Cela faisait déjà une bonne semaine que j'étais en province. Marchant à travers les lisières de la campagne, je respirais ce bon air que m'avait offert la nature. Les bras derrière le dos, je marchais sans savoir où aller, c'était une bonne idée de venir passer quelque semaines à la campagne, ça changeait de Paris. Bien sûr je n'avais plus de magasin à proximité mais je pouvais bien m'en passer quelques instants. Que faire? Je me posais la question. Je voudrais tellement jouée avec quelqu'un, mes parents sont partis se promener, seuls de leur côtés, me laissant à notre villa, mais moi, je détestais ne rien faire. J'ai donc décidé de partir moi aussi de mon côté, histoire de faire quelque chose. "Je veux jouer!" J'en ai tellement envie, un jeu ! N'importe lequel, mais pas seule. Ce que je détestais la solitude, ce sentiment d'être épiée à chaque nouveaux pas, ce sentiment de se sentir inutile. Je soupirais, une, deux fois avant de regarder le ciel et d'entrer sans m'en rendre compte dans la forêt du coin. Idiote, surtout que l'orientation et moi, ça fait quatre. Je me perdais donc dans cet étendu d'arbres et de buissons à perte de vue, souriant, fredonnant une chanson avec mon air innocent. Je frissonnais légèrement, l'air y était presque glacée et je n'avais pas pris de gilet ou de manteau. En d'autre terme, j'allais mourir de froid.
Mes bras se placèrent sur ma poitrine afin de me réchauffer un court instant, je me rendis enfin compte que j'étais perdu au milieu de cette immense forêt. Mes joues se gonflèrent, énervée contre moi même d'avoir été aussi sotte. Je marchais donc, encore et encore afin de trouver la sortie. Rien à faire, cet endroit est un réel labyrinthe. Je passais ma main sur mon visage, me donnant un claque au passage afin de me calmer. Mon coeur battait à mille à l'heure, j'étais apeurée, je m'imaginais qu'à tout instant un animal des bois allait venir m'encercler et faire de moi son petit déjeuner. Quel triste fin cela serait...
De plus, je n'avais pas pris la peine de prendre mon portable qui était rester à la maison, je me maudissais d'une telle imprudence, mais cela ne m'étonnait pas le moins du monde venant de ma part. Je décidais donc de me calmer en m’asseyant sur le sol, près d'un fraisier où je commençais à me goinfrer sans gêne, les mangeant une par unes. Au moins, je ne mourrais pas de faim...
Je savais très bien que c'était faux bien entendu, les fraises ne pourront pas me faire tenir bien longtemps et puis je ne m’inquiétais pas vraiment car mes parents me trouverait sûrement. Je l'espère...
Je posa alors ma tête contre celui d'un arbre, ayant terminé mon copieux repas de fraises, ayant au passage tâché ma jolie robe blanche ainsi que mes lèvres qui étaient rouge sang à cause de la coloration des fruits. Je mangeais vraiment mal...
Soudainement, j'entendis quelque chose craqué. Des branches peut être? Un animal? Le bruit venait d'assez prêt. C'est là que je commençais à paniquer, me recroquevillant sur moi même, me faisant toute petite, ayant trop peur d'ouvrir les yeux, je passais ma tête entre mes genoux.
Décidément je suis la reine des sottes.