Music : Last One Standing - Simple Plan ©

Did you think that I would surrender easily ?

Toi, jeune pré-adulte, plein de jeunesse et de vitalité, tu avais passé une nuit des plus affreuses. Entre les insomnies qui avaient commencé à te prendre il y a quelques jours et les cauchemars que tu faisais, ton sommeil était très loin d'avoir atteint son quota. Oui oui, même toi tu pouvais faire des cauchemars, mais apparemment, tu l'avais ignoré. Car même si tu ne te souvenais ps exactement du contenu de ceux-ci, tu t'étais réveillé plusieurs fois dans un sursaut, en sueur, et avec le coeur battant tellement vite que tu avais même craint sur le coup de faire une crise cardiaque. Mais bien évidemment, il en fallait plus que ça pour t'impressionner. Parce qu'au vu de tes ambitions, il fallait que tu t'accroches à tout ce que tu pouvais attraper, sans pour autant impliquer une tierce personne, puisque dans ce cas, ta fierté en prendrait un coup. Tu étais habitué à ce genre de scénario. Mais pas ton subconscient qui commençait à se demander si tu n'avais pas un problème quelque part, qu'il soit physique ou mental.

You think you're pretty tough.

Ce n'était pas ces mauvaises nuits qui allaient t'arrêter pour autant. Tu n'en avais que faire, de mal dormir. Il fallait juste que tu reprennes les affaires et que tu te fasses un peu d'argent, parce que tu avais reçu un message d'un de tes clients les plus importants. Il venait souvent te demander des informations sur des petits groupes qui n'étaient pas connus mais qui semblaient être prêt à se montrer au jour à tout moment. Ca semblait l'inquiéter, mais qu'importe. Tu allais simplement lui donner ce dont il avait besoin, il te ferait un virement bancaire d'une certaine somme dont tu déciderais le montant après tes recherches et voilà, ça s'arrêtera là. Tu ne pouvais pas encore toucher cet argent, jeune mineur, mais au final, tu en aurais pas mal pour fêter ton passage à l'âge adulte. Même si, tu resteras toujours un enfant dans ta tête. Assis à ton bureau, face à l'écran de ton ordinateur, tu commenças à fouiller partout où tu le pouvais, en essayant de récolter le plus d'informations possibles. Plus il y en avait, plus on te payait, et parfois, ça valait vraiment le coup, puisque tu y gagnais aussi de ton côté, à en apprendre sur des gens que tu ne connaissais pas.

Guess what. You not worth it.

Plusieurs fois, alors que tu étais concentré dans ce que tu faisais, ta bouche laissait s'échapper quelques quintes de toux, pas très importante, mais ça t'irritait tout de même. Tu te retrouvas dans l'obligation de faire une pause pour aller boire quelque chose de sucré, qui adoucirait tes cordes vocales, en squattait l'arrière cuisine du lycée. Dommage pour toi,il n'y avait pas le sirop de fraise que tu convoitais tant. Tu avais le choix. Entre du jus d'orange et du lait. Tu n'aimais pas les oranges donc la première option fut vite éliminée et ton lait, tu ne le buvais que chaud. Fallait-il maintenant trouver un micro ondes quelque part. Heureusement pour toi que tu avais l'habitude de cet établissement. Sinon, tu aurais très bien pu te perdre. Mais au final, tu pris la brique de lait en entier, que tu fis aussi entièrement chauffer pour l'emporter avec toi. On ne sait jamais, si tu avais besoin de plus d'un verre. Les deux assistants d'éducation présents te virent passer mais tu les ignorais. Tu avais mieux à faire que de leur dire ce que tu avais, et le pourquoi du comment tu venais de voler sous leurs yeux un litre de lait.

Give it up, unless you want a little more.

Techniquement, tu aurais dû retourner sur ton laptop directement après être retourné dans ta chambre. Mais ton corps n'était pas du même avis que toi. Il te fit boire quelques gorgées de la boissons que tu venais d'emmener avec toi puis il te dirigea vers ton lit, sur lequel tu finis allongé. Non. Tu ne pouvais pas rester là, Hayden. Tu avais mieux à faire, tu devais continuer ce que tu avais commencer parce que tu avais dit que tu ferais part de tes conclusions à cette personne le soir même. Tu t'ordonnais à toi même de te lever, mais tu n'arrivais pas à suivre le mouvement. Un seul éternuement suffit pour que tu te retrouves couché, sans pouvoir bouger. Tu l'avais oublié, au même titre que tes cauchemars ? Que tu étais humain. Et à force de sortir le soir sans être plus couvert que ça, à force de fumer, à force de trop réfléchir, à force de tout. Ton corps ne le supportait plus, c'était logique, et même toi tu es censé être capable de comprendre une chose aussi simple. Un gamin y arriverait. Bon, tu n'avais pas le choix. Tu envoyais un message à la personne que tu devais recontacter en lui précisant que ça serait pour plus tard, mais qu'en échange, tu lui ferai un prix. Tu avais raison, de savoir faire la part des choses.

You could get rid of me.

Tu descendis tout de même manger le soir, il ne fallait pas que l'on voit un quelconque changement dans ton comportement. Car soit ils profiteraient de ton état pour régler les soucis que tu leur as causé, en gros, beaucoup de problèmes en vue, soit ils appelleraient un médecin, et tu n'aimes pas les médicaments et tous leurs composants. Être allergique au paracétamol et ne pas aimer la caféine n'aidait personne à te trouver des remèdes efficaces donc on te forçait souvent à les ingurgiter malgré toi. Alors que ça te rendait encore plus malade que tu ne l'étais déjà. Bref, tu mangeas de la manière dont tu l'aurais fait habituellement, tu fumas dans le lycée, même en sachant que tu n'avais pas le droit de le faire puis tu remontas. Et c'est peut-être ce que avais alerté les surveillants. Tu n'avais pas entendu les remarques qu'ils t'avaient faites et en temps normal, tu te serais fait un plaisir d'y répondre avant de sortir du lycée comme si de rien était. Mais cet après midi, tu étais fatigué, et tu n'avais donc pas envie de sortir. En plus, tu avais du retenir ta toux lorsque tu fumais, mais tu n'avais pas pu tout garder et quelques toussotements rauques s'étaient fait entendre.

I'm always gonna be the last one standing.

Une fois retourné dans ton endroit rempli de pingouins et dans lequel une odeur de tabac froid se faisait sentir, tu soupiras. Tu n'avais qu'une envie, petit Hayden ; te mettre à l'aise. Ce que tu fis dans l'immédiat d'ailleurs. Un débardeur, un short, les cheveux attachés, la frange relevée par un bandeau et le cache oeil enlevé. Tu étais totalement débraillé, et si on te voyait comme ça, ta réputation en prendrait un sacré coup. Cependant, tu te sentais mieux ainsi, il n'y avait rien pour te gêner, et tu étais à l'aise pour bouger. Tu avais pris un ballon qui traînait dans ton armoire, un de basket, puis tu le lanças vaguement contre le mur face à toi, attendant qu'il fasse un rebond au sol avant de le récupérer puis de recommencer cette pratique. Ça passait le temps, mais c'était tout. Tu t'ennuyais ferme, mais tu ne voulais pas risquer une pneumonie. Que de contradictions. Une peluche sur les genoux, tu continuas ce petit manège, sans pour autant te douter, que n'importe qui pouvait entrer et te voir dans un tel état.

Music : Monster - Skillet ©

The nightmare's just begun.

Gamin que tu étais, en train de faire mumuse avec ton ballon. Tu étais totalement perdu dans tes pensées, obnubilé par le fait de savoir pourquoi tu n'arrivais pas à te concentrer sur les recherches que tu devais et que tu voulais faire mais pourquoi tu y arrivais lorsqu'il s'agissait de réfléchir au fait que tu n'y arrivais pas. Tout ça te monta à la tête et tu commenças à avoir une migraine parce que ça en devenait presque compliqué. Mais tu réalisas ce qu'il manquait dans ta chambre. Un espace sport, rien que pour toi, dans lequel tu pourrais te défouler sans que personne ne te dise quoi que ce soit, qui plus est, dans des vêtements dans lesquels tu serais vraiment à l'aise. Tu étais malgré tout, et malgré toi surtout, réaliste et tu savais bien qu'une telle chose n'arriverait jamais, sauf peut-être si tu faisais comme ton putain de paternel et que tu donnais des pots de vin à l'administration. Au moins, tu aurais ce que tu voulais pour l'année restante. Mais premièrement, tu ne pouvais pas toucher l'argent de ton compte bancaire encore avant deux mois et demi, ensuite, tu ne comptais pas dépenser autant d'argent pour ça, et pour parsemer le tout, dans un lycée. Tu le ferais, oui. C'en était certain. Mais lorsque tu serais chez toi.

I feel the rage and I just can't hold it.

Pendant un instant, tu crus faire une crise cardiaque, du quasi même genre que celles que tu as l'impression de faire lorsque tu sors de l'un de tes cauchemars. Parce que tu avais sursauté tel que tu en avais oublié ta ba-balle et qu'après qu'elle ait rebondi une nouvelle fois au sol, elle avait atterrit contre ton front. Bien évidemment, c'était loin d'être des plus agréables. Mais ce n'était pas ta faute, du moins c'est ce que tu te disais alors que si tu avais été plus attentif, cela ne serait jamais arrivé. C'était simplement que l'infirmier du lycée, que tu ne connaissais que trop bien, venait de faire une brutale irruption dans ta chambre. C'est vrai que tu y allais souvent, dans son lieu de travail, tellement que l'une des chambres pour se reposer, tu te l'étais appropriée. Et elle était très utile lorsque tu voulais sécher les cours sans pour autant aller en ville, pour, avec ton sens de l'orientation sous peu développé, te perdre et donc rentrer à des heures indues. Bref, Lawrence Hackermann était là, dans ton "chez toi". Pour te soigner, qu'il disait. Mais tu ne voyais pas pourquoi on te soignerait alors que tu ne faisais que tousser, certainement à cause de la nicotine qui plus est. Il n'y avait aucune raison de prévenir le docteur de service, selon toi.

The secret side of me, I never let you see.

Ce n'était pas quelqu'un que tu détestait, ni que tu appréciais particulièrement. Il était juste dans tes bonnes grâces. Sous entendu que tu l'aimais bien, au final. Tu ignorais toi même pourquoi, mais tu avais l'impression qu'il te ressemblait plus qu'il n'y paraissait. Sûrement du fait qu'il ait un oeil entouré de cicatrices, au même titre que le tien, même si vos opérations respectives avaient certainement été différentes. Et vu que tu ne voulais pas parler de la tienne, tu ne lui en parlais pas non plus, même si, tout compte fait, tu en étais intrigué, malgré ce que tu pouvais laisser paraître. Cependant. Tu n'avais jamais révélé ton visage total à qui que ce soit et lorsqu'il était entré, par réflexe, tu avais tourné la tête, montrant donc le noir et le bordeaux de ton oeil de verre. Tu ne l'avais réalisé que trop tard, et pris d'une certaine panique, tu t'étais dépêché de retourner à ton armoire pour mettre ton cache oeil. Non pas que tu en avais honte, mais que tu ne l'assumais pas, à cause de ton vécu. Il avait dû aussi en baver, cet infirmier. C'est pour ça que c'était tabou chez toi. Tu savais à quel point avoir un visage différent de ce que les normes sociales appliquent était douloureux. Tentant de reprendre un souffle normal pour dissimuler ta panique, tu ne fis que partir à nouveau dans une quinte de toux.

« Je ne suis pas ton petit Hayden. Et je ne suis pas malade non plus. »

I feel like a monster.

Depuis le temps que tu le côtoyais, à noter à partir de son arrivée ici et du temps que tu passais à squatter l'infirmerie, tu avais pris la mauvaise manie de le tutoyer. C'était quelqu'un que tu voyais souvent après tout, donc le vouvoiement, très peu pour toi. Tu partis ranger ton ballon et te changer dans une tenue plus descente. Puisque, Hayden, ça avait beau être ton vrai toi, en quelques sortes, tu n'aimais pas qu'on te voit dans un tel accoutrement. Donc, même si tu gardais tes cheveux attachés, tu avais libéré ta frange du bandeau qui la maintenait et tu avais revêtu un jogging ainsi qu'une veste pour surmonter le tout. Tu ne comprenais tout de même pas pourquoi il était là, mais ça ne te dérangeait pas plus que ça. Il connaissait ta passion des pingouins, ce Lawrence, et vu le nombre d'heures passées chez lui, si l'on peut dire, tu ne pouvais pas refuser une incruste de temps en temps dans ta chambre. Tu libéras ton bureau en posant ton ordinateur sur le haut de ton armoire et décalas un peu la chaise pour l'inciter à s'installer tandis que tu retournais t'asseoir sur ton lit, que tu trouvais peu confortable certes, mais ton lit tout de même. De là, tu ouvris la fenêtre qui étais derrière toi avant d'allumer une cigarette. Le détecteur de fumée ne marchait pas, puisque tu avais eu l'audace de le recouvrir d'un sachet en plastique.

« Donc non je vais bien. Mis à part ça que me vaut cette visite ? »

Make it end.

Tu essayais de faire comme si de rien était, mais parler et fumer à la fois te faisait mal, vraiment très mal à la gorge. Mais il ne fallait pas perdre les vieilles habitudes si tu voulais te convaincre toi même, et également convaincre les autres que tu n'étais pas malade. Tu étais trop... Trop toi, pour attraper une infection, aussi banale soit-elle. Et tu étais tellement toi que ta fierté t'empêchait de dire « Non je ne suis pas malade mais j'ai simplement mal à la gorge, et je dors mal en ce moment. ». Tu devrais pourtant, mais non. Il fallait comme d'habitude que ce soit quelque chose que l'on remarque chez toi, que les autres doivent deviner et qu'on te dise que l'on a quelque chose contre tous tes malheurs, même si, au bout du compte, tu ne remercieras certainement jamais et tu te contenteras d'esquisser un sourire. C'est une mauvais manie que tu as mon petit. Malgré tout ce qui a pu être essayé, tu ne pouvais rien faire contre ça. En plus, tu étais mal à l'aise, du fait qu'il ait pu voir cet oeil droit. Mais bien sûr, tu essayais de jouer la comédie au mieux et de faire comme si de rien était.

Stop this monster.

Une fois de plus, tu remarquas que tes pensées avaient pris le dessus. Ou du moins, le fait que tu essayais de contrôler tant bien que mal, ce qui, justement, te faisait affreusement souffrir. Faire attention à l'intonation de la voix, ne pas tousser, respirer normalement, fumer comme d'habitude sans oublier d'être attentif à ce que l'infirmier pouvait te dire. Toutes ces choses à faire à la fois ont fait que tu avais oublié la dernière. Pour, comme toujours, faire comme si rien ne s'était passé, tu sortis deux verres de l'un te tes tiroirs et te servit un verre de lait.

« Tu en veux un ? »

Dans cette question, qui semblait si anodine, tu espérais tant bien que mal, qu'il n'avait rien dit entre ta question sur le pourquoi du comment de sa visite, et celle ci.

Music : Sweet Sacrifice - Evanescence ©

I am unchained.

Trop fier que tu étais. Tu continuais encore de faire comme si de rien était, que tout allait bien, alors que tout allait mal. Mais tu refusais d'admettre, de t'avouer une telle chose. Tu avais vécu bien pire qu'un simple mal de gorge et ce n'était pas ça qui devait te ralentir dans tes projets. Ca se soignerait tout seul, et tu ignorais toujours comment l'infirmier en avait eu vent. En tout cas, tu t'étais dit de trouver cette personne qui avait pu lui dire quoi que ce soit pour lui répondre, à ta façon, soit sans gentillesse, que tu étais le seul à avoir le droit de te mêler de ce qui ne te regardait pas. Que cette personne apprenne où est sa place. A moins qu'il s'agisse de quelqu'un qui était dans la confidence de ce que ton père avait fait car là, ils avaient presque un moyen de pression sur toi. Mais ils semblaient penser que tu t'entendais très bien avec ton vieux et donc que tu pouvais lui dire tout ce qu'il se passait et qui allait à ton encontre. C'était pas plus mal, et ça t'arrangeait puisque du coup, tu ne récoltais que de vagues heures de colle.

You, poor, sweet, innocent thing.

Lawrence avait accepter un verre de lait que tu lui servis donc et que tu posas devant lui. Bien évidemment, tu avais ignoré sa remarque sur les bien fait du miel et du sucre dans ton propre verre pour aller mieux. Déjà, tu n'aimais pas le miel, donc pas question de suivre ce conseil, et le lait sucré, ça ne enlevait son vrai goût de lait au lait lui même. Puis à la base, tu étais parti chercher quelque chose de sucré justement, pour apaiser ta douleur. Mais ce n'était pas ta faute s'il n'y avait rien dans les cuisines de ce foutu lycée. La cuisine y était vraiment basique, et à force d'en manger presque tout les jours, tu commençais à ne plus aimer les pâtes et le riz. Tu pouvais concevoir qu'il y avait beaucoup d'élèves et donc que le plus rapide était le mieux pour eux, et aussi niveau budget. Cependant, un petit peu d'effort la dessus ne tuerait personne. Surtout envers toi, vu tout l'argent que ton père avait balancer par les fenêtres pour t'enfermer là. C'est vrai que tu étais techniquement riche. Mais tu savais très bien que tu n'hériterais jamais de cet argent, alors tu avais commencé tes affaires afin de compenser ça. C'est en commençant jeune qu'on y arrive le mieux après non ?

We are a little insane.

Tu te demandais aussi pourquoi tu ne l'avais pas fait partir de ta chambre. Peut-être parce que tu savais qu'il resterait peu importe ce que tu dirais, ce Lawrence Hackermann ? C'est possible. En plus, tu aimais bien son nom de famille. Il te faisait presque rire, toi qui était un pro pour hacker les réseaux afin d'obtenir les informations dont tu avais besoin. La première fois que tu l'avais entendu, puis lu, tu avais directement pensé à ta propre personne. Homme Hackeur. Ca t'allait à ravir. Tu avais même hésité à lui demander qu'il te donne son nom durant un temps où tu serais en train de fouiller des sites confidentiels, pour te marrer un peu en te disant que tu t'accorderais parfaitement avec. Oui, tu étais parti dans un délire monstre, que toi seul pouvait comprendre, puisque personne ne connaissait tes compétences en informatique. C'était d'ailleurs surprenant, que tu puisses te retrouver dans un réseau si immense en sachant quoi faire dès que tu tombais sur tel site, mais que, a contrario, tu ne savais pas te retrouver dès que tu allais dehors. Pourtant, tu n'allais sur ton laptop que pour mettre ta database personnelle à jour, ni plus ni moins. Tu préférais tout de même l'air frais qui pouvait se présenter à toi, bien que l'on ne puisse pas forcément dire de l'air de Paris qu'il soit frais. Enfin bon, en toute logique, ton sens de l'orientation devrait être plus développé que tes talents de hackeur. Mais étant donné que tu es une contradiction à toi seul, ce n'avait rien d'étonnant.

Fear is only in our minds.

Tout de même, tu étais toujours paniqué. Ton foutu oeil droit. Ta vie entière tournait autour de ça, c'est à cause de lui que tu avais commencé à te rebeller et que tu étais devenu la personne que tu étais actuellement. A cause de ton vieux qui ne supportait pas d'avoir un fils borgne et qui préférait que tu sois physiquement anormal plutôt que défaillant. Cet oeil qui t'avait apporté plus de souffrances que de joies, puisqu'il n'y en avait eu aucune mis à part le fait que ta vision soit parfaite, tu ne savais pas comment réagir face au fait que quelqu'un ait pu le voir. C'est comme si on découvrait tout ton passé d'un coup, alors que tu ne veux plus être une marionnette. Ce qui était d'autant plus étonnant c'est que tu avais quand même invité l'infirmier à s'asseoir à ton bureau après ça, alors que normalement, tu aurais complètement déraillé et tu aurais été capable de lui envoyer ton ballon de basket très violemment dans chaque partie du corps jusqu'à ce qu'il s'en aille. Alors que tu n'aimais pas te battre pourtant. Mais le fait est que tu étais malade, même si tu refusais de le dire, ce qui avait un peu sauvé l'homme qui était venu te rendre une visite surprise. Puis c'était aussi ta faute, si tu l'avais entendu frapper à ta porte, rien ne serait arrivé.

You love to hate.

L'atmosphère était lourde, et tu ignorais si c'était dû à ce fait là ou à autre chose. En tout cas, tu n'avais rien à dire mis à part le fait que tu n'étais pas malade mais qu'il te rétorquerait par 1 +1 = 2 que tu l'es jusqu'à ce que tu daignes enfin l'accepter et le reconnaître. Pourtant, il te connaissait, donc il devrait savoir que tu n'étais pas le genre de personne que l'on peut convaincre facilement de quelque chose qu'il ne pense pas. Il allait falloir plus d'un argument pour que tu te rendes compte de la réalité, sans pour autant l'avouer bien sûr. Jamais, ô grand jamais, tu irais dire à qui que ce soit que ton état de santé s'est dégradé, sûrement à cause de tes nuits courtes, des cigarettes, de la malnutrition du lycée, de l'air pollué et tout un tas d'autres.

« Qu'est-ce qui te fait penser que ma gorge va mal ? »

Tu ignorais toi même pourquoi tu avais posé cette question mais elle était soudainement venue dans ton esprit et il fallait que tu y obtiennes une réponse, des plus rapides qui plus est. Il avait bien remarqué, que tu étais irrité. Mais comment et pourquoi ? Certes, il avait les qualifications pour ça et tout le reste. Cependant, ta curiosité voulait en savoir plus quant au fait que ce soit quelque chose d'évident pour les médecins, alors que ça ne l'est pas pour toi.

I'm your sacrifice

En attendant une quelconque réponse de sa part, tu t'allongeas sur ton lit, en regardant presque avec passion le plafond qui était au dessus de toi et qui te servait de toit. La fatigue revenait, mais tu ne disais rien, tu ne faisais rien, justement pour éviter de montrer que tu avais envie de dormir. Puisque si tu dormais, les cauchemars allaient revenir, et tu n'en avais pas envie. Quitte à faire des nuits blanches jusqu'à l'épuisement, tu le ferais. Mais là, dans un sens, heureusement qu'il était là. Parce que s'il continuait de converser avec toi, ça éviterait que tu t'endormes et que tu ne sois encore pris de panique pour une raison que tu ignores totalement.