P.S. : Oui, d'horreur... Enfin moi, j'aurais la frousse en me réveillant après un tel rêve.

Je fais toujours ce rêve étrange. Et cela me turlupine le ciboulot, vous savez. Surtout quand maman me répète sans cesse que les songes sont le reflet de nous-même. Que dois-je en conclure ? Oh mais vous, oui vous là-bas ! Vous saurez sûrement ce que cela signifie. Non... Je veux dire que vous saurez à coup sûr ! Après tout... N'êtes vous pas ce globe-trotter des mille et une nuits ? Écoutez donc bien : à chacun de mes assoupissements, je rêve d'un jour de pluie comme un autre... Où la danse du parapluie se mêle aux clapotis des gouttes d'eau s'écrasant à même le sol. Et puis, croyez-moi ou non, je vois un écureuil. Mais pas un écureuil comme les autres, car je sais que celui-là... il ne voit plus rien. Il ne saurait même pas distinguer une boule de glace à la vanille d'un nez de clown ! Sauf qu'à la différence... Il sait que c'est froid et il faut dire qu'un sorbet au nez de clown, c'est tout de suite moins goûteux. Il vadrouille alors, guidé par le bruit de la pluie et son désir de se rassasier. Ne vous a-t-on d'ailleurs jamais dit que la pluie était mauvaise conseillère ? Eh bien maintenant, vous le savez. Car le voici en train de faire l'acrobate sur un fil de linge ! C'est qu'il est doué en plus, le fripon ! Et par-dessus le marché, vas-y que je m'agrippe au soutien-gorge bonnet F de madame, que j'atterris dans une chaussette rose à pois verts de... monsieur, et que je finis les quatre fers en l'air... Mais dans la boue, oui oui. Heureusement, d'un côté... Car ces vêtements se transforment en étranges corbeaux prenant leur envol. Vous comprenez maintenant, pourquoi je dis que c'est étrange... Mais venons-en à ce qui me traumatise, lorsque sa fourrure autrefois douce et soyeuse ne laisse plus planer qu'une odeur nauséabonde, qui m'en piquerait presque le nez si je n'avais pas eu la bonne idée de me le boucher avec une pince à linge. Toutefois, et contre toute attente... Je me vois dans l'incapacité de retrouver mon nez. Il n'est... tout simplement pas là. Je me retourne alors et tous ces hommes et femmes dans la rue se mettent à rire. Du moins, je le présume car aucune bouche ne se dessine sur leurs grands visages fades. Seuls leurs gestes me l'assurent... Et tous rigolent, encore et encore, comme si ma personne n'était plus qu'une bien belle fumisterie. Même l'écureuil qui est pourtant aveugle, c'est vous dire. Je ne sais plus si je dois être surprise ou bien pleurer. Tout ce que je sais, c'est que je me décompose, et que derrière un grand massif... Monsieur le clown se félicite d'avoir à la place de sa vulgaire tomate rouge, ce bout de chair creusé me faisant autrefois respirer.

J'ai mis les "e" qui se prononcent en gras o/