Verre sur verre de cuba libre ♪ Feat Taho Stray Sheep Theme - Catherine OST
Reiner a écrit:
15.11 ça tient toujours pour ce soir ?
Nicolas a écrit:
15.13 yes vers 20h au ME comme dhab
Reiner a écrit:
15.13 ça marche 20.16 nico ? 20.30 tu fous quoi ?
Nicolas a écrit:
20.42 yo rein ! le coloc fait une scène pb ds l'appart. m'attends pas jpeux pas venir
— Il est sérieux... — Un énième rencard annulé ? — T'occupe Ben !
En bon habitué du Mouton Errant, Reiner a appris à connaître le barman. Ou le barman a appris à le connaître plutôt. Récemment les lieux sont devenus plus fréquentés, là où quelques mois auparavant on y voyait toujours les mêmes personnes.
— J'te ressers ?
Se détournant du massif comptoir en bois en soupirant, Reiner pousse de la main son verre vide sans répondre. Lumières un peu tamisées, mobilier taillé de façon brute, le cadre est chaleureux, les gens la plupart du temps calmes, le lounge qui passe souvent le même à la même heure mais ça, c'est un détail qu'on remarque à force de venir.
Prendre un autre verre et rester ici bien que seul ou rentrer et s'ennuyer pour le reste de la soirée ? Telle est la question.
Quoique minute... Un visage familier, là, à une table. Ce serait pas Thomas ? Euh Toha...ou Taho ! Taho !
— Mh, un autre, fait Reiner en se tournant à nouveau vers le comptoir pour attraper son rum cola dès que celui-ci arrive. J'te fausse compagnie.
Puis il se lève et approche silencieusement de celui qu'il a cru reconnaître, sa main libre dans la poche de son jean. Peut-être qu'il se trompe, même s'il sent au fond que ce n'est pas le cas mais...après tout ce temps ? Ils se recroisent ici ? Est-ce que Taho va le reconnaître ? Est-ce qu'il a changé ? Physiquement Reiner constate que oui, mais dans sa façon de penser ?
— Salut. Y'a quelqu'un ici ?, qu'il demande en désignant une chaise vide en face du supposé ami d'enfance.
Autant ne pas se présenter et voir...sa réaction.
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Et me revoilà, assis au fond d’un bar à boire encore et toujours seul. Accoudé sur ma table, mon poignet pli de manière négligente ma joue, on pourrait même se demander de loin si je ne suis pas absent. Et ce serait justifié car bien qu’attentif aux sons habituels d’un bar, je me perds dans mes pensées.
Voilà un petit moment que je cherche un bar tranquille mais à la fois assez cocooning à mon gout. Le Mouton Errant… quel nom assez étrange mais bien familier. Du moins, c’est ce que je ressens que je me regarde dans un miroir en ce moment. Mais pourquoi ce sentiment de lassitude si soudain ? Aucune idée. Peut-être est-ce la musique lassante se répétant dans cette ambiance feutrée ? Ou bien encore la triste nouvelle journée passée à examiner des cas sociaux pesants et ridicules au boulot ?
Après un nouveau soupir je me relève et constate avec stupeur qu’un peu de bave coule le long de mon bras. Ha ! Quel manque de soin de ma part. Sans plus de manières, je m’efforce de retrouver une attitude convenable et saisi mon verre laissé devant moi. A ma grande déception, je constate que les trois glaçons présents dans ce wisky insipide ont fondus. C’est vrai qu’il ne fait pas froid dans ce bar mais tout de même. C’est presque gâcher que de diluer à ce niveau de l’alcool.
Dans un mouvement habituel, je bois une gorgée de ce breuvage devenu simple sirop pour jeune lycéen en mal de soirée. Qu’il est loin le temps où ce genre de choses nous faisait tourner la tête.
Un son inhabituel me sort de ma délicieuse méditation nostalgique.
« Salut. Y'a quelqu'un ici ? »
Ces quelques mots agacent mon esprit. Oui ! Ça semble évident qu’il y a quelqu’un, je suis là ! Puis rapidement mon esprit balaye cette pensée futile et égoïste. La voix parle de la chaise en face. Suite au pincement de lèvre donnait par ces réflexions, je daigne relever les yeux vers la voie qui me semble doucement familière. Quelle surprise ! Mes yeux se posèrent sur une personne assez élégante pour ne pas regretter ce léger mouvement. J’enchaîne rapidement un sourire et me concentre pour ne pas paraitre surprit dans le teint de ma voix.
« Non, non je suis seul ce soir… Et vous ? »
Wouah ! Quelle assurance dans ma voix, décidément, je dois vraiment paraitre sublime… dommage que je ne puisse pas me voir à la troisième personne. Ha ! Mais décidément, plus j’observe cet homme, plus quelque chose me semble familier…
Finalement, je ne vais peut-être pas regretter d’avoir pris soin de moi avant de sortir et avec de la chance ne pas finir la soirée seul…
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Aucune réaction. D'accord les cheveux longs, à l'époque il les avait pas, le mètre quatre-vingt il l'atteignait pas non plus, mais le bleu de ses yeux et le hâlé de sa peau sont les mêmes. Un petit effort... Faîtes que je me trompe pas. Reiner ne perd pourtant pas son sourire et lâche en posant son verre :
— Pareil. Alors j'me suis dit (il tire la chaise et s'assoit sans quitter l'autre des yeux) que j'allais v'nir m'installer là. En plus...j'crois qu'on se connaît...
Et comme il se rend compte en même temps qu'il parle que son discours ressemble à une vieille technique de drague (et qu'il n'a pas envie de renvoyer cette impression), il s'empresse d'ajouter :
— T'étais au collège St Martin ?
Non parce que...le malaise sinon. Vraiment pas son genre d'aller accoster des inconnus au bar de cette façon. Il est presque sûr de lui mais l'absence de réactivité du supposé Taho le fait soudain douter. Attendant sa réponse, il joue avec son verre du bout des doigts, aucunement préoccupé par le fait qu'il soit passé outre la politesse en omettant de vouvoyer l'autre. Alors que lui l'a fait juste avant. D'ailleurs a-t-il voulu mettre une distance ou a-t-il employé cette forme par simple réflexe ? Déformation professionnelle ? Rien que d'essayer d'imaginer dans quelle profession se situe Taho, Reiner est de plus en plus enthousiaste à l'idée de discuter avec lui. Une dizaine d'années...c'est pas rien !
Il garde dans un coin de sa tête la possibilité qu'il se trompe (et dans ce cas-là la pirouette sera faisable), mais également celle que Taho même si c'est bien lui ne veuille pas lui parler. C'est vrai ils ont été ami, mais sans garder contact par la suite. Concours de malencontreuses circonstances ou volonté inconsciente ?
— J'm'appelle Reiner.
Oui, oui il a vraiment envie qu'il se souvienne de lui. Alors il l'aide. Et toujours dans le pire des cas, c'est la normalité de se présenter, non ?
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Je fixe l'homme qui s'assoit devant moi sans le quitter des yeux. Parlons-en de ces yeux, bleu pétillant, le tout cerclant un nez droit ne paraissant pas si sévère. Cet ensemble de courbes élégantes m'arrache un léger sourire. D'une oreille attentive, j'écoute la voix dynamique de ce jeune homme. Appréciant trop l'accord parfait de sa tonalité et de la musique pianotée en fond, je préfère me délecter de ces sons que de les écouter réellement. Sans attention, je ne cherche pas à comprendre ses propos. Durant son discours, je pose sans réelles manières ma tête sur ma main et m'accoude de nouveau sur la table poisseuse du bar. Combien de bières ce sont fait joyeusement renverser sur cette surface ? Ce n'est pas la question. Je fixe l'homme dans les yeux et le vois finir sa mélopée. Mais un dernier mot me sort de ma rêverie. Reiner. St Martin ? Tout son discours me rattrape en quelques secondes. Ce ralentissement est-il dû à l'alcool ? Possible.
« Reiner ? De St Martin ? »
Je me relève et observe avec une nouvelle attention l’individu. Oui, je m’en rappelle à présent ! Quel changement, mais en combien de temps déjà ?... Dix ans peut-être ? Effectivement, parmi les quelques amis que j’ai pu avoir, Reiner en faisait parti. De mémoire il est plus jeune que moi… par conséquent, avec le temps qu’il a dû mettre pour arriver au lycée, j’avais du déjà fuir de l’établissement. Cette pensée sombre me provoque un nouveau pincement de lèvres dû aux nombreux souvenirs noirs de cette époque. Mais ce n’était pas la question de nouveau.
« Reiner ! Bon sang ! Que je me souvienne, c’était bien toi l’allemand du groupe ? Quand je suis parti au lycée toi t’étais toujours au collège ? Qu’est-ce que tu deviens depuis le temps ? »
Une déferlante de questions incontrôlables sortirent d’elle-même de ma bouche. Pourquoi ? Je ne sais pas. Je ne voulais pas réellement remuer mon passé mais c’est la politesse, non ? Et puis, si ce n’est pas lui je vais avoir l’air fin… Je soupirs intérieurement en me répétant que je devrai avoir un meilleur contrôle de moi-même des fois. Mais peut-être que cette vague est provoquée par mon esprit désireux d’oublier les souvenirs précédents ?
Mais attend que je réfléchisse, il va surement m’en reparler… ho, la soirée ne prend pas le tournant attendu.
Cherchant une solution, je tends alors ma main, toujours en souriant, vers le verre maintenant tiède de whisky et l’avale d’un trait.
Maintenant on peut discuter.
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Avatar : Ookurikara/Slaine Troyard Age : 34
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Il ne peut s'empêcher de sourire en voyant que ça y est, quelque chose a fait tilt dans l'esprit de Taho. Vrai qu'ils ne s'étaient jamais réellement dit au revoir, avec la préparation du brevet, l'inscription dans un lycée, Reiner suppose que l'autre n'avait pas eu le temps... Et puis ils n'avaient jamais vraiment cherché à se revoir. Les vacances, de multiples choses à faire, à penser... Une bête façon de se perdre de vue.
— Toujours dans les langues mortes. J'ai fait un bac L et puis...fac.
À l'époque il était le seul de leur petit groupe à faire du latin. Et on ne se gênait pas pour le titiller avec ça, d'autant plus qu'à la base il n'avait pas réellement choisi cette voie de lui-même.
— Tu vois finalement..., commente-t-il en y repensant toujours avec le sourire. Et toi ?... Ça va ?
Façade inchangée, mais en dedans Reiner repense aux rumeurs qu'il a entendu sur Taho. Maintenant qu'il se penche à nouveau sur le passé, ces quelques histoires dont il a entendu parler... Certainement via une personne ayant changé de lycée en cours de route. Y repenser aussi subitement explique peut-être le fait qu'il ne lui ait pas exactement posé la même question. Bien sûr, il a envie de savoir si c'est vrai. Mais il imagine que confirmer ces histoires ne sera pas une partie de plaisir. Et il veut tout sauf mettre Taho mal à l'aise !
— Cette couleur te va super bien, au fait.
C'est ce qui a attiré mon œil tout à l'heure.
— T'es toujours pote avec Raph ?, qu'il demande en portant son verre à ses lèvres.
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Je l’écoute de manière attentive cette fois. Bizarrement ce qu’il me raconte m’intéresse et pourtant ce n’est pas courant. Je porte rarement de l’intérêt pour une connaissance ou quelqu’un que j’ai perdu de vue. Mais je me rappelle des bons moments que nous avons passé ensemble et avec le groupe.
« Moi ça va… Je suis content que t’es eu ton bac, et même les études sup ? Ben bravo mon pote… t’a bien grandi. »
Je porte nerveusement ma main à mes cheveux et me tripote une mèche quelques secondes.
« Ouais… un brin de folie et une manière distinguée de se distinguer. »
Un rire nerveux m’agite. Les jeux de mots… Sûrement l’alcool commence à me faire tourner la tête mais malgré tout, je réussis à rester calme. Je longe ensuite le bord de mon verre avec mon doigt en cercle régulier. Toujours pote avec Raph ? Je ne sais pas du tout ce qui s’est dit suite à mon départ précipité, ni ce qui s’est passé au lycée et encore moins ce qu’il devient depuis tout ce temps. Je maintiens mon regard dans les yeux de Reiner et me force à sourire.
« Non… On s’est un peu perdu de vue. Tu sais… Bah…»
Je pose les deux mains sur la table, redresse la tête et souri un grand cou.
« Tout ça, ce sont des histoires ! Ça passe et ça… hum, non ça ne revient pas. Je ne sais pas ce qu’il devient. Mais ce n’est pas plus mal…»
Je reprends ma pose détendue initial. Je devais paraitre nerveux… Je hausse soudain un sourcil et après quelques secondes de réflexion, cède à ma curiosité.
« Tu as entendu des choses ? Des rumeurs suivant mon départ inexpliqué ? Et… tu as des nouvelles de Raph’ ? »
Et voilà ! Je me félicite encore avec ironie dans mon esprit d’avoir été trop curieux. Mais bon qui c’est, ça va peut-être aboutir à une nouvelle amitié qui pour une fois ne me révulse pas. Je l’ai toujours bien apprécié le petit latiniste allemand.
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Sujet: 1, 2, 3, 1, 2, 3 drink ! 
Mar 21 Juil - 22:34
