. Surtout vu les petites menaces qu'elle a envoyé à celui contre qui elle est rentrée, tu ne doutais pas des remarques acerbes qu'elle était capable de te lancer. Et après ça, tu t'excuserais encore, d'avoir osé lui adresser la parole. C'est vrai, après tout... Elle semblait bien plus haut placée que toi, tu n'étais sûrement pas en droit de lui parler, et en plus, tu l'avais tutoyée...

Tu n'oublias pas non plus le concerné. Peut-être que la petite avait la tête dure et qu'elle lui avait cassé quelque chose ! Tu te tournas vers le brun, aussi timidement qu'à ton arrivée, mais tu te souvins de la politesse maintenant.

« Vous... N'avez rien de cassé non plus.. ? »

HRP:

Premier Jour

Nox avance rapidement à contre-courant, évitant ces gens rendus lents par leur poids. Il n'a pas envie de perdre son temps parmi ces bourgeois idiots et gras. Ils semblent tous parler de la même chose : la nouvelle lubie de la Reine. Ne pas prononcer le mot nuage. Stupide. Typique. D'autant que les cumulus nappent en ce moment même le bas niveau de troposphère. Nombreux sont les faibles d'esprit qui pourraient commettre cette erreur qu'est l'oubli. Erreur fatale. Ridicule.
Cette information a ainsi tôt fait de le désintéresser. Cela lui est inutile pour le moment. Il n'a nul besoin de prononcer un tel mot, et se faire arrêter ne l'aidera probablement pas à comprendre. Il doit y avoir une explication à son amnésie. Pourquoi cette impression d'une autre vie ? Pourquoi ces habitudes qui dirigent instinctivement son corps ? Pourquoi ces deux sentiments totalement opposés ?

Nox secoue la tête. Il est ramené au présent par un bruit de chute. Une enfant, à peu près son âge, mais c'est là tout ce qu'ils pourraient avoir en commun. La fillette s'exprime dans un langage typiquement enfantin et paraît égarée, étant probablement en train de chercher ses parents. Aux yeux de Nox, elle ne présente aucun intérêt. L'objet de sa colère, en revanche, observe ce qui l'entoure comme s'il cherchait quelque chose sans rien reconnaître. Intriguant.

Nox les dépasse, il n'a pas envie de s'arrêter. Mais, à peine quelques mètres franchis, il croise un autre spécimen retenant son attention. Une jeune fille. Son apparence est en total décalage avec le décor environnant. Elle veut se fondre dans la masse, c'est évident, mais seul un esprit ingénu ne la remarquerait pas. Elle aussi, elle a cet air perdu, ces yeux vifs, grands ouverts, témoignant d'un sentiment d'incompréhension. Mais surtout, et contrairement à la totalité des habitants, elle a peur. Pourquoi donc ? Elle s'arrête près des deux autres étranges personnages.

Il y a comme une aura qui se dégage de ce groupe. Peut-être est-ce leur immobilité qui les rend si différents du reste des passants, mais Nox doit en avoir le cœur net. Alors il fait lentement demi-tour, longeant un mur. Il croise les bras, il les observe et les écoute attentivement, conservant quelques mètres de distance sans toutefois chercher à se dissimuler. Il espère avoir vu juste. Inutile de se fatiguer à faire la conversation si ces trois individus se révèlent être de banals ignorants.

Swatch lève les yeux et découvrent un homme, beaucoup plus vieux qu'elle, aux cheveux couleurs charbons. Il lui jette un rapide coup d'oeil et relève ensuite les yeux, cherchant visiblement autre chose. Marmonne quelques excuses, sans aucune once de remords dans la voix. Mais pour qui se prend-il ?! Et en plus il lui demande d'aller retrouver ses parents. Son regard s'éclaire d'une lueur mauvaise. IL la renverse, IL manque de lui casser sa poupée et en plus IL veut jouer l'adulte avec elle ?! Elle lance, acerbe, d'une voix soudainement beaucoup plus mature.

Tu devrais regarder où tu marches, au lieu d'essayer de m'envoyer dans les jupes de ma mère.

Elle a à peine le temps de finir sa phrase qu'une drôle de brune débarque. En tenue de gouvernante, des bandages autour de la cuisse et du bras, elle semble totalement perdue. Aurait-elle perdue la mémoire elle aussi ?! Étrangement, cette idée rassure la petite blonde. Avec un peu de chance, elle n'est pas la seule dont les souvenirs se sont évaporés. Cette idée calme soudainement Swatch dont le visage redevint celui d'un ange, le regard éclairé d'une lueur d'espoir.

Excuse-moi... Le sol est dur et... Hum... Tu ne t'es pas fait mal.. ?

Un sourire s'affiche sur son visage de poupon. Voilà. Ça c'est une réaction normale quand une petite fille tombe. La nouvelle venue à l'air timide. Fragile. D'ailleurs, au final, de quoi s'excuse-t-elle, elle ? Swatch hausse les épaules. Cela n'a pas d'importance, elle s'est excusée. C'est tout. Elle tourne à nouveau la tête vers le grand brun et lui dit, un sourire angélique sur les lèvres.

Prend bon exemple.

Mais déjà la nouvelle venue s'excuse de nouveau. Et auprès de qui ? Au près du grand qui l'a bousculé. Elle n’en croit pas ses oreilles. Mais c’est n’importe quoi ! Et après elle va s’excuser auprès de qui ? Du sol, parce qu’il a dut avoir mal quand elle s’est retrouvée projeter à sa surface ?! La petite fille pousse un soupir désespéré. Il va falloir lui apprendre à s’imposer celle-ci. Alors, toute mignonne, elle prend la main de la brune, lève ses yeux bleus vers elle et lui dit, gentiment, ayant retrouvé son ton enfantin.

Ne t’excuse pas, c’est pas de ta faute, c’est lui qui était dans les…

Soudain elle se tait. Son regard a été attiré par un petit garçon, sûrement du même âge qu’elle, adossé contre un mur qui semble les observer. Un petit air hautain dessiner sur le visage et des yeux qui semblent vide de tout espoir. Pourquoi les regarde-t-il comme ça ? Personne d’autre autour d’eux ne s’est arrêté pour regarder la scène, les passants avancent, comme imperméable aux problèmes des autres, plonger dans leur petit monde de gros. Mais lui, lui il s’est arrêté et les fixe nonchalamment. Sa main glisse peu à peu de celle de la brunette pour finir par la lâcher complétement. Que fait-il ?

503 mots, JOUR 1

Blanc | Ersten Tag

Monde de couleurs, agressions visuelles et sonores. Et contrairement à mes attentes, la fille s'énerve encore plus. Misère. Fallait-il que de ce réveil sans mémoire, la première personne sur laquelle je tombe fusse la plus désagréable ? Et mon interrogation, si étrangement formulée, était-elle bien française ? Voilà que je me remets à délirer et à repenser à Lucas et à son inexistence. Je perds mon temps, ici. La femme brisée me semblait plus intéressante. Tiens, en parlant d'elle, la voilà qui s'amène, porteuse d'excuses et de réconfort pour chacun des deux partis. Mais je suis de bien trop mauvaise humeur pour faire attention à tout cela.

« Rien de cassé, non... À part mes pieds si je reste avec cette petite sotte qui ne regarde pas où elle va et rejette la faute sur les autres ! »

Je grommelle. Puis je me rappelle. Elle ne fait pas partie de ce monde ventripotent, cette femme brisée. Et son bras est bien bandé. Pourquoi, je ne sais guère. Mais au fond de moi, une parcelle qui me semble étrangère la prend en pitié. Encore ce fourbe de Lucas. Faut-il que je le traque et tue pour retrouver celui que j'étais ? Peut-être. Quelque chose me dit que c'est pour le moment impossible. J'en viens cependant à me calmer un peu.

« Vous devriez plutôt faire attention à vous-même, avant de vous inquiéter des autres, non ? »

Je lui prends doucement mais sûrement le bras bandé, le gauche. Pas question de lui faire mal. Seulement de lui rappeler qu'elle a elle aussi un corps.

« Vous me semblez déjà bien blessée, ne vous en faites pas pour les autres. »

Je lâche le bras et jette un œil à la gamine qui paraît comme hypnotisée par quelque chose. Le jeune garçon vu plus tôt. Autant profiter de cette opportune occasion pour partir reprendre ma quête de l'oiseau blanc.

« J'aurais bien aimé discuter un peu plus, mais mon temps est compté. Je vous souhaite le bonjour. »

Encore une banalité sans sincérité, mais ne suis-je pas ainsi ? Encore plein de cire ?

1st day

Le groupe avec lequel tu te trouvais te semblait vraiment atypique. Tu ignorais pourquoi tu avais cette sensation, les deux autres étaient pourtant bien adaptés à ce monde contrairement à toi. Tu sentais qu'il y avait quelque chose d'étrange dans cette situation, tout comme ce que tu avais pu éprouver lors de ton réveil. Comme si, quoi que tu aurais pu et voulu faire, tu te serais retrouvée face à eux un jour ou l'autre. Tu n'avais pas d'avis particulier sur la question de la destinée et tu ne savais même pas si tu y avais réfléchi auparavant puisque tu ne t'en souvenais pas. Mais pour le coup, c'était la première option qui te venait à l'esprit. Bien que tu ne le fis pas remarquer. Il ne manquait plus qu'on te prenne pour une folle à émettre des théories pareilles...

Petite princesse te prit la main sans que tu ne comprennes pourquoi. Un tel contact était étrange, ce n'est pas comme si tu en avais l'habitude. Elle t'intima de ne pas t'excuser, que c'était l'homme qui avait la tête dans les... Nuages, voulait-elle dire ? Heureusement qu'elle s'était arrêtée. Tu eus un soupir de soulagement. Assister à une arrestation t'aurait sûrement perturbée au plus haut point, encore plus si c'était une enfant.

Alors qu'elle lâchait ta main, ce fut au tour de l'homme de te toucher. Mais qu'avaient-ils tous ? Tu regardas le bras qu'il t'avait pris, celui qui était bandé, alors qu'il te faisait remarquer que tu étais blessée. Tu étais blessée ? Ce n'est pas comme si tu ressentais de la douleur ou quoi que ce soit... Cette question te resta un moment à l'esprit. Ton bras gauche et ta jambe droite étaient ainsi, tu n'avais rien demandé de plus.

« Merci... Mais... Je vais bien... »

Tu pris ton bras contre toi après qu'il te l'ait rendu. Trop de contacts physiques en si peu de temps, tu commençais à en rougir ! Tu t’apprêtais à argumenter que tu n'avais pas mal, que ce n'était rien et que ton bras était en parfait état – tout en t'excusant, cela va de soit –, mais leurs regards à tous les deux étaient portés ailleurs. Sur le garçon assuré que tu avais croisé peu de temps avant. Que faisait-il là ? N'était-il pas parti dans l'autre direction ? Il faisait attention à ce qu'il se passait en plus... Tu lui adressas un léger sourire, l'encourageant de cette manière à venir s'il voulait savoir quelque chose.

Une phrase t’interpella. L'homme allait partir, mais il avait dit que son temps était compté. Allait-il mourir bientôt ? Il avait prononcé le mot interdit ? Tu voulais dire quelque chose mais il t'avait aussi dit de faire attention à toi en priorité. Que faire ?

« C'est quoi ce putain de bordel ?! »

Ah, tu avais pété les plombs. Le surplus d'émotions de la journée, ce monde oppressant, ce manque de souvenirs, tout était étrange et rien ne t'aidait à garder ton calme. Tu avais l'impression d'être totalement désespérée sans que rien ne puisse t'aider, sans que rien ni personne ne puisse te comprendre. Tu serras les poings d'énervement, tu voulais savoir ce qu'il se passait.

Tu te repris cependant vite, consciemment ou non, et te remis à sourire doucement au jeune garçon. C'était ta nature après tout, non ?

Premier Jour

Nox observe la scène, un peu ennuyé par toutes ces banalités et cette gentillesse affichée à pleurer. C'est la fillette qui le remarque en première. Contre tout attente, un éclair d'intelligence se dessine dans son regard alors qu'elle le fixe sans mot dire, remontant un peu dans l'estime qu'il lui porte. Puis c'est au tour de l'autre, le garçon qui ne s’embarrasse pas de courtoisie inutile, et enfin la jeune fille qui lui sourit aimablement, comme à garçonnet perdu. Le regard de Nox s'assombrit davantage, si c'est encore possible, passant à un noir cendré. Il déteste qu'on le prenne pour un enfant inoffensif et naïf. Il déteste les enfants. Les adultes également d'ailleurs. En fait, il hait cordialement la totalité de la population. Ils le fatiguent, tous autant qu'ils en sont. Certains ont la chance de capter son intérêt, mais ce n'était certainement pas avec des niaiseries à vomir.

Quoi qu'il en soit, la situation n'a toujours rien perdu de son potentiel intérêt. D'autant que la jeune fille semble finalement perdre son calme, lâchant une série de jurons avec une angoisse palpable avant de se ressaisir, et de lui sourire à nouveau. Décidément.. c'est une manie. Nox balaie les alentours du regard. Bon, visiblement, il va devoir s'en mêler.
Il lâche un soupir inaudible et se dirige vers le groupe, se faufilant sans peine entre les passants. Il les observe tranquillement à tour de rôle avant de prendre la parole, d'une voix rendue rauque par un silence bien trop prolongé.

- Navré de vous interrompre, mais je pense qu'il serait judicieux pour vous de discuter dans un endroit plus.. isolé, déclare-t-il en désignant du pouce plusieurs gardes, de l'autre côté de la rue, qui paraissent commencer à beaucoup trop s'intéresser à eux.

Inutile de se présenter, s'ils ne sont pas trop stupides ils auront déjà compris qu'ils partagent un point commun dont il vaut mieux ne pas débattre en plein milieu de la rue. Il faut avouer qu'ils ont vraiment l'air suspects, avec leurs yeux paniqués, immobiles au milieu d'une route où personne ne s'arrête. A présent il ne manquerait plus que l'un d'eux hurle "nuage" pour qu'ils se fassent plaquer au sol par un garde.

Tout va trop vite. Le grand dadet qui décide de partir, l'annonçant dans un mélange de voix mielleuse et d'allure hautaine. Visiblement, la jeune gouvernante ne semble pas avoir apprécier l'idée. Elle se met à hurler. Mais pourtant, tout ça ne semble pas perturbé la petite fille qui a le regard toujours rivé sur le petit brun. Celui-ci c'est d'ailleurs rapproché du groupe en voyant que la petite poupée l'avait remarqué et annonce à présent d'un air sûr de lui qu'ils feraient tous mieux d'aller ailleurs. Il n'a pas tort. La bouille de Swatch affiche à présent une moue perplexe. Il a comprit lui aussi. Il a comprit que quelque chose n'allait pas et il a sentit qu'il n'était pas seul. Un éclair d'intelligence passe dans les yeux de la petite blonde, avant qu'elle ne se tourne vers tout le monde, un grand sourire d'ange aux lèvres, la moue innocente.

Je pense que le p'tit brun à raison, allons tous manger une glace !

Le p'tit brun... Elle a l'air maligne elle, il est un peu plus grand qu'elle ! Mais elle a décidé de jouer le jeu. Oui, rester une enfant, c'est bien. Elle se retourne vers la brunette et lui tire sur la main jusqu'à ce qu'elle se baisse pour lui faire un bisous sur la joue.

Faut pas te fâcher comme ça tu sais, après t'auras des rides.

Elle a entendu une dame le dire à une grosse dame tout à l'heure. C'est peut être vrai. Est-ce-que quand on se fâche trop on finit plus vite vieux ? Si oui, alors elle ne se fâchera plus jamais. Elle aime beaucoup trop ressembler à une poupée. C'est tellement plus jolie une poupée. Et une poupée, ça n'a pas de rides. Non non non, ça a le visage tout lisse une poupée. Sur ces pensées, Swatch serre un peu plus fort sa poupée contre son coeur et remarque que celle-ci fait un étrange tic-tac. Elle la lève alors au niveau des yeux, son regard ayant retrouver la lueur d'intelligence qui avait tantôt disparu. Si sa poupée fait tic-tac, c'est que soit elle a une bombe à l’intérieur, soit une horloge. Mignonne comme elle est, personne ne voudrait la tué, Swatch en déduit donc que c'est surement une horloge. Mais elle reste sceptique. Elle se promet de plancher sur ce détail un peu plus tard, là ce n'est pas le moment, elle ne doit pas perdre le brun des yeux, car c'est le seul qui, à ses yeux, semble vraiment avoir prit conscience de la situation. Elle se tourne d'ailleurs vers lui, le visage soudain sérieux et lui murmure, presque insistante.

Tu viens ?

Elle veut savoir si lui aussi, il n'a plus toute sa tête. Elle veut qu'il l'aide à comprendre, car visiblement, il est intelligent et il sait que quelque chose dans leurs groupes bizarres cloches, qu'ils sont trop différents des gens qui passent à coté d'eux sans les remarquer.

461 mots, JOUR 1

HS : Désolée du retard, pardon pardon pardon j'ai bloqué tout le monde ;w;

LES ALEAS D'IRREEL Soudain, tout commence à trembler. De plus en plus fort. Pourtant, étrangement, les gens autour d'eux ne remarquent rien. Ils continuent leurs chemins comme si rien ne se passer. Un craquement, un bruit sourd, le sol s'ouvre sous leurs pieds, les entrainant dans une chute sans fin.

Vous êtes déplacés par les aléas d'Irréel ;
Frail ; tu te retrouves transportée dans la maison de poupée.
Swatch ; tu te retrouves transportée dans les îles volantes.
Nox ; tu te retrouves transportée dans le quartier militaire.
Blanc; tu te retrouves transportée dans le fleuve noire.

» SWATCH | Swatchy, swatchou, plouf.. Bref :3
» Jour SIXIEME | Mad world

In the rich man's world ♪ |ft. Swatch ; Nox et Blanc ♥|

Il était une fois, dans une chambre immense...

In the rich man's world ♪

... une petite fille qui dormait à poings fermés, une poupée entre les bras.

667 mots, JOUR 1

503 mots, JOUR 1

461 mots, JOUR 1

In the rich man's world ♪ |ft. Swatch ; Nox et Blanc ♥|

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