Tu sens tes paupières lourdes, elles sont si difficiles à soulever ce matin. Tu sens se brin de soleil te chatouiller le nez. Te dire qu'il est grand temps de sortir de ce lit et d'aller profiter de cette belle journée. Il te taquine et ne te laisse pas te rendormir. Mais pour réaliser l'exploit d'ouvrir enfin ses yeux fatigués, il te faut quelques longues minutes. Une fois ce travail fait, tu observe le plafond qui se tient là, tout en baillant de cette façon si peu charmante. Et puis tu t'étire de tout ton long. C'est là que tu te rend compte d'où tu te trouve. Tu es bien installée confortablement dans ton lit. Mais comment as-tu débarqué ici ? N'étais-tu pas avec le charmant homme perdu au milieu du sinistre labyrinthe ? Vous qui recherchiez ensemble la sortie, durant ce qu'il vous avait semblé toute la nuit tellement c'était interminable. Alors comment as-tu put faire pour soudainement te réveiller dans ton lit ? Tu porte alors ce caleçon, encore heureux que tu ne te réveille point nue, tu te serais posée des questions bien plus étrange, t'imaginant le pire dans ce qu'il aurait put t'arriver pour que tu rejoigne ce lit qui semble alors si confortable.

Tu te lève, tout en continuant de réfléchir au dernier détail dont tu te souvienne avant de perdre complètement la mémoire une nouvelle fois... Ce doit être une maladie chez toi. Te dirigeant mécaniquement vers la salle de bain pour te faire un brin de toilette, tu laisse tomber ce lit défait, songeant t'en occuper plus tard. Devant cette glace, tu ne fait point attention à ton apparence étrange, maintenant habituée. Tu te passe de l'eau sur le visage, ce qui te fait un bien fou. Tu trouve cela vraiment très rafraîchissant. Et puis d'un coup comme ça, tu te souviens ! La bête dans le labyrinthe, la fuite et finalement tu avais prit l'épée de Râhi, ce beau jeune homme exotique que tu avais rencontré là bas, pour faire face aux grognements. Et puis le trou noir jusqu'à cet instant où tu as ouvert les yeux il y a quelques minutes. Mais alors, est-ce que c'était vraiment un monstre ou pas ? Et Râhi ? Qu'est-il devenu ? Comment es-tu revenus dans ton lit après tout ça ? Ce monde est décidément plein de surprises. Tu te demande sérieusement ce qu'il te réserve encore.

Poussant un long soupire, tu te mets entièrement nue pour la première fois depuis que tu incarne ce corps, manquant cruellement de souvenir au-delà des trois jours. Rougissant autant que la fleur couleur sang préférée de la reine, tu évite de baisser le regard, tu garde la tête fièrement droite. Voilà le troisième jour que tu te réveillais dans cette drôle de situation, tu aurais put espérer que cela change, mais il faut croire que ce n'est pas un simple mauvais rêve, alors comment faire pour retrouver ce corps féminin que tu es sûre d'avoir un jour possédé durant ton enfance. Et pourquoi avoir ce souvenir d'avoir été une petite fille, alors même que tu ne te souviens de pratiquement plus rien de ta vie ? Tout cela fait beaucoup trop de questions, tu décide de te plonger dans la baignoire qui vient de finir de se remplir. Elle est à peine grande pour contenir tout ton corps, mais quelle agréable sensation. Plongeant la tête sous l'eau, tu oublie toutes ces questions, te décidant à passer une bonne journée, une journée sans aucun problème !

Plus tard, tu te trouve devant ton placard, essayant cette magnifique robe qui irait tellement bien avec ce temps si ensoleillé. Tu t'admire, tu te trouve presque belle, seul un détail te chagrine profondément. C'est ce manque évident, d'une poitrine. Alors tristement, tu l'enlève pour simplement t'habiller d'une chemise classique, d'un bleu très claire, tu enfile ce pantalon noir par dessus ce sous-vêtement que tu portais déjà alors que tu t'admirais dans cette robe que tu pose à regret dans un coin de ton armoire avec tous ses autres habits féminins. Pourquoi en avoir tant si tu n'as pas été une femme ? Tu les observe de longues minutes, doutant de toi. Et puis d'un coup sec, tu referme les portes, ne voulant plus y songer. Devant le miroir, tu tente d'arranger cette chevelure blanche qui se rebelle contre ton peigne. Poussant ce soupire, tu laisse finalement tomber, pensant cela impossible à réaliser. Tu regarde le maquillage qui se tient sur ta table de coiffeuse. Et te voilà nostalgique. Tu laisse vagabonder ton regard dans cette chambre qui te semble si familière et étant si étrangère. Et ce dessin sur ton mur, qui représente-t-il ? Tu reconnaît bien un beau jeune homme, mais qui est-il ? Est-ce toi qui l'aurait dessiné ? Tu te mets alors à la recherche d'une feuille et d'un crayon pour reconstituer ce dessin tant bien que mal et garder ainsi ce visage avec toi, juste au cas où.

C'est après une longue hésitation, que tu te décide de quitter ton nid. Laissant aussi ton lit toujours défait, ce n'est pas si grave, ainsi, il sera prêt pour la nuit prochaine quand tu viendra le retrouver ! Passant la porte avec détermination, tu fermes les yeux, aveuglée par tant de lumière. T'habituant peu à peu, tu observe ce temps magnifique. Tu prends alors une grande inspiration, et puis après avoir tout bien fermé derrière toi, tu te sauve joyeusement en direction du centre ville. Par ce si beau temps, tu rencontre beaucoup de gens en chemin. Beaucoup semble très joyeux dans le quartier, d'autres semble sur la défensive. Tu n'y fait pas vraiment attention et tu continue d'avancer. Arrivant au niveau des boutiques marchandes, tu te prends à admirer la vitrine qui t'offre la vue de splendide robes très féminines. Tu t'approche alors doucement, jusqu'au niveau où ton reflet dans la vitre s'adapte parfaitement à la robe qui se trouve de l'autre côté. Tu es si joyeuse en cet instant ! Tu tourne sur toi-même, contente d'être sortie de chez toi. Et tu vois cette boutique un peu plus loin qui met en vitrine de la lingerie. Tu sais que tu aime ça, c'est un des sujets sur lesquels tu adore parler, et pourtant tu en as si peu l'occasion. C'est bizarre comme tu ressens cette passion sans savoir d'où elle te vient.

Rapidement, tu t'approche de nouvelle boutique que tu admire. Autour de toi, les gens qui passent te regarde de façon bizarre, et quand bien même ils se mettent à chuchoter dans ton dos, rien ne te dérange en cet instant de paradis. Agissant de la même façon que pour la vitrine précédente, tu t'admire dans l'ensemble exposé. Tu l'aime tellement que t'imaginer là dedans te ferait presque baver. Tu en oublie complètement le monde, il n'y plus que cet ensemble qui compte à tes yeux. Tu craque complètement dessus. Et si tu reviens sur terre, c'est parce qu'il y a cette personne qui te saute dessus. Très étonnée, tu te retourne alors pour lui faire face. Tes yeux tombent sur une ravissante jeune femme que tu sens pleine de vie. Très colorée, elle laisse penser qu'elle doit beaucoup aimer la mode. Alors tu lui fait ce grand sourire très amicale.
« Je suis enchantée demoiselle, je me nomme Rome »
Pourquoi a-t-elle voulu te sauter dessus tout a coup ? Tu ne le sais point, mais tu ne sais pas pourquoi, tu sens que tu vas bien pouvoir t'entendre avec la jeune fille. Elle semble avoir dans la vingtaine. Cette journée va bien se passer !

Tu l'as vue, là dans cette vitrine. Il t'a séduite. Tu veux le porter, la dentelle sur cette ensemble est tellement fine et minutieuse. Tu admire le travail qu'il a du demander pour sa confection, et tu admire aussi la personne qui a donné de son temps pour le fabriquer. Et une ravissante jeune femme t'a abordée en te sautant au cou. Pleine de vie, pleine de couleur, avec ces cheveux d'un rose foncé et ses habits uniques, elle aussi ne passe pas inaperçue dans la foule qui se promène en cette belle journée pleine de soleil. Après t'être présentée auprès de la jeune femme remplis de bonne humeur et au sourire qui pourrait être ravageur auprès de la genre masculine, tu observe un peu le monde qui vous entoure. Certains, comme vous, profite de ce beau temps pour faire les boutiques et se mettent à rêver devant diverses vitrines qu'ils observent. D'autres font leurs courses quotidiennes, tu le devine facilement, ils reviennent du marché qui se trouve non loin de là, sur la place centrale du village. Mais ce qui t'interpelle vraiment c'est plutôt le petit groupe de gardes qui passe par là. Traversant la rue dans laquelle tu as trouvé cette magnifique boutique.

Les mains sur le manche de leurs épées, ils sont prêt à réagir au moindre problème. Leurs regards semblent scanner les gens. Cherchent-ils quelqu'un en particulier ? Mais ce qui t'attire le plus, c'est la couleur de leurs uniformes. Ils ne sont pas habillé de rouge comme d'habitude, mais ils portent du bleu. Comme les soldats dans le village bleu des îles volantes... Mais alors, ils sont venus jusque là ? Est-ce la Reine qu'ils pensent trouver parmi la foule de gens qui se baladent tranquillement ici ? Et bien qu'ils soient ici, et que cela ne semble pas naturel pour toi, le reste de la population ne semble pas se préoccuper de leur présence. Aurais-tu loupé un épisode entre le moment où tu étais dans le labyrinthe et maintenant ? Tu te reprends à te poser ses questions. Comment as-tu retrouver ton lit cette nuit alors que tu étais perdu là-bas ? Et l'homme qui était avec toi ? C'est bien dommage de l'avoir perdu, il était si beau. Tu pousse ce soupire de regret, espérant au fond de toi, retomber sur lui un jour, comme ça, par hasard. Comme cela c'était produit dans le sinistre lieu de la veille, mais avec l'épée sous la gorge en moins, ce serait tout de même plus agréable pour une nouvelle rencontre.

« Enchantée, moi, c'est Nocturne. Tu es le mannequin qui a posé sur les affiches qu'on voyait partout, n'est-ce pas ? »
Tu secoue la tête pour revenir à la réalité. Quoi ? Que te disait-elle ? Ha oui, elle, c'est Nocturne. Elle est également enchantée de t'avoir sauté dessus quelques minutes plus tôt. C'est une drôle de jeune femme. Mais elle te donne le sourire. Alors tu lui fait ce sourire amicale que tu sers aux jeunes dames qui sont comme toi, qui aime la vie, discuter de tout et de rien, et surtout lingerie. Peut être viens-tu de te faire une amie. Mais, elle semble te connaître, ou plutôt te reconnaître. Comme ayant été le mannequin de Madame la reine de ce royaume, pour des affiches que l'on voyait un peu partout en ville avant sa disparition. Tu étais tombée sur l'une d'elle il y a de ça quelques jours, ou alors c'était hier... Tu ne sais plus très bien, tu as cette impression de perdre la notion du temps. Et si tu ne te souviens pas vraiment cette vie de mannequin que tu avais, voir cette affiche et avoir cette sensation de te reconnaître t'avais fait tout drôle. Et sans doute que lorsque tu travaillais, tu devais te rendre au château, ce qui expliquerait qui tu ai été invité au bal. Bien que cela ai tourné au drame assez rapidement. En y réfléchissant, maintenant qu'elle te parle de ces affiches de propagandes que tu avais l’habitude de voir placardée un peu partout en ville, tu te rends compte soudainement que tu n'en a pas vue une seule depuis le début de ta promenade. Est-ce bien normal tout ça ?

« Il est trop beau cet ensemble ! »
Tu regarde alors la demoiselle rose, et tu suis son regard tourné vers la vitrine. Oui, l'ensemble qui te faisait tant rêver à peine quelques minutes avant qu'elle ne t'aborde si vivement. Tu souris encore d'avantage. Elle semble avoir les mêmes goûts que toi en lingerie. Vous ne pouvez donc que bien vous entendre toutes les deux. Tu retourne ton regard vers elle, des étoiles dans les yeux, elle observe toujours l'ensemble qui vous séduit autant l'une que l'autre. Avais-tu toi aussi ces étoiles qui illuminaient ton regard alors que tu observais avec envie cette si charmante lingerie ? Tu veux la porter, tu veux te voir dedans, sexy, hyper féminine, et irrésistible. Cet ensemble t'appelle. Il est fait pour toi. Tu ne le quitte plus des yeux. Après de longues minutes de silence, tu te souviens que tu dois une réponse à la jeune fille qui te tient compagnie devant cette vitrine. Ou plutôt confirmer son idée, car elle avait visé juste la petite rusée.
« Et bien oui, il semblerait que c'était moi sur les affiches, mais je crois que ce n'est plus d'actualité comme la Reine a disparue suite à l'attentat qu'il y a eu contre elle lors de son bal. »

Tu te tourne vers ta nouvelle compagne, et tu lui fait le plus grand et beau sourire que tu connaisse. Ce sourire qui veut dire qu'une idée vient de te traverser l'esprit. Ce genre d'idée qui ne te lâche plus une fois que tu l'as en tête, et que tu regrettera si tu ne le fait pas. Alors de ce sourire charmant, tu attrape les mains de la demoiselle et tu la regarde droit dans les yeux.
« Et si nous entrions dans cette boutique pour essayer ce si magnifique ensemble qui nous séduit tant ? »
Tu tourne alors la tête vers la vitrine pour l'observer une fois de plus. Et une certaine tristesse t’envahis. Car dans cette vitrine, tu vois aussi ton reflet qui te rappelle que toi, tu ne pourra plus jamais porter une telle chose, aussi belle soit-elle. Pourquoi être cet homme ? Ce corps n'est pas le tient. Mais d'où te vient cette certitude d'avoir été cette fillette, alors qu'en ce jour, tu es cet homme. Bel homme, mais ton reflet manque de virilité selon toi. Cela doit venir du fait que dans le fond, tu es cette femme. Alors, qui tu es vraiment au fond, gâcherait l'image que tu renvoie aux gens ? Tu pousse alors ce long soupire, te donnant la sensation d'évacuer toute peine que tu as d'habituer un corps si masculin alors que tu te sens si féminine. Tu fermes les yeux quelques instants.

Et quand tu les réouvre enfin, c'est de nouveau avec ce sourire radieux. Tu fais de nouveau face à la jeune femme que tu tiens toujours par les mains. Et sans attendre son avis, tu l'attire à l'intérieur de la boutique pour admirer encore plus d'ensemble que celui qu'il y avait dans la vitrine. Tes yeux pétillent de bonheur. Ils se régalent par tant de splendeur que tu rencontre dans ce petit magasin. Décoré de manière très féminine, on sent la touche glamour et coquine, probablement tenue par une jeune dame aimant les couleurs, la vie, et surtout, rendant hommage à la gente féminine de ce royaume. Tout cela semble si chaleureux, tu es émerveillée. Tu relâche enfin la main de ta collègue qui retrouve alors son entière liberté. Elle doit essayer tout cela pour toi. Afin que tu puisse rêver toi aussi que tu les porte, même si tu ne le pourras pas.
« Ho s'il vous plaît Nocturne, il faut essayer ces ensembles. Ce serait du gâchis de les laisser ainsi. Regardez moi cette dentelle ! Le travail qui a été fait dessus est si minutieux, cela a du demander des heures de travail rien que pour réaliser ces quelques centimètres. Et puis celui-là ! Il est brodé … d'un fil d'or ? Il est si brillant, impossible de passer à côté. »
Cette boutique te fait complètement perdre la tête. Il y a tant de choses à voir et tant de détail minutieusement soigné par ces petites mains qui ont tant donné pour travailler à leurs réalisations. Tu ne sais plus sur quel pied danser. Alors tu attrape cet ensemble qui ressemble à celui de la vitrine, les couleurs changent, le dessin de la dentelle aussi, mais dans sa forme globale ils sont identiques. C'est vraiment merveilleux la lingerie. Tu pourrais passer des heures à en parler que tu aurais toujours quelque chose à dire sur tout ce qui se trouve ici. Tu es perdue dans cet univers, tu n'en a même pas remarqué l'absence de vendeuse. Peut être est-elle justement en train de travailler sur une nouveauté dans l'arrière boutique.

Tu voulais voir cette tenue de lingerie portée, tu voulais voir ce qu'elle pourrait rendre sur la magnifique jeune demoiselle qui te tenait compagnie depuis déjà quelques minutes. Tu ne savais pas trop comment le lui demandé, au final ça n'a pas été si difficile ! C'est une personne très gentille, de plus, elle semblait avoir tout autant envie de voir cette tenue sur une personne réelle, autre qu'un simple mannequin de vitrine. Il vous fallait donc entrer dans cette boutique et la trouver pour lui faire essayer. Bien sur, tu aurais préféré l'enfiler toi-même, mais tu as quelques soucis de corpulence ces derniers temps qui font que tu aurais du mal à rendre toute la beauté de cette fine dentelle qui aurait soutenue une poitrine inexistante chez toi ! Tu te sens en colère contre toi-même, tu te dit que ce doit être ta faute après tout si tu es comme ça. Mais tu dois trouver le pourquoi. Car avec le pourquoi, viendra la solution pour ta « guérison » ! Tu en es certaine. Tu dois juste trouver quelqu'un qui pourrait te comprendre, t'écouter et t'aider. Peut être ce jeune homme que tu as croisé hier dans la nuit, au cœur du labyrinthe alors que vous étiez tous deux perdus. Ce Râhi semblait ne pas trop te prendre pour une folle ! Il disait même qu'il t'aiderait à briser le sort qui t'emprisonne dans ce corps que tu ne reconnais pas être le tient. Tu dois retrouver ce jeune homme, au moins pour savoir si il se moquait de toi ou pas.

« La reine n'est pas revenue ? Le vieux a dit qu'elle était encore en vie hier... Je pensais qu'ils la retrouveraient rapidement. »

Elle semble ne pas vraiment s'adresser à toi, mais plutôt à se parler à elle-même. Comme si elle réfléchissait à haute voix. Tu ne souhaite pas la déranger dans ses réflexions, alors tu attends un signe de sa part qui te fait comprendre que tu puisse enfin lui répondre. Bien qu'en fait, tu n'ai pas vraiment de réponse à lui apporter. Tu as bien tenté, toi aussi, comme beaucoup d'autres personnes, dans la nuit, de retrouver la souveraine. Mais rien ! Comme tout le monde, tu es restée sans aucun indice, ni aucun signe de vie de sa part. Peut être même qu'elle a put réussir à fuir le royaume. Râhi l'exotique serait-il au courant de quelque chose ? Il semblait bien connaître la reine, et cela se voit qu'il n'est pas de ce royaume. Vous n'êtes donc pas les seuls dans ce monde étrange. En même temps, cela semblait logique, pourquoi il n'y aurait qu'un seul royaume ?

Tu as donc traîné cette pauvre fille qui te connaît à peine, dans cette boutique de lingerie pour lui demander d'essayer un ensemble. Bien sur, aux yeux des autres, cette scène aurait semblé plus que pervers ! Mais pas pour toi ! Pas pour la femme qui est à l'intérieure. Pour elle, n'est-ce pas normal de faire les boutiques avec ses amies ? Et d'essayer les différentes tenues qui vous flash pour leur demander différents avis, afin de pouvoir vous décider si tu la prends avec toi pour compléter ta garde robe ? Bien sur que si. Et tu es tellement contente de pouvoir enfin partager un tel moment avec une personne de goût. Elle est joyeuse et pétillante, pleine de vie. De la voir, te donne le sourire. Sûrement que si tu avais été un homme, non pas seulement ce corps, mais un homme, un vrai, tu serais tombé amoureux de cette jeune demoiselle ! Tu la trouve merveilleuse, et tellement féminine !

« Je vais l'essayer ! »

Elle accepte ! Oui, elle l'a dit, elle va le faire ! Elle veut bien essayer l'ensemble en dentelle pour toi. C'est n'est pas merveilleuse qu'elle est, c'est bien plus que cela, cette demoiselle est magique ! Elle te donne tellement sans vraiment te connaître. Se doute-t-elle au moins de qui tu es vraiment ? Alors que même toi tu ne le sais pas. Non mais c'est vrai quoi ! Elle te dit oui, toi cet homme en apparence, qu'elle connaît par le biais d'une affiche de propagande ! Quelle genre d'affiche elle a put voir pour te donner ainsi, si facilement, toute sa confiance ? Elle se met à nue devant toi, ou presque. Il n'y a que ce rideau qui vous sépare. Tu pourrais être un homme complètement fou, un vrai psychopathe qui attire ses victimes en restant devant la vitrine de sa boutique qui ne serait qu'une diversion pour attirer les plus belles femmes et ainsi en faire ce que tu veux ! Mais bon, tu n'es pas tout cela, et heureusement pour la demoiselle ! Cette histoire aurait put très mal se terminer pour elle.

« Alors ? Il me va bien hein ? »

Elle ressort, la lingerie sur elle. Elle a mit son temps pour se changer, mais une femme a besoin de temps pour être parfaitement présentable, même lorsque qu'elles essaient un vêtement, rien ne doit être laissé au hasard ! C'est ainsi qu'on peut avoir le coup de cœur pour une tenue. Sinon, comment se dire que l'on est sublime si on n'a pas tout fait pour l'être ? Comment se décider alors de l'acheter si on ne se trouver pas superbe ? Bien sur, il y aura toujours une vendeuse pour vous présenter les mérites que vous avez à la porter. Mais il n'y a vraiment rien de mieux que le coup de cœur immédiat que l'on peut avoir quand on se découvre dans la glace ! Elle se dirige vers toi, tourne autour d'elle-même, joue le jeu du mannequin. Cet ensemble de fine dentelle lui va si bien, tu dirait même qu'il lui va parfaitement bien ! Cette lingerie était faite pour elle !

« Ho je dirais même plus que ça, il est fait pour toi cet ensemble ! Tu es tellement belle dedans »

Tu t'avance alors vers elle pour ne laisser presque aucune espace vide entre vous. Tellement proche qu'elle pourrait sentir ta respiration contre sa peau délicate. Alors, tu te penche sur les détails. Tu lui remets une bretelle droite, tu ajuste son décolleté comme il se doit pour lui faire une superbe poitrine et tu fait ressortir le coin de dentelle qui se coinçait dans une couture pour qu'elle soit vraiment parfaite. Tu la conduit de nouveau devant la glace, se tenant dans son dos, elle fait face à son reflet. Dans ce miroir, tu te vois aussi et tu la vois elle, si parfaite, si belle et féminine alors que toi, c'est tout le contraire. Tu ne peux empêcher cette fois de laisser couler cette larme le long de ta joue. Tu te recule brusquement, espérant qu'elle n'ai pas eu le temps de voir cette perle mourir au niveau de ton menton que tu essuie en vitesse alors que tu lui tourne le dos.

« Vous êtes vraiment parfaite demoiselle Nocturne, si j'étais vous, je le prendrais, je suis sûre que l'homme de votre vie sera enchanté de vous voir la dedans, même si il voudra vous l'enlever bien vite ! »

Adressant un vague sourire à la jeune fille, tu fais mine de lui laisser de l'espace pour qu'elle puisse se contempler et aussi se décider. Tu repars donc dans le magasin, baignée de cette douce nostalgie de te trouver au milieu de tant de beauté que tu ne peux porter. Mais voilà que tu tombe sur cette perle rare. Une bretelle dorée qui dépasse sur le haut de cette commode. Quelqu'un a du vouloir cacher cet ensemble pour revenir l'acheter plus tard. Tu tire alors sur la bretelle et tu tombe amoureuse ! Ce soutient gorge est tellement magnifique que tu en oublie tout. Tu tiens les deux bonnets entre tes mains, tes yeux brillent de milles éclats et te voilà ailleurs. Tu le positionne devant ta poitrine sous développée, les bonnets sont tellement petits que ce soutient gorge pourrait te convenir. Il donnerait alors l'illusion de la femme que tu es. Tu le veux, il est pour toi, il est à toi ! Tu l'as décidé, tu ne repartira pas d'ici sans lui ! Te voilà femme !

Elle était belle cette petite, ho oui elle était belle. Et plus encore quand elle portait cette magnifique tenue de lingerie. Il fallait bien l'avouer, elle lui allait à la perfection. Et ce n'est pas ton œil d'experte qui allait te tromper là dessus. N'importe quel homme tomberait immédiatement amoureux d'elle en la voyant ainsi. En y songeant, tu espère qu'elle fait quand même attention à elle. Elle semble si frêle, si fragile, et si facilement naïve, il suffit de voir comme elle a accepté de tester cette lingerie pour toi. Toi la parfaite inconnue. Et si tu avais été un homme ? Un homme pervers en plus ? Il aura put rester dans la cabine avec elle, et alors, il lui aurait fait quoi cet homme monstrueux ? Ce serait une hérésie que de penser que tous les hommes sont bons, gentils et surtout honnête. Tu dois le lui dire, elle doit être plus méfiante. Tu la regarde de nouveau alors qu'elle retourne derrière le rideau se changer. Tout compte fait, tu le lui dira, mais plus tard. Tu l'observe, tu t'observe, te voilà triste. Mais tu dois le cacher, elle ne doit savoir, ni comprendre. Qui le pourrait ? Ton reflet t'ennuie, alors tu tourne le dos. Tu pars la laissant seule avec elle-même. Elle se met alors à rire doucement.
« Je n’ai pas de petit-ami, je prendrais l’ensemble, juste pour me faire plaisir ! »
C'est bien dommage pour elle. Et aussi assez étonnant. Tu vas faire un tour dans le magasin. Et tu tombe sur une autre merveille. Mais une merveille faite cette fois, pour toi ! Il est beau. Tellement beau. Tu es perdue. Tu ne vois plus que lui. Et même la jeune fille aux cheveux rosés qui s'approche de toi, tu ne la remarque pas.

Alors tu sursaute légèrement quand tu l'entends parler dans ton dos. Et qu'elle attrape aussi le soutient gorge que tu porte là dans tes mains. Tu le lâche alors pour te rattraper, tu en perdais l'équilibre tant elle t'a surprise. Tout cela a bien faillit se terminer par une terrible glissade. Quoi que terrible, vous auriez fini par terre toutes les deux, et vous en auriez sûrement rigolé. Il n'y aurait donc rien eu de catastrophique. Enfin, tu t'es rattrapée, c'est le plus important, ainsi pas de glissade pour aucune de vous deux.
« Tu devrais l’essayer si tu veux vraiment ! »
Tu hésite, tu la regarde du coin de l'oeil. Elle fouille dans ses poches. Tu trouve cela un peu étrange. Tu te demande à quoi elle joue et ce qu'elle peut bien chercher. Si elle a une petite fringale, vous pouvez toujours sortir et tu l'invitera à aller manger un petit truc dans le coin. Ça ne doit pas manquer par ici, une petite pâtisserie ou un truc du genre. Pas besoin qu'elle se fasse les poches pour trouver un bonbon ou un reste de pain. Mais tout faux. Elle te tend des morceaux de tissus. Tu l'interroge du regard. Elle veut que tu fasse quoi avec tout ça ? N'est-ce pas bizarre qu'elle te les donne ?
« Tiens ! Ce sera mieux pour remplir le soutien-gorge, ça fera plus joli. Désolée, je n’en ai pas plus je crois. »
Tu la regarde avec de grands yeux. À la fois très étonnée, mais aussi très contente. Oui, vraiment vraiment très heureuse. Comme un gros fêtard à qui on parlera d'une beuverie qui se trouverait dans le quartier et à qui on dirait de venir au plus vite pour se joindre à tout ce monde de folie. D'ailleurs, c'est quoi une beuverie ? Pourquoi pense-tu à cela ? Tu n'en reviens toujours pas, c'est un peu comme dans un rêve. Un magnifique rêve où tu serais une jolie jeune femme à la fine silhouette, de très longs cheveux blancs, bizarrement, tu te vois avec une peau légèrement foncée. Cette image te perturbe un instant. Juste le temps que la douce Nocturne te conduise à la cabine où elle s'est changé il y a quelques minutes à peine.

Tu ne peux t'en empêcher. Tu dois la prendre dans tes bras. Alors tu attrape tout ce qu'elle te tend avec une infinie gentillesse, le soutient gorge aussi, et tu te jette dans ses bras. Ou plutôt, vu la différence de taille, et de corpulence, tu l'attrape pour la prendre dans tes bras. Elle est formidable cette petite. Tu l'aime ! Ho oui, tu l'aime. Elle va devenir ta meilleure amie si ça continue ainsi. Elle est véritablement formidable, et surtout, pleine de surprises.
« Merci ! Merci merci merci merci merci, je ne te dirais jamais assez merci pour ça ! »
Dans tes mains, les morceaux de tissus qu'elle t'a donné et qui vont faire l'illusion d'une vraie poitrine. Cette poitrine qui te manque tant. Tu la lâche, la voilà de nouveau libre de tout mouvement. Elle doit en être bien heureuse, elle voulait peut être pas que tu l'a prenne ainsi dans tes bras sans lui demander la permission. Trop tard ! Et tu referme le rideau sur toi. Pas que cela te gène qu'elle puisse te voir... En fait, si. Même toi ça te gêne de te voir toute nue ! Tu recouvre la glace de ta chemise pour mieux te cacher de toi-même. Tu enlève tout pour mettre cet ensemble. Bon d'accord, tu garde le pantalon car ça serait trop bizarre, mais surtout moche ! Et tu ne veux pas voir ça, enfin pas sur toi ! Sur un autre homme, un beau jeune homme, ho ça oui ! Tu porte donc ce soutient gorge. Tu es une femme, une vraie ! Tu ouvre d'un coup le rideau pour faire face à la petite jeune qui t'accompagne en cette belle journée.
« Tu en pense quoi ? Non, ne me dis pas... Si ! Dis moi … Non, je ne veux pas... Roooh je sais pas, je dois en penser quoi ? Tu pense qu'un homme pourrais me trouver attirante avec ça ? Ou au contraire, repoussante ? J'adore la lingerie, mais j'ai maintenant peur d'en porter. »
Tu es tellement confuse. Oui tu es bien une femme. Ou peut être est-ce ton imagination ? Tu es dans un grand moment de doute. Et si tu étais ce que tout le monde voit mais que tu ne t'imagine pas être ? Au lieux d'être cette femme que tu pense être mais que personne ne voit ? Il faut dire quand même que tout cela n'est vraiment pas claire ! Tu la regarde attentivement. Elle fait quand même jeune, tu te demande quel âge elle peut bien avoir en vrai. Tu espère qu'elle ai au moins 16 ans. Ce serait bizarre que tu es embarqué une si jeune fille dans une telle aventure. Tu passerais pour une femme trop bizarre.
« Dis, je voulais te demander, tu as quel âge ? Tu devrais faire attention à toi, si jolie que tu sois, il faut se méfier des hommes ! Même quand ils sont beaux. Hier, j'ai faillit me faire trancher la gorge par l'un d'eux. Mais il était tellement exotique, une merveille cet homme ! Surtout si tu n'as pas encore de fiancé pour te protéger ! »
Tu lui fais alors un grand sourire. C'est décidé, elle est maintenant ton amie!

Tu étais tellement contente de pouvoir enfin être toi même, c'était là une torture de la voir si belle, et de te sentir si laide dans ce corps si masculin. Tu voulais son avis, mais tu avais peur de ce qu'elle allait t'en dire. Tu hésitais, tout était embrouillé dans ta tête blanche. Elle a dit, pendant que tu te changeais, que tu n'avais pas besoin de tant la remercier. Mais elle ne doit pas s'être rendu compte de ce que cela pouvait représenter pour toi. Tu as finalement osé le lui demander. Tu vois ses yeux te regarder, tu regarde ailleurs, tu hésite. Tu ne sais pas, tu ne sais plus.
« Je pense que tout le monde pourrait craquer sur toi ! J’ai une idée ! Il faut qu’on te trouve une robe ! Tu serais super belle ! »
Rome ! Mais, tu rougis ! Ce qu'elle dit te touche. Alors tu es toute gênée, mais surtout tu es vraiment contente. Tu t'approche, et de nouveau tu la prend dans tes bras. Elle est vraiment gentille cette jeune fille. Peut être un peu excentrique dans son style, mais tellement gentille. Et aussi tellement mignonne. C'est sur que dans la rue, tout le monde ne peut que la remarquer. Toi, si l'on te remarque, c'est que les gens te reconnaissent. Ils ne sont pas bêtes, ils voient les affiches de propagandes de la Reine. Est-ce que les gens, malgré tout, étaient quand même gentils avec toi ? Tu ne te souviens même pas de ça. Avais-tu un ami, une famille ? Probablement. Mais c'est triste à dire, tu les as tous oublié. Tu pourrais même être mariée, avoir déjà des enfants que ça aussi tu ne t'en souviendrais pas. Mais tu ne t'inquiète pas trop, pour cela, tu te serais quand même réveillée au côté de ta famille si tel était le cas, non ? Ce monde est-il aussi dingue ?

« C’est gentil de t’inquiéter, mais il ne m’arrivera rien. Et ce n’est pas poli de demander son âge à une dame »
Tu lui fais alors ce grand et sincère sourire. Elle est si douce, et semble aussi très maligne. C'est bien ça. Elle doit donc savoir se protéger. Mais tout de même, elle devrait faire attention. Une si belle et jeune fille ne devrait pas être seule dans les rues. Bon, tant qu'il fait jour, elle ne doit pas trop craindre grand chose, mais la nuit. Oui, la nuit, où il fait sombre, quand les ruelles deviennent alors sinistres, lugubres. Non, elle ne doit pas !
« Mais de dame à dame, nous n'avons pas de secret entre nous »
Et puis, ce n'est pas comme si vous vous étiez presque entièrement dévoilée l'une à l'autre en vous promenant en sous vêtement sans aucune gêne durant toute la matinée. Elle te fait signe d'aller te rhabiller, ce que tu fais tranquillement.

Tu lâche donc de nouveau la demoiselle pour te retourner vers le miroir. Tu observe d'abord cette fausse poitrine. Puis tu relève doucement ce regard claire qui croise le même regard claire dans le miroir. Et tu te perds. Tu te vois, plus jeune dans ce jardin que tu ne reconnaît pas. Tu semble joyeuse, tu semble t'amuser dans ce jardin. Est-ce chez toi ? Quand tu étais plus jeune ? Tu vois alors cette dame, elle semble te fasciner. Sa poitrine t'attire, tu ressens cette envie de vouloir la même. Mais bizarrement, tu ne te sens pas petite fille. Es-tu un petit garçon ? Mais alors cette certitude d'avoir été un jour une fillette ? Tout s'effondre d'un coup. Tu ne comprends plus qui tu es. Tu referme d'un coup sec le rideau, tu quitte ce soutient gorge que tu porte là et tu t'observe ainsi. Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Tu te laisse tomber sur le sol. Tu es perdue. Tu ferme les yeux et alors d'autres images arrivent. Cette fois, il semble que tu sois une enfant, une petite fille qui joue dans sa chambre, qui maquille ses poupées. Est-ce des souvenirs de ton enfance ? Dans l'un comme dans l'autre, tu as ressenti cette envie d'être un jour une femme. Que t'est-il arrivé ?

Enfilant ta chemise en vitesse, bien que tu sois heureuse de commencer à te souvenir, tout cela te perturbe encore plus. Qui es-tu vraiment ? Tu ne le sais plus toi-même. Toi qui était si sûr d'être une femme coincée par une sorte de malédiction dans le corps d'un homme qu'il t'arrivait d'oublier. Tu suis la jeune fille aux cheveux roses sans dire un mot. Comme mécanique, tu fais tout comme elle pour qu'elle ne remarque pas que tu es totalement perdue. Tu paye donc ce qu'on te demande. Et vous quittez ensemble le magasin. Elle a décidé de te conduire dans un autre magasin. Toujours dans l'envie de te faire porter une robe. Tu secoue la tête et tu reviens alors à toi. Tu découvre alors que tu n'auras pas le budget pour te payer autre chose aujourd'hui. Mais tu as une idée. Des robes, tu en as chez toi. Si c'est juste te voir en robe qu'elle veut, autant aller se servir là bas.
« On peut aller chez moi, j'ai des robes dans mon placard, je n'aurais plus de budget aujourd'hui pour faire une autre folie. Mais viens, je t'invite, on peut s'organiser un défilé dans ma chambre, tu verras j'ai plein de choses »
Tu n'attends pas vraiment sa réponse. Tu lui attrape le bras comme une très bonne amie, et vous voilà partie en direction de ta chambre. Vous traversez la ville, et vous arrivez dans les quartiers moyens, où tu vis. Tu lui ouvre la porte.
« Je vous en pris, après vous mademoiselle Nocturne ! »

Une fois qu'elle est entrée, tu la suis. Tu vas lui ouvrir ton placard pour qu'elle puisse admirer ce que tu peux lui proposer. Bien sur, il n'y aura rien d'aussi extravagant que la tenue qu'elle porte, mais c'est déjà pas mal non ? De ton côté, tu la laisse fouiller tandis que tu vas tranquillement prendre place sur ton lit. Ton regard se pose sur le portrait de cet homme qui se tient là sur ton mur. Qui est-il ? Et une fois encore, ton esprit devient flou, tu divague. Cette fois, tu te tiens devant cette glace. Tu te sens femme, mais tu vois le reflet d'un corps d'homme. Tu t'observe, tu semble vouloir tenter de t'y habituer, mais tu sens que tu t'en veux. Tu as cette impression d'avoir fait quelque chose pour quelqu'un, pour lui faire plaisir, en ayant ce corps. Tu pense un jour retrouver un corps de femme. Le tient ! Tout cela te perturbe d'autant plus. Aurais-tu fait toi-même le choix d'avoir un corps d'homme pour plaire à une personne ? Est-ce que tu l'aime pour avoir fait cela pour elle ? Mais comment est-ce possible que tu ai changé de corps comme ça ? En tout cas, en ce moment, tu as toujours ce corps d'homme, et déjà à l'époque, tu semblait ne pas être tellement ravis de l'avoir. Alors, es-tu bien une femme finalement ? Si les images de ton enfance te faisaient douter, celle-là plus tellement. Tu le pense, tu le sais, tu as été femme. Tu as fais quelque chose, tu ne sais pas quoi, tu ne sais pas pour qui, mais tu l'as fait pour devenir cet homme. Est-ce celui de cette image que tu conserve dans ta chambre ? Tu entends alors Nocturne ? Oups ! Tu te tourne vers elle.
« Alors, tu trouve ton bonheur ? »

Cette jeune femme que tu as rencontré ce matin, par un pur et heureux hasard aura put être une très bonne amie. Vous auriez fait, ensemble les boutiques. Tout comme l'envie vous a prit dans la matinée après avoir succombé au charme de cet ensemble dans la vitrine. Elle est tellement pleine d'entrain. Elle te plait. Tu pourrais même regarder les beaux garçons passer dans la rue et faire des commentaires sur chacun d'eux, avec la demoiselle. Peut être plus tard. Après le shopping. Tu t'amuse bien trop pour le moment pour tout arrêter pour aller regarder les garçons de la ville. Quoi que c'est quand même très tentant. Gardons cela pour plus tard jeune demoiselle. Occupons nous de ce qui nous regarde en ce moment présent !

Chacune à payé. Chacune s'est fait un petit cadeau, un petit souvenir. Tu n'as aucune honte. Tu l'aime ce soutient gorge. Et bien sur, tu le portera. Un jour. Un jour qui pourrait bien être aujourd'hui. La petite rose a décidé de vous voir en robe. Oui, pourquoi pas. Mais tu n'as plus un sous dans tes poches. Il faut dire que tu n'avais pas vraiment prévus de faire des folies. Alors tu ne te promène pas avec grand chose. Tout y est passé dans la lingerie. Alors tu casse ses rêves d'une méga journée qu'elle réservait à l'achat compulsif de nouvelles choses à mettre dans sa commode. Mais de tout cela, tu ne t'en rend pas compte. Tu l’agrippe pour l’entraîner chez toi. Dans ta chambre. Cette chambre que tu as décorée selon tes goût de femme, et non ce corps d'homme. Tu fais la gentlwoman, en la laissant entrer d'abord. Après tout, elle est l'invitée d'honneur en ce jour. Tu songe au fait que tu ai put déjà inviter quelqu'un dans cet endroit quand même assez intime pour toi. Peut être cet homme accroché sur ton mur. Immortalisé sur ce papier. Cet homme que tu ne reconnais toujours pas. Et cette personne pour qui tu as semble-t-il changé de sexe dans tes souvenirs ? Tout cela est encore tellement flou. Tout cela est encore tellement perturbant pour toi.

En rentrant, tu vois bien qu'elle regarde un peu partout. Tu comprends. C'est nouveau pour elle. Un endroit qu'elle ne connaît pas. Un endroit qu'elle découvre. Et toi, tu commence à la connaître cette petite. Alors tu la devine toute émerveillée de rentrer dans ton antre. Tu lui ouvre ton placard. Tu lui laisse quartier libre pour fouiller. Pour qu'elle trouve son bonheur. Pour qu'elle tombe sur cette robe qu'elle voulait et qu'elle veut te voir porter. Elle s'en donne donc à cœur joie. Tu la laisse faire son petit remue ménage pendant que tu songe encore à ton passé perdu. Perdu, oublié, ou ce que vous voulez, de fait, il n'est plus dans ta tête. Mais ces images reviennent. Ce n'est pas très net. C'est même très confus. Et cela ne t'aide pas du tout à comprendre qui tu es. Et encore moins à savoir pourquoi tu te trouve dans une si étrange situation. Certaine d'être une femme, d'avoir été petite fille, et pourtant dans ce corps si masculin. N'est-ce pas troublant ?

« Je crois que j’ai trouvé la robe qu’il faut que tu mettes ! »
Ho, elle a donc trouvé la perle rare qu'elle souhaite te voir porter. Voyons voir sur quelle style de robe elle est tombée. Une robe qui semble légère, d'une teinte légèrement rosée, partant sur le gris. Du rose, cela ne t'étonne pas venant de sa part. Sacrée petite rosée ! Tu lui souris. Tu attrape l'habit qu'elle te tend. Tu lui dit de prendre ses aises pendant que tu te change. Elle vient alors se poser sur ton lit. Tient, elle ne va pas mettre son nez un peu partout comme dans la boutique ? Et toi tu vas dans cette petite pièce qui te sert de salle de bain. Tu la vois tourner la tête vers la fenêtre alors que tu disparaît enfin.

Seule dans cette petite salle, tu observe d'un peu plus prêt la robe qu'elle t'a trouvé à porter. Bien sur, tu ne t'en souvenais pas de celle là. Il faut dire que tu ne te souviens pas de grand chose. Tu la regarde sous toutes ses coutures. Non tu n'as pas oublié comment on enfile une robe quand même. Mais c'est juste que tu veux voir quel genre la joyeuse t'a choisit avant d'être surprise en te découvrant dedans. Ainsi, tu peux commencer à t'imaginer le reflet que tu verras devant la glace quand tu sortira de là. Tu finis donc par l'enfiler. Souple, elle glisse toute seule sur ton corps que tu as prit soin de dénuder avant. À bas le pantalon et la chemise, place à la jolie petite robe très féminine. Bien sur en dessous, le soutient gorge de toutes les tentations. Heureusement, elle n'est pas serrée mais la jupe est plutôt large. De fait, la petite bosse qui se trouve entre tes jambes ne se devine pas. Même si tu en as grandement l'impression. Tu as juste ce petit soucis de la fermeture. Mais quelle idée aussi de mettre la fermeture dans le dos ? Qui arriverait à fermer une robe qui s'attache dans le dos ? Tu appelle ta nouvelle amie une première fois. Puis une deuxième. Sans réponse. Tu passe la tête par la porte pour l'appeler encore. Tu la vois perdu dans ses pensées. Tu vas donc la laisser tranquille et tenter de te débrouiller seule.

« Alors tu t’en sors ? Tu as besoin d'aide ? »
Tu sursaute. Aurait-elle vu que tu avais tenté une apparition pour retourner te cacher ensuite ? Peut être bien, ou alors simple coïncidence. Elle revenait tout juste à elle. Pile quand tu as besoin de son aide. Et en plus, elle te le propose. Tu ne vas pas refuser. Tu retourne donc la voir dans la chambre pour lui expliquer la situation.
« Euh, et bien en fait, pour tout te dire, je n'arrive pas à fermer la robe, elle s'attache dans le dos... Si tu pouvais m'aider, tu serais adorable, bien qu'en fait, tu le sois déjà ! »
Tu t'approche doucement, tu te retourne devant elle pour lui montrer le problème. Tu le sais, elle va réussir à fermer la robe. Il n'y a pas de raison qu'elle ne réussisse pas. Ou alors cette robe n'était pas faite pour toi. Mais normalement, une robe, c'est fait pour une femme... Alors c'est peut être ça le problème.

Tu as laissé entrer une femme dans ta chambre. L'aurais-tu fait si tu étais pleinement consciente de ton passé? Peut être que non, peut être que oui. Mais aujourd'hui, tu es cette femme qui se voit sous un nouveau jour. Une femme qui a des idées de qui elle est sans en être certaine. Une femme qui ne se reconnait pas dans le miroir, alors pourquoi tu devrais te reconnaître tout simplement? Tu te pose beaucoup de questions. Trop de questions. Cela va finir par te donner un mal de crâne affreux, comme si quelqu'un te frappait régulièrement avec un marteau. C'est une sensation affreuse. Tu te sens féminine. Tu pense être une femme. Alors tu seras une femme. Et tu vas l'assumer devant cette demoiselle, ton invitée. Mais ce n'est vraiment pas sur que tu recommence de si tôt.

Tu as enfilée la lingerie, puis la robe, tout comme elle le demandait. Il fallait bien l'avouer, cela t'amusait aussi. Au moins autant que ta partenaire de fouille en lingerie. Il faut dire que depuis que tu l'as rencontré, tu oublie complètement que tu es dans ce corps masculin. Sauf bien sur, quand tu te retrouve nue, à devoir ... admirer?! l'anatomie de ce corps que tu ne reconnais pas être le tient. Mais il est passé ou alors le tient? Est-ce possible d'échanger ainsi deux âmes dans deux corps différents? Nous pouvons aussi nous poser la question, pourquoi, si cela est possible, avoir accepté? Tu semble te souvenir pourtant. Tu désirais cette poitrine depuis toute petite. Certes ces souvenirs sont flous, un coup tu te pense petit garçon, puis un autre, petite fille. C'est compliqué. Mais au final, pour l'instant, tu sais que tu es une femme. Tu le ressens ainsi, pourquoi ça devrait en être autrement parce que tu te trimbale avec une princesse entre les jambes? C'est injuste!

Tu as rencontré cependant quelque difficultés à fermer la robe qu'elle t'avait choisit. Elle est vraiment très gentille cette jeune femme. Quand tu le lui a demandé, elle est justement venu à ton secours pour que la tenue soit impeccable! Une fois son travail terminé. Tu ne veux pas te regarder dans une glace. De toute façon, il n'y a que ta coiffeuse dans ta chambre, et ce serait légèrement compliqué de te voir entièrement dans une glace prévus pour l'usage unique d'une personne se maquillant ou se coiffant. Et non pour quelqu'un désirant admirer sa tenue de plein pied.

Tu passe du bon temps avec la belle Nocturne. Tu ne t'attendais sûrement pas à être dérangée, surtout pas par des gardes du nouveau pouvoir. Tout habillé de bleu. Tu as peur en les voyant débarquer chez toi sans même avoir prit la peine de frapper à la porte. Tu aurais put être absente, ou même pire encore, en petite tenue! Qu'auraient-ils fait alors? Profité du spectacle qu'offrait la vue ? Ou profité autrement de leur rang de garde. Si seulement ils ne portaient pas un casque cachant leurs visages, tu aurais put voir si l'un d'eux en valait la peine.
«  Rome ! Mannequin de l'usurpatrice rouge et probable complice, nous devons fouiller votre chambre »
Celui qui semble être le commandant de cette petite troupe, te regarde de façon étrange. Que veut-il, une photo peut être? Et pendant ce temps, les deux autres commencent à tout désordonner. Ils renversent ta magnifique coiffeuse. Et tout le maquillage s'y trouvant. Tout de suite, tu tombe à terre. Tes genoux au sol, non pour saluer ces sans gênes de gardes, mais pour ramasser tes affaires. Tes précieuses affaires de maquillage. Ou plutôt de camouflage. Pourquoi de camouflage? C'est pourtant bien du maquillage, mais tu a envie d'appeler ça du camouflage. C'est comme ça. Bon, sur le coup, tu ne vas pas trop de poser de question... Tu as bien d'autres Gnufons à fouetter!

« Faites attention aux robes ! »
Tu entends ces mots. Ils te touchent. Tu tournes vers la fille aux cheveux roses, un regard attendrit. Elle est trop adorable. Pendant que tu t'occupe de tes affaires de "camouflage", elle prend aussi ta défense et celles de tes habits. Ou plutôt, celle de tes robes. Elles sont peu nombreuses, mais tu le sais, tu en as quelques unes. D'ailleurs, l'une d'elle est sur ton dos encore. Et de l'autre côté, il y a ces trois gardes qui s'activent à te pourrir la vie. Ils foutent en l'aire ta chambre. Quand ils en ont fini avec ta coiffeuse, tu range doucement tes affaires que tu ramasse comme tu peux. Heureusement, ils n'ont rien cassé, tu as put tout récupérer. Tu suppose qu'il en va de même pour ta penderie. Et vient le tour du lit. Qu'ils renversent. Le matelas est balancé, les draps froissés. Ils ne sont pas là pour rigolé. Ni même pour être tendre.

Et tout cela pour un simple travail? Oui, tu étais mannequin. Mannequin pour les affiches de propagandes de la reine. Mais tu ne te souviens même pas du pourquoi tu faisais ce boulot. Tout le monde pour vivre a besoin de sous. Et si ton seul talent était ta beauté, il fallait bien que tu t'en serve d'une manière, ou d'une autre. Mais être belle, ou plutôt, dans ce cas, beau, ne fait pas de toi une complice de la reine. Tu fronce les sourcils. Tu ne les aime pas vraiment.  
« Alors, vous trouvez quelque chose contre moi pour pouvoir m'arrêter ? Vous auriez put tout simplement demander gentiment. La politesse ça ne doit pas être votre fort. »
Ils sont méchants ces bonhommes bleus. Tu souhaitent qu'ils partent. Tu l'as bien vue. Ils ont tout retourné. Ils n'ont rien oublié. Tout est sans dessus dessous dans ta chambre. Et pourtant, ils sont bredouilles. Ils n'ont pas trouvé la moindre preuve qui te mettrait en lien avec la reine. Tu es sauvée. En espérant qu'ils n'organisent pas un coup monté. Mais dans ce cas là, des rouges ou des bleus, seraient-ils vraiment les mieux?