Eustache Alexandre De Marbourg

I'm untouchable darkness, a dirty black river to get you through this. In the mouth of madness, down in the darkness

Physique

Eustache ? C'est le type là-bas. Pas forcément grand, vous voyez ? Mais si, avec les cheveux noirs un peu mal coiffés. Avec les tâches de rousseurs sur le nez. Mais si. Il doit faire quoi ? Un mètre soixante huit ? Ouais, c'est pas très grand, mais il est pas petit non plus. Hum. Les yeux noirs, vus de loin. En vrai ils sont marron, oui. Qu'est-ce que vous voulez d'autre ? Regardez bien. Le visage assez fin, le nez aussi. Avec les tâches de. Ah je l'ai déjà dit. Bah. Un peu avachi sur le banc, avec la chemise claire. Un peu défroqué, oui. Il aime bien les vêtements clairs, vous voyez. Ou plutôt les style décontractés. Je l'ai jamais vu vraiment à l'aise dans des vêtements un peu chics ou quoi que ce soit. Regardez à son poignet, ses bracelets. Il aime bien ce genre de babioles je crois. Le genre de bracelets brésiliens, ou conneries à breloques. C'est le genre de personne à s'attacher à ce genre de petits trucs et à les porter jusqu'à l'usure. Je crois qu'en plus il est tatoué, d'un motif tribal. Ou alors c'est ce qu'il veut se faire tatouer, je suis pas sûr. Enfin voilà, vous devez voir à peu près à quoi il ressemble maintenant !

Caractère

Eustache, c'est un grand gamin. Un gamin rêveur. Qui aurait aimé ne pas grandir. Qui aurait aimé rester à jamais un gamin. Parce que le temps passe. Le temps file, et tout ça l'effraie. Il voudrait pouvoir faire taire tous ces ignorants qui prétendent vivre vite et mourir jeunes. Il voudrait avoir une vie longue et paisible, mais il a peur, il a peur de grandir. Il voudrait arrêter le temps, et ne plus s'avancer vers cette fin qui s'annonce, inexorablement. Il sait qu'il est encore jeune, mais il y a des choses qui l'effraient. Vivre. Mourir. Aimer. Abandonner. Ce genre de choses le terrifient. Mais il faut bien faire avec, c'est ce qu'il se dit. Au final, il est ce genre de personnes un peu perdue. Dans sa tête, il voudrait rester jeune. Il voudrait revenir au temps des jeux et de l'insouciance. Mais en voyant le monde évoluer autour de lui, en voyant son monde se modeler, et changer avec lui, il se dit que ce n'est plus possible. Alors il erre entre deux mondes. Il voudrait pouvoir tout contempler avec des yeux ébahis, encore innocents, mais il ne voit que la grisaille du présent. Le passé est derrière, mais il n'arrive toujours pas à s'y faire. Il aimerait mûrir. Grandir. Accepter tous ces changements. Accepter cette nouvelle vie, accepter de changer. De devoir prendre ses responsabilités. Car c'est probablement ça qui l'effraie. Il voudrait ne rien avoir à assumer. Pas d'erreurs. Pas de fautes. Pas de déceptions. Il voudrait rester un gamin, de qui on attend pas grand chose, sinon qu'il grandisse. Il souhaiterait que les gens cessent de placer des espoirs en lui, qu'ils cessent de l'observer, qu'ils cessent de le juger. Il voudrait juste pouvoir avancer, sans se soucier de tout cela. Des gens. Des liens. Des erreurs. Des peines. Des regards.

Histoire

Eustache est lyonnais à la base. C'était un gamin comme les autres. Un gamin intelligent, de bonne famille, bien éduqué et bien élevé. Et c'est tout. C'est tout ? Non. Pas vraiment. Parce qu'Eustache a toujours été très calme. Très timide, et renfermé. Eustache, c'est cet enfant qui n'a jamais voulu parler de ses problèmes à ses parents, trouvant qu'il n'avait pas à les ennuyer avec des bêtises. C'est à la suite d'une discussion, terminée par un long soupir de sa mère, qu'il avait pris cette décisions. Si cela les ennuyait, alors il n'irait pas les accabler avec ses problèmes personnels. Qu'ils faisaient suffisamment pour lui, et qu'il n'avait pas à les ennuyer d'avantage. Car il était un enfant intelligent. Très intelligent, mais interprétant certaines choses trop vite. Alors il a commencé à grandir en se refermant sur lui-même. Il avait quelques amis, oui. Mais était-ce sérieux ? Lui qui voyait les liens se nouer et se délier, pour un oui ou pour un non, il n'en était pas sûr. Jusqu'à se voir abandonné par un camarade, alors qu'ils étaient au milieu de leur scolarité. Quelle classe était-ce ? Le secondaire. Probablement la troisième. Voire le lycée. Il le considérait comme un ami proche. Un « ami » qui l'avait laissé tomber, parce que trop peu intégré. Lui qui était si fermé, si sérieux, si doué... Il s'était fait dire qu'ils n'étaient pas fait pour traîner ensemble. Mais il s'y est résigné. Il s'est gravé en tête que l'amitié n'était qu'une excuse pour échapper à la solitude. Et il a commencé à tout voir d'un œil morne. D'un regard désabusé. Comme si plus rien n'avait d'intérêt. Comme si plus rien n'avait vraiment d'importance. Et il s'est perdu dans ses études, sautant une classe, et décrochant son premier diplôme sans réelles difficultés. Puis il avait postulé dans les meilleures formations. Lui, le bachelier scientifique, récompensé par les félicitations du jury, il avait prétendu aux meilleures écoles parisiennes. Aux cursus les plus réputés. Et il s'en était sorti haut la main. Durant deux ans, il avait préparé les concours aux meilleures écoles, tout en reprenant peu à peu goût à la vie. Il se sentait toujours un peu vide. Un peu mal à l'aise avec sa famille. Mais il commençait à regarder les années passées avec une certaine tendresse. Une certaine nostalgie. Mais aujourd'hui, il ne sait plus vraiment quoi penser. Il voit déjà son avenir se profiler. Il se dit que le temps, entre ses doigts, aura filé. Et il a peur. Il appréhende demain. Il voudrait tout mettre en pause s'il le pouvait. Si seulement il le pouvait.

crackle bones