Putain de merde. Non, je n'étais pas du genre vulgaire, je n'étais pas le genre d'homme à balancer des gros mots à tue-tête juste dans l'espoir de se faire écouter, je n'étais pas violent non plus mais je devais avouer que dans l'instant présent j'avais une immense envie de frapper quelqu'un, de frapper quelque chose, de me défouler. C'était peut-être pour cette dernière envie que je ne cessais de déblatérer des noms d'oiseaux en tout genre depuis près d'une dizaine de minutes. Je détestais ça mais entre moi, mon vocabulaire présent et la situation actuelle c'était cette dernière qui gagnait au concours du 'plus détestable' et de loin. Grognant je n’arrêtais pas de faire les cent pas devant la grande baie vitrée de ma suite d’hôtel. Ils étaient encore là et ne semblaient pas prêt de bouger, je les haïssais encore plus. Pourquoi fallait-il qu'ils viennent ainsi m'embêter ? Qu'avais-je donc fais pour mériter cela ? Si j'étais croyant –ce que je ne suis pas- je serais sûrement entrain d'insulter mon dieu, lui demandant comment avait-il pu oser m'infliger une pareille souffrance. Je soupirais, complètement abattu. Pourquoi maintenant ? J'avais enfin réussi à avoir un rendez-vous avec l'un des plus beaux hommes de Paris, un mannequin qui plus est, et ils avaient décidé que je ne m'y rendrais pas. Du moins ils n'avaient rien décidé à proprement parler mais leur présence devant mon hôtel m’empêchaient de me rendre à mon rancard. De quoi ? Qui sont « ils » ? Vous n'avez pas deviné ? Idiots, ce sont des paparazzi.

Que faisaient-ils là ? Certains diraient 'leur job' personnellement je voyais dans ce travail de sous classe un perpétuel manque de respect envers des personnes qui leurs sont, à bien des égards, supérieures. Et voilà bien un quart d'heure qu'ils attendaient comme les rats qu'ils étaient, sur le trottoir, appareil photo en main près à faire dix photos à la seconde. Ils grouillaient à mes pieds et je n'avais qu'une envie, les écraser comme les cafards puants qu'ils étaient. Si je ne partais pas très vite j'allais louper mon rendez-vous, je ne pouvais laisser passer ça. Cette proie que j'avais longuement séduite ne pouvait me glisser des mains aussi facilement et puis je n'étais pas du genre a appeler pour dire que je ne pouvais venir. Lorsque je prenais un engagement je me devais de le respecter, c'est ce que l'on m'avait toujours dit durant ma prime jeunesse. Je me rappelais encore le doux visage de Soah, ma nourrice lorsqu'elle me disait 'Tu dois tenir tes promesses Ajay, dans ce bas monde c'est tout ce qui importe.' … Alors pour elle, au moins, je me devais d'essayer, je devais sortir dehors, affronter cette foule de journalistes en délires et prendre un taxi. Bien, j'inspirais un grand coup, vérifiais ma tenue dans un des grands miroirs, lissant ma chemise blanche et époussetant mon jean noir. J'enfilais des chaussures noires et glissait une main dans mes cheveux saumon qui, encore une fois, était indomptables. Je sortais de la chambre et glissais la carte de celle-ci dans ma poche, une nouvelle fantaisie des hôteliers, des cartes électromagnétiques au lieu de clés, je trouvais cela, pour ma part, complètement idiot. Les cartes prenaient plus de places, marchaient souvent très mal et se perdaient bien plus facilement. Enfin, nous ne sommes pas là pour débattre des points positifs et négatifs des systèmes d'ouverture de chambre de hôtellerie moderne.

Je prenais l’ascenseur et tortillais une de mes mèches roses entre mes doigts, j'étais stressé, je savais que parfois ces photographes étaient bien plus violents et agaçants qu'ils ne le disaient. Je savais aussi que mon frère avait était tabassé par des paparazzi qui n'avaient pas apprécier de se faire insulter, même si, j'en étais plus que certain, ils l'avaient mérités. Néanmoins cette peur idiote des journalistes mais surtout de la foule m’agaçait plus qu'elle ne m'effrayait … du moins quand je pouvais contrôler, bien entendu. Ding. Vous êtes au rez-de-chaussée. Bah, ces voix d'ordinateurs dans les ascenseurs étaient aussi inutiles que leurs collègues les cartes magnétiques, enfin, je me plaindrais un autre jour j'avais devant moi un obstacle bien plus gros. Je soupirais puis m’avançais vers les grandes portes qui donnaient sur la rue, je n'avais pas le choix, j'avais demander moi-même à ce que l'on me retire mes gardes du corps je devais maintenant assumer mes actions passées. Après tout il suffirait que je me dépêche de traverser la foule en criant des 'Poussez-vous !' et tout irait bien, non ? J'ouvrais la porte, dès lors je n'entendais plus que mon nom et le crépitement des flash. Grognant j'essayais de scinder la foule en criant pour qu'on me laisse passer, je criais, je criais et j’avançais mais presque rien n'y faisait. Et je sentais la peur me prendre au ventre et je sentais que ça n'allait pas bien, bientôt je restais figé au milieu de la foule sans pouvoir avancer, paralysé. Quand soudain je ressentis un choc à l'arrière de ma tête, ça faisait mal, vraiment mal. Je sentais mes pensées qui s'échappaient de moi et tout se brouillait pour ne devenir qu'un écran noir.

L'appareil photo devant moi je faisais de mon mieux pour prendre un maximum de photos de ce p'tit gars. Personnellement je ne voyais pas ce qu'il avait de si génial, et puis c'était une tapette, tout le monde le savait, il l'avait même dit publiquement. C'était pour ça que j'étais là, parce que ce mec aux cheveux roses était une tantouse et qu'il voulait se faire un de nos mannequins parisien. Alors forcement, le boss voulait des photos de sa sortie, savoir des choses. Comment s'était-il habillé pour son rendez-vous ? Semblait-il stressé ? Confiant ? Moi je m'en foutais je prenais les photos, rien d'autre. Le gamin essayait de passer a travers la foule et je ne pu retenir un rire, quel idiot celui-là. Soudain il pâlit, sa peau sombre devint presque blanche, merde qu'est-ce qu'il avait ? J'allais calmer le jeu, je savais que si on lui faisait du mal on aller payer cher, tous, peu importe qui étais notre employeur. Cependant, avant que je n'ai pu faire quoique ce soit une caméra échappa des mains de son propriétaire qui avait été bousculé. Avec un bruit mat elle atterrit à l'arrière du crane du Prince, merde, merde, merde et re merde ! Et ces cons n’arrêtaient pas de continuer leurs photos alors que le jeune homme gisait au sol. Putain ! Il avait beau être un pédé c'était qu'un gamin, quels cons ! Je me précipitait vers lui, lâchant mon appareil et criait pour qu'ils s’arrêtent. Après quelques minutes il n'y avait plus un bruit, l'un des hommes, très jeune s'approcha et annonça timidement qu'ils pourraient peut-être l'emmener au médecin scolaire du lycée d’à coter, qui était à peine cent mètres. J’acquiesçais avant de porter le Prince, on devait se dépêcher si on ne voulait pas de problèmes …

Lorsque je repris conscience j'entendais une voix, masculine mais douce qui chassait d'un ton sévère une autre personne. Cette dernière, un homme lui aussi, protestait en disant que c'était lui qui l'avait amener là et qu'il avait au moins le droit à l'exclusivité de l'info. Un paparazzi. Peu à peu les morceaux se recollèrent et je pu reconstituer ce qu'il venait de m'arriver, cependant je ne savais toujours à quoi était due la douleur à l'arrière de mon crane. Les yeux toujours clos j'essayais de savoir où j'étais, une forte odeur m'indiqua que j'étais dans un lit d’hôpital, ou quelque chose comme cela, un endroit médical en tout cas. J'entendais encore la voix suave de l'homme que j'avais écouté en premier, il devait donc être docteur. Si j'étais en état j'aurais souris, j'aimais beaucoup les médecins, je ne savais trop pourquoi mais ils m'avaient toujours plu. Peut-être à cause des fantasmes à propos d'infirmiers sexy ? Aucune idée … Quoiqu'il en soit je le sentis s'approcher et bientôt son visage fut au dessus du mien, je souriais intérieurement, j'allais ouvrir les yeux et lancer un 'Un ange … suis-je au paradis ?' ce genre de chose marchait à tous les coups. Amusé d'avance je ne pus m’empêcher d'esquisser un faible sourire en coin avant d'ouvrir les yeux. Mon sourire s'échappa de mes lèvres aussi instantanément que ma phrase s’effaça dans mon esprit. Ce que j'apercevais ne venait certainement pas du paradis.

Le visage que je pouvais voir était aussi étrange qu'effrayant, il était … recousu, reconstitué, recollé. Comme une poupée rafistolée. Sa peau changeait de teinte, des fils voyant séparant celles-ci en plusieurs quartiers. Ses cheveux, d'un roux flamboyant allait à merveille avec ses yeux rouges. Des yeux rouges … cet être venait-il vraiment de l'enfer ? Jamais de toute ma vie je n'avais vu ça, jamais l'idée que quelqu'un comme cela n'existe ne m'aurait effleurée. Comment avait-il pu finir comme ça ? Qui avait fait ça ? S'était-il infligé cela tout seul ? Souffrait-il ? Je remarquais alors une couture qui semblait faire le tour de son cou, mes yeux s’agrandirent de stupeur. Avait-il était décapité ? Torturé ? Mon dieu … non je n'étais toujours pas croyant, simplement … cet humain semblait pour moi aussi près d'un mythe que la religion elle même. Néanmoins si ce médecin ne correspondait pas aux critères que l'on se faisait de la beauté, il n'était pas laid non plus, son visage était fin et ses yeux pourpres m’envoûtait étrangement. J'étais aussi dans un état critique il fallait l'avouer, je sortais tout juste d'une perte de connaissance, j'étais fatigué et surtout perturbé par ce que je voyais. C'est sûrement pour cela que je ne contrôlais pas ma main lorsqu'elle vint caresser l'une des coutures de l'homme qui trônait sur sa joue …

Mes doigts glissaient doucement sur cette étrange surface rugueuse, je sentais, points après points, le fil dur et froid sous ma peau halé et chaude. En revanche, celle de ce docteur venu d'outre tombe, elle, était pâle d'un coté et mate de l'autre. Mes yeux, aussi interrogateurs qu'étonnés, continuait de fixer cette ligne dure sur laquelle passaient doucement mes doigts et malgré cela je ne pouvais bouger. Mon index et ses amis continuaient leur course folle tandis que mon corps refusait de m'obéir, ne voulant pas se redresser. Je ne pouvais sortir de cette transe étrange, l'esprit embué je n'avais aucune idée de ce que je faisais et tout semblait comme si le monde autour de moi avait arrêté de tourner. Serais-je devenu fou après cette chute ? Cette chute ? Non, plutôt ce coup qu'on m'avait administré. Je ne savais toujours pas pourquoi d'ailleurs, ni comment. Était-ce intentionnel ? Ou bien un accident ? Tout ce que je savais c'est que bien que la douleur soit atténuée je la sentais encore raisonner au fond de mon crane endommagé. Soudain je sentis la peau, sous mes doigts, se réchauffer. Mes yeux s’attachèrent à la rougeur qui habitait désormais les joues de mon vis-a-vis et c'est alors que je me rendais enfin compte de mon geste. Avec une vitesse impolie je retirait rapidement ma main, la tenant contre moi, inconsciemment, et je continuais d'observer ce médecin avec de grands yeux. Mais qu'avait-il donc vécut ? Des tonnes de questions se bousculaient dans ma tête, encore et encore s'entrechoquant entre elles dans une étrange ritournelle.

« Haha ne vous inquiétez pas je ne suis pas méchant ! Vous parlez français ? Si oui quel jour nous sommes ? » 

Je clignais doucement des yeux alors qu'il m'aidait a me redresser. Enfin je pouvais bouger de nouveau, mes muscles étaient cela dit, endoloris. Je sentais une légère mais présente douleur lorsque je finis de m’asseoir. Je gardais le dos droit, comme j'en avais l'habitude, jamais vous ne me verrez affalé même si je suis fatigué. Et puis ainsi je prenais de la hauteur et mon visage était en face du sien, en face de celui du médecin. Si j'avais eu un peu de jugeote, si je n'étais pas totalement perturbé par mon interlocuteur je me serais moqué de lui. Évidemment que je savais parler français ! J'étais un Prince et j'avais eut la meilleure éducation possible, je connaissais milles et une langues et celle de ce beau pays en faisait évidemment partie. J'avais bien sur un accent, d'ailleurs délicieux à ce qu'il paraît, mais je maîtrisais toutes les conjugaisons et avait un vocabulaire riche et fourni. Je le regardais encore, impossible de quitter son visage du regard, encore cette hypnose étrange. Je réfléchissais rapidement avant de m'humidifier les lèvres, d'un rapide coup de langue avant de prendre la parole, de ma voix douce et chaude, comme à mon habitude.

« Nous sommes aujourd'hui le vingt-cinq aout deux mille douze,enfin si je n'ai pas été évanoui plus d'une journée bien entendu, mais compte tenu le fait que j'ai entendu cet idiot de paparazzi je penses que non. »

Je le regardais avec ma légendaire confiance en sois, voulant lui prouver que j'étais tout à fait saint d'esprit et que le choc n'avait pas endommager mes capacités, quel qu’elles soient. Il n’empêche que je me posais encore plein de questions sur cet homme, et une en particulier. Je lui posais la question, simplement, oubliant encore une fois de porter le masque de Prince snob, ce masque dont je me servais si souvent. J'oubliais d'être désagréable, condescendant, méchant. J'oubliais toutes les remarques horribles que j'aurais pu lui faire et j'oubliais aussi tous les râles qui auraient pu s'échapper de mes lèvres, j'étais affreusement simple et je me sentais mis à nu, mais j'avais l'impression que je pouvais lui faire confiance.

«  Quel est votre nom, beau docteur ? »

Oui, une chose qui ne partait pas avec le masque, il s'agissait bien sur de mon esprit de séduction, toujours présent, même dans les pires situations. Et étrangement, cet homme a l'aspect aussi bizarre que répugnant -du moins c'est ce que l'on devait dire-, m'attirait énormément, j'avais l'impression d'avoir devant moi un animal blessé et je me devais de le soigner. Comme quoi mon esprit fantaisiste était encore partit bien loin et déjà dans mon imagination, j'échangeais nos rôles …

« Haha ! Bon vous avez toute votre tête ça me rassure ! J’avais peur que ce méchant coup soit plus dangereux que je ne l’avais pensé ! En plus j’ai eu du mal à chasser ce paparazzi qui s’est obstiné à rester pour vous prendre en photo alors que vous étiez dans les vapes. »

Je le regardais avec sérieux, comme je le faisais toujours lorsque j'étais concentré. Pourquoi étais-je concentré ? Je devais avouer que je ne le savais même pas, je voulais deviner qui était cet homme, je voulais en savoir plus sur lui et j'avais l'impression que pour cela, il fallait que je sois parfait. Oui, en fait cela devait être ça, c'était sûrement la raison de ma concentration, je me devais de rester concentr... Oh, bougre, il a de très belles fesses ! Je clignais des yeux et détournait le regard du docteur qui s'était levé pour aller à la fenêtre. J'avais été déconcentré et avec brio même ! Cela-dit je ne pouvais m’empêcher de regarder le postérieur de toutes mes rencontres, de belles rondes et fermes fesses sont toujours jolies à voir. Un peu comme de magnifiques et profonde pupilles, j'adorais les gens qui avaient des beaux yeux, c'était une faiblesse dont je n'avais jamais réussis à me détacher. Finalement je le regarder de nouveau et je trouvais qu'en fait, de dos comme cela il paraissait vraiment normal, sa posture et son corps semblait même séduisante … Un détail cela dit me gênait, mais je ne pouvais trouver quoi … Ses cheveux ? Non ils étaient beaux, vraiment beaux, flamboyants et ils avaient l'air doux. Alors quoi ? Sa tenue ? Non, au contraire sa tenue de docteur était tout ce qu'il y a de plus, attirant. Soudain il se retourna et s’avança légèrement, oui je voyais ce qui clochait à présent, il était immense !

Cela dit cela ne me dérangea pas pour poser ma question, avec un 'beau docteur' à l’intérieur car il paraît que l'on répond toujours mieux aux question lorsque l'on est flatté. Et puis aussi … sûrement parce que je le pensais. Je plantais mes yeux dans ceux du médecin pour lui prouver cette dernière chose, je ne savais pas pourquoi je tenais à lui prouver mais mon geste avait été instinctif, j'aurais voulu l'arrêter je n'aurais pas pu. Maintenant je tenais à voir la réaction du jeune homme, premièrement son sourire se décomposa. Sur le coup j'ai eu peur de l'avoir vexé d'une quelconque manière, ou qu'il croit que je me moquais de lui. Je m’apprêtais à protester lorsque sa bouche forma un O d'étonnement, je clignais légèrement des yeux avant d'apercevoir ses joues blanches qui devenaient rouges. Un sourire en coin s'installa sur mes lèvres, j'adorais faire rougir les gens autant que de les voir rougirent. Une personne qui rougit je trouvais ça aussi mignon qu'attirant, d'ailleurs si ce médecin n'avait pas était recousu de partout et si par cela il ne m'intriguait pas autant je peux vous dire qu'il serait déjà a moitié nu, les lèvres gonflées par un surplus de baisers ~

« Heu… je … Law-Lawrence… je…je m’appelle Lawrence Hackermann ... Et le votre ? … Et vous vous sentez comment ? Je n’ai pas trop serré votre bandage ? Vous avez faim ? »

Lawrence, c'était un beau prénom, il lui allait bien. Le Hackermann me faisait définitivement penser à une origine allemande, si bien que la prochaine phrase que je prononçais étais en allemand, histoire de voir si ma supposition était exacte. Le reste de ma réponse fut cependant en français, si je connaissais l'allemand c'était cependant et sûrement la langue que je maîtrisais le moins bien, quoique j'avais un peu de mal avec le péruvien aussi … Enfin, j'essayais de rester sérieux pour poser d'autre question et je m’empêchais le plus de dire des phrases du genre 'Faim ? Non mais si vous acceptez de dîner avec moi, ça peut venir.'. Ce genre de phrases bateaux que je balançais a n'importe quel inconnu digne de mon attention n’allais certainement pas m'aider dans mes recherches. Je repris donc de ma voix toute aussi chaude.

«  Hackermann, ne serait-ce pas allemand, par hasard ? Pour ma part je suis Ajay Tarendra, prince des Indes. Ne le saviez vous pas ? Vous m'avez demandé si je parlais français, mais alors … cette question n'était-elle que le fruit de la vision de ma peau mate ? Je me sens .. bien. Je crois … Quand au bandage, il me va. Merci au fait, pour tout … Et je n'ai pas faim, merci encore. Dites moi Lawrence, qui êtes-vous ? Je veux en savoir plus. Je veux tout savoir. Allant de la question qu'elle est votre couleur préférée jusqu'à qui vous a fait ca en passant par, êtes vous célibataire ? »

Oui bon, pour la subtilité faudra repasser.

Oui, bon, je devais avouer que la subtilité n'avait jamais était l'une de mes plus grandes qualités. J'avais l'habitude de dire ce que je pensais et surtout ce que je voulais sans le moindre remord, après tout j'étais un Prince et le peuple n'était là que pour me satisfaire, non ? Je me devais d'être servi et si je demandais quelque chose je devais l'avoir en peu de temps, juste après. Ainsi, sur le même schéma qui je posais une question je voulais rapidement le réponse. Rapidement car j'avais aussi un coté impatient, enfin cela dépendait des choses. Je pouvais attendre des mois avec le seul but de séduire quelqu'un, je l'avais d'ailleurs prouvé avec ce beau mannequin parisien non ? Le beau mannequin ! Non ! Je l'avais complètement oublié celui-là, j'allais être en retard au rendez-vous ! Pire je n'allais sûrement pas m'y rendre du tout ! Non, non, non et non ! J'avais travaillé si dur pour qu'il soit à moi rien qu'une après-midi ! Foutus journalistes en tout genre, foutus photographes si vous saviez comme je vous hais en l'instant présent. Il fallait que je prévienne ce jeune homme ! Maxence était son nom, Maxence Constant, un des plus hommes du Monde, un des plus inaccessible aussi … Je n'en revenais pas de gâcher une opportunité comme celle-là ! Quelqu'un avait du me maudire, j'en étais presque assuré. Je voulais téléphoner à cet homme et faire en sorte d'arranger les choses, il le fallait ! Mon regard perturbé croisa celui du docteur, ce dernier avait un sourire sur les lèvres et des joues roses pale. Je clignais des yeux pour reprendre mes esprits, perdus un peu plus tôt avec cette histoire de coup de fil. J'étais un Prince bien éduqué, je n'allais pas, sans attendre la réponse de Lawrence, prendre un téléphone et passer un appel. Je me devais de patienter, et puis après tout, cette réponse, je l'attendais avec impatience.

« Ahaha vous avez raison c’est bel et bien un nom allemand ! J’ai quitté mon pays il y a trois ans pour venir m’installer ici. Ajay ? vous avez un joli prénom ! […] De plus j’ai bien peur que mon histoire vous mette mal à l’aise car elle est pas facile à entendre ! Sinon j’aime bien le rouge et heu… haha je suis célibataire… en même temps je crois que seul un fan de films d’horreur pourrait sortir avec moi ahah !  J’espère que vous allez aussi me parler un peu de vous ! Haha ne vous inquiétez pas je ne vais pas vendre l’info aux paparazzis, ces gars m’énervent ! »

Cinq haha dans la même tirade … Serait-ce là un tic de langage que je voyais apparaître chez ce cher médecin ? Ou alors peut-être était-il gêné ? Mais gêné par quoi ? Si c'était par cet adjectif que je lui avais attribué tantôt, j'étais ravi de lui faire cet effet, mais si c'était pour une autre raison je ne comprenais pas. J'avais cette habitude étrange de tout analyser et ce simple tic me faisais déjà me poser pleins de questions idiotes. Il ne fallait pas que je sois perturbé par cela, non il ne fallait pas. Je retenais de son discours ce qu'il fallait retenir, les nombreux compliments qu'il m'avait fait, il aimait le rouge -ma couleur favorite-, il était célibataire, se trouvait monstrueux et détestais les paparazzi. Bien, je sentais que nous allions nous entendre, je le voulais aussi. Et encore une fois je ressentais cette étrange impression que je devais le protéger, que je devais lui donner confiance en soit, que cet animal blessé qu'était ce médecin attendait qu'on le soigne, peu importe le fait que l'on soit qualifié ou non pour cette tache. Tranquillement et avec un sourire doux que je ne me connaissais pas je répondit à Lawrence, de ma voix calme.

« Merci pour les compliments, tous que je pourrais vous retourner. Et je vais toujours bien, merci de vous en inquiéter autant. Je retiens toutes ses précieuses informations et vous indique que ma couleur favorite et aussi le rouge, c'est sûrement pourquoi j'aime tant vos yeux pourpres. Je suis aussi célibataire et … on ne m'a rien fait, mais je serais plus qu'heureux de répondre à d'autres de vos questions. Comme vous venez de le préciser nous avons tout notre temps, je vous laisse donc m'expliquer tout ça … Mais avant, je dois appeler quelqu'un, ou envoyer un sms, au moins ? Il faut juste que je retrouve mon téléph.. Ah ! »

Dans ma précipitation je m'étais levé pour sortir mon portable de ma poche, grossière erreur. La douleur revint comme un boomerang et me frappa violemment le crâne. Je me tenais la tête de mes deux mains tant c'était assourdissant et j'essayais tant bien que mal de reculer pour atteindre le lit blanc.

Ah … La douleur était vraiment horrible, je n'en revenais pas, moi qui me sentais si bien lorsque j'étais assis là. A ce moment je ne ressentais presque rien, un léger picotement et c'était tout, pas de bruits assourdissant, pas de coups de marteau dans le fond de ma tête, juste un calme picotant. Mais une fois levé c'était comme si je me prenais un second coup à l'arrière du crâne un coup bien plus volent dont la douleur semblait se répercuter dans tout mon corps, il me sembla même avoir un frisson. Mais comment en étais-je arrivé là ? Je voulais envoyer un sms au mannequin. Était-ce si important ? Pourquoi quelqu'un comme moi, Ajay prince des Indes et des étoiles aurait besoin de faire ça ? Je n'étais pourtant pas le genre d'homme qui ne séduisait qu'une personne à la fois, ni celui qui n'arrivait à rien. Au contraire j'étais l’homme demandé qui lorsqu'il choisit une proie fait d'elle la personne la plus heureuse possible, ne serait-ce que le temps d'une nuit. Alors pourquoi donc m’inquiétais je autant pour une simple proie ? Je pourrais la récupérer, du moment que je le souhaites … Pas besoin d'en faire un drame, avais-je peur cela dit, que ma beauté ne décline ? Que mes capacités extraordinaire parte avec elle ? Non, j'étais sur que non, cela n'arriverait pas, jamais. J'étais un bel enfant, un bel adolescent, je suis un magnifique jeune adulte et je serais un magnifique vieux, j'en suis sur. Du moins je l’espérais.

Soudain, alors que je basculais dangereusement vers le lit, me sentant poindre vers le sol dur, deux bras puissant m'attrapèrent me portèrent jusqu'à ma couchette. Je détestais cela tout autant que je l'appréciait, pourquoi ? Je ne pouvais supporter qu'on me traite comme un assisté, j'aimais beaucoup me débrouiller tout seul et je n'appréciais pas qu'on m'aide, aucunement. Surtout si il s'agissait d'une aide physique ! Et puis être aidé pour porter un objet, cela était encore passable, mais être porté … Être porté était une preuve de soumission et c'était une activité de femme pas d'homme … Enfin, j'aimais bien les porter, les hommes, surtout pendant nos rapports, vous savez lorsque vous le retenez pendant qu'il se frotte contre vous, gémissant votre prénom pour que vous le preniez rapidement, lui qui n'en peux plus … enfin bref … mais moi on ne me porte pas ! Pas que je n'aime pas ça mais … si je n'aimais pas ca ! Hum, bref, mes pensées devaient être embuées, ce pourquoi mon esprit semblait étrange et ce pourquoi je disais tout un tas de choses insensées, enfin je pensais tout un tas de choses insensées … Et donc, je n'avais pas fini mon explication, j'avais apprécier le geste car malgré mon état, j'avais clairement ressentis, contre mon flanc un torse bien sculpté, ce qui me rendait encore plus curieux, car je le savais, lorsque j'étais curieux, l'objet de ma curiosité finissait bien souvent dans mon lit ~

« Ca va atténuer la douleur, couches-toi maintenant il ne faut plus que tu te lèves ! Ne t’inquiètes pas ça va passer !»

Tiens, où est passé son vouvoiement ? Peut importe n'était-ce pas une preuve de rapprochement, ou quelque chose comme ça ? Mon but devenait plus proche dans ce cas … mais quelque chose me chiffonnait alors que j'observais ce curieux docteur. Est-ce que le voir nu, ou plutôt rien que torse nu ne me dégoûterait pas ? Je veux dire … Son visage était beau mais il n'y avait qu'une couture sur celui-ci, de ce fait cela ne me dérangeait pas trop mais … je me souvenais comme la couture de son cou m'avait fait frissonner. Si son torse était aussi amoché, serais-je capable de le regarder ? J'étais humain après tout, j'avais des peurs … Je ne savais pas. Peut-être ? Peut-être pas ? Enfin nous en étions pas là. Je pris le verre qu'il me tendait alors et avalait les cachets sans aucune méfiance, je n'avais pas peur de lui mais plutôt confiance. Je reposais le verre sur la table a coter et regardais le plafond. Je me demandais combien de temps je devrais rester allonger sur ce lit, j'allais le demander lorsque le jeune médecin pris mon portable et me demanda qui je voulais appeler. Tout à coup mon envie de prévenir le mannequin devint frivole a mes yeux et je rougis bêtement parce que j'étais gêné, je ne savais trop pourquoi je ne voulais pas qu'il le sache. Je venais recouvrir mon visage de mes bras, espérant qu'il prenne cela pour un geste de fatigue et non pour la tentative qu'elle était de cacher mes joues roses.

« C'est bon, je n'ai plus envie d'appeler, ne vous en faites pas pour ca »

Personnellement je n'arrivais pas à lâcher ce vouvoiement, il me fallait toujours énormément de temps avant de tutoyer une personne, peu importe laquelle ce fut. Je soupirais alors que mes joues redevenaient halés, vilà, j'enlevais mes bras de mon visage quand soudain on frappa à la porte. Mince ! Cela devait être un élève, on était bien dans un lycée, non ? Paniqué, j'agrippais le médecin par sa blouse et l'attirait à moi.

«  Vite déplacer moi ! Faites quelque chose ! Je ne peux pas être vu ici, je ne veux pas ! Vite, s'il vous plait ... »

Et voilà que je devenais plaintif, décidément aujourd’hui ma virilité en prenait un sacré coup.

Bien, je me sentais totalement idiot après ma dernière réplique. Non mais sérieusement, quel homme geint comme cela ? Aucun ! Alors pourquoi avais-je faillis ? Nul ne le savais, surtout pas moi si vous voulez mon avis. Parce que si j'avais su, j'aurais pris cette raison et même si elle fut été valable je l'aurais jeté contre le mur et dès qu'elle serait retombée, écrasé avec ma chaussure. Voilà. Je n'étais pas homme violent mais je détestais tout autant passer pour un faiblard. Je me disais, encore une fois, qu'il s'agissait sûrement du contre coup de l’évanouissement et maintenant de la forte dose de médicaments. En réalité je ne connaissais rien au dosage et celui que m'avait donné Lawrence pouvait être très faible mais je me persuadais du contraire pour donner raison à mes agissements étranges. Quels agissements ? Faut-il encore que j’énumère tout ? Le fait que je ne me sois pas moqué, le fait que je n'ai pas demander un 'vrai médecin' -à l base je n'ai aucune confiance en ces médecins scolaires-, le fait que je m’intéresse à lui, le fait qu'il m'a porté, le fait que j'ai laisser échapper des supplications, voilà, je me sentais vraiment idiot maintenant, et mal. Merci. Comment-ça ce n'est pas votre faute, si c'est votre faute !

Sincèrement -et plus sérieusement- je n'avais aucune envie que quelqu'un me voit, cela pouvait être n'importe qui, élève, professeur, paparazzi. Pour moi dans l'instant c'était du pareil au même, je ne pouvait être vu allongé sur un lit comme un impotent qui ne peut pas bouger. C'était ce que j'étais dans le moment actuel mais peu importe, je ne pouvais tout simplement pas leur laisser voir ça. Pourquoi ? Tout simplement parce que le monde est mal foutu et que celui des hauts placés l'est encore plus, pire il est impitoyable. Il est bien plus facile de détruite une réputation que d'en construire une. Des mois d'efforts peuvent être anéantis parce que a un moment de votre vie, vous avez comme chaque être humain, vous avez flanché. Aujourd'hui j'avais fais ce mauvais pas,et si vous avez bien tout compris et bien tout suivis, vous comprendrez sûrement que plus que je ne voulais pas, je ne pouvais pas les laissez me voir comme ça. Que direz mon père ? J'imaginais déjà son visage se tordant en la moue d'insatisfaction qui lui était habituelle. J'imaginais aussi quelle conséquence cela pourrait avoir sur tous les êtres que je voudrais séduire après ça, cela serait tout simplement … dévastateur. Enfin, ne nous projetons pas d'un un futur bancal et pensons au présent, n'est-ce pas tout ce qui compte ?

« N’enlèves surtout pas cette capuche, fais moi confiance je t’emmène en lui sûre ! Allez accroches toi à mon cou »

Qu..quoi ? Encore ? Oh non. Et puis c'est quoi ce manteau étrange ? Il tient chaud, trop chaud voyons, porte-t-il ça à longueur de journée ? Mais nous sommes en été ! Cependant il me recouvre et de ce fait me cache à merveille, c'est déjà ça, en fait cela me gênait moins que de me faire porter. Et accrochant mon bras à son cou je rougissais encore me cachant cette fois ci en blottissant ma tête contre son torse espérant qu'il prenne sa pour une tentative de me cacher, encore mieux. Nous franchirent portes après portes passant par différentes salles de l'établissement. Pas une fois le docteur ne faillit et sur ce coup-là je ne pouvais qu'admirer sa force physique, moi plus ce vêtement encombrant, nous devions peser lourd, même pour un adulte au mieux de sa forme. Et c'est donc alors que j'étais en pleine admiration que je remarquais qu'il se prenait pour un espion … Ou quelque chose comme ça en tout cas. J'avais déjà vu pas mal de film dans le genre, il était un peau comme James Bond, mais avec le costard et le flingue en moins mais un paquet fragile et pleins de cicatrices en plus. Du coup je réprimais un petit rire contre lui … et m’arrêtais tout à coup, me sentant affreusement niais. Ce choc avait du être si rude …

Soudain on passe par un couloir, des escaliers, et il ouvre une porte. L'endroit n'est pas comme ceux que nous avions vu avant, celui-ci est tout bonnement un appartement. Le sien ? Il avait donc un appartement de fonction, le pauvre petit infirmier … Mes joues n'étant plus rouges je décollais la tête de son corps pour observer un peu la pièce. Il s'agissait juste d'un immense capharnaüm, un bazar inimaginable et sans nom. Il y avait de tout dans cette pièce, j’entraperçus photos, vêtements, une valise éventrée se vidant de son contenu au sol … Je finis sur un lit, défait et donc pas propre, mais peu importe, je ne suis pas en état de protesté et puis les draps sentent bons … hum. Je regarde Lawrence, me demandant pourquoi il est si gentil. Je le laisse retirer mon manteau, je dois avouer que j'aime bien être dorloté, je n'ai pas trop l'habitude mais c'est agréable.

« Bon ici tu n’as rien à craindre ! C’est assez bordélique je te l’accordes mais c’était le seul endroit où je pouvais t’emmener sans croiser personne ! C’est bon le voyage n’était pas trop brusque ? »

« Oui, un jour je vous apprendrais à ranger, promis … Ca me va, ne vous en faites pas, ici c'est très bien. Et non, je n'ai pas été trop secoué, merci de vous en soucier. Dites, il faudra que je restes combien de temps allongé ? Si c'est long il faudra que vous me teniez compagnie ! Vous pourrez me parler de vous ! Ou nous pourrions … Non, parlez moi, ca me suffira »

Beau rattrapage Ajay, tu aurais été mal si tu avais finis ta phrase, cela m'étonnerait qu'il veuille jouer au docteur ~

HRP: